Chapitre 26 pdv Lucie
Lucie berçait sa fille dans ses bras en regardant les étoiles, perdue dans ses pensées. Elle n'avait pas eu cœur à travailler aujourd'hui et était contente d'être seule dans sa chambre. Elle fut interrompue par sa porte qui s'ouvrit en grand.
— Mademoiselle Lucie, mademoiselle Lucie ! appela Nooze avec empressement.
— Que se passe-t-il ? s'inquiéta Lucie en se relevant vivement.
Elle serra automatiquement Aisline contre elle.
— Il faut me suivre, maintenant ! ordonna-t-il avec dureté.
Sans hésiter, Lucie donna sa main à l'elfe. En oubliant de laisser Aisline au bon soin d'Harry pour sa protection.
Avec surprise, elle découvrit que leur destination n'était autre que Poudlard où l'elfe la guida à travers les couloirs. Ils empruntèrent des escaliers et des raccourcis en s'enfonçant un peu plus dans le château.
— Nooze, explique-moi au moins ce qu'il se passe ! implora-t-elle arrivant à bout de souffle.
Dans ses bras, Aisline ressentait l'inquiétude sa mère et commençait à s'agiter, ne faisant qu'augmenter le stress de Lucie.
— Nooze ! demanda-t-elle encore une fois devant le mutisme de celui-ci.
— Encore quelques mètres, mademoiselle Lucie ! affirma-t-il.
Lucie imagina le pire, des mangemorts avaient peut-être infiltrée le château ou Hermione ou Ginny étaient gravement blessées. Pourquoi ses marques ne l'avaient-elles pas prévenu ?
Ils déboulèrent dans une pièce où Lucie fit immédiatement face à elle-même ou plutôt à son propre reflet.
— Il était bien caché mais Nooze a fini par le trouver, expliqua-t-il avec entrain ravie de son effet. Je voulais vous l'offrir aujourd'hui !
Le miroir du Rised se trouvait juste devant elle. Trop choquée pour parler, elle se contenta d'avancer jusqu'à ce que son rêve le plus chère se réalise. Au moment où ce bonheur arriva, elle porta la main à bouche, les larmes aux yeux, ne voyant plus son reflet mais le visage d'une personne. Fred Weasley, qui souriait.
— Joyeux anniversaire, mademoiselle Lucie ! annonça Nooze joyeusement.
— Nooze... souffla Lucie en s'approchant doucement. Tu es l'elfe le plus incroyable du monde.
Elle tourna sa tête vers lui juste à temps pour le voir rougir. D'un geste du poignet, elle consulta sa montre qui lui indiqua la fin de cette journée dans quelques minutes seulement.
— J'aimerai te demander un dernier cadeau, Nooze...
— Tout ce que mademoiselle Lucie voudra ! promit-il aussitôt.
— Est-ce que tu peux aller chercher George ?
Il lui offrit un sourire avant de transplaner. Lucie se retrouva seule avec son mari et sa fille.
— Je ne sais pas si tu vois la même chose Aissy, mais je te présente papa, murmura-t-elle avec douceur.
Fred ne parlait pas, se contentait de petits gestes, de grands sourires et de les regarder tour à tour. Lucie ne se serait jamais attendue à autant, elle n'aurait jamais espéré autant.
Dans le couloir, elle entendit un nouveau craquement.
— Je t'ai cherché partout ! déclara immédiatement George en entrant dans la pièce. Un peu plus et on ratait la tradition, tu sais ...
Il s'arrêta au moment où le miroir lui présenta son reflet. Un reflet à deux oreilles. Il fit un test en levant la main, main que Fred leva également avec un peu de retard. Avec une parfaite synchronisation, les deux se mirent à sourire.
— Comment... ? demanda George sans oser finir.
— La plus belle et la plus cruelle de toutes les inventions, viens vite ça va être l'heure !
Il s'approcha et, entre deux regards vers sa montre, il fixait son frère. Finalement, à 23h58min55s tous deux se tournèrent vers elle.
— Cinq, quatre, trois, deux, un... Joyeux anniversaire !
Lucie savoura pleinement ces quelques mots. Elle caressa les cheveux roux d'Aisline en la serrant un peu plus contre elle. Ils patientèrent les quelques prochaines minutes dans un parfait silence.
George et Lucie parlèrent en parfaite synchronisation, lui souhaitant son anniversaire sans doute pour la dernière fois. Puis, Fred et Lucie, tous deux tournés vers George, s'exprimèrent, toujours au même moment.
