Alors qu'elle était encore assommée par la collision du mur et de sa tête, elle l'entendit distinctement prononcer une formule qui la fit frémir :

— Spiritus Mendax.

L'effet fut immédiat et elle n'eut même pas le temps de faire quoi que ce soit. Ni d'appeler à l'aide, ni de lui rendre la pareille. Elle se tût et le fixa le plus durement qu'elle put, mais son visage ne montrait qu'un sourire accueillant.

— Splendide, commenta le professeur, je me suis toujours demandé ce que donnait ce sort et je n'en avais encore jamais eu besoin. J'avais pourtant essayé de t'éviter depuis le début de l'année scolaire mais j'ai reçu des ordres différents.

— Qui sont ? questionna-t-elle.

— Oh, s'étonna-t-il, tu as déjà compris comment cela marchait, formidable ! Cela rendra les choses tellement plus simples, je n'aurai pas pu obtenir ce que j'attendais de toi si tu avais continué de me sourire comme si j'étais ton meilleur ami.

— Quels sont vos ordres ! s'impatienta-t-elle mais elle s'entendit dire, mais je vous apprécie professeur Maugrey.

Comme si elle avait parlé à Pomfresh, amicalement, avec gentillesse. Le professeur éclata d'un rire froid qui glaça son sang. Lucie se souvenait de ce sort avec précision, elle l'avait lu dans un livre de la réserve, à la bibliothèque de Poudlard. Un livre de magie noire archaïque qui regroupe des sorts qui avaient disparu depuis une éternité, des sorts qu'on qualifierait aujourd'hui d'impardonnable.

— C'est tout à fait charmant !

— Répondez à la première question, se reprit-elle en évitant soigneusement de choisir les mauvais mots.

— Tu as quelque chose que je désire et tu vas nous le donner.

— Hors de question.

— Mais tu n'as pas le choix, s'exclama-t-il dans un sourire, tous les mots qui sortiront de ta bouche à partir de maintenant ne seront que de parfait mensonge, personne n'y verra la différence même ton chère Weasley. Personne ne peut t'aider.

— Qu'est-ce que vous voulez ?

— Une bibliothèque.

— Celle de Poudlard n'est pas à votre goût ? éluda-t-elle en comprenant le lieu qu'il souhaitait trouver.

— Où est-elle ?

— Je n'en ai aucune idée, répondit-elle sincèrement.

C'était la vérité, elle ne savait pas du tout où se trouvait la bibliothèque des Sol, Charles ne le lui avait pas encore dit. Cependant, l'enseignant crut qu'elle opposait une résistance au sort et ne fut pas satisfait de cette réponse.

— Conduis-moi là-bas ! ordonna-t-il.

— Je. Ne. Peux. Pas. Sourit-elle victorieusement.

Elle remercia Charles de ne jamais lui avoir montrer la localisation de la pièce, bien qu'ils y soient retournés à de nombreuses reprises. L'enseignant pointa sa baguette sur elle, et elle comprit ses intentions, s'il ne pouvait pas obtenir ces renseignements de sa voix, il se servirait à la source. Elle ferma son esprit au moment même où il prononça « Legilimens ».

— Laisse-moi entrer, aboya-t-il.

Dans un premier temps, elle ne put faire autrement que d'obéir à un ordre direct. Il put donc l'apercevoir dans la pièce convoitée et il commença à chercher plus loin la manière d'y entrer. Jusqu'à ce qu'il voie un souvenir de Sirius et Lucie comprit que s'il pouvait voir cela, il pouvait voir l'endroit où se trouvait son oncle. Le dénoncer, le tuer, pour servir les intérêts de son maître. Puis, elle songea avec horreur que s'il parvenait à mettre la main sur le passé de Severus, sa couverture ne leur servirait plus à rien dans l'avenir.

— Incroyable, s'étonna-t-il, tu arrives à opposer une résistance ! Peu importe, je finirais bien par obtenir ce que je cherche, je sais me montrer patient.

— Je ne vous laisserai plus entrer dans ma tête, se força-t-elle à dire, en serrant les dents.

