Chapitre 24 pdv Lucie


— Mesdemoiselles, commença Lucie, habituées du dortoir des sixièmes années et passagères temporaire de ces lieux, il nous reste précisément trois heures avant la date fatidique. C'est peu mais nous serons faire face à cette épreuve difficile. A vos marques, prêtes ? Partez !

Une cacophonie suivit ce petit discours de motivation. Des robes, des épingles, de la poudre et des paillettes, le tout accompagné de sept Gryffondor courant aux quatre coins de la pièce. Hermione et Ginny ayant migré dans le dortoir des sixièmes années, afin d'être aidée au mieux dans leurs préparatifs.

— Je n'ai pas de maquillage, s'inquiéta Ginny, je n'ai pas l'habitude d'en mettre.

— Viens ici, proposa Gwenda, je peux te maquiller si tu veux.

— Est-ce quelqu'un peut m'accrocher ma robe ? il y a un nœud derrière...

— Je te fais ça tout de suite.

— Il faut appliquer ce produit sur les cheveux pour les lisser, dit Hermione en lisant la notice du produit qu'elle avait acheté à Pré-au-lard.

— Lucie ? George préfère des cheveux attachés ou détachés ? s'interrogea Angelina.

— Il préfère que tu sois toi, ça lui ira à merveille.

— Je pourrai mettre du vernis argenté ? Ca ferait beaucoup de paillettes non ?

— On n'a jamais assez de paillettes.

Au bout d'un temps qui leur parut bien trop court à toutes, elles finirent par réussir à être prêtes. Sauf Lucie qui, bien que maquillée et coiffée par les bons soins d'Angelina et Alicia, n'avait toujours pas enfilé sa tenue. Sa robe, achetée avec Fleur en ce début d'année, restait étendue sur son lit.

— Tu ne t'habilles pas ? questionna Ginny.

Il ne restait plus qu'elles deux dans la chambre, toutes les autres étaient déjà descendues dans la grande salle.

— Je vais le faire, assura-t-elle tout en regardant le vêtement comme s'il allait s'enflammer dès qu'elle le portera.

— Je n'ai jamais vu tes marques, constata Ginny pensivement en remarquant qu'elle n'avait pas de manche.

— C'est bien ce qui m'angoisse, pas tant le fait que tu les vois toi, mais le fait que d'autres puissent les voir.

— Ah...

L'horloge sonna l'heure du départ en coupant leur conversation. Lucie pressa Ginny de rejoindre Neville si elle ne voulait pas tout rater et celle-ci partie rapidement. Trop rapidement peut-être. C'est sans doute la raison pour laquelle, quelques minutes plus tard, l'alarme du dortoir des filles sonna, signalant la présence d'un garçon. Devinant ce qui était en train de se passer, la Sol alla ouvrir la porte. Les escaliers étaient devenus de véritables toboggans mais rien n'aurait pu l'empêcher d'y monter.

— Chaud-devant ! cria Fred qui arrivait sur son balai.

Lucie ne peut s'empêcher de rire tant elle était heureuse de le voir. Il descendit de son balai avec une drôle d'allure, les cheveux décoiffés par sa course mais il restait incroyablement beau dans son costume.

— Tu ne devrais pas être là, affirma-t-elle en lissant quelques-unes de ses mèches rebelles.

— Le règlement nous interdit de monter dans le dortoir des filles, pas d'y voler, taquina-t-il, c'est l'objet de tes peines ? s'interrogea-t-il en désignant la robe. J'exige de la voir portée.

Alors, le sourire aux lèvres devant cet élan soudain d'autorité, elle activa son sort de désillusion.

— Où vas- tu ? s'inquiéta-t-il en la voyant disparaître sous ses yeux.

— Je ne vais quand même pas me déshabiller devant toi ?

— Ça ne m'aurait pas dérangé.

— Evidemment.

Une fois en sous-vêtement, elle prit grand soin de faire léviter son pull jusque dans sa tête et comme il ne le vit pas venir, la scène fit rire Lucie.

— Je croyais que tu ne pouvais pas et devenir invisible et te servir de tes pouvoirs ?

— Tu crois que mes cours avec Charles me servent à quoi ? On ne fait pas que du piano !

