Dix-huit - Blaise
Mêlez-vous de vos affaires.
Mon visage face à l'écran de mon téléphone, j'hésite à appuyer sur le petit signal vert. Mes yeux dérivent plusieurs fois sur sa photo de contact mais je me résigne et ferme les yeux avant de jeter mon mobile sur mon bureau devant moi.
Deux jours que le même schéma se reproduit toutes les heures : moi hésitant à appeler Asher et décidant finalement à reporter la chose à une prochaine fois.
Après tout, il n'a peut-être pas envie d'entendre parler de moi. C'est sans doute pour ça qu'il ne m'a pas envoyé de message.
- Alors toujours pas de nouvelles ?
Je place ma tête entre mes bras sur le bureau et grogne en guise de réponse à Faith. Je dois l'énerver de plus en plus, elle qui n'a pas hésité à me dire que ce n'était pas toujours à l'homme de faire le premier pas.
Je sais qu'elle a raison mais j'ai quand même peur de faire le premier pas. Je n'ai pas envie de le déranger alors qu'il est au chaud avec sa famille en train de préparer le nouvel an dans deux jours.
- Tu as essayé de l'appeler ?
- J'y arrive pas, je réponds toujours aussi désespérée.
- Enfin réveille toi Blaise. S'il est aussi génial que tu me l'as dit, il n'y aura pas de problème. Je suis sûre que tu lui manques aussi en plus.
- J'aimerais bien être aussi confiante que toi, je marmonne dans mes bras et relève la tête pour me remettre au travail.
Allez Blaise, il n'est qu'onze heure du matin. Plus que quelques heures et je pourrai rentrer chez moi pour m'étendre sur mon lit et dormir pour ne plus penser au beau brun qui hante mes pensées.
- Mademoiselle Walker ?
Soudainement bien réveillée, je me retourne pour faire face à mon patron, les mains dans les poches de son costume parfait.
- Je peux vous parler dans mon bureau ?
Soucieuse de mon avenir dans cette entreprise, je déglutis et hoche la tête avant de le suivre jusque dans cette grande pièce immaculée.
M'asseyant sur une des chaises devant son bureau, je croise les jambes et remets une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. J'ai décidé de les laisser tomber sur mes épaules, trouvant que ça ferait plutôt joli.
- Est-ce qu'il y a un problème Monsieur ?
- Oh non non ! Il me sourit amicalement et je me détends instantanément. Je voulais vous remercier d'avoir gardé Nora. June et moi avons pu profiter de la soirée et un peu de temps à deux nous a fait le plus grand bien.
Ses yeux brillants de joie me laissent deviner qu'il est très sincère. Et j'en suis vraiment heureuse. Savoir que j'ai pu lui rendre service me fait plaisir. Surtout que j'ai pu passer la soirée avec Nora qui a été vraiment adorable tout le long.
- Hum je sais que vous devez travailler le trente-et-un mais j'ai décidé de vous accorder un jour de congé.
- Vraiment ? Je reste la bouche grande ouverte devant son annonce.
Son rire se propage dans la pièce et je ne peux m'empêcher de penser à la soirée que je vais pourvoir passer devant des films de noël à la télévision. Ça pourrait être super bien.
- Oh merci beaucoup Monsieur !
*
Le cœur remplit de joie, je ramasse mon sac à main et le place sur mon épaule pour sortir accompagnée de Faith de l'open space. J'ai décidé qu'aujourd'hui serait une bonne journée et rien ne pourra me l'enlever.
- Chinois ou italien ? M'interroge mon amie et je lui réponds amusée avec un clin d'œil.
- Italien pour voir le beau serveur que tu aimes bien.
Elle me donne un coup d'épaule et nous avançons dans le couloir pour prendre l'ascenseur. Lorsque celui-ci apparaît devant nous, mes yeux recherchent un autre éventuel utilisateur et mon regard se porte sur James, à quelques mètres de nous en train de parler à un homme en costards.
C'est l'occasion.
- Oh mince, je fais mine de chercher quelque chose dans mon sac, j'ai oublié mon téléphone.
- Je garde l'ascenseur, vas le chercher.
- Non c'est bon vas-y. Je te retrouve devant le restaurant.
Je lui fais un signe de la main alors que les portes de la machine se referment. Faith me lance un dernier regard plein d'incompréhension et je pars en direction du blond aussi rapidement que je ne le souhaitais. Son visage trahit sa surprise et je ne peux que sourire en voyant son expression se décomposer.
- Bonjour James, je le salue alors que j'interromps sa conversation avec l'homme.
Ce dernier salue mon collègue et j'attends qu'il soit parti avant de poser la conversation.
- J'aime pas beaucoup votre jeu vous savez ?
- De quoi vous parlez ? Le châtain croise les bras et hausse un sourcil.
