Chapitre 42 pdv Lucie


— Désolé de débarquer à l'improviste, fit Drago en retirant sa veste. Daphnée est à la maison, elles ont voulu emmener Scorpius au Zoo...

— Et tu n'aimes pas les endroits remplis de moldu, devina Lucie, c'est pour ça que tu ne les as pas accompagnés ?

— Astoria a besoin de se changer les idées...et oui, avoua-t-il dans un sourire.

— Trouillard... lança-t-elle taquine.

Il lui jeta sa veste en pleine figure en représailles et Lucie lui tira la langue avant de retourner à ses papiers. Elle avait reçu des rapports de l'hôpital, son stagiaire s'occupait de ses patients pendant qu'elle soignait Astoria et il lui envoyait toutes ses notes et ses idées.

Dès l'entrée d'Aisline à Poudlard, elle avait cessé les gardes de nuits. Elle passait la plus grande partie de son temps chez elle à lire des tonnes de bouquins sur les malédictions. On ne l'appelait plus que pour les urgences. Astoria lui prenait bien trop de temps dans son planning.

Dans la cuisine, Drago se servit un verre d'eau sans que Lucie n'ait à faire quoi que ce soit. Il connaissait bien la maison maintenant. Ce n'était pas la première fois qu'il venait, parfois avec Astoria, avec Scorpius ou bien avec les deux.

— Comment ça se passe pour Aisline à l'école ? demanda-t-il finalement.

— Elle me réclame une chouette dans chacune de ses lettres, lui apprit-elle blasé. Ça ne me poserait aucun problème de lui en acheter une, d'autant que ça lui permettrait de nous écrire autant qu'elle a besoin, mais j'essaie de me montrer intransigeante puisqu'elle m'avait elle-même affirmé qu'elle préférait mille fois un balai plutôt qu'un animal de compagnie... c'est difficile...

— Oui, comprit-il, tu risques de céder à l'instant même où elle reviendra pour les vacances.

— Si elle me fait ses petits yeux tristes, oui, il y a de grandes chances, s'amusa-t-elle.

— Mon père m'a acheté un serpent quand j'étais petit, avoua-t-il en se remémorant ce souvenir.

— Classe ! commenta-t-elle.

Severus n'avait jamais voulu qu'elle ait un animal de compagnie, il avait fallu qu'elle fasse des pieds et des mains auprès de Minerva pour avoir Anya.

- Non, pas classe. Je lui avais demandé un lapin.

Lucie éclata de rire.

- Il faut bien nourrir le serpent, non ? proposa-t-elle sous le regard horrifié de Drago. Puis tu étais un peu prédestiné pour ce genre de bestiole non ?

- Ce n'est pas parce que je voulais aller à Serpentard que je voulais forcément un serpent !

- Parce que tu crois qu'à Gryffondor on veut tous des lions ? railla-t-elle.

Il balaya sa remarque d'un geste amusé et Lucie finit par mettre entièrement son travail de côté. Si Astoria avait besoin de se changer les idées, c'était aussi le cas de Drago qui n'avait pas besoin qu'on lui rappelle constamment que son bonheur ne tenait qu'à un fil.

— D'ailleurs, j'ai trouvé un truc chez mes parents... poursuit-il avec hésitation. Je ne savais pas ce que c'était mais quand je l'ai lu j'ai compris que ça parlait des personnes comme toi, les Sols et tout ça..., fit-il en lui tendant un livre.

Lucie en resta muette de stupeur. Elle s'empara du bouquin délicatement et l'ouvrit avec précaution en feuilletant quelques pages. Elle trouva bien vite la formule qui avait permis au seigneur des ténèbres de revenir à la vie.

— Si tu savais le nombre de fois où je suis venue au manoir pour le chercher, souffla-t-elle estomaqué.

Elle lui raconta rapidement toute l'histoire qui se trouvait autour de ce livre sans être une seule fois troublée. Il y avait longtemps qu'elle était parvenue à surmonter tout ça. Grâce à Fred notamment, qui avait su lui changer les idées dès qu'elle en avait besoin.

— Je suis tellement désolé, s'affligea Drago véritablement peiné.

— Tu n'as pas à t'excuser pour tous les malheurs qu'ont causé les mangemorts, s'amusa-t-elle. Tu n'es pas responsable. Tu veux voir quelque chose d'impressionnant ?

Il releva la tête, intrigué et elle lui indiqua la porte la plus proche d'un mouvement de tête. Elle s'y dirigea avec entrain, certaine qu'elle pouvait lui montrer. En touchant la poignée, elle se concentra pour visualiser l'endroit. Elle ouvrit la porte et ils furent accueillis par la délicate odeur des livres anciens.

