Chapitre 28 pdv Lucie
— Déconnecte-toi, conseilla Fred immédiatement.
A quoi bon ? Elle l'avait sentie souffrir tout à l'heure et il souffrait toujours. Sans parler de sa main. Dumbledore avait raison ce n'était que lui rendre service que d'abréger ses souffrances. Le directeur n'avait pas peur de la mort et elle ne devrait pas en avoir peur non plus. Qu'elle soit connectée à tous n'était pas anodin mais simplement nécessaire.
Un deuxième appel remonta le long de la marque de son parrain. Elle s'empara de la main de son compagnon, incapable de faire autre chose. La blessure de Bill était étrangement douloureuse, elle était en train de se dire que ce n'était pas normal quand le troisième et ultime appel survint.
Le sortilège de mort le frappa quelques instants plus tard. Lucie serra les dents et broya peut-être aussi la main de Fred dans la sienne. George la soutenait l'empêchant de flancher. Quelques secondes, encore quelques secondes à tenir...
Les jumeaux étaient déjà prêts pour partir, leur baguette en main. Ils semblaient n'avoir attendue que l'arrivée de Lucie.
— Je ne sais pas combien ils sont, leur apprit-elle, mais les mangemorts sont dans le château. On va atterrir à côté de Bill, il est blessé mais ça ne ressemble pas à une blessure normale... Je ne sais pas si on sera en sécurité.
— On s'occupe de nous protéger...
— Toi tu t'occupes de Bill, termina George.
Ils se concertèrent tous les trois du regard avant que Lucie n'ouvre une porte vers Poudlard. Ils furent accueillis par un nuage de poussière et par des cris. Fred lança rapidement son premier sortilège, tandis que Lucie les guidait vers le corps allongé de Bill. George formait un rempart contre les attaques extérieurs.
Il était difficile de voir qui lançait les attaques, l'un d'eux semblait particulièrement productif en maléfice, s'attaquant à tout le monde et à personne en particulier.
Lucie s'agenouilla prêt de Bill qui demeurait inconscient. Il portait la trace d'une immense griffure sur le visage. Une griffure de loup, lui indiqua son pouvoir. Mais ce n'était pas encore la pleine lune, constata-t-elle.
— Je l'emmène à l'infirmerie, il a besoin de soin, leur cria-t-elle par-dessus le chaos.
Les jumeaux agirent en véritable garde du corps jusqu'à ce que la porte de l'infirmerie se referme sur elle. Ils restèrent dans les couloirs pour tenter de retrouver Ginny et essayer d'aider au mieux.
Madame Pomfresh, que les bruits avaient manifestement réveillés, étaient en train de s'habiller pour partir à la recherche des blessés.
— Tu es là ! s'exclama-t-elle avec soulagement. Est-ce que c'est Bill Weasley ? Par Merlin ! Pose-le là ! Qui lui a fait ça ?
— Je crois que c'est un loup-garou, indiqua-t-elle en s'activant, mais je n'ai pas vu quels mangemorts était là.
— Des mangemorts ? Dans le château ? s'offusqua-t-elle avec effarement.
Lucie tenta une première fois de soigner les blessures de Bill avec ses pouvoirs sans y parvenir.
— La blessure est résistante.
— Il sera probablement marqué à vie, souffla-t-elle, est-ce que tu es sûr qu'il s'agit d'un loup ? est-ce que tu crois qu'il pourrait... ce n'est pas la pleine lune...
— Il faudrait voir avec Remus, répondit-elle.
— Il y a d'autre blessé ?
— Je l'ignore.
Des morts oui, ou plutôt un mort. Pour les blessés, c'était assez confus. Entre les petites éraflures, les petits bobos inoffensifs, la griffure de Bill, il y avait trop de douleurs pour qu'elle parvienne à faire le tri. Elle supposait que cela signifiait qu'à part le Weasley, il n'y avait pas de gros blessé.
Toutes deux commencèrent à préparer une mixture, se passant herbe et autres liquide magique. Comme elles avaient déjà travaillé ensemble dans le passé, elles étaient parfaitement synchronisées sans besoin de se concerter.
Quelques autres blessés vinrent s'installer dans la pièce, dont Neville Londubat un ami de Harry. Les combats s'étaient arrêtés.
— Quelqu'un a prévenu Fleur, Arthur et Molly ? demanda finalement Lucie à ceux qui l'entouraient.
— Je vais le faire, indiqua Remus, tu peux ouvrir une porte vers le terrier ?
— La première à gauche en sortant de l'infirmerie, il n'auront qu'à passer par là pour venir, je la laisserai connecter. Essaie de revenir rapidement.
