Chapitre 31 pdv Lucie
Ce week-end fut de trop courte durée aux yeux de la jeune fille. Maugrey recommença avec plus d'insistance à la torturer. Lucie n'avait plus la force de lutter, de mentir à ses amis, de poursuivre les cours où même son stage à l'infirmerie. Tout ce qu'elle parvenait à faire c'était l'empêcher d'atteindre le secret de son parrain. Alors, elle avait la pâleur des fantômes de Poudlard et la vivacité d'un portrait empoussiéré, passant ses journées dans sa chambre au dortoir des professeurs. Loin du bruit ambiant des élèves de son dortoir.
Pour le moment, c'était tout ce dont elle était capable de faire. En évitant de parler aux autres, elle se reposait, ainsi elle conservait son énergie pour plus tard, quand elle en aurait vraiment besoin.
Cette retraite avait aussi un autre avantage. De cette manière, elle était protégée par les autres professeurs en étant aussi près de leur dortoir et Maugrey ne pouvait pas l'atteindre facilement. C'était quelques heures, voire quelques jours, de répit.
Elle essayait tout de même de se renseigner sur tout ce qui se passait en dehors de son dortoir. Alors quand Severus venait la voir à la fin de ses heures de classes et qu'il touchait son front, comme pour vérifier qu'elle n'avait pas de fièvre, elle en profitait pour sonder son esprit brièvement. Elle apprit donc que la marque des ténèbres de son parrain se faisait de plus en plus voyante et que Barty Croupton avait été aperçu dans les bois, même s'il avait maintenant disparu.
Puis, quand Fred et George vinrent la voir, elle apprit qu'ils essayaient toujours de convaincre Verpey avec des arguments plus frappants. Elle vit également que Harry, Ron et Hermione envoyaient des lettres et même si les jumeaux ne savaient à qui Lucie le devinait aisément. Sirius. Elle avait complètement oublié son oncle. Enfin, si Harry communiquait avec lui c'était qu'il allait bien.
De même qu'elle se renseignait sur ce qui se passait à Poudlard, elle prenait soin de ceux qui étaient sur ses bras. Chaque fois qu'elle en avait l'occasion et surtout la force, elle localisait chacune des personnes présentes sur ses bras pour être certaine qu'ils allaient tous bien. Ce petit geste quotidien la rassurait, l'apaisait.
D'ailleurs tous ceux qui étaient sur ses bras et qui vivaient à Poudlard venaient la voir de temps en temps, certains plus de fois que d'autres. Mais Lucie n'était jamais vraiment réactive, se contentant de les écouter distraitement d'une oreille puis ils finissaient par s'en aller, découragés par son peu de réaction.
Mais, ce soir, rien n'aurait pu arrêter les jumeaux de venir la réveiller à 23h59, ou plutôt cinq secondes avant.
— Cinq... commença George à droite de son lit.
— Quatre... poursuivit Fred à sa gauche.
Lucie se réveilla doucement aux sons de leurs voix respectives mais elle était encore toute ensommeillée, elle avait déjà bien entamé sa nuit.
— Trois...
— Deux...
— Un...
— Joyeux anniversaire, annoncèrent-t-ils en cœur dans un chuchotement joyeux.
Le visage de Lucie s'éclaira d'un timide sourire mais il était des plus sincères. Elle mima un « merci » au moyen de ses lèvres, elle gardait ses mots pour dans quelques minutes. Deux précisément. Elle consulta la montre que son parrain lui avait offert aujourd'hui, jour de son dix-septième anniversaire et attendit silencieusement que l'aiguille s'arrête sur 00h01. Le même manège recommença entre George et Lucie.
— Joyeux anniversaire, firent-ils tous les deux à Fred.
Puis à 00h03.
— Joyeux anniversaire, souhaitèrent Fred et Lucie à George.
Fred donna un rapide baiser sur la bouche de Lucie et George l'embrassa sur la tempe. Lucie adorait ce moment de son anniversaire et l'avait attendu toute la journée. C'était leur tradition depuis leur deuxième année à Poudlard, quand les jumeaux avaient découvert que Lucie était venue au monde seulement deux minutes avant eux.
— On a dit à Charlie qu'on viendrait le voir une autre fois, murmura Fred, ne t'inquiète pas d'accord ? Il nous a demandé de te souhaiter un joyeux anniversaire de sa part.
La jeune Sol acquiesça, elle avait aussi oublié qu'elle avait promis à Charlie de venir le voir une fois qu'ils serraient tous les trois majeures. Encore une promesse qu'elle n'avait pas pu tenir.
