Chapitre 37 pdv Lucie


— Charlie ! Tu dors ? cria Lucie dans toute la maisonnée.

— Si c'était le cas, tu m'aurais réveillé, répondit Charlie en sortant d'une pièce faiblement éclairée. Eh bien dis donc, s'exclama-t-il, vous êtes venus au complet ? qu'est-ce qui se passe, quelqu'un est mort ?

Il vint faire une accolade à ses frères avant de prendre Lucie dans ses bras.

— Pire, répondit George sombrement, un fournisseur nous a lâché au dernier moment.

— On est obligé de se servir à la source, poursuivit Fred joyeusement.

— Donc vous venez me voir uniquement parce que vous avez besoin d'un quelconque ingrédient ?

— Moi, je suis là pour toi ! intervint Lucie. Hors de question que je les aide cette fois.

— Pourquoi ? s'étonna-t-il en observant scrupuleusement ses frères.

— On a besoin d'un excellent engrais, expliqua George.

— Donc on a besoin de bouse de dragon...

Une grimace de dégoût traversa le visage du dragonologiste avant qu'elle ne soit remplacée par un rire amusé.

— Ne comptez pas sur moi non plus, affirma-t-il dans un sourire. Mais je vous en prie, allez vous servir, il y en a plein la forêt. Seulement, si j'étais vous, j'éviterais de faire trop de bruit, les dragons ont le sommeil léger. Lu, je te sers une biéraubeurre ? Sinon je dois avoir du whisky pur feu quelque part...

— Une biéraubeurre c'est parfait, remercia-t-elle, amusez-vous bien tous les deux !

Les jumeaux sortirent dehors en les traitants de lâche ou de traître à voix basse mais assez haut pour qu'ils puissent les entendre et Charlie leur souhaita bonne chance avec beaucoup de sarcasme. Dans sa petite cuisine, il lui tendit une bouteille et ils s'installèrent tous les deux à table.

— Et tes exams ? s'enquit Charlie en prenant une gorgée de sa propre boisson.

— Jusqu'ici, un sans-faute, répondit-elle fièrement. Plus qu'une semaine et je serai libérée à jamais des examens de Poudlard !

— C'est bien ! Tu as eu la réponse de Sainte Mangouste ?

— Ils acceptent de me prendre en stage pour cet été avant même d'avoir vu mes résultats. On est trois à avoir eu cette chance, Dumbledore, en dépit des événements récents, garde d'excellente relation avec le directeur de l'établissement. J'ai vraiment hâte de commencer !

— Tu m'étonnes ! J'étais comme toi à mon arrivée en Roumanie !

— Ah oui ? Les dragons ont-ils perdu de leur attrait au fil des ans ? s'intéressa-t-elle.

— Pas le moins du monde ! C'est même de plus en plus intéressant, expliqua-t-il passionnément. J'ai l'impression de toujours avoir quelque chose à apprendre. Chaque dragon est différent.

— Au fait, tu ne m'as pas dit ce qui était arrivé au bébé dragon que vous aviez trouvé ! fit-elle en se rappelant de la dernière fois qu'ils avaient discuté.

— On a fini par trouver sa mère, elle l'a reconnu et ils sont partis un peu plus au nord, une équipe s'assure qu'ils vont bien de temps en temps mais on n'a plus qu'à attendre qu'il grandisse maintenant.

Ils parlèrent ainsi pendant une bonne heure, jusqu'à ce que les jumeaux reviennent de leur récolte, couverts d'une substance épaisse à l'allure de chocolat.

— Ne me dites pas que vous avez fait une bataille de bouse de dragon ? questionna Lucie choquée.

— D'accord, on ne dira rien, affirma George en faisant une grimace probablement à cause de l'odeur qu'il dégageait.

— C'est toi qui nous as dit de nous amuser, rétorqua son compagnon en s'approchant dangereusement d'elle.

— Non ! prévint-elle en reculant, non je te l'interdis !

— Juste un baisé... s'amusa-t-il en s'avançant davantage dans le même temps qu'elle se réfugiait derrière la table.

— Hors de question ! Ne m'oblige pas à utiliser la magie contre toi !

— Tu n'oserais pas ! rétorqua-t-il en se faisant le plus innocent possible.

— Mais si, bien sûr que oui !

— Calmez-vous les enfants... protesta Charlie sans faire le moindre geste pour les séparer.

