Chapitre 47

— Ils ont encore disparu ? s'étonna Lucie en les cherchant au moyen de ses marques.

— Dis-moi que tu peux les trouver, supplia Ginny perdue.

La Sol secoua la tête à droite et à gauche, ils n'étaient nulle part.

— Ça n'a pas de sens ! Pourquoi ne sont-ils à aucun endroit ?

— Tu devrais pouvoir les voir ! rétorqua Drago. Est-ce que ça arrivait à Charles ? Est-ce que son pouvoir déraillait... à la fin ?

— Non, ça n'a rien à voir avec ça, contredit-elle. Mon pouvoir fonctionne parfaitement.

Quoi qu'elle pouvait en douter en ce moment vu l'étrange impression qui la suivait partout.

Harry posa sur sa sœur un regard différent.

— Tu lui as dit ? articula-t-il de façon à ce qu'eux seuls comprennent.

Lucie acquiesça et Harry sembla trouver ça bien que Drago soit au courant. Mais la situation était plus urgente désormais. Il fallait se concentrer sur Albus et Scorpius qui avaient encore disparus.

— C'est insensé, une minute ils sont là et l'instant d'après, ils disparaissent !

— Ils font ça tout le temps !

— Mais oui ! s'exclama Harry avec l'air d'avoir trouvé la solution. Ils ne sont pas en train de disparaître et réapparaître ici ou là. Ils voyagent dans le temps !

Ce fut la dernière chose que Lucie entendit avant de sombrer dans les pommes. Ce n'était pas son pouvoir qui déraillait, c'était le temps lui-même et elle absorbait tout, les nouveaux souvenirs, les anciens. Elle subissait les aléas du temps.

— Hermione, appela Lucie, les mangemorts viennent d'attaquer un pont rempli de moldu et...

Elle marqua une pause en regardant autour d'elle. Elles étaient seules dans la pièce. Il n'y avait personne d'autre. Quelques bouteilles vides, des cartons à moitiés ouverts, une odeur rance.

— Et quoi ? lança Hermione impatiente. Il y a eu des morts ?

Lucie s'attarda sur Hermione qui était encore une fois différente, ni ministre, ni enseignante cette fois-ci elle était guerrière.

— Lucie ! insista-t-elle en claquant des doigts devant elle. Il faut qu'on riposte ! J'ai besoin de toi !

— Je...

— Oh non ? Encore ! comprit Hermione. Tu as encore la tête ailleurs c'est ça ? Et Fred qui est parti en mission ! ragea-t-elle avec regret. Comment on va faire pour te ramener sur terre sans lui ?

Hermione fit les cents pas dans la pièce, agrippant ses cheveux.

— Qu'est-ce que tu as dit ? reprit Lucie surprise.

— Sur quoi ?

— Sur Fred, qu'est-ce que tu as dit sur Fred ? insista la Sol.

— Il est parti en mission, répéta-elle comme si c'était l'évidence même. Même ça tu l'as oublié ? Franchement, depuis quelques jours c'est vraiment difficile de te suivre.

Des milliers de souvenirs affluèrent dans son esprit, des souvenirs remplis de Fred en vie. Des larmes de joie coulèrent le long de ses joues.

— Et Aisline ? demanda-t-elle joyeusement.

Hermione sembla tout à coup très peinée, sans savoir où se mettre.

— Lucie... souffla-t-elle affligée. Je suis désolée... Au nom de Merlin ! Normalement c'est à Fred de te le dire ! Lucie... tu as fait une fausse couche. Aisline n'est jamais née. Après la perte de la bataille de Poudlard, la mort de Harry et celle de George aussi... ça a été tellement difficile...

— Non... refusa Lucie. J'ai reçu une lettre d'elle, elle disait que son travail lui plaisait qu'elle adorait traduire les conférences et qu'elle apprenait pleins de choses ! Elle rentrera pour Noël, elle l'a écrit, termina-t-elle sans comprendre.

Hermione leva les yeux au ciel, dépassée. Lucie comprit que ce n'était pas la première fois qu'elle avait ce genre de discours incohérent.

— C'est à cause des voyages dans le temps ! comprit-elle. Forcément ! Je vois les choses différemment parce que je suis une Sol ! Aisline est bien vivante, assura-t-elle, elle va bien mais elle n'existe plus, comme Rose !

— Rose ? Mais qui est Rose ? s'étonna Hermione complètement perdue.

Elles furent interrompues par l'arrivée de Severus et Scorpius.

— Papa ! lança Lucie en se jetant dans ses bras.

— Qu'est-ce qu'il fait là ? fit Hermione dans le même temps en parlant de Scorpius.

Elle brandissait sa baguette avec hargne, prête à toute éventualité.

— Ce n'est rien, il est avec nous, lui apprit Severus.

Lucie prit Scorpius à son tour dans ses bras.

— Tu es toi ? comprit-il étonné.

— Evidemment et il faut faire en sorte que tout le monde le redevienne également, annonça-t-elle en souriant.

