Chapitre 18 pdv Lucie
— Il me faudrait une heure, pas plus.
— On devrait pouvoir s'arranger, ricana George.
Ils glissèrent une dizaine de bombabouses dans leur poche ainsi que quelques boules puantes. Si personne ne s'apercevait de son absence ils n'auraient pas besoin de tout cet attirail et elle reviendrait comme si elle n'était jamais partie.
Fred sirotait une plume en sucre qu'il avait acheté dans le train qui les avait ramenés à Poudlard à la fin des vacances. Elle avait passé tout le reste de son temps au terrier où Mrs Weasley avait veillé à ce qu'elle ne dorme pas dans la même chambre que ses fils. Malgré cela, elle n'avait jamais autant apprécié de sortir du château. Mr et Mrs Weasley avait été absolument adorable avec elle, de même que Ginny. Harry avait raison, à eux tous ils étaient vraiment une famille formidable. L'exemple parfait de ce dont le frère et la sœur avaient été privés durant leur enfance. Ce n'était pas triste mais réconfortant de voir autant d'amour réuni en un seul lieu.
— Sois quand même sur tes gardes, conseilla Fred.
— Je n'ai pas non plus l'intention de le prendre dans mes bras, plaisanta-t-elle.
Elle enfila un manteau emprunté à la mère des garçons. Elle ne pouvait pas y aller avec sa propre cape alors qu'aucune sortie à Pré-au-Lard n'était prévue aujourd'hui. Grâce aux cours de métamorphose de Charles, elle avait pu transformer son visage pour le vieillir un peu. Au moins, si elle tombait, par malchance, sur un membre du ministère, il ne pourrait pas faire le lien et la démasquer.
Dans un clin d'œil, elle disparut par la porte et atterrit devant le dernier magasin du village. Il y avait une légère chute de neige qui glaçait le moindre passant. Enfin, qui les glacerait s'ils s'étaient trouvés dans les ruelles. Elle l'avait localisé au bord de la colline et se déplaça droit dans cette direction.
Des pâtes de chien marquaient la neige blanche, sur l'une d'elle il y avait une tâche de sang, qui se répétait sur d'autres empreintes plus loin dans les bois. Elle s'enfonça un peu plus entre les arbres, hors de vue des habitations.
Elle entendit le grondement du chien juste devant elle, il essayait sans doute de lui faire peur. Il était maigrichon et tout sale, la digne apparence de tout chien errant.
— Salut, tonton, fit-elle en guise de test.
L'animal pencha la tête sur le côté, étonné. Lucie reprit son apparence d'adolescente aux cheveux roux. De cette façon, il pouvait facilement voir en elle la fille de Lily, comme on le lui répétait souvent. Soudain, le chien s'éloigna de quelques pas en boitant puis se retourna vers elle. Il voulait qu'elle le suive. Avec une certaine méfiance, la Sol s'élança, tout en restant à bonne distance du sac à puce.
Il voulait l'éloigner du village, hors de portée de tous ses habitants. Pour reprendre forme humaine ou pour pouvoir la tuer à l'abri des regards indiscrets. Son geste ne fit que renforcer l'opinion de la rouquine. Si l'histoire concernant Peter était vraie, il ne se serait pas gêné pour l'éliminer, avec ou sans témoin. Après tout, elle l'avait reconnu sous sa forme d'animagus, un fait que tout le monde était censé ignorer.
Au bout d'un temps, il disparut derrière un buisson pour réapparaître sous sa forme humaine. Il avait une mine horrible et n'avait plus rien à voir avec le jeune homme qu'elle connaissait autrefois. Il se contentait de marcher en petit cercle nerveux, ne pouvant se tenir tranquille assez longtemps. Néanmoins, il ne détournait jamais son regard de la Sol.
— Tu... tu ressembles tellement à Lily, fit-il d'une voix rauque.
— Lily est morte, répondit-elle sèchement. Justement, c'est pour cette raison que je suis là. J'ai besoin de réponse et tu es le seul à pouvoir me les donner.
— Je suis désolé, tout est de ma faute, lâcha-t-il en pleurant.
