Chapitre 3 pdv Lucie

— Alors ? ils sont partis ? s'impatienta Ginny.

— Non, pas encore.

— Ils vont être en retard si ça continue !

— Ils ont encore le temps, contredit Lucie posément.

— Ce que j'aurai aimé être avec eux ! ragea Lucie.

— Déçu de ne devoir jouer que les messagères ?

— Oui et non. Je sais que toi aussi tu aimerais y être mais que tu restes raisonnable et donc je dois faire comme toi.

Lucie lui offrit un sourire. Il était vrai qu'elle aurait aimé participer elle aussi mais, comme l'avait dit Maugrey, elle serait plus utile ici. La Sol n'avait donc pas pu partir en mission. Maugrey avait décrété qu'il était essentiel qu'elle soit sur place, en lieu sûr, afin de pouvoir communiquer plus facilement et de soigner les blesser dès leur arrivé. C'était frustrant mais nécessaire, Lucie le comprenait mais Ginny ne supportait plus d'avoir dû rester en retrait.

— Tu crois que les mangemorts vont les attaquer ? enchaîna Ginny.

— C'est une possibilité...

C'était même une certitude, il avait fallu donner des renseignements fiables pour que Severus garde une position privilégiée auprès du seigneur des ténèbres. Personne n'était au courant naturellement, excepté les jumeaux. Severus faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître de sa trahison tout en les aidant le plus possible. Ainsi, il avait eu la brillante, mais dangereuse, idée de protéger Harry en proposant la mise en place de double, ou plutôt de sept Potter identique. Les mangemorts seront désorientés, sans savoir qui poursuivre et ils auront ainsi plus de chance de parvenir sain et sauf au terrier, là où les attendaient Molly, Ginny et Lucie.

La jeune Weasley tournait en rond dans la pièce, exactement comme Mrs Weasley quand toutes trois étaient au salon.

— Gin... si je suis montée en haut c'est pour pouvoir me concentrer pleinement et je ne peux le faire si tu n'arrêtes pas de t'agiter.

— Oh ! D'accord ! Je vais m'asseoir, désolée, je serais discrète.

— Merci, Gin.

La jeune Weasley s'assit sur son lit, regarda le plafond en silence puis tourna la tête vers la fenêtre et enfin vers la Sol avant de recommencer. Lucie n'en fut que plus affectée.

— Et si tu allais me chercher un objet appartenant à chacun d'eux ?

— C'est-à-dire ? demanda-t-elle en se relevant aussitôt.

— S'ils sont blessés, ce que je ne souhaite pas, ou s'ils sont en danger, ce que je ne souhaite pas non plus, leur marque va me brûler, si plusieurs le sont en même temps je ne vais pas réussir à déterminer qui. Un objet me permettrait de canaliser mes pouvoirs, j'ai lu ça dans le journal de l'un de mes ancêtres.

— Quel genre d'objet ?

— Quelque chose qu'ils utilisent, pas très gros... Dépêche-toi, le départ est proche. Ils commencent à boire le polynectar, acheva-t-elle en sentant les picotements la traverser comme si son propre corps se modifier.

— J'en ai pour cinq minutes, déclara la jeune rouquine avant de partir comme une fusée.

La prochaine étape du plan consistait à habiller tous les doubles de manière identique, ils n'en seraient que plus convaincant. Ginny revint au bout de quatre minute et cinquante-neuf seconde.

— J'ai l'insigne de préfet de Ron, il la met toujours sur sa table de nuit, les affaires de Harry ne sont pas encore là mais ils avaient oublié ça une fois.

Elle lui tendit une petite gomme moldu, un objet qui aurait fini à la poubelle depuis longtemps si Ginny ne l'avait pas trouvé et précieusement conservé.

— La bague de Fleur, elle l'a enlevée pour ne pas la perdre, la brosse à cheveux d'Hermione, la montre de George et un peigne à Fred.

— George, corrigea Lucie en voyant le peigne, c'est celui de George.