Elle avait plus important à faire en ce moment. Tenir. Tenir quelques semaines supplémentaires. Contrer les plans de Maugrey, protéger Harry. Il fallait juste qu'elle se repose un petit peu, juste quelques jours de plus, ensuite elle s'occuperait de trouver une solution pour arrêter Maugrey. Il lui fallait juste quelques secondes de repos, elle s'occuperait de lui juste après.
Alors elle ferma les yeux.
Et quand elle les rouvrit, le temps avait filé entre ses doigts. D'abord doucement sans qu'elle ne s'en rende compte, puis d'un seul coup. Si bien que le 24 juin était déjà arrivé et avec lui la dernière épreuve du Tournois.
Harry était prêt, Lucie le savait. Elle l'avait vu travailler sur de nombreux sortilèges aux côtés de Ron et de Hermione. S' il réussissait à passer l'épreuve, il n'aurait plus rien à craindre, il serait en sécurité. Tout ce que Lucie pouvait faire pour l'aider, c'était tenir Maugrey à l'écart du Tournois.
Quand il la convia pour leur habituelle séance de torture ce jour-là, Lucie se dit que c'était le moment où jamais. Vigilance et concentration se dicta-t-elle douloureusement en souvenir de Charles. Elle avait accumulé assez de force durant ses derniers mois pour l'affronter et c'est la tête haute qu'elle pénétra dans le cachot. Il lui avait ordonné de venir ici plutôt que dans son bureau.
— Lucie ! s'exclama-t-il joyeusement comme s'il avait pris goût à ces petites séances, c'est le grand jour, tu dois être contente !
— Harry va gagner, assura-t-elle. Il ne mourra pas.
Maugrey eut un demi-sourire amusé.
— Voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu ta voix, c'est l'imminence de la mort de ton petit frère qui t'a délié la langue ?
— Harry ne va pas mourir, il va gagner le Tournois et vous allez vous en mordre les doigts.
— Moi qui pensais qu'utiliser tes souvenirs suffirait à t'affaiblir... Je vais être obligé de frapper plus fort... Seulement, je t'interdis de crier, ça pourrait attirer les curieux.
La jeune Sol fronça les sourcils, mais ne put rien faire pour se préparer à son sort.
— Endoloris !
Sa bouche s'ouvrit pour crier mais l'interdiction de l'enseignant l'empêcha de le faire. Lucie s'effondra sur le sol.
— Vous allez laisser mon petit frère tranquille, balbutia-t-elle.
— Tu n'es pas vraiment en position de donner des ordres.
Il ponctua sa remarque d'un autre doloris qui aurait dû arracher un horrible hurlement à la Sol. Ses yeux s'embuèrent de larmes, brouillant sa vision. Elle devinait les traits flous de l'enseignant devant elle, le sourire aux lèvres.
— Tu vois, commença-t-il pensivement, jusqu'à maintenant je faisais attention à ce que tu restes... disons « entières »... Mais ce genre de précaution n'a plus lieu d'être aujourd'hui. D'ici ce soir, je n'aurai plus aucune utilité à Poudlard.
— Vos plans vont échouer, croassa-t-elle. Harry va gagner.
— Oh ! Mais j'y compte bien, c'est même sur sa victoire que repose mon plan. Ce soir, le sang de ton frère servira à rendre la vie au seigneur des ténèbres et il sera offert en sacrifice pour témoigner de la nouvelle ère noire qui prendra son ampleur cette nuit.
Lucie écarquilla les yeux d'horreurs. Il ne voulait pas qu'Harry meurt pendant le Tournois, il le voulait en vie mais hors de vue des autres enseignants, de la protection de Dumbledore. Son résonnement s'arrêta le temps d'un nouveau doloris où elle fut incapable de réfléchir correctement.
— Vous êtes un monstre, siffla-t-elle avec difficulté.
— Ma chère Lucie, je suis un mangemort !
Elle ne remarqua que maintenant que son nez avait coulé depuis le début, des tâches de sang s'écoulaient maintenant sur le sol de la salle avec abondance. Dans un petit rire qui donna des frissons à Lucie, il lui envoya encore une fois le sort impardonnable.
Cette fois-ci elle n'y résista pas.
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BAM fin de l'histoire Lucie est morte, rendez au prochain chapitre pour l'enterrement !! !
Question n°30 : quel est la maison du célèbre sorcier Merlin à Poudlard ?
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