— Bienvenus dans la bibliothèque des Sols ! fit-elle avec fierté.

— Vous avez votre propre bibliothèque ? s'étonna-t-il en avançant parmi les rayons.

— Exact ! approuva-t-elle en s'amusant de sa réaction. Ce sont les journaux de chacun des Sols. Ils y ont décrit toute leur vie.

Elle avança vers le seul trou des étagères. Grâce à Drago, elle put y replacer ce qui avait disparu depuis toutes ces années. Une fois le livre en place, elle eut la sensation que tout était de nouveau comme avant.

— Où sont les tiens ? demanda finalement Drago en regardant un peu partout.

— Juste ici, indiqua-t-elle en lui montrant une section aux étagères incomplètes.

— Où tu trouves le temps d'écrire tout ça ! fit-il stupéfié par le nombre de livres.

— Ils s'écrivent tout seuls, indiqua-t-elle amusée en prenant celui en cours. J'ai créé une formule moi-même, le livre écrit tous les évènements marquant de ma vie avec précision.

— Sympa ! Il y en a vraiment beaucoup !

— C'est parce que j'ai appris beaucoup de chose. Concernant mon pouvoir, les Sols, le seigneur des ténèbres, mes découvertes médicale... tout est écrit !

— Il doit y avoir tellement de découverte ici, murmura-t-il en comprenant toute l'ampleur du trésor qui s'étendait devant lui.

— Rien d'utile, malheureusement...

— Tu veux dire que tu as déjà tout lu ? fit-il abasourdi.

— Quand j'étais une fugitive aux yeux du monde, j'avais beaucoup de temps, rétorqua-t-elle dans un haussement d'épaule. Et j'ai l'habitude de lire toute la journée, je faisais ça tout le temps quand j'étais petite !

— Moi aussi, lui apprit-il, mon père ne voulait pas mais j'arrivais toujours à me faufiler dans la bibliothèque. J'ai arrêté en entrant à Poudlard, je voulais paraître plus cool...

— C'est sûr qu'être un con arrogant c'était vachement plus attirant, railla-t-elle automatiquement.

— Va te faire voire ! s'amusa-t-il en lui donnant un léger coup de coude.

— Oh, le gros mot ! se moqua-t-elle en lui rendant son coup, si Aisline était là, elle te dirait de mettre une pièce dans le bocal !

Aisline n'était pas grossière, mais son parrain avait tendance à lâcher des jurons par inadvertance devant la demoiselle. Alors, elle s'était mise à répéter sans comprendre le sens pour le plus grand malheur de sa maman. Cela s'était calmé ces dernières années avec l'arrivée du bocal à juron. Maintenant, Aisline faisait la chasse au gros mot auprès de toute la famille, motivée par l'appât du gain. Une future entrepreneuse, assurément.

— Faut qu'on retourne à l'appart, indiqua-t-elle en sentant l'une de ses marques la picoter, George m'appelle.

Ils se dirigèrent vers l'encadrement et Lucie ouvrit la Porte. Elle tomba nez à nez avec le sourire de George.

— Salut, salut !

Il perdit son sourire une seconde en voyant qui l'accompagnait et d'où ils sortaient. George eut du mal à faire semblant, du moins assez pour que Drago ne remarque rien mais pas suffisamment pour duper Lucie. Elle ne dit rien pour l'instant mais observa avec attention chacune de ses réactions.

— Belle journée, n'est-ce pas ? J'ai reçu une lettre d'Aissy à midi, elle me supplie de lui acheter une chouette, c'est toujours non ?

— Bien sûr que c'est toujours non, refusa-t-elle sans rien laisser passer. On lui a laissé le choix, elle a pris sa décision. Si elle veut une chouette, elle n'a qu'à attendre son anniversaire ou économiser pour se l'acheter elle-même.

Lucie et Drago échangèrent un regard au souvenir de la conversation qu'ils avaient eu quelques instants plus tôt. Il ne fallait pas qu'elle craque.

— T'es dure, commenta George en prenant le parti d'Aisline.

— Si on lui achète tout ce qu'elle veut, expliqua-t-elle, elle finira par être pourri gâter et je n'ai pas envie qu'elle commence à devenir capricieuse.

— Tes vraiment une mère horrible, taquina Drago amusée.

De nouveau, cette petite lueur dans le regard de George.

— Sinon, qu'est-ce que tu viens faire ici, Georgie ? demanda-t-elle en tentant de deviner pour quelle raison il était si étrange.