- De vous, invitant mon amie à sortir pour au final annuler. Le pire ça a été de vous voir avec cette blonde dans vos bras.
- Blaise...
- J'espère que vous vous rendez compte de votre bêtise, je l'interromps. Faith est une fille super, attentionnée et-
- Je le sais tout ça.
- Alors c'est quoi le problème ?
James soupire avant de regarder autour de nous. Visiblement, il n'aime vraiment pas de donner en spectacle, ce que je peux tout à fait comprendre.
- Le problème c'est que je ne vous permets pas de vous mêler de ma vie. Je n'ai jamais eu l'intention de faire du mal à Faith. J'ai du annuler parce que ma sœur, la blonde comme vous dites, avait besoin de moi.
- Oh...
- Oui "oh". Mêlez-vous de votre vie Blaise, pas de celle des autres.
Sur ces mots, James me lance un dernier regard froid et traverse le couloir, me laissant choquée dans la pièce.
Merde alors.
*
- Donc il m'aime bien ?
Le faible sourire inscrit sur les lèvres de ma collègue suffit à me remonter le moral. Me faire remettre à ma place par James m'a un peu énervée. Je sais bien que je ne dois pas me mêler de la vie des autres, mais on parle de mon amie, la seule que j'ai. Alors la protéger me semble tout à fait normal.
- Il a dit qu'il te savait attentionnée et super. Sinon je ne sais pas exactement ce qu'il pense de toi.
Le propriétaire des lieux vient nous servir nos plats et nous le remercions, tandis qu'il nous souhaite un bon appétit de son accent italien. Venir ici a toujours été un plaisir pour moi, d'autant plus que se sont des collègues de bureau qui me l'ont fait découvrir. Et je ne regrette absolument pas de les avoir suivis ici.
- Je suis désolée.
La fourchette de mon amie s'arrête à mi-chemin entre sa bouche et son assiette et elle me regarde, un sourcil haussé.
- Pourquoi tu t'excuses ? M'interroge Faith et je soupire.
- Je ne devais pas me mêler de ça. C'est ta vie, James a raison.
- Eh, sa main vient prendre la mienne sur la table, je ne t'en veux pas. Tu as juste montré que je pouvais compter sur toi pour m'aider et je t'en suis reconnaissante. Mais il faut que je me débrouille aussi toute seule maintenant. Je n'ai plus cinq ans.
Son petit sourire vient me réconforter et je me décide enfin et grignoter le pain dans la coupelle posée à côté de moi.
Je me méfie toujours autant de lui.
*
D'un geste las, je sors de l'ascenseur et me dirige calmement vers l'accueil. Abigail, la secrétaire, doit me remettre des pieds qui lui ont été envoyés par les employés de Miami. Il est donc évident que c'est moi qui doive m'en occuper.
- Bien alors ça c'est les photos pour la couverture, elle me tend une pochette plastique remplie de feuilles, et ça c'est un article à peaufiner apparemment.
Je hoche la tête et saisis les paquets tout en lui souriant. Je n'ai plus qu'une heure de travail et je pourrai enfin rentrer chez moi. Difficile de ne pas penser à mon canapé qui m'attend sagement.
- Bonsoir, j'entends à ma gauche et souris à la femme brune se trouvant à côté de moi.
Je la salue à mon tour et me retourne vers Abigail qui attend un signe de la quarantenaire.
- Je m'appelle Marisa Peain et j'ai rendez-vous avec la directrice des ressources humaines, elle se présente et le visage d'Abigail s'éclaire.
- Ah oui ! Vous venez pour le poste de secrétaire !
- Un poste de secrétaire ? Je questionne Abi qui hoche vivement la tête.
- Joy part en congé maternité pour quelques temps donc il lui faut une remplaçante, elle m'explique et j'acquiesce. Est-ce que tu veux bien amener mademoiselle Peain au bureau de la DRH ? C'est à ton étage.
- Pas de souci.
La brune à mes côtés, nous prenons le chemin de l'ascenseur et y entrons lorsqu'il se présente devant nous. J'en profite pour me poser dos à la paroi de l'appareil. Bizarrement, ce n'est pas mon travail qui me fatigue. Bien sûr que je bouge beaucoup dans une journée mais je ne ressens aucune fatigue, du moins pas physique.
Mademoiselle Peain à ma droite se gratte la gorge, semblant me demander mon attention. Je tourne légèrement la tête et l'observe remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
- J'espère que je ne vous ai pas dérangé dans votre travail, elle se soucie et j'essaie de la rassurer d'un sourire.
- Ne vous inquiétez pas, j'allais au même étage. Et puis ne soyez pas stressée, je la regarde triturer sa manche, la DRH est très gentille. Très pro mais gentille.
Voyant que mon discours ne l'aide tout de même pas, je continue la conversation pour lui éviter d'y penser.
