— Ouvre la bouche.

— Je vais bien, articula-t-elle la bouche ouverte tandis qu'il passait à ses pupilles.

— Tu arrives à lever les bras ?

— Bien sûr ! fit-elle en le lui prouvant.

Il lui fit son fameux regard morne quand elle fit une légère grimace sous le coup de la douleur.

— J'y arrive quand même, se disculpa-t-elle.

— Et ta magie ? Tu arrives à faire de la magie ?

— Pas encore mais ça ne devrait plus tarder, je me souviens qu'un Sol avait été blessé et qu'il n'avait pas pu faire usage de sa magie pendant une semaine.

— C'est beaucoup trop, s'inquiéta-t-il.

— Il s'est déjà passé quatre jours, contredit-elle d'un air nonchalant.

Severus passa sa main sur sa joue en poussant un soupir de soulagement. Il avait dû beaucoup s'inquiéter de ne pas avoir de nouvelle d'elle. Lucie lui offrit le sourire le plus rassurant qu'elle pouvait avant que son regard ne dévie sur la bague qu'elle portait :

— Aurait-on oublié de me parler de quelque chose d'important ? demanda-t-il en fixant tour à tour sa fille et son gendre.

Lucie fit un sourire malicieux éclatant de bonheur et Fred se releva vivement l'air légèrement angoissé.

— Bonjour beau-papa ! lança-t-il hésitant.

Severus grommela quelque chose d'inaudible et sembla se retenir de le menacer de ne plus l'appeler ainsi. Puis, doucement, un sourire étira ses lèvres. Lucie lui expliqua dans quelles conditions c'était fait le mariage express et regretta profondément qu'il n'ait pas été là.

— Il faut que tu saches quelque chose, finit-il par dire, contrarié.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta automatiquement Fred.

La Sol se tourna vers son parrain, sans comprendre ce qui n'allait pas. Elle avait vraiment perdu sa précieuse intuition et l'air soudainement abattue de Severus l'inquiéta au plus haut point.

— Je me suis renseigné pour savoir s'ils savaient qu'ils t'avaient blessé, commença-t-il, et ils n'en n'ont eu absolument aucune connaissance.

— Et ? enchaina George devinant qu'il y avait une suite.

— Ils ne te cherchent même pas.

— En voilà une bonne nouvelle ! s'exclama George joyeusement.

— Non, contredit-elle en ayant subitement retrouvé une partie de son pouvoir. Non, c'est tout sauf une bonne nouvelle.

— Pourquoi ? intervint Fred tandis que George offrait un visage déçu.

Severus et Lucie échangèrent un même regard.

— S'ils ne la cherchent pas c'est parce qu'elle n'est plus au premier rang de ses priorités.

— Et si je ne suis pas au premier rang de ses priorités c'est parce qu'il en a de nouvelles.

— Harry, firent les jumeaux en même temps.

— Oui.

— Il faut trouver un moyen pour qu'ils s'intéressent de nouveau à moi, déclara-t-elle pensivement.

— Et pour qu'ils pensent que tu es loin d'ici, rajouta Severus.

Fred se retint de dire que ça ne valait pas la peine de faire une telle chose car il savait sans doute que Lucie ne laisserait jamais le seigneur des ténèbres s'intéresser à Harry.

— Mais ils vont se douter de quelques choses si je réapparais comme ça au grand jour d'un seul coup ?

— Pas s'ils pensent que tu es tombée dans l'un de leur nouveau piège... murmura Severus.

— Des pièges ? reprit George.

— Il y a un tabou, sur le nom du seigneur des ténèbres. Si tu le prononces à un lieu choisit, tu pourrais mettre en place ton propre piège...

— Ça attirerait beaucoup de mangemort ? s'intéressa Lucie pensive.

— Surtout des rafleurs mais ça ferait passer un message...

— Que je suis celle dont ils devraient se méfier.

— C'est trop dangereux, refusa Fred immédiatement, tu es encore faible.

— J'attendrais d'être parfaitement rétabli, contredit-elle.

— Ils t'ont eu au mariage, rajouta George peu convaincu, si tu prononces le tabou, ils seront plus nombreux, il faut qu'on vienne avec toi.

— Et risquer de compromettre votre famille ? s'horrifia-t-elle. La dernière fois, je protégeais Ginny et je ne pouvais pas me servir de ma magie. Seule et à l'écart des habitations, je pourrais faire de gros dégât.

