Chapitre 15 pdv Lucie
— Donc tu prends cette aiguille et tu te la plantes dans la main, expliqua-t-elle.
— Tu pourrais dire ça en ayant un peu moins l'air de celle qui va faire une expérience et qui s'amuse comme une folle ? interrogea George.
— Mais je vais faire une expérience et je m'amuse comme une folle, indiqua-t-elle naturellement.
— Tu es bien la seule... Pourquoi ce n'est pas à Fred que tu demandes de faire ça ?
— Tu es fou je ne vais pas lui demander de se blesser !
— Et moi ? Aucun scrupule ?
— Non, fit-elle sans la moindre hésitation
George la foudroya longuement du regard.
— Ça va, rétorqua-t-elle moqueuse, ce n'est pas comme si je te demandais de le faire avec un couteau, c'est une aiguille à coudre, il n'y a pas plus inoffensif comme objet pointu.
— Je préférerai ne pas avoir à utiliser d'objet pointu... railla-t-il
— Il faut que tu te blesses et que je ressente ta blessure pour pouvoir m'en protéger. Je ne vais pas te frapper, il faut que ce soit un truc que tu t'infliges à toi-même, seul. Je te guérirai après.
— De mieux en mieux...
Lucie leva les yeux au ciel et se mit dos à lui, de sorte qu'elle ne pouvait plus le voir.
— Prête ?
Elle acquiesça et se concentra pleinement sur la douleur qu'elle n'allait pas tarder à ressentir à travers George.
— Index de la main droite, indiqua-t-elle tandis qu'il confirmait. Avant-bras gauche.
Elle hésita un instant sur la prochaine cible.
— Ton cou ?
— Yep !
— Bon, d'accord, maintenant je vais essayer de ne pas ressentir la douleur que tu t'infliges.
Evidemment, ça ne marcha pas du premier coup mais au deuxième elle ne ressentit rien.
— Tu l'as bien fait ? s'interrogea-t-elle douteuse.
— Bien-sûr.
La Sol se retourna vivement.
— Menteur !
— Roh, j'étais sûr que ça allait marcher cette fois-ci !
— C'était tellement évident ! rétorqua-t-elle, tu ferais mieux d'oublier cette histoire de pari, tu n'y arriveras jamais.
— Ne jamais dire jamais, contredit-il en souriant, allez, on recommence ! Retourne-toi et surtout concentre-toi ! ordonna-t-il très sérieusement.
— Tu crois que je suis en train de faire quoi ?
Il ne répondit pas et la força à se retourner de nouveau. Elle s'efforça de reprendre son entrainement mais ne parvint à dissimuler la douleur qu'une fois qu'elle l'avait ressentie, ce qui était très frustrant.
— Je ne voie pas ce que je fais de mal ! ragea-t-elle en s'emparant du livre qu'elle avait déposé à côté d'elle, tournant chaque page en quête du détail primordiale.
— Peut-être que c'est impossible ? tenta George avec prudence.
— Qu'est-ce qui est impossible ? répéta Fred en débarquant dans la pièce.
La vision de son petit ami torse nu, les cheveux légèrement humides à cause de la douche qu'il venait de prendre, lui fit perdre toutes traces de contrariété et de mauvaise humeur.
— J'ai repris l'expérience d'une de mes ancêtres, expliqua-t-elle. Elle a tenté de ne pas ressentir la douleur de ceux qui se trouvaient sur ses bras. Elle s'est servie de son âme sœur de la même manière que je me sers de George aujourd'hui.
— En d'autres termes, intervint celui-ci, elle me torture.
— Je te ferais remarquer que c'est toi qui tiens l'aiguille... rétorqua-t-elle.
— Dans ce cas, elle me force à me torturer moi-même, rectifia-t-il d'un air profondément blasé.
— Dure... commenta son frère en venant s'installer par terre avec eux.
Il s'empara de l'un des livres éparpillés autour d'elle, tous protégée par un sort qui lui permettait de les emporter en dehors de la bibliothèque. Une idée qu'elle avait eu pour pouvoir les emporter à l'appartement, seul elle et les jumeaux pouvait les toucher ou même lire les mots qui s'y trouvaient.