- Vous travailliez où avant ?
Les portes s'ouvrent et nous sortons sans toutefois arrêter notre discussion.
- Dans une clinique vétérinaire à quelques immeubles mais le cabinet a été cambriolé. Du coup mes employeurs ont du me renvoyer.
Bizarrement je la voyais plus dans le milieu de la mode. Mais visiblement je me trompais. Une clinique vétérinaire ? C'est pas tous les jours que ça arrive, surtout à New-York.
- Mince, je serre les dents et m'aperçois que nous sommes arrivées devant le bureau prévu, c'est vraiment pas de chance.
- Surtout qu'ils étaient adorables, ils ne le méritaient pas.
Lorsqu'elle se rend compte que nous sommes devant la porte, son sourire s'efface et elle se met à respirer plus fortement. D'un geste qui se veut réconfortant, je pose ma main sur son épaule et tente de la motiver.
- J'ai quarante ans. Franchement qui me donnerait un emploi alors que pleins de jeunes sont à la recherche d'un boulot ?
- Quelqu'un de censé, je lui réponds même si sa question lui paraît évidente. Ça va aller.
Elle soupire et toque à la porte. La voix de notre directrice résonne et bientôt elle entre à pas de loup dans la pièce. Je l'y laisse et retourne à mon bureau, les enveloppes dans mes mains. J'ai encore du travail.
Pourtant les minutes passent et je ne parviens pas à me concentrer. Le prénom du beau brun clignote encore dans ma tête, sans jamais s'arrêter. Le fait que la future peut-être secrétaire me parle d'un vétérinaire n'a rien arrangé. Un cambriolage. Et s'il était arrivé quelque chose à Asher ?
Mais qu'est-ce que je raconte ? Il doit y avoir une vingtaine de cabinets rien que sur notre avenue.
À qui est-ce que j'essaie de faire croire que je vais rester sans rien faire ?
Je relève rapidement la tête de mon dossier et attrape le clavier de mon ordinateur. Faith sursaute à côté de moi et je sens son regard sur moi lorsque je fais mes recherches sur Internet.
- Qu'est-ce qu'il te prend ? J'entends et continue mes recherches.
Voyons il ne doit pas y avoir trente Asher vétérinaire dans le coin quand même.
Mes yeux se stoppent sur la page d'un cabinet non loin de l'immeuble et je clique sans attendre. Je parcours les écrits si rapidement que je manque de près les informations. Le bâtiment trente-quatre de l'avenue blablabla... tenu par Monsieur Mooree Asher et Monsieur Tenner Finn.
- Vas y.
La douce voix de mon amie me réveille et je secoue la tête.
- Et s'il ne veut pas me voir ?
- Et s'il veut te voir ?
Un sourire amusé orne son visage et je me retrouve à poser ma tête sur mon bureau. Je ne sais pas quoi faire. Mais en même temps je ne peux pas rester là à rien faire. J'ai un mauvais pressentiment et j'espère de tout cœur me tromper.
*
- Merci, je claque la porte et salue le chauffeur de taxi.
Je vais finir par être ruinée à force de prendre ce mode de transport. Mais je devais faire au plus vite, quitte à payer plus cher que le métro.
La pluie claque contre le sol en béton, mes cheveux commencent à prendre l'eau. Bien, une averse, juste maintenant.
J'arpente du regard les numéros des immeubles jusqu'à arriver devant celui attendu. Trente-quatre.
Mais au lieu d'être heureuse de l'avoir enfin trouvé, la peur bombarde mon estomac.
Mon dieu.
Doucement et apeurée, je m'avance devant la devanture du cabinet. Une grille défoncée, du verre en morceaux un peu partout devant la porte.
- Mon dieu, je répète à nouveau, complètement sidérée par ce que je vois.
Mes pieds me guident presque automatiquement dans le bâtiment et je franchis la porte, du moins ce qu'il en reste. L'intérieur n'est pas mieux que l'extérieur : des chaises reposent en pièces détachées au sol, un pot de fleur est renversé, le comptoir de l'accueil est complètement cassé.
Je me baisse et ramasse quelques feuilles qui traînent par terre, des documents de comptabilité.
- Je peux vous aider ?
Mes yeux rencontrent ceux d'un homme aux cheveux noirs et alors que je me redresse, il fronce les sourcils.
- Non. Enfin si ! Je m'exclame.
- Donc ?
- Est-ce que-
- Finn t'as eu l'expert au téléphone ?
À l'instant où sa voix résonne dans la pièce, mes mains se mettent à trembler, mon cœur se met à battre de plus en plus rapidement. Mon dieu je n'avais pas réalisé combien ça m'avait manqué de le voir.
Asher n'a pas encore relevé la tête du livret qu'il tient dans les mains. Finn, si j'en crois ce que j'ai entendu, ne cesse de me regarder et ne répond pas au brun qui l'appelle à nouveau.