Dernièrement, Charles lui donnait des leçons de piano, il s'était avéré qu'elle était assez douée pour la musique. Elle termina d'enfiler sa robe et se planta de dos juste devant lui.

— Tu m'aides ? demanda-t-elle en redevenant visible.

— Avec plaisir, fit-il en s'occupant le plus lentement possible de la fermeture.

Ensuite, elle se retourna vers lui, attendant son verdict.

— J'aurai préféré que personne d'autre que moi ne les voit. Il n'en reste pas moins que tu es magnifique.

— Je peux toujours mettre un gilet ?

Il l'embrassa vivement, signe qu'il refusait sa proposition.

— Tu es une Pouvoir Solitaire, une Sol. Rien ne pourrait changer ça. Rien ne devrait changer ça. Que tu sois à Beauxbâtons ou à Poudlard, tu peux te montrer tel que tu es. Tu es une Sol, c'est une fierté, pas une honte.

— Je suis une Sol, répéta-t-elle avec confiance. Je t'aime vraiment beaucoup tu sais, poursuit-elle en venant l'embrasser.

— Moi aussi je t'aime vraiment beaucoup, répondit-il en l'embrassant en retour.

— Trop cool, approuva-t-elle en allongeant les « o ».

— Maintenant si tu ne veux pas qu'on rate le début du repas, il faudrait que tu nous ouvres une porte directement vers la grande salle.

— Miam, j'ai hâte de manger une nourriture préparée par des elfes réduits en esclavages.

— Tu. Vas. Te. Régaler, commente-t-il en détachant chaque syllabe.

Elle ouvrit une porte en direction de la grande salle et constata avec émerveillement qu'ils arrivaient pile pour l'entrée des champions.

— Regarde ! C'est Harry ! s'exclama-t-elle admirative.

— Vite demande lui un autographe ! poursuit-il en imitant un fan hystérique.

Elle lui donna un rapide coup de coude, légèrement vexée par ses singeries, mais éclata de rire puisqu'il avait parfaitement raison. Grâce à la présence de son compagnon, elle ne remarqua pas le regard étonné que tous les élèves de Poudlard portaient sur ses marques.

Après le repas, l'heure de la première danse arriva rapidement. Lucie suivit Harry des yeux tout le long de l'ouverture du bal et s'amusa de sa maladresse. De temps en temps, elle observait aussi Hermione qui avait l'air des plus heureuses au bras de Victor.

— Si Mademoiselle veut bien se donner la peine de tourner son regard vers moi, susurra Fred désinvolte, elle constatera que ma main attend patiemment, mais plus pour très longtemps, de la conduire sur la piste de danse.

— C'est que j'étais occupée mon cher monsieur ! taquina-t-elle en saisissant sa main.

Tous deux rejoignirent les autres danseurs ne s'arrêtant presque pas de toute la soirée, se trémoussant sur tout type de musique et s'embrassant dès qu'ils leur venaient l'envie. A un moment donné, alors qu'ils étaient en train de s'enlacer, croyant être cachés par les autres danseurs, elle reçut un appel de Severus. La Sol le localisa dans un coin de la pièce où il la regardait avec son air désapprobateur. « C'est Noël ! » articula-t-elle silencieusement et elle crut apercevoir l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.

Dans la soirée, les jumeaux réussirent à approcher Ludo Verpey et revinrent furieusement remontés.

— Ce serpent refuse de nous payer ! expliqua Fred irrité.

— Il dit que nous n'avons aucune preuve que l'argent qu'il nous a donné était faux, enchaîna George.

— Je peux peut-être user de...mes dons... afin de le convaincre ? J'en ai pour une minute, annonça-t-elle en s'élançant sans que ni Fred, ni George ne puissent protester.

Elle se dirigea droit vers le chef du département de jeux et sports magique, la tête haute et la démarche assurée.

— Vous m'offrez une danse ? questionna-t-elle sur un ton qui ne laissait place à aucun refus.

— Vol...volontiers, balbutia-t-il en essayant de dissimuler sa gêne.

— Vous savez qui je suis ? demanda-t-elle avec aplomb tandis qu'ils commençaient à danser.

— Bien sûr, croassa-t-il.

— Vous me craignez ?

