Chapitre 17 pdv Lucie

— Tu vas devoir changer de balais, fit la Sol en se glissant à côté de son frère.

Celui-ci ne répondit pas et se contenta d'observer le déroulement du match. Il n'y avait que peu d'élèves en cette période de l'année. Seuls deux premières années, qui ne savaient pas tenir sur un balai et un cinquième année qui, bien que fervent supporteur de son équipe de Quidditch, ne savait pas non plus s'en servir. Il était étonnant que madame Bibine ait proposé, ou plutôt imposé, aux élèves restant de faire une partie. Ils n'étaient que sept, juste assez pour composer une équipe, mais pas suffisamment pour mener un véritable affrontement.

Harry, tout comme les autres élèves, avait emprunté un balai dans la réserve de l'école. Celui-ci était beaucoup moins puissant que son nimbus 2000, de sorte que seule Lucie en possédait un de convenable.

— On n'arrivera jamais à jouer, poursuit-elle amusée.

Elle indiqua, d'un geste du menton, la jeune Hermione qui ne décollait pas à plus d'un mètre du sol. Harry lui décrocha un sourire sincère. Ils étaient les deux seuls à avoir une expérience du jeu, Ron savait aussi jouer mais avait beaucoup moins d'assurance qu'eux.

— Qu'est-ce que tu vois quand les détraqueurs arrivent ? demanda-t-il à voix basse.

Voilà la question à laquelle il lui faudrait répondre sans délai.

— En réalité, je ne vois rien, confia-t-elle. Seulement, leur présence me rappelle, tout comme à toi, ce qui s'est passé ce jour-là.

— Tu les vois mourir ? s'étonna-t-il. Tu n'étais pourtant pas là.

— Non, Harry, je n'y étais pas, mais ce n'est pas pour cela que je n'ai pas vu ce qui s'est produit.

— Donc toi aussi, tu sais ce que ça fait... souffla-t-il.

Elle se tut mais savait qu'il fallait tout lui dire.

— Ce n'est pas tout. Tu te souviens quand je t'ai dit que les marques disparaissaient en même temps que leur propriétaire, sans la moindre douleur...

— Oui, répondit-il avec attention.

— Quand une marque disparaît, je ressens toute la douleur que la personne ressent.

— Est-ce que c'était douloureux ? demanda-t-il à contrecœur.

— Sans doute plus pour moi que pour eux. Ils sont morts sur le coup, je n'ai pas eu cette chance.

Un silence suivit ses propos.

— J'ai une très bonne mémoire Harry, je me souviens de tout.

Elle se souvenait du moindre picotement qu'elle avait ressenti, de l'endroit où le sort avait touché ses parents, de la froideur du sol quand elle avait marché pied nue jusqu'au bureau de Dumbledore. Elle se souvenait et se souviendrait à jamais de tout.

— Je suis désolée d'avoir dû te cacher l'identité de ton parrain. Je pensais... je pensais qu'il finirait par mourir et qu'ainsi je n'aurai jamais à te dire l'horrible vérité. Tout le monde était d'accord pour cela, sinon on était sûr que tu allais chercher à te venger.

— Et toi, demanda-t-il amèrement, tu ne voudrais pas lui prendre autant que ce qu'il nous a pris ?

— Ça ne ramènera pas nos parents de faire justice nous-même.

Un Cognard, envoyé par l'élève de cinquième année, les obligea à se séparer. L'élève en question, originaire de Serpentard, souriait à pleine dent. Pas de méchanceté, mais plutôt de fierté d'avoir réussi à envoyer la balle dans une direction.

Pour aujourd'hui, juste aujourd'hui il n'y avait pas de maison, pas de différence d'âge et pas d'animosité entre les élèves. A la rentrée, ils auraient tout le loisir de s'opposer de nouveau. Sans jamais avouer à quiconque que pendant le temps d'une activité, ils s'étaient tous entendus.

Lucie attrapa une batte et d'un geste souple elle renvoya la balle à son envoyeur.

— Essaie d'esquiver ça Matthew ! cria-t-elle à son camarade de classe d'un air amusé.

Madame Bibine avait peut-être eu une bonne idée finalement. Au bout d'une heure, Hermione avait réussi à s'envoler plus haut, uniquement parce que Ron s'était positionné à ses côtés. Les deux premières années s'entrainaient à voler dans tous les sens, sans penser une seule seconde aux règles du jeu. Néanmoins, tout le monde s'amusait.

Le soir venu, fatiguée par toute cette activité sportive, Lucie s'endormit immédiatement. Le dortoir des filles était complètement vide à l'exception d'Hermione. La Sol aurait pu aller dormir dans le dortoir des professeurs, peut-être qu'elle n'aurait pas fait de cauchemar.

Le même que d'habitude, aussi précis qu'avant, aussi traumatisant. Elle s'était souvent demandée si c'était sa nature de Sol qui lui faisait revivre cet instant comme au premier jour. Charles lui avait répondu que leur troisième œil ne servait que pour les événements futurs, mais que sa mémoire, en revanche, était seule responsable.

Elle se réveilla en sursaut, son épaule et son ventre péniblement douloureux. Le sort avait touché James au ventre et Lily à l'épaule, tout près du cœur. Elle se leva sans un bruit et essuya ses larmes d'un revers de la main. Son instinct la poussa à ouvrir la porte droit sur le Terrier. Elle n'était encore jamais entrée en entier dans leur demeure puisqu'elle pensait avoir la trace sur elle.

Les jumeaux dormaient profondément dans leur lit respectif. Le parquet était rugueux sous les pieds nues de la Sol. Elle ne savait pas comment le réveiller, son souffle avait l'air si paisible qu'elle se sentait coupable. Elle n'aurait peut-être pas dû venir au milieu de la nuit.

Sous ses pieds, une des lattes craqua bruyamment. Elle s'immobilisa immédiatement dans le même temps qu'ils se réveillaient en sursaut. Lucie sourit malgré elle, le visage qu'ils affichaient était profondément comique.

— Qu'est-ce que... ? S'étonna George d'une voix ensommeillée.

— C'est moi, les rassura-t-elle.

— Luce ? répondit Fred dans le noir.

Elle confirma encore une fois sa présence au jumeau. Du côté du lit de Fred, Lucie entendit les couvertures se froissaient et vit sa silhouette se lever dans sa direction. Cela ne faisait que deux jours qu'ils ne s'étaient pas vus et rien qu'en le sachant près d'elle, elle se sentait déjà mieux.

— Cauchemar ? demanda-t-il simplement entre deux bâillements.

Elle hocha la tête. Sans prononcer un mot, il la prit dans ses bras et l'attira petit à petit dans son lit. George s'était recouché en leur marmonnant bonne nuit.

Il n'y avait que très peu d'espace dans le lit de Fred. Ils se collèrent l'un à l'autre. Elle en oublia son cauchemar et même qu'elle n'était pas censée se trouvait là. Ce n'est que le lendemain, quand elle fut réveillée par les cris de Mrs. Weasley qu'elle s'en rappela. 


_________ 

Bravo à @Alienor08 il s'agissait bien des canons de Chudleys !

Question n°9: Quel personnage tientson nom du personnage mythologique grec Panoptès ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top