Un silence suivit leur mot. Un silence qui n'avait rien de pesant. Un silence agréable. Ils se regardaient tous, tour à tour, observant la réaction de chacun. Celle d'Aisline était la plus adorable, elle fixait le miroir avec obstination et Lucie se demandait même si elle le voyait vraiment tant elle était captivée.
Après un temps, Fred décida de s'asseoir avant eux et ils le rejoignirent au sol. Ils n'avaient rien à dire. Lucie, comme George, n'avait jamais cessé de s'adresser à lui. Quand ils parlaient à voix haute au magasin ou avant de s'endormir, à chaque occasion, qu'elle soit spéciale ou des plus banals. Ils lui parlaient tout le temps. Seulement, aujourd'hui, le silence suffisait.
Aisline réclama les bras de son parrain et celui-ci s'empressa de répondre à sa demande en embrassant sa joue. Ils restèrent sans doute quelques heures comme ça, rien que tous les trois, tous les quatre. C'était agréable. Un moment rempli de plénitude. Puis George commença à fixer Lucie avec malice.
— A quoi tu penses ? s'enquit Lucie en souriant.
— Je veux un cadeau d'anniversaire, déclara-t-il sans faire de détour.
— Je n'avais pas l'intention de t'en faire un, taquina-t-elle.
— J'en veux un quand même, insista-t-il toujours aussi malicieux, tu peux même me l'offrir maintenant.
— Ah bon ?
— Bien sûr, affirma-t-il sous l'œil amusée de Fred, devine.
— Tu veux un nouveau manteau ?
— Nan.
— Une armée de lutin de Cornouaille ?
— C'est tentant...mais nan.
— Un pavillon en Ecosse ?
— Tu n'essaies même pas, rétorqua-t-il blasé mais toujours amusé, c'est exactement pour ça que je veux ce cadeau !
— Un cadeau que je ne pourrais pas t'offrir si tu ne me dis pas de quoi il retourne...
— Tes bracelets, grosse nouille !
— Tu veux mes bracelets ? s'interrogea-t-elle avec incompréhension.
— Je veux les brûler tes bracelets, acquiesça-t-il en s'amusant de sa réaction. J'en ai marre de tes bracelets.
Lucie fronça les sourcils, toujours sans saisir ses propos. Ses bracelets de contrôle ne l'affectaient en rien, à part empêcher ses cauchemars ce qui était une excellente chose.
— T'es pas la même avec, finit-il par expliquer. On le voyait déjà lors des matchs de Quidditch à Poudlard. Tu parles différemment, ton intuition est carrément naze, en gros t'es super lente !
— Merci George, ça fait plaisir à entendre, s'amusa-t-elle.
— Je sais que tu as toujours apprécié mon honnêteté, fit-il dans un clin d'œil.
Lucie sourit avant de soupirer.
— C'est difficile ce que tu me demandes, Georgie.
Difficile, oui. Mais elle devait reconnaître qu'il avait raison. Que ce soit à l'hôpital ou dans la vie de tous les jours, elle fonctionnait au ralentit et ne devinait jamais la suite des évènements. L'ancienne elle aurait de suite compris le cadeau que voulait George. L'ancienne elle aurait compris que Nooze la menait ici. L'ancienne elle aurait tout de suite remarqué qu'Alice faisait des progrès, qu'elle guérissait.
— Tu fais comme tu veux, indiqua-t-il doucement, seulement... il n'aurait pas aimé que tu vives en n'étant qu'à moitié toi.
Jeu, set et match. Elle tourna sa tête vers George qui fixait son frère avec un sourire victorieux sur les lèvres.
— J'ai plus le choix maintenant, fit Lucie en souriant à son tour.
— Nop ! s'amusa George. Allez fille moi ça !
Il tendit la main et, toujours avec un sourire, elle retira ses bracelets pour les lui donner. Un silence plana sur eux quelques secondes. Le temps de s'adapter.
— Alors ? finit-il par demander. Qu'est-ce que ça fait ?
— Je ne saurais pas trop dire, expliqua-t-elle en fronçant les sourcils, j'ai l'impression de voir une différence sans en voir une réellement.
— Peut-être que tu as besoin d'une ou deux minutes ? déclara-t-il sceptique.
— Peut-être...
George se tourna de nouveau vers Fred.
— Il faut qu'on arrête de le regarder, fit-elle. C'est mauvais pour nous, ça fait des heures qu'on est là. On lui a dit au revoir, on doit être capable de le laisser partir.
— C'est ce que te dis ton cœur ou c'est ton pouvoir qui parle ? demanda-t-il d'une voix devenue triste.
— Mon pouvoir, répondit-elle aussi accablée que lui. Mon cœur, lui, pourrait rester des jours assis ici.
— Le mien aussi...
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