Elle ne le regarda pas s'en aller, trop concentré sur Bill et les patients de l'infirmerie. Flitwick avait reçu un coup donné par le professeur Rogue. Personne n'osait trop parler, personne n'osait vraiment évoquer les récents évènements. Puis Harry arriva et confirma l'horrible crainte que tout le monde ressentait. Il y avait bien eu un mort, ce que Lucie et les jumeaux étaient les seuls à savoir.
— Rogue l'a tué, poursuivit-il.
Ça y est, elle était arrivée à ce moment. Ce moment où tout le monde allait se mettre à détester son parrain pour un acte auquel ils ne comprenaient rien. Ce moment où elle allait devoir faire croire qu'elle n'avait rien vu venir et par-dessus tout être convaincante.
Elle allait dire ce qu'elle avait prévu. Que la marque de son parrain avait disparu, signe de sa trahison, avec un peu de chance personne ne se souviendrait qu'une telle chose était impossible, qu'il n'y avait que la mort qui pouvait effacer une marque. Ainsi, personne ne pourrait lui demander de tracer son parrain et cela donnerait plus de conviction à son discours. Au lieu de ça, elle sentit des larmes couler le long de ses joues. Madame Pomfresh fut la première à le remarquer.
— Ma petite Lucie... souffla-t-elle avant de lui arracher son ouvrage des mains.
De toute façon, Lucie ne distinguait déjà plus rien, elle étalait au hasard la mixture sur le visage de Bill. Elle ne pouvait même pas être reconnaissante envers Pompom, tout ce qu'elle savait faire en cet instant c'était de pleurer.
Toutes les têtes s'étaient tournées vers elle et en quelques secondes Fred se tenait à ses côtés.
— J'ai besoin de... bafouilla-t-elle en tentant de se substituer aux regards, il faut que je sorte !
En quittant la salle, elle croisa les parents Weasley ainsi que Fleur, l'expression de son visage dû les alarmer quant à l'état de Bill.
— Il est dedans, indiqua-t-elle rapidement mais elle n'était pas sûr qu'ils aient compris ses paroles.
De toute façon, elle continua sa marche mais fut arrêté par la française.
— Lucie !
L'accent chantant avec lequel elle prononça son prénom fit redoubler ses pleurs.
— Je m'en occupe, annonça Fred juste derrière elle, Bill est dans l'infirmerie, il est sorti d'affaire. Mais on vous expliquera là-bas, voit avec George.
A contre cœur, Fleur relâcha la main de son amie qui en profita pour partir aussitôt dans les couloirs. A chaque fois qu'ils croisaient quelqu'un, Fred la faisait changer de direction. Ils finirent par arriver dans une salle inoccupée qui, par hasard, se trouvait être la classe de défense contre les forces du mal, celle de Severus.
Elle n'était pas tant triste que Dumbledore soit mort mais plutôt par ce que son parrain avait dû faire pour assurer sa place auprès du seigneur des ténèbres.
— Je ne suis même pas allée le voir aujourd'hui, lâcha-t-elle entre deux reniflements. Je me suis dit que j'aurai le temps de le faire demain ! Je pourrai le faire, je pourrai toujours le voir mais maintenant il sera constamment entouré de ces mangemorts et tout le monde le déteste !
— On s'en fiche de ce que pense les autres, lui aussi s'en fiche, déclara-t-il en la prenant dans ses bras. Tout ce qui compte c'est que toi tu saches la vérité et nous aussi on la connait.
— Il va se sentir tellement seul ! Ils doivent tous être en train de faire la fête, de l'acclamer pour une chose qu'il ne voulait même pas faire !
— Tu iras le voir après, d'accord ? assura-t-il, dès que tout le monde sera couché.
Puis, il marqua une pause totalement perplexe en venant la regarder face à face.
— Tu crois que tu-sais-qui dort ? questionna-t-il.
Lucie éclata d'un rire qui lui fit le plus grand bien.
— Si ça se trouve, tenta-t-elle, c'est comme les serpents. Il ne ferme jamais les yeux ! est-ce qu'il a déjà cligné des yeux devant toi ?
— Je ne crois pas m'être suffisamment approché de lui pour le remarquer, il faudrait qu'on demande à Harry.
— C'est sûr qu'il n'aura rien d'autre à faire que de répondre à cette question.
— Evidemment ! c'est une question existentielle.
Il déposa un léger baiser sur ses lèvres et essuya les larmes qui avaient coulé le long de ses joues.
— Tu viendras avec moi ? demanda-t-elle d'une petite voix.
— Tout ce que tu voudras.
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Question n°28 : Quand est-ce que Peeves est arrivé à Poudlard ?
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