— Ils ont raison, finit par approuver Severus. C'est une entreprise périlleuse, à l'écart des habitations tu ne pourrais pas atteindre une porte pour t'enfuir...

— Donc il faut qu'on t'accompagne, conclue George.

Mais Lucie refusa encore une fois cette proposition, seule, elle aurait beaucoup plus de possibilité. Ils parlèrent encore un peu de la mise en place du plan, de « l'expédition punitive » comme se plaisait à dire George. Puis, Severus dû retourner à la demeure des Malfoy pour une nouvelle réunion du camp adverse. Ce n'est qu'après son départ que, Angelina, restée silencieuse depuis le début, retrouva l'usage de la parole.

— C'est un truc de dingue ! s'effara-t-elle. Jamais, j'aurai pensé... jamais j'aurai cru... ça ! Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-il tué Dumbledore ? Je croyais, je croyais qu'il était un mangemort ! Un vrai de vrai ! Combien de fois j'ai pensé du mal de lui ? Je pensais qu'il t'avait trahi, qu'il nous avait tous trahi !

— Il a toujours été de notre côté...

— Mais et la blessure de George ! Je croyais que c'était lui qui en était responsable !

— Il a ripé, expliqua George banalement, visé en volant c'est compliqué...

— Il cherchait à le protéger, expliqua Lucie.

— Du coup, il m'a coupé une oreille, fit George un sourire sarcastique au coin des lèvres.

Angelina posa d'autres questions sur les actes soi-disant malveillant de Rogue et toutes les justifications que le trio connaissait. La mort de Dumbledore, l'idée des doubles de Harry. Tout ce que Rogue avait fait dans de bonnes intentions

— Et donc vous êtes les seuls à être au courant de ça ?

— Oui.

— Et vous gardez ce secret depuis des mois ?

— Oui.

— Bon sang ! C'est vraiment un truc de dingue ! s'exclama-t-elle.

Elle s'étonna encore quelques fois de l'énorme secret qu'ils gardaient et toutes les révélations qui s'étaient déroulés aujourd'hui. Ils reparlèrent de « l'expédition punitive » avec elle.

— Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux que tu apprennes à transplaner ? questionna-t-elle. Si tu n'arrives pas à tous les neutraliser, appeler Fred ou George ce serait risqué... alors que si tu sais transplaner, ils ne peuvent pas t'en empêcher même si tu es submergée par leur nombre.

— Ce qui ne risque pas d'arriver puisque tu vas tous les assommer sans difficulté ! renchérit George confiant approuvé par son frère.

— Mais elle a raison ! poursuivit celui-ci très pensivement. Ce serait un avantage ! en plus ils ignoreront complètement que tu peux le faire, ni Maugrey ni Rogue ne peuvent leur dire.

— Parce que Rogue a donné des infos sur toi ? interrompit Angelina confuse.

— Il était obligé, répondit George, ça fait partie du processus, mais il n'a pas tout dit non plus, juste assez pour que le seigneur machin-chose pense qu'il nous a bel et bien trahit. Maintenant que j'y pense il faut prévenir la famille ! Tous ceux qui oseront prononcer son prénom vont se faire arrêter !

— Et comment leur expliquer qu'on est au courant ? répliqua Angelina. Vu que personne ne doit savoir l'implication de Rogue !

— On pourrait dire que Lu en a entendus parler ? proposa George

— Alors qu'elle ne peut pas utiliser ses pouvoirs ? refusa son frère.

— Matthew pourrait l'avoir entendu à l'hôpital ? ajouta Lucie.

Ils approuvèrent cette idée, jugée plus sûr et George, suivit d'Angelina, se porta volontaire pour transmettre le message au membre de l'ordre, comme s'il allait naturellement rendre visite à sa famille, un parfait alibi. Afin d'en fournir également un à Angelina, celle-ci but encore du polynectar pour se camoufler sous l'apparence de Fred. Lui et Lucie resteraient cachés dans l'appartement pendant ce laps de temps.

Il vint s'installer avec elle sur le canapé et prit sa main, celle qui avait la bague.

— Ta famille, rappela-t-il, tu as dit votre, c'est ta famille aussi maintenant.

— Oui, approuva-t-elle dans un sourire, oui c'est ma famille et c'est pour ça que je veux la protéger aussi farouchement. 

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Question n°11: Qui a écrit le livre : Vacance avec les harpies ?