— C'est ce qu'on verra. Avec le temps, tout le monde finit par craquer.

— Je suis plus résistante qu'il n'y paraît.

— Evidemment, je n'en attends pas moins de la part d'une Pouvoir Solitaire. D'ailleurs, je t'interdis d'aider ton frère en ce qui concerne le tournois des Trois sorciers.

— C'est vous qui l'avez inscrit.

— Tout à fait, maintenant retourne à la fête, profite de cette magnifique soirée.

Elle ne se le fit pas dire deux fois et partit à toute jambe en direction de la grande salle, maudissant Voldemort et ses mangemorts. Il voulait tuer Harry en l'envoyant dans le Tournois, il voulait qu'il perde.

Quand elle arriva au niveau de ses camarades, elle était encore toute chamboulée intérieurement.

— Fred ! s'exclama-t-elle en se jetant dans ses bras.

Il lui rendit son étreinte et, alors que des larmes se versaient intérieurement sur ses joues, un sourire s'afficha aux yeux de tous.

— Maugrey ce n'est pas lui, tenta-t-elle mais elle ne put dire que : Je suis allée me rafraichir, il fait vraiment chaud ici !

— C'est à force de trop danser, répondit-t-il, on peut s'asseoir si tu veux ?

— C'est un mangemort, il veut tuer Harry, expliqua-t-elle, Ce n'est pas de refus, ces talons commencent à me tuer les pieds.

Le mot « Tuer » sortit de ses propres lèvres mais s'effaça dans son mensonge. Ils s'assirent ensemble à leur table et Angelina et George les rejoignirent juste après.

— J'ai trop dansé ! s'exclama Angelina en s'éventant avec sa main.

— Moi aussi, répondit l'autre Lucie, alors que la vraie réfléchissait à un moyen de leur faire parvenir la vérité.

Elle avait bien réussi à dire le mot tuer, il suffisait qu'elle continue de cette manière. Elle tenta de saisir vivement le bras de Fred mais à la place elle déposa délicatement sa main sur lui, comme un geste d'affection qu'il interpréta comme tel. Il vint l'encercler d'un bras en réponse. Elle reposa sa tête contre son torse, un sourire apaisé se glissa sur ses lèvres alors qu'elle ne l'était pas le moins du monde.

— Maugrey m'a ensorcelé, chuchota-t-elle tout bas.

— Moi aussi je t'aime, répondit Fred amoureusement.

Non, non, non pensa-t-elle au bord du désespoir, ce n'est pas ce que j'ai dit, s'il te plait. Mais elle ne pouvait rien dire et rien faire de plus. Dans une dernière tentative, elle se releva vivement.

— Il faut arrêter le professeur Maugrey ! hurla-t-elle, mais qu'est-ce qu'on fait assis ! s'exclama l'autre Lucie joyeusement, c'est un mangemort ! C'est une soirée magique ! Non, ce sont des mensonges ! Nous devrions en profiter jusqu'à en tomber de fatigue ! annonça-t-elle malicieusement en saisissant Fred pour le conduire à nouveau sur la piste. Il m'a jeté un maléfice. Je jette mes talons et je suis repartie pour encore cinq chansons !

Pendant un court instant, elle crut qu'elle avait réussi à lui dire, son regard soudainement inquiet le lui prouvait. Mais il s'inquiétait pour une raison différente.

— Tu saignes, relava-t-il sans être plus étonné que cela.

Au même moment, elle sentit le goût métallique du sang sur ses lèvres et porta la main à son nez. Fred sortit une serviette de nulle part pour stopper les saignements et pencha sa tête en avant. Il l'obligea à s'asseoir et, au milieu des commentaires humoristiques de George et Angelina, elle croisa le regard satisfait du professeur Maugrey. 

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Je vais accorder deux points exceptionnellement car j'ai mal fait ma question et il y avait deux réponses possibles XD donc un point pour Alienor08 et un autre pour lilly3464

Question n°24 : Dans quel autre école de magie Drago Malfoy aurait-il pu aller ?