Il ne répondit pas assez rapidement à la question, laissant penser que c'était précisément le cas. Le sourire de Lucie s'élargit.

— Tant mieux, fit-elle, vous êtes nombreux à penser la même chose dans cette salle. Mais vous savez, poursuit-elle innocemment, il vaut mieux m'avoir avec vous que contre vous.

— Je ne suis pas contre vous, s'empressa-t-il de préciser.

— Oh, je m'en doute... Cependant... vous devez connaître mes amis ? Les jumeaux Weasley. Il me semble et je suis même certaine que c'est le cas, que vous leur devez une certaine somme d'argent.

— Je ne pense pas, bafouilla-t-il en s'enfonçant dans son mensonge.

— Si vous aviez su réellement qui j'étais, vous auriez fait plus attention Monsieur Verpey. J'espère que vous trouverez un terrain d'entente avec les Gobelins. Ils sont encore moins conciliants que moi.

Sur ce dernier point, elle s'éloigna, constatant que ni Fred ni George ne l'avaient quitté des yeux pendant toute la durée de la conversation.

— Oh, la, la, s'angoissa-t-elle quand elle arriva à leur hauteur, je n'avais encore jamais menacé quelqu'un avec mes pouvoirs.

— Sans tes pouvoirs ça t'ait déjà arrivé ? releva George.

— Presque pas, éluda-t-elle dans un demi sourire, toujours est-il que Verpey est endetté jusqu'au cou, il ne pourra jamais vous payer.

Elle l'avait su au moment même où ses mains étaient entrées en contact avec sa peau.

— On peut toujours se débrouiller sans ça, on vient de vendre une boîte de crème canari à des élèves bulgares, tenta vaguement Fred.

— Mais si on veut ouvrir une boutique...

— Il faudra qu'on vende plus qu'une boîte.

— Vous pourriez faire affaire avec des élèves de Beauxbâtons, Lucas adorerait ramener ce genre de produit en France.

— Lucas ? C'est qui Lucas ? s'enquit Fred.

— Je ne le connais pas plus que ça, annonça-t-elle dans un haussement d'épaule, mais j'ai bien cerné le personnage quand j'étais là-bas, c'est votre équivalent français. Tiens justement, c'est lui là.

Elle désigna l'élève du menton, justement en train de raconter une blague à ses camarades. D'un geste, elle invita les jumeaux à la suivre et se dirigea vers le petit groupe de Beauxbâtons où Clémence fit les présentations entre les deux écoles.

D'ordinaire Lucie aurait été enchantée de suivre l'échange qui suivit, elle y aurait même participé avec véhémence, encourageant les élèves de Beauxbâtons à se procurer les fameux produits Weasley. Cependant, elle fut nettement plus intéressée, ou plutôt intriguée, par la présence de quelqu'un qu'elle ne put qu'apercevoir.

Alors elle se détacha du groupe, presque inconsciemment et suivit l'individu qui sortait de la salle.

— Professeur Maugrey ! appela-t-elle tandis qu'il s'élançait dans le couloir sans qu'elle ne puisse voir son visage.

Depuis la rentrée, elle n'avait encore jamais pu voir l'enseignant et ne connaissait de lui que ce que les autres élèves de l'école lui racontaient. Elle continua de le suivre, poussée par son instinct qui cette-fois lui disait de se méfier au plus haut point.

— Professeur Maugrey, répéta-t-elle durement.

Mais il ne semblait pas l'entendre et entra dans une salle de classe en refermant derrière lui. Plantée à son tour devant l'entrée, Lucie souffla un bon coup. Elle n'avait pas besoin de quelqu'un d'autre pour régler cette affaire, elle pouvait le faire seul. Vigilance et concentration.

Alors elle entra. Quand elle l'entendit distinctement prononcer « Expediliarmus », elle se dit que c'était d'une incroyable idiotie de lui jeter un tel sort, elle qui n'avait pas de baguette. Mais quand elle fut violemment jetée aux murs par le dit sort, elle se dit que c'était elle l'idiote. 

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bravo à cacahouete1921 !

J'avais une telle hâte d'arriver à ce chapitre ! J'espère qu'il vous plait (et la suite également)

Question n°23 : Quel est le cadeau que Sirius black a offert à Harry à Noël ?  


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