- Finn ?
- Il repasse demain matin, Finn répond enfin et Asher hoche la tête.
Mon hôte d'une semaine fait demi tour et avant que je n'ai pu dire un mot, rentre dans une pièce au bout d'un couloir.
- Ne lui en voulez pas, son ami tente de m'aider. On accumule les problèmes et Asher n'est pas au mieux de sa forme.
J'acquiesce en silence et croise les bras en me balançant sur mes jambes.
- Vous le connaissez bien ?
- Euh... Asher m'a hébergé pendant une semaine. Enfin chez ses parents.
- Vous êtes Blaise ? Il m'interroge soudainement souriant. Pitié dites-moi oui.
Surprise par le fait qu'il connaisse mon prénom, je ne lâche qu'un mouvement de tête et l'observe se passer une main sur le visage.
- Asher m'a parlé de vous, il m'annonce et je déglutis. Vous devriez aller le voir.
- Mais vous venez de me dire qu'il était fatigué. Il n'a peut-être pas env-
- Allez-y Blaise.
Réticente à l'idée d'aller le voir, mes pieds commencent à me guider vers la sortie. Pourtant Finn ne me laisse pas m'échapper et attrape mon bras.
- S'il vous plaît.
- Laissez-moi partir, je secoue la tête dans l'espoir qu'il comprenne.
- Vous me laissez pas le choix.
En moins de deux secondes, je me retrouve plaquée dos à son torse, les jambes ne touchant plus le sol. Mes réflexes réapparaissent aussitôt et je frappe ses mains pour qu'il me relâche.
- Mais laissez-moi partir bon sang ! Je hurle tout en me débattant. Vous êtes taré !
Mais dans quelle situation je me suis encore mise ? Franchement à qui ça arrive ce genre de choses ?
- C'est quoi ce bordel ? Blaise ?
Nos têtes se tournent automatiquement vers l'homme face à nous, la bouche ouverte sous la surprise. Je le comprends. Il faut dire que la situation est plutôt étrange : moi, encerclée par les bras de Finn et soulevée du sol.
- On peut m'expliquer ?
Finn enlève ses bras de ma taille et j'en profite pour remettre une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Asher lui continue de nous regarder les sourcils froncés.
- Elle avait envie de te voir, lui annonce l'autre et je me mets à râler.
- Mêlez-vous de vos affaires, je croise mes bras contre ma poitrine et vois Asher soupirer.
Ce dernier lance un regard noir à l'homme aux cheveux noirs avant de lui demander de nous laisser seuls. Finn me lance un vague signe de la main avant de partir dans le couloir emprunté un peu plus tôt par Asher.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je... passais par là, par hasard.
Il hoche la tête et me jette un œil avant de regarder les documents au sol encore à nos pieds.
Asher s'abaisse pour les ramasser sans même faire attention à moi. Dans le plus grand des silences, il se met à les feuilleter près du comptoir.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Cambriolage, il répond sèchement.
- Comment ça a pu avoir lieu ? Je m'étonne du carnage qu'ils ont fait sans pour autant relever son ton hargneux.
- Tu sais comment on fait pour cambrioler un magasin, non ? Il ajoute, froidement.
Vexée, je bégaye et fais quelques pas en arrière. Qu'est-ce que j'ai cru en venant ici ? Qu'il serait heureux de me voir ? Mais bien sûr, il en a tout l'air.
Je n'ai rien à faire ici. Après tout, je n'ai qu'à fuir, comme il le fait si bien.
D'un mouvement brusque, je remets mon sac sur mon épaule et le salue brièvement avant de sortir du cabinet. Je peux comprendre qu'il soit attristé par ce cambriolage mais je n'en suis pas coupable. Il n'a pas à me parler comme il l'a fait.
J'atterris dans la rue, inondée par la pluie. Super donc je vais devoir rentrer chez moi en métro, trempée jusqu'aux os.
Derrière moi mon prénom résonne mais je ne me retourne pas. Je suis fatiguée. J'ai essayé moins.
- Blaise !
- Quoi ?! Je m'arrête finalement et aperçois Finn me courir après.
- Il ne voulait pas vous parler comme ça.
- Comment vous pouvez dire ça ? Vous n'êtes pas dans sa tête.
- Je le connais Blaise. Ne partez pas comme ça.
- Au revoir Finn.
Sans un dernier regard, je finis par m'éloigner sans me retourner et entre dans le métro.
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À écouter : My Song - Alessia Cara
[ Salut ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre. Faut-il douter de James ? Le comportement d'Asher ? Concernant les prochains, je ne sais pas du tout si je serai en mesure de publier une fois par semaine étant donné que mon bac blanc à lui très prochainement. J'espère que vous comprendrez. On se revoit au prochain chapitre ! ]
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