Chapitre 15 pdv Lucie
Lucie fixait les rayonnages sans vraiment les voir, un léger pressentiment négatif la suivait depuis qu'elle était arrivée à Pré-au-Lard. A côté d'elle, un étudiant de Poufsouffle s'extasia devant des lunettes flouteuses qu'il essaya immédiatement. Un éléphant rose en baudruche volait au-dessus de sa tête, en galopant fièrement.
Dans un geste impatient, elle consulta l'horloge pour la énième fois, ils s'étaient donné rendez-vous chez Zonko il y a quinze bonnes minutes et les deux frères n'étaient toujours pas arrivés.
Cela ne servait à rien de s'inquiéter, aucune de ses marques ne la brûlait donc personne n'était sur le point de mourir, en tout cas personne qu'elle ne connaissait. Alors qu'est-ce qui la dérangeait autant ? Comme si un événement terrible allait se produire près d'elle.
Elle chercha à localiser les jumeaux, juste au moment où ceux-ci pénétrèrent dans la boutique en souriant. Aussitôt elle se jeta sur eux, en poussant un soupir de soulagement et les prit dans ses bras.
— Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta Fred.
— Non, non, tout va bien, répondit-elle tandis que cette impression fugace s'éloignait.
Peut-être avait-elle eu tout simplement peur en ne les voyant pas arriver. Peut-être qu'elle accordait un peu trop de confiance à son pouvoir de prémonition et qu'elle imaginait des choses stupides. Sirius Black était un dangereux criminel et rien de mal n'allait arriver aujourd'hui.
Ils flânèrent dans le magasin pendant un long moment, juste pour le plaisir des yeux et pour tester un à un les produits prévus à cet effet. D'un seul coup, l'horrible impression refit surface, faisant trembler les mains de la jeune fille.
— Lucie, que se passe-t-il ?
— Harry, il faut que je trouve Harry, murmura-t-elle fébrile.
Elle était certaine qu'il s'agissait de lui.
— Il faut que je retourne au château ! s'exclama-t-elle agitée.
— Il n'y est pas, on lui a donné la carte du maraudeur pour qu'il puisse emprunter un passage secret afin de le faire venir à Pré-au-Lard.
Lucie ne put dire lequel des jumeaux avait parlé, ce qu'elle savait en revanche c'est qu'à cet instant, elle était profondément irritée qu'ils aient pu donner à son petit frère le moyen de sortir alors qu'un assassin était en liberté.
— Vous avez fait quoi ? questionna-t-elle pour être sûre d'avoir bien tout compris.
— Il est à Pré-au-Lard, répondirent-ils sombrement.
Sans leur donner le temps de s'expliquer, Lucie regarda vivement autour d'elle pour repérer la tête brune de son frère. Ne le voyant pas, elle fonça dehors, dans la tempête hivernale et remarqua avec horreur la silhouette d'un chien noir dans son champ de vision. Non ! Je t'interdis de faire ça, pensa-t-elle aussitôt. Le chien disparut dans une bourrasque de neige.
Elle fit alors ce qu'elle n'avait pas pensé à faire et localisa son frère dans le pub des trois balais. Elle s'y précipita immédiatement. Au moment de passer la porte, McGonagall sortit de l'auberge accompagnée par le ministre et d'autres professeurs de Poudlard. Au lieu de tout lui avouer, au lieu de lui demander de l'aide, Lucie se contenta de sourire et de les laisser passer.
Elle trouva le trio attablé à une table à l'instant même où la sensation s'évanouissait une nouvelle fois. Ron eut un visage coupable en la voyant arriver devant eux. Elle saisit aussitôt son frère et le força à sortir du pub, essayant vainement de le cacher aux yeux des autres. Fred et George étaient arrivés après elle et elle leur lança un regard glacial qui les empêchèrent de poser une seule question.
Lucie était bien déterminée à ramener son frère à l'intérieur du château mais celui-ci commençait à trouver cela incommodant de se faire traîner de la sorte. Il se détacha vivement de son étreinte et semblait très en colère.
— Tu m'as dit que mon parrain était mort ! cria-t-il, mais en fait c'est lui, c'est lui depuis le début !
— Comment ...? fit-elle surprise, Harry, tenta-t-elle irritée, c'était pour ton bien.
— Il a tué nos parents ! C'est à cause de lui s'ils sont morts ! s'emporta-t-il.
L'aînée ne savait plus comment régler la situation.
