Chapitre 9 pdv Lucie
La douce mélodie du piano résonnait à travers toute la pièce des Sol. Une pièce bien trop grande pour la quantité de personnes qui étaient autorisées à y pénétrer selon Lucie. Quand elle y entra, elle ne trouva pas Charles devant les fenêtres comme d'ordinaire. Ce jour-là, il s'était attablé au piano et jouait lui-même la partition.
La jeune Sol se tut, bien qu'il se soit rendu compte de sa présence, et attendit la fin du morceau.
— Je ne savais pas que vous jouiez du piano, dit-elle une fois qu'il l'eut achevée.
— J'étais professeur de piano dans le monde moldu, expliqua-t-il en fermant son cahier de partition.
— Vous avez habité dans le monde moldu ? s'étonna-t-elle.
— Après avoir tout appris de mon prédécesseur, jusqu'à ce que ma femme ne meurt. Le monde moldu offrait un terrain divertissant où personne ne connaissait ce qu'être un Sol signifiait.
Lucie s'imagina faire la même chose. Partir dans le monde moldu, loin de la magie pour échapper au regard des autres. Elle comprit immédiatement qu'elle en serait incapable et se demanda comment Charles avait pu faire une telle chose. A moins que...
— Votre femme était moldu ! s'exclama-t-elle.
— Tout à fait, acquiesça-t-il en souriant.
— Elle était au courant ?
— Je lui disais tout.
— C'est sa marque ? demanda-t-elle en observant le nom de Ever, grisonnant sur son bras.
Le Sol n'avait que deux marques sur son bras. L'une, d'un noir profond, celle de Madame Maxime, l'autre, s'effaçant presque, celle d'Ever. Il acquiesça en contemplant sa main, où la marque continuait de s'entortiller sur son doigt.
— Elle n'a pas disparu, constata Lucie.
— Aucun Sol n'a vu cette marque disparaître, aucun Sol n'a vu cette marque être remplacée. Nous aimons pour toujours et à jamais la même et unique personne.
Lucie se réjouit d'apprendre une telle chose, Fred sera à jamais celui qu'elle gardera dans son cœur. Elle continua ses questions, sans pudeur et sans aucune honte. Il en avait toujours été ainsi entre eux. Lucie pouvait parler de tout ce qu'elle souhaitait et Charles lui répondait. Il avait presque toujours la réponse à ses questions. Le Sol lui semblait être le plus grand des sages, plus grand encore que Dumbledore.
— Vous parlez toujours d'eux comme si vous les aviez tous rencontrés, constata-t-elle de nouveau.
— C'est presque comme si c'était le cas, répondit-il après un temps. Je crois qu'il est temps pour toi de les rencontrer également.
— Comment-ça ? s'étonna-t-elle. Je croyais que tous les Sol était mort.
— Il y a plusieurs manières de s'adresser aux morts, ma chère Lucie.
Il lui tendit sa main et elle la saisit. Elle avait une immense confiance envers Charles, confiance qui s'était établie au cours de leur nombreuses séances de cours.
— Je vais devoir te demander de fermer les yeux, annonça-t-il en la déplaçant jusque devant la porte.
Elle brûlait d'envie de tout découvrir mais ne pouvait lire les pensées de Charles. Alors, elle se contenta de faire ce qu'il lui réclamait. Après l'ouverture de la porte, il la fit avancer de quelques pas pour refermer derrière eux.
— Et maintenant, ouvre les, murmura-t-il.
Elle découvrit un espace qui lui sembla en premier lieu familier. Une pièce remplie de livres, comme la bibliothèque de Poudlard ou celle de Beauxbatons. Des milliers et des milliers de livres. Elle se promena parmi les rayons de livres et constata que la porte avait disparu. Du moins le mur qui l'encadrait avait disparu et il ne restait plus que le cadre de l'issue.
— Seuls les personnes comme nous peuvent pénétrer dans cette pièce, à condition de savoir où l'on va, ce qui n'est pour l'instant pas ton cas.
