Sans surprise Fred parvint à ne rien dévoiler. Tout le temps qu'ils passèrent auprès de Molly, il lança à Lucie des regards parfaitement éloquents, de véritables regards de triomphe.

- J'accepterai un baiser en échange des dix Gallions, glissa-t-il dans son oreille quand personne ne les écoutait.

- La soirée n'est pas encore terminée, contredit-elle amusée, il est encore temps de tout leur dire...

- Nous dire quoi ? intervint Ginny qui passait par là.

Lucie laissa la parole à son compagnon qui ne resta pas longtemps dans l'embarras.

- On ne sait pas si on va garder la boutique ouverte encore longtemps, expliqua-t-il de manière très convaincante.

Lucie offrit une moue peinée de circonstance qui vint en aide à ce presque mensonge, étant donné qu'ils y pensaient vraiment.

- Mais la boutique marche bien ! s'exclama Ginny scandalisée.

- Justement, un peu trop bien par les temps qui court, des mangemorts sont déjà venus plusieurs fois... ils n'aiment pas trop que la boutique soit aussi pleine. On craint qu'ils en profitent en faisant une sorte d'attentat aux pics d'affluences.

Ce n'était pas vraiment certain mais Severus avait évoqué cette éventualité.

- Donc vous allez vraiment fermer ?

- Ce serait bien de le faire avant qu'il n'y ait un drame. On continuera de fournir tout ce dont l'Ordre a besoin mais on finira forcément par manquer de matériel...

- C'est tellement triste, commenta Ginny affectée.

- On réouvrira plus tard, encouragea Fred en enlaçant sa petite sœur qui tenta de se débattre pour la forme. Comment c'est l'école ?

- Horrible... Je ne pensais pas pouvoir dire ça un jour mais c'est bien pire qu'Ombrage.

- Dans ce cas le meilleur des conseils qu'on puisse te donner c'est...

- Te fais pas prendre, termina George qui passait par là.

Il emprisonna à son tour sa petite sœur dans ses bras qui se débattit une nouvelle fois.

- Je pourrais venir chez vous un soir ? demanda-t-elle.

- Alors même que tu es censée rester à Poudlard ? fit George scandalisé.

- Oh ne fais pas les choquée avec moi, rabroua-t-elle son grand frère. Personne ne s'apercevra de mon absence, il ne reste aucune fille de mon année à Gryffondor et il y a un couvre-feu maintenant, je n'ai rien à faire le soir.

- On serait ravi de te sortir de cet ennuie mortel, commenta George tel héros.

- Appel-moi je viendrais te chercher, indiqua Lucie.

Ginny lui offrit un sourire malicieusement ravi qui laissa penser qu'elle userait au mieux de ces heures passés avec eux. Son sourire perdit un peu trop vite de sa splendeur et elle regarda à droite et à gauche si aucunes autres oreilles ne traînaient pas dans les parages.

- Ils vont bien n'est-ce pas ? chuchota-t-elle à l'intention de Lucie.

- Ils sont en vie, répondit la Sol sur le même ton, ils se cachent.

Ginny acquiesça et ses yeux parurent s'embuer de larmes pendant un instant.

- Et Harry ? demanda-t-elle sur un ton encore plus bas.

Fred et George firent comme s'ils n'entendaient rien, laissant leur petite sœur parler amour en toute confiance.

- Il te reviendra bien assez tôt, Gin, rassura Lucie avec la plus grande bienveillance.

- Ginny ! appela Molly de l'autre pièce. Tu as fini ta valise ?

- Oh, mince ! fit-elle en s'empressant de monter dans sa chambre.

- Tu vas être en retard pour le train ! reprocha Molly en entendant sa fille gravir les marches.

Angelina appela George dans le salon et Fred se retrouva seul avec sa femme.

- A un moment donné, tout petit moment, bien sûr, j'ai failli lui dire, confia-t-il tout bas d'un air malicieusement coupable. Je suis sûr qu'elle aurait été la plus ravie des futures tantes.

- Ça c'est sûr et certain, approuva Lucie, je pense qu'elle lui apprendra autant de truc que George.

- Entre filles, elles devraient bien s'entendre, releva Fred un sourire sarcastique sur les lèvres.

- Je t'assure que la prochaine fois que tu fais une remarque de ce genre, je ne te parle plus pendant une semaine.

- Tu n'oserais pas, contredit-il tristement en mimant une flèche dans le cœur.

- Essaie pour voir, proposa-t-elle.

Il ouvrit la bouche, prêt à tenter l'expérience mais il se refusa finalement à payer un si lourd tribut.

- Notre fils aura une super tata, conclut-il simplement.

- Tu vois ? s'amusa-t-elle. Ce n'était pas si compliqué finalement.

Elle l'embrassa sur la joue et il la regarda avec l'air de celui qui pensait sérieusement à se venger et préparer déjà un malicieux plan d'action.

Ils partirent au moment où Molly et Arthur emmenaient Ginny à la gare de Kings Cross, en refusant de les accompagner pour éviter de se déplacer en trop grand nombre.

- Tu as trouvé comment aider Luna ? demanda Angelina dès qu'ils passèrent la porte de leur appartement.

- Je suis au point mort, déclara Lucie dépité.

Elle avait finalement revu le conseil de George en demandant de l'aide à Nooze. Il avait pour consigne d'observer de loin et de la prévenir dès que le seigneur des ténèbres quittait la demeure. Jusque-là, elle avait pu se rendre deux fois dans le manoir mais n'avait pu fouiller que l'étage sans rien trouver d'utile.

- Je suis allée voir chez elle et son père n'a pas reçu plus de menace. Mais, je crois qu'il va craquer et finir par changer de camp.

- Le chicaneur est le dernier journal à dire la vérité ! s'offusqua Angie.

- Il protège sa fille c'est normal, contredit Fred poussé par son instinct paternel grandissant.

- Plus vite on ramènera Luna plus vite il pourra continuer ses activités...

- Mais ce n'est évidemment pas la raison qui nous pousse à la sauver.

- Non, évidemment !

- J'aime bien Luna, ajouta Angelina sincèrement. Surtout sa façon de nous encourager au Quidditch.

- Vous vous souvenez quand elle est venue avec sa tête de lion ?

- Comme si on allait pouvoir oublier ça, s'amusa Lucie

- Elle ne mérite pas ce qui lui arrive...

- Je crois que personne ne mérite d'être enfermé et séquestré...

Il y eut un petit silence, juste le temps à George pour trouver la bonne blague.

- Voldy et ses croquemorts mériteraient bien ça, lança-t-il en toute innocence.

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Question n°28: Qu'est-ce que la voie 7½ ?