— Est-ce que tu sais ce que j'entends quand un détraqueur arrive ? A cause de lui, j'entends maman supplier Voldemort, elle le supplie de toutes ses forces ! Je l'entends mourir et je vois cette affreuse lumière verte.
— Bah t'as de la chance ! s'écria-t-elle et elle regretta ses paroles à l'instant même.
Ses mots eurent pour seul effet de faire taire Harry, les têtes se tournèrent vers la Sol. Les jumeaux, qui les avaient suivis tout comme Ron et Hermione, tentèrent de s'approcher de leur amie.
— Rentre. Immédiatement.
La colère de Harry n'était nullement affaiblie, c'était la première fois qu'il s'énervait contre sa sœur, pourtant il obéit et se dirigea vers la boutique de bonbons. Lucie aussi était en colère, très en colère même. Encore une fois, c'était plus contre elle-même que contre les autres, ils ne faisaient que subir les conséquences de ses actes.
Elle partit, elle aussi, en direction de la première porte qu'elle claqua au nez des jumeaux qui avaient essayé de la suivre.
Elle avait eu raison finalement. Ses pressentiments étaient bons, aujourd'hui il s'était bien produit quelque chose de terrible. Elle n'avait pas su écouter son pouvoir pour empêcher cette catastrophe. Harry avait tout découvert et ne lui pardonnerait jamais.
Les joues baignant de larmes, elle se rendit compte que ses pensées lui avaient fait ouvrir une porte en direction du bureau de Severus, où ce dernier la regardait de son air habituel quoique légèrement surpris.
Elle alla fondre en larmes dans ses bras et il l'accueillit chaleureusement. La jeune fille raconta tout ce qui s'était passé en bredouillant et en étant souvent interrompu par le flot de ses larmes. Il lui prêta une oreille attentive, comme lorsqu'elle était enfant et qu'elle pleurait de ne pas pouvoir aller jouer avec les élèves de l'école. Elle lui dit comment elle avait répondu aux jumeaux et comment elle s'était énervée contre son propre frère. Elle lui raconta le souvenir qu'elle avait réussi à enfouir après toutes ces années, mais que les détraqueurs avaient réussi à déterrer brutalement. Puis, enfin, elle s'exclama qu'elle ne voulait plus jamais se disputer avec son parrain, qu'il lui manquait beaucoup trop et qu'elle s'excusait de l'avoir accusé de cette manière.
— Pas un jour ne passe, avoua-t-il, sans que le terrible poids de mes actes ne reviennent me hanter. Je regrette profondément ce que j'ai fait par le passé et je m'efforce tous les jours de me racheter. Je ne voulais pas être dure avec toi ou même te faire des cachotteries, je voulais juste m'assurer que tu serais toujours en sécurité.
— Parce que c'est ce que je suis pour toi ? demanda-t-elle faiblement, je suis le moyen que tu as trouvé pour obtenir ta rédemption ?
— Au début peut-être, mais maintenant ce n'est plus seulement ça, tu es plus que ce moyen-là, tu es... tu es devenue... ma...
Elle voyait sur ses lèvres le mot qu'il ne parvenait pas à prononcer.
— Pour moi, tu es comme mon papa, termina-t-elle à saplace.
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Serdaigle prend la tête de la compétition ! @Alienor08 fait gagner un point à sa maison en répondant à la dernière question.
Le sortilège capable de désarmer un adversaire est bien expelliarmus
Avec ce mot on a ce que mon professeur de latin appelle du « latin de cuisine », on mélange des mots les uns avec les autres et on obtient un petit sortilège sympathique. Personnellement, j'adore le « latin de cuisine » car je comprends beaucoup mieux le sens du mot en lui-même. Tous les sortilèges utilisés dans Harry Potter prennent un véritable sens et on voit bien le soin qui a été fait pour chaque sortilège. Ici le sens est transparent on voit bien qu'il y a deux mots différents « expelli » et « armus ».
Le premier vient du verbe expello qu'on peut traduire ici par expédier, plus précisément il s'agit de l'infinitif présent passif donc « être expédié ». Le second vient du mot latin arma, signifiant arme, qui est toujours un pluriel mais la forme « armus » est un singulier qui n'est donc pas censé exister d'où le « latin de cuisine ».
Question n°7 : Qui porte le surnom de Rapière dans le dernier tome Harry Potter et les reliques de la Mort ?
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