— Mince ! ne bouge pas je vais y retourner.

— Pas la peine, contredit-elle dans un sourire, je suis plus connectée à Fred qu'à n'importe qui d'autre, je n'ai pas vraiment d'objet pour lui.

Ginny disposa les objets bien alignés devant Lucie, elle n'avait pas un objet pour tout le monde mais au moins pour chacune des équipes et presque chaque faux Potter. A part Mondingus mais de toute façon elle était certaine qu'aucun de ses objets n'étaient vraiment à lui.

— Ils partent ! s'exclama-t-elle soudainement en recevant le premier message de Maugrey.

— Je vais le dire à maman !

Elle descendit à toute vitesse rejoindre Molly. Dans le même temps Lucie reçut un appel de Severus, sur place avec de nombreux mangemorts qui s'attendaient à surprendre l'évacuation.

Le chaos fut total pendant quelques secondes, chacun ressentant des émotions de peur et de panique mêlés à un instinct de survie très réactif. La bataille venait de commencer. Lucie tenta de voir qui était le plus en difficulté en touchant chacun des objets, chaque équipe semblait être attaqué à arme égale. Harry n'était pas encore démasqué.

Soudain, elle vit, autant qu'elle sentit, la marque de Maugrey Fol Œil disparaître totalement. La Sol serra les dents pour ne pas crier en ressentant le sortilège de mort en pleine figure. Ses yeux se couvrirent de larmes, tant de douleur que de chagrin. Il avait été là pour elle, en lui montrant qui il était. Pour qu'elle ne voit plus l'image de ce monstre qui l'avait torturé pendant presque six mois. Elle dû se ressaisir pour suivre la suite de l'attaque.

Mondingus aussi avait dû être tué, ils étaient partenaire dans le plan. Aucune possibilité de le savoir puisqu'elle n'avait jamais apprécié le voleur et ne possédait pas sa marque.

Molly et Ginny débarquèrent dans la pièce.

— Que se passe-t-il ? demandèrent-elle en même temps en voyant l'expression de la Sol.

— Ils sont attaqués.

— Qui ?

— Tous.

Les deux Weasley portèrent leur main à leur bouche, inquiètes pour tous ceux qui se trouvaient là-bas.

— Comment... Comment ont-ils su ? s'horrifia Molly.

Lucie ne put répondre tant elle était submergée par les émotions des autres. Elle sentait le risque les frôler de peu. Maugrey avait eu raison en lui interdisant de participer, jamais elle n'aurait pu se concentrer à moins de se déconnecter de chacun, mais elle avait besoin de le rester, de ressentir ce qu'ils ressentaient.

Lucie se déplaçait dans les esprits de chacune de ses marques, par l'intermédiaire des objets étalées devant elle. Des sortilèges les frôlaient de peu, chacun était poursuivi par plusieurs mangemorts. La Sol porta sa main à son oreille, tirailler par la douleur soudaine de George. Il était blessé.

— Lucie ?

— Quelqu'un est blessé, annonça-t-elle sans préciser qu'il s'agissait de George.

— Lequel d'entre eux ?

— Je n'arrive pas à savoir, mentit-elle, mais je sais que la blessure n'est pas mortelle.

— Ginny va voir dans le jardin si l'un d'eux arrive, ordonna Molly et Ginny s'exécuta.

Dès qu'elle fut sortie, Molly s'agenouilla prêts de Lucie.

— Maintenant dis-moi exactement ce qu'il se passe, si Fol œil ne t'a pas laissé y aller c'est principalement parce que tu nous permets de savoir tout en temps réel.

— Fol œil est mort, lâcha Lucie sans faire de détour.

— Et le blessé ? demanda-t-elle après un temps de silence.

— C'est George, expliqua-t-elle tout en essayant de suivre la bataille qui se déroulait en parallèle. Juste blessé, rappela-t-elle, s'il reçoit des soins à temps, il n'en mourra pas.

