Chapitre 40 pdv Lucie
Lucie s'arrachait les cheveux devant un cas aussi complexe. Elle ne s'était pas vraiment attaquée aux malédictions auparavant. C'était une situation compliquée qu'elle vivait pour la première fois. Malgré tout, elle n'abandonnerait pas, bien au contraire, elle avait fait de sa patiente une priorité.
La conférence lui avait permis de trouver un bon angle d'approche. Les potions préparées par Drago Malfoy étaient intéressantes mais pas suffisamment agressives pour être efficaces. La Sol avait entièrement revu le dosage indiqué pour améliorer ses effets. Cependant, Astoria se mourrait sans qu'elle n'en puisse rien faire.
Elle avait eu l'idée de recourir à la médecine moldu il y a quelques jours. Usant de quelques techniques magiques, elle avait réussi à avoir un rendez-vous dans un hôpital et elle et Drago attendait dans une salle d'attente pendant les tests.
— Ça va vraiment pouvoir l'aider ? murmura Drago en brisant le silence.
— Ah ce stade on doit tout essayer ! rétorqua Lucie. Les machines moldus peuvent peut-être remarquer quelque chose qui nous échappe.
— Tu ne peux pas demander à être avec elle ?
Ils avaient dépassé le stade des formalités depuis plusieurs mois déjà, se tutoyant depuis quelques temps.
— Mon pouvoir risque de dérailler les machines moldus, je ne veux prendre aucun risque. J'irai voir le médecin dès qu'il aura fini et je l'oublieterai dès qu'il m'aura tout dit.
Il acquiesça en silence, se rongeant les sangs.
— C'est notre anniversaire de mariage la semaine prochaine, déclara-t-il d'un coup. Je n'arrête pas de me dire... que si je ne l'avais pas épousé... on aurait pu la sauver.
— La malédiction n'était pas dirigée contre elle, ce n'est qu'un manque de chance, expliqua Lucie pour la énième fois. Puis, c'est justement parce que tu es qui tu es, Drago, que j'ai fait tout mon possible pour trouver un remède !
— Pourquoi ? s'étonna-t-il perdu. Pourquoi est-ce que tu fais ça ?
— Pourquoi est-ce que je te viens en aide ? fit Lucie d'une voix douce.
Il la fixa durement, le visage suppliant.
— Je n'ai jamais pu te remercier pour ce que tu avais fait au procès. Quand on m'a convoqué pour l'audience, j'ai cru qu'ils avaient changé d'avis et qu'ils allaient m'envoyer à Azkaban. J'ai été très surpris, encore plus par ton témoignage.
— Je pensais tout ce que j'ai dit et je suis désolée de t'avoir espionné... rajouta-t-elle dans un sourire gêné.
— Ce n'est pas grave, s'amusa-t-il, au moins ça a permis de me rendre ma liberté.
Il finit par de nouveau perdre son sourire, comme s'il ne s'était accordé qu'un infime instant de joie.
— Harry et toi vous êtes semblable au fond, poursuivit-elle. C'est pour ça que je t'ai protégé. Au début, je ne voulais pas le faire mais Dumbledore a su me convaincre. Il fallait juste te donner une chance même si ça n'a pas vraiment aidé, regretta-t-elle.
— Au contraire, contredit-il, j'ai pu trouver un travail de bureau au ministère, là-bas leur opinion sur moi est différente de celle de l'opinion public. J'ai un poste dans un petit bureau isolé, c'est appréciable. Pas de responsabilité, pas de contact avec le monde extérieur, c'est là-bas que j'ai rencontré Astoria. Elle comprenait ce que je ressentais et elle appréciait ma compagnie. Elle est devenue ma meilleure amie.
Ce passage-là aurait dû le faire sourire mais son visage restait absent. Lucie préféra ne rien dire en lui montrant qu'elle était à l'écoute s'il en ressentait le besoin.
— Je ne sais pas comment il a su mais mon père a fini par le découvrir. Ce n'était pas forcément un secret mais jamais je n'aurai pensé qu'il ferait ça. Un jour, je suis rentré chez mes parents et j'ai eu la surprise de découvrir qu'elle avait accepté ma demande en mariage. Sauf que je ne lui en avais envoyé aucune. Mon père avait tout orchestré à ma place. J'adore Astoria mais jamais je n'aurais fait d'elle ma femme, ce n'était pas ce genre de sentiment qui nous unissait.
Il prit appui sur le mur derrière lui, regardant le plafond, lassé.
— Je ne l'ai su que plus tard mais son père à elle aussi ne lui avait pas laissé le choix. Elle a accepté parce qu'elle m'appréciait également mais elle ne voyait pas non plus sa vie de cette manière. Les familles de sang pur aiment bien contrôler le monde qui les entourent... et maintenant ça....
— Je suis désolée, Drago...
— Ne le sois pas, j'ai mérité ce qui m'arrive...
— Personne ne mérite ça, Drago, surtout pas toi qui a autant souffert.
— Souffert ? moi ? pas comparé à toi, pas comparé à ceux qui ont perdu quelqu'un lors de cette guerre.
— Aucune souffrance n'est plus grande qu'une autre et je te connais, Drago, plus que tu ne le voudrais et je sais que tu n'as rien voulu de tout cela. Tu étais un enfant arrogant, certes, mais un enfant qui voulait faire ses preuves...
— J'ai l'impression d'entendre Dumbledore, se moqua-t-il.
— Il a dû déteindre sur moi, s'amusa-t-elle.
Un silence plana entre eux deux. C'était fou de voir à quel point la vie aurait pu être différente. Si une main tendue avait été accepté, peut-être que Drago n'aurait jamais pris ce chemin-là. Harry non plus d'ailleurs. L'issu en aurait été tout autre.
Cet ennemi qu'ils avaient, n'en n'aurait pas été un, prenant la place d'un allié sans doute. Ça aurait certainement sauvé plusieurs personnes. Peut-être que Fred aurait pu voir sa fille grandir.
— Tu pleures ? s'inquiéta Drago sans savoir quoi faire.
— Oui, pardon, s'excusa-t-elle dans un rire nerveux.
Elle essuya ses larmes avec le dos de la main en souriant. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas été surprise par le chagrin. Drago lui tendit un mouchoir en tissu, soigneusement rangé dans sa poche ce qui eut pour conséquence de la faire éclater de rire.
— Quoi ne te moques pas, s'amusa-t-il également.
— T'es vraiment un sang pur, railla-t-elle en riant par-dessus ses larmes.
— N'empêche que c'est pratique non ? se défendit-il légèrement vexé mais de bonne humeur. Et au moins tu as ri...
— Ça pour rire, j'ai ri, confirma-t-elle en s'esclaffant de plus belle. Merci, Drago.
— Mais de rien ! s'enthousiasma-t-il.
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10 chapitre tout pile avant la fin du tome, préparez-vous le dénouement approche !
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