— Pourquoi ce n'est pas moi que tu tortures ? C'est ce que l'autre a fait non ?
— Elle n'a jamais réussi à trouver le moyen de ne pas ressentir et je pense savoir pourquoi. Il est presque impossible de se déconnecter de son âme-sœur, le lien qui nous unit à lui est plus fort que le lien qui nous unit à nos amis et notre famille. Je ressens plus facilement ta douleur et tes émotions, ajouta-t-elle en fixant son compagnon dans les yeux, et c'est beaucoup plus amusant de torturer George.
— Ta copine est vraiment monstrueuse ! grommela celui-ci suffisamment fort.
— Arrête tes bêtises et pique toi avec l'aiguille !
Elle se retourna dos aux deux garçons et attendit patiemment tout en tentant de couper sa connexion avec George.
— Aie ! s'exclamèrent Lucie et Fred au même moment. George ! râlèrent-ils d'une même voix.
— Tu m'as poignardé ! se plaignit son jumeau d'un air profondément dramatique.
— Avec une aiguille... se moqua George.
— Ça fait mal quand même ! répondirent-ils une fois encore ensemble.
— Ok, ok, clama-t-il les mains en l'air en signe d'innocence, retourne-toi je promets de faire exactement comme tu m'as dit et de ne plus poignarder qui que ce soit.
Elle tenta encore quelques fois de ne plus rien sentir mais dû arrêter quand elle se rendit compte que tous deux s'ennuyaient profondément. Ils commençaient à faire des bêtises, à s'échanger l'aiguille ou à la piquer elle directement.
— Angie ne mangera pas à la maison ce soir, prévint George.
— Elle ne reste pas si souvent que ça, fit remarquer son frère. J'ai l'impression qu'elle ne vit pas ici.
— Avec tout ce qui se passe en ce moment, expliqua George presque peiné, elle préfère passer du temps avec sa famille.
— C'est compréhensible, ajouta-t-elle, on va nous-même souvent chez vos parents !
— On a reçu une lettre de Charlie ! annonça George pour changer de sujet. Elle est pour Fredie et Georgie !
— Pour moi ! s'exclama Lucie en s'emparant de la lettre.
Une façon d'empêcher quiconque de savoir qu'elle habitait ici.
Mes chères petits frères,
J'ai appris pour ce qui s'était passé et je suis horrifié à l'idée que vous ne m'ayez rien dit, j'ai beau habiter loin je mérite d'avoir de vos nouvelles ! Si seulement vous pouviez venir me voir à l'instant où vous receviez cette lettre ! J'espère que tout le monde va bien.
Bises, Charlie.
— Il veut qu'on vienne ce soir, leur apprit-elle-même si tous deux avaient lu par-dessus son épaule.
— Il est doué pour faire comme s'il parlait à nous et pas à toi, constata George.
— Et il ne dit rien de trop compromettant, ajouta son frère. On y va ?
— Bien sûr qu'on y va !
Elle ouvrit immédiatement une porte chez Charlie et ils déboulèrent en trombe dans sa maison.
— SALUT FRANGIN ! clamèrent-ils d'une même voix.
Ils éclatèrent de rire en voyant Charlie sursauter en pointant rapidement sa baguette vers eux, prêt à attaquer.
— Ce n'est pas drôle... rétorqua-t-il en rangeant son arme. Par les temps qui courent, vous auriez pu faire une arrivée moins fracassante.
— Et rater ta tête de mec flippé ? riposta George d'une mine faussement horrifié.
— Jamais ! terminèrent les deux autres.
Charlie vint d'abord prendre Lucie dans ses bras.
— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais été attaqué ? souffla-t-il.
— Ce n'était pas la peine de t'inquiéter puisqu'ils ne m'ont pas eu et que je suis en sécurité maintenant.
— On la protège, annonça George en faisant les gros bras.
— Ya plutôt intérêt ! rétorqua Charlie en attrapant son frère par les épaules pour lui ébouriffer les cheveux.
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Question n°15 : A qui appartient cette description : "Ordre de Merlin, troisième classe, membre honoraire de la Ligue de Défense contre les Forces du Mal et cinq fois lauréat du sourire le plus charmeur élu par Sorcière-Hebdo"
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