— Peux-tu te rendre prêt de lui ? s'enquit-elle.

— Ils sont encore dans les airs, aucune porte ne me mènera à lui. Il faut attendre qu'il soit rentré. Je ne peux rien faire.

— Alors nous allons attendre et nous tenir prête. Quel genre de blessure ?

— Son oreille, ça fait mal comme si elle était arrachée.

— D'accord. Et les autres ? Comment vont-ils ?

Lucie tenta de faire abstraction de la douleur et toucha chacun des objets.

— Certains sont encore poursuivit, d'autres sont en chemin sans rencontrer de résistance.

— Harry ?

— Poursuivi.

— Est-ce que tu sais par qui ?

— Non, mais il est en danger.

Elle se concentra sur Fred qui contrairement à George n'avait personne à ses trousses. Il allait bien, mais avait pris du retard. En le sachant en sécurité, elle put refaire le tour de tous les objets. Personne d'autre n'était blessé mais le danger restait réel. Lorsque Lucie se connecta à Tonks, elle se surprit à sursauter comme si elle venait d'échapper à un sortilège, comme si elle était vraiment elle.

La demie heure qui suivit lui parut durer une éternité. Elle continua de jongler entre les différents esprits qui était à sa disposition. Le Portoloin de Tonks et Ron ainsi que celui d'Arthur et Fred arriva sans eux. Mais Lucie n'en fut pas inquiétée. Elle attendait dans le jardin que George arrive, prête à réagir à la première seconde.

Harry et Hagrid arrivèrent les premiers et Lucie lui fit signe de rentrer sans répondre à ses questions. George et Remus seraient les prochain, d'ici quelques secondes. Elle fit confiance à son instinct de Sol pour se placer au bon endroit et lorsque leur Portoloin arriva Lucie fut juste assez prêt pour soutenir George.

— Je prends le relais, annonça-t-elle à Remus qui était éreinté.

Elle soutint un George inconscient qui se reposait sur elle de tout son poids. Dans ses bras, il n'était pas plus lourd qu'un enfant, elle avait usé de tout son pouvoir pour le porter jusqu'au canapé du salon où Ginny l'aida à l'installer.

— Georgie ! Mon chéri ! s'exclama Molly en découvrant l'ampleur des dégâts.

Lucie s'empressa de prendre les choses en main. Elle reconnaissait le maléfice pour avoir vu ses effets sur Drago Malfoy l'année précédente. Sectumsempra. Elle parvint à stopper l'hémorragie et tentait à présent de refermer la plaie.

Elle ne releva la tête de son ouvrage que lorsqu'elle sentit Fred arriver dans la pièce. Leur regard se croisèrent une demi-seconde avant qu'il ne reporte son attention sur George qui comme un signal se réveilla.

Après une demande de Molly, George grommela une petite blague que Lucie crut ne pas avoir entendue.

— J'ai une oreillole, répéta-t-il d'une faible voix et Lucie éclata de rire.

Elle avait su qu'il n'était pas en danger mais l'entendre parler était un véritable soulagement. Elle s'empressa de déposer un baiser sur son front tant elle était heureuse de voir qu'il était toujours égal à lui-même.

Elle laissa Fred s'approcher de son jumeau tout en terminant les soins. Ce n'est que lorsqu'elle acheva son bandage qu'elle se rendit compte que tous n'étaient pas encore revenu.

— Bill et Fleur sont en chemin, Tonks et Ron aussi, déclara-t-elle.

Remus poussa un soupir de soulagement tout comme Molly qui avait pris peur pour ses fils. La mère des Weasley offrit un grand sourire à la Sol qui le lui rendit. Tous ses enfants étaient en vie, ils étaient tous rentrés.

— Et Fol œil et Mondingus ? demanda Kingsley.

Leur sourire s'évanouit et Lucie annonça la terrible nouvelle. Tous ne reviendraient pas.


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Question n°3: Citez deux choses qui entrent dans la catégorie du Non-être 

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