Chapitre 31 pdv Lucie

- Il faut qu'on en parle.

- Ce n'est pas nécessaire, répondit Lucie froidement. Il n'y a rien de plus à dire.

- Si, bien sûr que si, contredit Fred avec douceur. Le bébé...

- Il n'y a plus de bébé, coupa Lucie, je ne veux pas qu'on en parle, ça ne sert à rien !

Elle continua de faire son sac pour aujourd'hui. Elle avait décidé de passer la journée ailleurs, seule, n'en déplaise à son compagnon. Elle avait dû mal à le regarder dans les yeux depuis qu'elle savait, ça lui été impossible. Il fallait qu'elle joue mieux son rôle si elle voulait être convaincante, pour ne pas qu'il sache, pour que personne ne sache.

- Je reviendrais ce soir.

- Je préfèrerais que tu restes ici...

- Je n'enlève pas ton collier, seulement si tu promets de ne pas me suivre, sinon...

- Emmène au moins Nooze avec toi ! demanda-t-il en dernier recours. Je ne veux pas que tu sois seule !

- Et moi, j'ai besoin de l'être.

Elle se dirigea vers la porte afin de partir sans avoir à dire au revoir à qui que ce soit, ni George, ni Angelina, qui devaient tout entendre de l'autre pièce. Mais Fred était d'un avis différent, il la stoppa dans son élan en la prenant de force dans ses bras.

- Quoi qu'il arrive, je t'aime, n'oublie pas ça, chuchota-t-il contre son oreille.

- Je t'aime aussi, murmura-t-elle tout bas en réponse.

Elle garda les yeux plantés sur le sol, tête baissée, elle ne voulait pas avoir à le regarder, c'était trop douloureux. La Sol se détacha de son étreinte et s'en alla par la porte en la refermant derrière elle, coupant la connexion.

Elle était retournée dans sa maison en France, malgré le danger qu'elle courrait en revenant ici. Qu'ils viennent. Elle avait besoin de se changer les idées et affronter quelques mangemorts ne serait pas une mauvaise chose.

La maison semblait à l'abandon, elle n'y était pas venue depuis des mois mais ce n'était pas le cas des mangemorts. Tout avait été mis sens dessus dessous. Le moindre tiroir, le moindre tapis avait été retourné. Ils n'avaient pas fait dans la subtilité.

Le piano n'avait pas non plus résisté à la tempête. Elle s'y approcha pour le réparer d'un geste. Elle vérifia qu'il était bien accordé et commença à jouer. Qu'ils viennent. Elle ne se donna pas la peine de se camoufler. Qu'ils viennent. Elle poursuivit sa partition, une nouvelle, qui faisait écho à son cœur et son âme. Triste, sombre. Elle martelait les touches les unes après les autres, tantôt avec douceur comme une larme, tantôt avec force tel un coup de poignard.

Une douleur sourde attendait en elle depuis hier soir, depuis la prophétie. Il fallait qu'elle la laisse sortir. Qu'elle fasse disparaître sa souffrance. Pleurer ne servait à rien même si elle ne pouvait s'en empêcher.

Mais les mangemorts semblèrent décider à rester cacher, ce qui ne fit qu'accroitre sa douleur. Soudain, un sourire triste éclaira son visage, elle savait quoi faire.

- Voldemort, souffla-t-elle tout bas mais avec assurance.

Deux secondes, c'est le temps qu'il fallut aux rafleurs pour arriver. Une seconde, c'est le temps qu'il lui fallut à elle pour expulser son souffle, pour expulser sa douleur hors d'elle. Sans se retenir, sans protéger quoi que ce soit autour d'elle. La maison vola en éclat en même temps que les trois rafleurs. Il ne resta plus rien. Pas même le piano.

A l'instant même où elle fit ce constat, elle s'horrifia de ce qu'elle venait de faire. Comment avait-elle pu les tuer comme ça ? Elle avait toujours prit soin de ne blesser que superficiellement ses assaillants. Personne ne méritait de mourir d'une telle manière.