Il expliqua en détail ce qu'il avait modifié avec Albus et pourquoi celui-ci n'était pas là. Ron les avait rejoints entre temps.

— Donc, il faut annuler les sortilèges que vous avez lancé durant le tournois, conclue Hermione pensive.

— Nous irons tous ensemble, indiqua Severus. Lucie, tu pourras te camoufler avec Hermione et Ron ?

— Non... refusa-t-elle pensive.

— Tu as déjà dû dissimuler plus de personnes que cela, protesta-t-il. A moins que tu ne te sentes mal à cause des souvenirs ? ajouta-t-il avec inquiétude.

Lucie sourit, nostalgique, avant de le reprendre dans ses bras.

— Tu m'as tellement manqué, souffla-t-elle contre lui.

— Mais quelqu'un t'a manqué encore plus... devina-t-il attendri.

— Si je peux le voir avant que tout ne change encore une fois... fit-elle pleine d'espoir, je dois essayer. Je sais que vous y arriverez sans moi.

Ils évoquèrent le plan une nouvelle fois. Ils devaient remontrer le temps à deux reprises pour rectifier les deux voyages qu'ils avaient déjà effectués. Ils avaient moins de dix minutes pour sauver le monde. Lucie n'aurait même pas une minute pour le voir. Elle ne pouvait pas remonter le temps pour passer plus de temps avec lui, elle n'avait que l'instant présent.

— On se revoit dans dix minutes ! lança Scorpius confiant.

— Oui, confirma Lucie amusée.

La Sol les regarda partir avec angoisse. Ils avaient évoqué l'idée de déclencher le retourneur de temps plus tard pour lui permettre de gagner du temps mais elle avait refusé. Plus ils passaient de temps ici, plus ils courraient le risque de se faire prendre.

Elle s'empara de son collier et l'appela une première fois. Sa réponse fut la plus douce des sensations. Fred était en vie, quelque part.

Hermione lui avait dit que sa mission consistait à capturer un mangemort à la solde de l'Augurey. Il était responsable de la prison d'Azcaban, là où bon nombre de leurs alliés étaient enfermées. Le capturer c'était leur rendre leur liberté mais tout ça ne servirait plus à rien dès que le temps redeviendrait comme il le fallait.

Elle l'appela une nouvelle fois mais il semblait ne pas être décidé à venir la trouver. Pour lui, sa mission était encore d'une importance capitale, elle était même prioritaire.

Même s'il était probablement en zone dangereuse, elle se devait de le rejoindre elle-même. Elle n'avait qu'une seule chance.

Alors, elle ouvrit la porte.

— Luce ? Qu'est-ce que tu fais là ? Il s'est passé quelque chose ?

Il était encore plus beau que dans ses souvenirs. Le temps ne lui avait pas fait de cadeaux mais ses rides témoignaient de chacune des années qu'ils avaient pu avoir ici. Des années où il était bien présent à ses côtés.

Elle se jeta dans ses bras sans perdre une seule seconde.

— Je sais que je suis beau mais quand même tu pourrais te retenir, taquina-t-il.

— Je t'aime tellement ! lança-t-elle avec amour. Elle est magnifique, elle est devenue une vraie jeune femme, elle est tellement forte que c'en devient éblouissant !

— Qui ça ? s'étonna-t-il un peu perdu.

— Notre fille, notre fille à tous les deux, répondit-t-elle fièrement. Elle t'aime énormément.

— Tu as eu une vision ? comprit-t-il attendrie.

— Tout le monde t'aime, reprit-elle sans répondre.

Elle n'avait pas le temps de s'expliquer.

— George a eu un petit garçon, il a mis du temps à vouloir un enfant, je crois qu'il se faisait un devoir d'accompagner Aisline jusqu'au bout... il l'a appelé comme toi ! Il a quatre ans, comme Noah ! Tu le verrais lui aussi, je t'avais dit qu'on aurait un garçon qui s'appelait Noah. Il commence à parler et faire des petites phrases toutes mignonnes. Aisline adore parler avec lui, elle lui apprend le japonais en ce moment.

Lucie sourit en se remémorant la dernière séance d'apprentissage avec Aisline et Noah. Son bébé de quatre ans qui se mettait à parler japonais comme si c'était sa langue maternelle.

— Qu'est-ce que tu racontes ? demanda-t-il doucement.

— Tu nous manques tellement !

— Je suis parti longtemps ? fit-il finalement sans chercher à comprendre.

— Une éternité...

— Alors on va devoir rattraper tout ce qu'on a perdu, décida-t-il en l'enlaçant.

Mais le temps qui leur avait été donné s'était déjà écoulé. En un battement de cil, le monde était redevenu celui qu'elle avait toujours connu. Un monde sans Fred Weasley. 


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et voilà je vous avais dit que j'allais ressusciter Fred même si ça aura été que pour quelques minutes... 😜🙄🥳🤭

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