— Pourquoi ? Vous ne me faites pas confiance ?
— Simplement parce que la réponse t'apparaîtra à ma mort.
— La réponse à quelle question ?
— Tu la trouveras toi-même.
— Pourquoi à votre mort ? s'inquiéta-t-elle.
— Tu le verras bien assez tôt.
Lucie se tourna vivement vers son enseignant. Qu'était-il en train d'essayer de lui dire ?
— Vous avez vu quelque chose ? s'alarma-t-elle, vous pouvez faire des prophéties ?
— C'est vrai que je ne t'ai pas demandé comment tu allais, commença-t-il en restant très calme, d'après la lettre de ton parrain tu aurais fait ta première véritable prophétie ?
— Là n'est pas la question, vous avez vu quelque chose d'inquiétant ?
— Certains Sol sont en mesure de réaliser des prophéties, poursuivit-il sur le même ton. Nous avons tous la capacité de pressentir les évènements grâce à notre troisième œil mais certains y sont plus sensibles que d'autres. D'après les rêves que tu voyais, je savais déjà que tu faisais partie de cette catégorie. Pour ma part, je suis plutôt de ceux qui sentent les choses arriver, je ne suis pas de ceux qui voient.
— Qu'est-ce que vous avez senti ? Vous allez mourir ?
— Tout le monde finit par mourir.
— Cette année ? fit-elle choquée. Mais vous ne pouvez pas mourir cette année, j'ai encore besoin de vous ! Il y a encore tellement de choses que je n'ai pas appris.
— Tu as suffisamment appris, assura-t-il sagement.
— Vous le saviez depuis combien de temps ? C'est pour ça que vous avez souhaité accélérer mes enseignements.
— Pour être honnête, je le sais depuis ta naissance. Il n'y a jamais deux Sol bien longtemps, l'un doit s'effacer aux profits de l'autre.
— Mais vous ne pouvez pas... vous ne devez pas... Je ne saurai pas quoi faire sans vous, vous êtes mon mentor.
— À quoi sert cette bibliothèque à ton avis, sourit-il.
Il se dirigea vers une étagère en particulier, où une série de livres de même couleur mais sans titre s'y trouvait. Lucie prit le temps d'examiner les autres étagères. Aucun livre n'avait de titre mais ils étaient tous regroupés par couleur.
— Ils sont classés mais n'ont pas de titre ni d'auteur. Certains sont plus anciens que d'autres mais celui que vous tenez fait partie des plus récents.
Il sourit, satisfait par l'analyse de son élève.
— Tu ne vois pas qui pourrait être les auteurs de ces livres, ou devrais-je dire de ces journaux.
— J'ai bien une idée mais il y en a beaucoup trop pour qu'elle soit plausible.
— Dis toujours, nos intuitions ne nous trompent que rarement.
— Nous, avoua-t-elle. Nous sommes les auteurs de ces livres, un pour chacun de nous.
— Pas tout à fait, contredit-il. Disons plutôt une couleur pour chacun de nous, autrement il y en aurait beaucoup trop, comme tu l'as constaté.
— Ceux-ci sont les vôtres ? demanda-t-elle en s'emparant du livre qu'il lui tendait.
Elle lui demanda silencieusement l'autorisation de le feuilleter. Puis l'ouvrit sans vraiment lire ce qui s'y trouvait, mais elle reconnut bel et bien l'écriture de Charles. Elle parvint rapidement à saisir quelques mots. Il était question de tout ce qu'il avait vécu en tant que Sol.
— Ils sont tous aussi détaillés ?
— Certainsplus que d'autres. Quand tu auras trouvé ton cœur, tu pourras accéder à cette bibliothèqueet alors tu n'auras plus besoin de moi.
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Bravo à @Lola0568 pour avoir trouvé la bonne réponse en première ! Je ne crois pas connaître ta maison ? (à moins que j'ai oublié de te noter...) Je ferai un recap des points la semaine prochaine pour voir quelle maison se rapproche le plus de la victoire !
Question n°8: Neville Londubat finit par épouser .... ??
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