Elle pleura encore, la douleur n'avait pas disparu au contraire. Elle décida de s'asseoir à même le sol pour réfléchir. Elle pouvait trouver une solution, elle le devait. Tuer des mangemorts ne l'aiderait en rien.

Personne n'avait jamais tenté d'annuler une prophétie, pas même un Sol. A part peut-être le Sol dont elle n'avait pas lu le dernier livre. S'il avait pu trouver une formule pour redonner corps au Seigneur des ténèbres, il avait peut-être créé une formule pour rendre la vie ou mieux pour seulement changer une prophétie. Il avait tout exploré de la magie noire, il avait forcément repoussé les limites de la vie.

Mais qu'est-ce qu'elle racontait, comme si ramener des morts à la vie était une bonne idée, comme si c'était possible. Fred allait mourir, sans condition, sans solution et d'autres avec lui.

Comme un signal, Severus l'appela. Elle envisagea de ne pas répondre mais se rendit compte qu'elle ne pourrait pas l'éviter longtemps. Il ne l'appelait qu'en cas d'extrême urgence, il s'était peut-être passé quelque chose de grave, de tellement infime par rapport à ce qu'elle avait appris.

Elle se leva comme un robot, essuya les larmes qui avaient coulé et se força à adopter un visage normal. Elle n'avait plus de miroir pour témoigner du résultat mais ne pouvait rien faire de plus. Severus l'appelait de nouveau.

- Je suis là, indiqua-t-elle en ouvrant une porte vers le bureau du directeur.

- J'ai trouvé Luna, lui apprit-t-il sans la regarder immédiatement. Les Carrow en ont parlé à la réunion de ce matin. Tu connais le cachot des Malfoy ? Au sous-sol du manoir, c'est là qu'elle est détenue, sous notre nez, depuis le début.

- D'accord, approuva Lucie.

Severus releva la tête pour regarder sa filleule dans les yeux.

- Quelque chose ne va pas ? s'enquit-il immédiatement.

A lui non plus elle ne pouvait rien dire, rien à part son mensonge.

- J'ai déclenché une prophétie, lança-t-elle sans pouvoir revenir en arrière.

- Ah oui ?

- Le bébé va mourir.

Severus ne fit rien pendant un instant et Lucie repensa à son visage blanchâtre, la gorge trouée par les crocs d'un serpent. Des larmes coulèrent automatiquement sur ses joues.

- Je suis désolé, Lucie. Comment...

- Je l'ai vu, c'est tout.

- D'accord... tu devrais rentrer chez toi, te reposer. Luna peut attendre, tout peut attendre...

Lucie accepta en fondant en larme une nouvelle fois, il vint la prendre dans ses bras avant de la laisser partir.

La Sol ouvrit une porte docilement vers sa chambre en lui disant au revoir. Lui non plus ne serait bientôt plus là. Elle n'aura bientôt plus personne. Elle ferma la porte en coupant à nouveau la connexion.

La chambre avait été vidé de tous les artifices de divination, le lit était revenu, les volets avait été ouvert, les rideaux laissaient passer la lumière du soleil. Sur la commode, seule la boule en cristal témoignait encore de ce qui s'était passé. Lucie pouvait encore sentir la brûlure du verre sur sa paume.

Maudit pouvoir, maudit soit son don qui la poussait à voir des évènements terribles. De colère et de tristesse, Lucie fit envoyer la boule contre le mur, la brisant en mille petits morceaux de verre.

Le bruit attira de nouveau les jumeaux, qui entrèrent baguette en main, prêt à affronter le danger. Lucie croisa le regard de son compagnon, ses yeux étaient rouges, aussi rouge que les siens. George aussi avait une mine sombre.

- Je ne veux pas vivre sans toi, murmura Lucie trop bas pour qu'ils l'entendent.

- Luce ! soupira-t-il soulagé de la voir rentrer plus tôt que prévu.

Il vint directement la prendre dans ses bras tandis qu'elle lui rendait son étreinte.

- Je ne veux plus jamais que tu partes comme ça, implora-t-il.

- Pardon, s'excusa Lucie en le serrant contre elle, pardon. 





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Question n°31 : qui est Basil Flack ? 

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