Chapitre 35 pdv Lucie


Lucie devina, à quelques secondes près, le moment où les jumeaux arrivèrent au Terrier. Elle sentit ses oreilles douloureuses et souffrit en pensant que Molly avait dû leur tomber dessus au moment où ils étaient descendus de leur balai, leur tirant les oreilles. La lettre de leur renvoi devait être arrivée avant eux.

Elle se rendit donc dans la maison familiale en passant par leur chambre afin de ne pas faire une entrée trop fracassante.

— VOUS VOUS RENDEZ COMPTE DE CE QUE VOUS AVEZ FAIT !

Seule la voix de Molly lui parvenait d'en haut et elle ne parvenait pas à entendre leur réponse. Lucie descendit à pas de loup jusqu'en bas, oubliant qu'elle s'était instinctivement mise sous un sort d'invisibilité.

— VOUS ALLEZ IMMEDIATEMENT ALLER ECRIRE UNE LETTRE D'EXCUSE !

Les jumeaux répondirent calmement sans que Lucie parviennent à saisir leurs paroles.

— OH QUE SI !

Cette fois-ci ce fut Arthur qui répondit à sa femme, au ton qu'il adoptait, il semblait vouloir la calmer. Lucie entra dans la pièce par la porte ouverte sans que personne ne la voit. Enfin, Fred regarda dans sa direction comme s'il l'avait senti arriver.

— Ecoute d'abord ce qu'ils ont à te dire, essaya Arthur, ils savent ce qu'ils veulent faire.

— CE QU'ILS VEULENT FAIRE N'EST PAS CE QU'ILS DOIVENT FAIRE !

— Maman, coupa George posément, on a un plan.

— On y a beaucoup réfléchi, ajouta Fred.

— Et il va marcher ! termina George. On a déjà pu vendre des produits à Poudlard.

— Tout le monde s'arrache nos produits.

— A Poudlard oui ! rétorqua Molly dont la colère s'amenuisait.

— Et dehors aussi, affirmèrent-ils ensemble.

— On a acheté un local.

— On a trouvé des fournisseurs.

— Vous n'avez pas une seule fois révisé vos ASPIC, devina Molly peinée.

Les jumeaux haussèrent les épaules en même temps. Peut-être que leur mère avait commencé à s'habituer car c'était bien la première fois qu'elle s'arrêtait de les gronder aussi rapidement. Pourtant, ils venaient de faire la pire chose qu'ils n'aient jamais faite. Peut-être qu'au fond elle était arrivée à bout. Arthur la força à s'asseoir et elle se laissa faire. Avec sa baguette, George fit venir une tasse de thé fumante sans en verser une seule goutte.

— Oh mes garçons... souffla-t-elle les larmes aux yeux.

— Laisse-nous essayer, maman...

— Mais vous... tenta leur mère abattue.

Fred regarda encore une fois dans la direction de Lucie. Il savait qu'elle était là et il cherchait du soutien.

— Ils sont plus forts que vous ne le pensez, affirma la Sol avec douceur en devenant visible, et ils sont brillants, vraiment brillants.

Dans les deux sens, pensa-t-elle également. Ils arrivaient à faire des merveilles avec leur baguette et, lorsqu'ils se trouvaient dans une pièce, ils devenaient un véritable pôle d'attraction, capable de répandre le bonheur autour d'eux.

Personne ne sembla surpris de sa présence et Arthur lui sourit pour lui souhaiter la bienvenue. Il ne portait plus aucun bandage, il devait s'être complètement rétabli.

— Vous n'avez pas intérêt à vous arrêter en cours de route ! menaça leur mère.

— Bien sûr que non, affirmèrent-ils en même temps.

— Vous irez jusqu'au bout de votre projet !

— Evidemment !

Elle se leva pour les prendre tous les deux fortement dans ses bras, les serrant à les étouffer. Puis, le calme revint, comme si rien ne s'était passé et qu'il était tout à fait normal que les jumeaux soient là pour le diner.

— Maintenant qu'on a réglé la partie compliquée, parlons d'un sujet plus facile, annonça Fred en s'asseyant, comme son frère, face à ses parents, à la table.

George acquiesça semblant tout aussi d'accord que son jumeau. Lucie ne savait pas ce qu'ils voulaient évoquer. Il n'avait pas été question de quoique ce soit d'autre que leur boutique.

— On veut tout savoir, enchaîna George.

Évidemment, se dit Lucie en refoulant son envie de sourire.

— Tout savoir ? répéta leur père en faisant semblant de ne pas comprendre.