Plus fortement que jamais, son esprit lui dicta l'action à opérer. Avec prudence, elle s'approcha de l'évadé pour lui toucher la peau. Des dizaines d'images se glissèrent dans son esprit et elle trouva bien vite ce qu'elle cherchait. Elle sut alors ce qu'il s'était passé. Elle poussa un profond soupir de soulagement, jamais elle n'avait été aussi heureuse d'avoir suivi son intuition.
Contrairement à ce qu'elle avait dit aux jumeaux, elle ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras, oubliant l'odeur de chien qu'il dégageait. Sirius lui rendit à peine son étreinte, en douze ans il n'avait pas dû recevoir beaucoup d'affection humaine. Il n'avait pas l'air de comprendre ce qu'elle avait vu.
— Pourquoi tu n'as jamais rien dit ?
— Pas de procès, fit-il abasourdi. Pas de preuves, Peter a menti. Peter nous a trahi, c'était mon idée puis il nous a tous trahi.
— Je sais, je l'ai vu, je te crois !
Lucie lui répéta ces derniers mots mais il eut du mal à les entendre. Sa folie transparaissait dans son attitude et cela l'affligea plus que tout.
— Peter est en vie, gémit-il enfin. Il est toujours vivant. Il les a trahis, il nous a tous trahi.
— Croutard, fit la rousse après un nouveau voyage dans ses souvenirs, c'est lui que tu cherches, depuis le début.
Sirius releva sa figure, il commençait à saisir ce que la Sol était capable de faire. Il hocha la tête et comme pour vérifier ses interprétations, il lui posa une question silencieuse.
— Oui, répondit-elle à voix haute, bien sûr que je vais t'aider. Tu es blessé ?
— Un piège à ours, répondit-il en montrant sa jambe.
Lucie s'agenouilla pour examiner les entailles, la blessure était récente, le sang s'écoulait encore des plaies. Comme elle n'avait pas été engendrée par un maléfice, il serait facile de la guérir. Elle visualisa la formule dans sa tête et, suivant les conseils de Charles, créa sa propre incantation. Les lésions se refermèrent une à une, presque sans lui causer aucune douleur. Il testa sa jambe en s'appuyant dessus à plusieurs reprises.
Elle se releva, le regard planté dans celui de son oncle et ce dernier souriait tendrement. Le premier sourire que Lucie voyait sur son visage depuis le début de la conversation.
— Tu as les yeux de ton père, révéla-t-il sans cesser de la contempler.
— On me le dit souvent, fit-elle embarrassée. Je dois y aller, on risque de remarquer mon absence.
Après un regard en direction de l'apparence de son oncle, elle reprit la parole.
— Je repasserai te donner un sac avec de la nourriture et des vêtements. Si tu as besoin de moi, il suffit de penser à mon prénom très fort, je viendrai le plus rapidement possible.
Dès qu'elle fut de retour au château, elle se dépêcha de rejoindre les jumeaux qui ne se trouvaient plus là où elle les avait laissés. La demoiselle espérait qu'ils n'aient pas eu besoin de déclencher leur plan. Elle arriva juste à temps pour les sauver des griffes de Rusard.
— On a fait accidentellement tomber des boules puantes devant son bureau, expliqua George essoufflé.
— Accidentellement ? rétorqua leur amie.
— Plus ou moins, répondit Fred innocemment. Alors ?
— Etes-vous prêt à garder le plus incroyable des secrets ?
— Evidemment, firent-ils en cœur.
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Bonne réponse pour Alienor08 ! il s'agissait bien d'Argus Rusard, Panoptès est un mot grec qui signifie « celui qui voit tout », ce mot a été donné comme surnom à Argos car il possédait 100 yeux, 50 étaient endormi et 50 autres veillaient constamment. Il avait toujours un œil pour surveiller les alentours, exactement comme notre Argus Rusard qui trouve toujours le moyen de surprendre Harry Potter quand celui-ci se trouve dans les couloirs en pleine nuit.
Question n°10 : Donner les sept Horcruxe de Voldemort dans leur ordre de fabrication (du moins pour les objets dont on peut supposer la date) !
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