Lucie tourna autour de la table sans lâcher des yeux son assaillant sans se douter qu'il aurait un allié. Elle ne le soupçonna qu'au moment où Fred afficha un sourire victorieux. Elle se retourna juste à temps pour créer un mur invisible entre elle et George qui fut bloqué dans sa tentative.

— Lâche ! lança-t-elle amusée, m'attaquer par derrière ce n'est pas digne d'un Gryffondor !

— Mais je ne comptais pas attaquer, se défendit George, moi je fais diversion...

— C'est moi qui attaque, lui apprit Fred en l'encerclant de ses bras et en déposant un baiser très odorant sur sa joue.

— Oh... souffla-t-elle piégée. Tu n'es qu'un traître George... c'est absolument dégoûtant !

— Il parait que c'est bon pour la peau, fit George dans un haussement d'épaule.

— La boue oui, mais la bouse non.

— Mince, alors... railla-t-il, aurait-on fait confusion ?

— Et si vous vous mettiez à nettoyer ? proposa Charlie en coupant court à la conversation.

A chaque pas qu'avaient fait les jumeaux, leur semelle avait laissé une belle marque sur le sol de la cuisine de Charlie. Sous le regard lourd de reproches de leur frère aîné, les jumeaux ne purent que se mettre à l'œuvre au moyen de leur baguette et à grand renfort de Récurvite et de Tergeo. Lucie se fit aider par son compagnon pour nettoyer les dégâts qu'il avait lui-même causés sur ses vêtements.

— Fleur m'appelle, constata Lucie vers la fin de leur nettoyage intensif.

— Il a un problème ou vous allez juste passer le reste de la soirée à parler de vos petits copains respectifs ? se moqua George.

Lucie se concentra sur les émotions de Fleur.

— Deuxième option, répondit-elle, je crois qu'elle est juste contente, très heureuse même.

— Elle est avec Bill ? demanda George.

— Oui, ils sont ensemble, leur apprit-elle après les avoir localisés.

— On peut venir ? supplièrent-ils tous les trois au même moment comme des enfants qui demandaient à aller dans un parc d'attraction.

Ils explosèrent de joie quand elle accepta même Charlie, censé être le plus mesuré des trois. Peut-être que le peu d'alcool que contenait leur verre leur montait à la tête.

Lucie eut à peine le temps d'ouvrir la porte que, déjà, Fleur se jetait dans ses bras.

— Il m'a demandé Lucie ! Bill m'a demandé ! lui hurla-t-elle dans son oreille en français tant l'émotion était grande.

— Demandé ? reprit Lucie sans comprendre.

— Enfin ! s'exclama Charlie en faisant une accolade à son grand frère.

Fleur montra la bague que, manifestement, Bill venait de lui offrir.

— Par Merlin ! s'exclama Lucie enthousiaste en comprenant l'ampleur de la situation. Quand ça ?

— Là à l'instant !

— A l'instant ? répéta-t-elle en fixant Bill.

— Eh bien oui, fit Bill en paraissant blasé mais en même temps tellement amoureux, J'ai à peine le temps d'entendre sa réponse que déjà elle t'appelle pour te l'annoncer.

— Je ne pouvais pas ne pas lui dire ! s'offusqua Fleur en venant embrasser son futur époux.

— Bien sûr que tu pouvais lui dire, mais lui dire demain peut-être que ça aurait été mieux, non ?

— C'est vrai que vous avez des choses plus importantes à faire... intervint George avec un sourire très suggestif. Vous devriez plutôt être en train de fêter la grande nouvelle !

Bill attrapa son petit frère par les épaules et lui ébouriffa les cheveux comme il devait avoir l'habitude de le faire lorsqu'ils étaient enfants. George se débattit et Fred vint à sa rescousse mais Charlie l'attrapa à son tour. C'était presque comme s'ils n'étaient jamais partis du nid familial.

— Voyons, tempéra Fleur en les observant presque avec attendrissement, cessez de faire les enfants, puisque vous êtes tous là, autant en profiter !

Elle apporta des boissons de sa cuisine et força les garçons à se tenir correctement avec un peu plus d'ardeur.

— Vous ne trouvez pas que ça sent mauvais ? questionna-t-elle.

— Je ne sais pas de quoi tu parles, dirent les jumeaux et Lucie en retenant un éclat de rire.


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Question n°37 : Qui est le plus jeune sorcier à avoir été nommé Auror ? 

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