— C'est ma pause, je voulais me dégourdir les jambes ! fit-il enjoué. Ça fait longtemps que tu n'es pas venu à la boutique, remarqua-t-il avec un regard accusateur.

— A quoi ça sert ? Je connais tous les produits par cœur, rétorqua-t-elle moqueuse, et j'ai 100% de réduction... Toi, tu n'y es jamais allé, Drago, n'est-ce pas ?

— Je...non, non jamais., s'excusa-t-il embarrassé.

George ne lui proposa pas d'y passer et se contenta de lancer un nouveau sujet de conversation. Lucie devina sans peine qu'il avait un problème avec Drago. Quand elle lui avait annoncé qu'elle s'occupait de sa femme, il n'avait pas mal réagi. Peut-être était-il affecté, finalement, de voir un ex-mangemort retrouver une vie normale.

— Tu nous excuses une seconde, Drago ? annonça-t-elle sans gêne. On revient dans cinq minutes.

Elle ouvrit une porte et incita très fortement George à la suivre, avec interrogation celui-ci obtempéra.

— Tu as dix secondes pour me dire ce qui se passe, commença-t-elle, autrement je me verrais contrainte de lire dans tes pensées. Dix...

— Quoi ? s'offusqua-t-il à moitié gêné à moitié amusé. Ça ne va pas t'es folle ! qu'est-ce qui t'arrive ?

— Neuf.

— Tout va bien, c'est ok, affirma-t-il.

— Huit...

— Non mais je n'y crois pas ! s'esclaffa-t-il ébahi. Tu es une vraie petite peste tu le sais ça ?

— Sept, fit-elle en souriant malicieusement.

— Tu fais ce que tu veux, ok, je n'ai rien à dire sur... tes fréquentations, lâcha-t-il.

Lucie fronça les sourcils, guère convaincu par ses explications. Elle leva une main menaçante avant d'annoncer six.

— T'avais dit que tu ne rentrais pas dans nos têtes ! indiqua-t-il indigné.

— J'ai changé d'avis, cinq.

George n'était pas vraiment énervé, plutôt agacé.

— T'étais vraiment obligée de l'emmener dans la bibliothèque ? avoua-t-il sans aucune méchanceté. D'accord, sa femme va mourir mais ce n'est pas encore le cas. Je ne veux pas savoir ce que vous faites tous les deux, ça ne me regarde pas. Mais je pensais que la bibliothèque ça nous concernait vraiment que nous trois. Personne d'autre n'y était entré. Alors, oui, je n'aime pas particulièrement Drago.

Lucie fit une grimace avant de stopper le décompte, il venait de mettre une image vraiment atroce dans la tête. Ça lui piquait même les yeux.

— Attend, attend, stoppa-t-elle pour être sûre d'avoir bien compris. Tu crois que Drago et moi... ont, beurk, pitié dis-moi que tu ne penses pas sérieusement que je m'envoie en l'air avec Drago Malfoy ?

George haussa les épaules, l'air de parler de l'évidence même.

— Par Merlin ! s'esclaffa-t-elle choquée.

Jamais elle n'aurait pu penser à une telle chose. Si son intuition le lui avait montré, elle ne l'aurait pas cru tant c'était inenvisageable. Elle sourit en pensant au nombre de fois où Fred avait pensé que quelque chose était possible entre Matthew et elle. Puis, elle finit par éclater de rire.

— Ce n'est pas drôle, tu sais, fit remarquer George avec sarcasme et sans doute un peu vexé.

— Si, expliqua-t-elle difficilement tant elle se pliait en deux, c'est excellent ! ça fait un moment que je n'avais pas été surprise comme ça ! Merci Georgie, acheva-t-elle en essuyant une petite larme de joie au coin de ses yeux.

Elle souffla un bon coup avant de le rassurer.

— Drago est un ami, au même titre que Matthew, au même titre que Ron. J'adore passer du temps avec lui, me chamailler et l'aider s'il en a besoin et il en a grandement besoin en ce moment. Il n'y aura rien de plus que de l'amitié entre nous et il pense exactement la même chose que moi.

— Mais t'as le droit, se reprit-il hésitant, je ne voulais pas me mêler de ça... Mais je suis sûre qu'il aurait aimé que... tu sois heureuse.

— Je le suis, George, assura-t-elle en souriant doucement. J'ai une famille formidable, une petite fille adorable. S'il m'arrive d'être un peu triste, il me suffit de penser à l'homme que j'aime.

Elle montra la marque grise de Fred, toujours présente sur son bras gauche. Prêt de onze ans après, elle pouvait dire qu'elle l'aimait encore parce que c'était la vérité. Elle l'aimait, pour toujours et à jamais. 




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