— Tout savoir sur l'Ordre, acquiesça Fred.

— Où tu étais quand tu t'es fait attaquer.

— Ce que vous gardez là-bas.

— L'arme.

— Les missions.

— Et tout ce qui va avec.

Molly fut sur le point de riposter mais elle ne fut pas assez vive. Les jumeaux enchaînèrent sur de nombreux arguments qu'ils avaient manifestement préparés à l'avance. Ils étaient majeurs, d'une certaine manière ils avaient fini leurs études. Lucie, qui était à peine plus vielle qu'eux firent-ils remarquer, faisait partie de l'Ordre. Ils étaient d'accord si leur mère ne voulait pas les laisser participer, tout en faisant remarquer que ça finirait forcément par arriver, mais ils voulaient tout savoir.

Ils parlèrent avec tant de sérieux que Molly en resta muette, baissant les armes. Après un regard vers son mari, elle finit par accepter et tous deux commencèrent à expliquer ce qui s'était passé cette année. George fit venir d'autres tasses de thé de la cuisine et Lucie s'installa avec eux.

Les Mangemorts étaient étrangement calmes depuis quelque temps mais tous les membres de l'Ordre restaient sur leur garde. Il n'y avait pas eu d'autre tentative de vol de la prophétie depuis l'attaque d'Arthur. Dumbledore continuait d'agir dans l'ombre pour contacter le plus de monde possible.

A un moment donné, Fred et Lucie avaient emmêlé leurs mains entre elles. Fred et George écoutaient avec beaucoup d'attention, posant des questions de temps en temps. Mais quelque chose semblait le perturber. Molly annonça qu'il était temps de préparer le dîner en rappelant que Lucie devait retourner à Poudlard. Les parents Weasley s'éclipsèrent avec George pour permettre aux deux amoureux de se dire au revoir.

— Ce n'est pas ça, pas vrai ? affirma Fred en chuchotant une fois tout le monde parti. Tu sais quelque chose qu'ils ignorent.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Tu dis que c'est quelque chose que le seigneur des ténèbres ignore, mais il sait déjà que la prophétie existe donc c'est un secret encore plus gros que tu es la seule à connaître.

— Pas la seule, contredit-elle, deux autres personnes sont au courant...

— Est-ce qu'on ne s'est pas assez entraînés à l'occlumancie ? tenta Fred.

Lucie essaya d'entrer dans son esprit et il lui opposa une fabuleuse résistance. Dans un sourire, elle vint l'embrasser, rompant sa concentration et laissant grande ouverte les portes de son esprit.

— Raté, s'amusa-t-elle.

— Je pense qu'aucun Mangemort ne pourra me faire autant d'effet que toi, railla-t-il. On est prêt, tu ne peux pas dire le contraire.

— Je sais..., admit-elle en mordant le bas des lèvres.

Elle avait assez retardé l'inévitable. Elle n'avait plus aucune raison de rester silencieuse. Ils étaient majeurs, ils avaient « terminé » leurs études et ils faisaient désormais plus ou moins partie de l'Ordre.

— Alors, alors ?

— Il faut attendre George...

Un sourire éclaira son visage, il l'embrassa rapidement sur les lèvres et elle pouffa en le voyant immédiatement partir chercher son frère. Elle n'avait pas beaucoup de temps avant qu'on ne remarque son absence à Poudlard mais cela ne serait pas long, pourvu que Molly et Arthur ne vienne pas les interrompre. Au pire, elle pourrait toujours prétendre être restée dans son dortoir ou dans sa chambre à Poudlard et qu'elle n'avait pas eu faim.

Fred n'était toujours pas revenu et elle en profita pour faire quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis une éternité. Elle avait terminé son thé et les feuilles s'étaient posées au fond de la tasse. Avec sa main gauche, elle fit tourner les feuilles trois fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre comme elle l'avait appris avec Sibylle. Elle retourna sa tasse sur sa soucoupe et attendit patiemment que la dernière goutte en soit tombée.

Elle n'aimait pas beaucoup lire dans les feuilles de thé, les boules de cristal étaient ses accessoires de divination favorites. Elle voulait juste voir ce que lui réservait son avenir, si ses rêves pouvaient aussi se ressentir ici. Elle était préparée à ce qu'elle pouvait voir, elle s'y attendait même. Mais il n'en restait pas moins que le symbole de la perte, la perte d'un être cher, lui glaça le sang.


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Question n°35 : Que peut-on lire sur la porte d'entrée de Gringotts ?

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