Chapitre 11 pdv Lucie
— Il faut laisser reposer la potion, en attendant nous allons réaliser de l'essence de dictame, Pompom a ses réserves presque vide et m'a demandé d'en préparer, annonça Severus.
— Oui chef ! s'amusa Lucie en faisant léviter les nouveaux ingrédients jusqu'à elle.
Il eut une petite minute de battement pendant lequel elle fixa le plafond et où tous les ingrédients utilisés ou qu'elle devra utiliser, se mirent à voler en tous sens. Se rangeant d'eux mêmes sur les étagères, et s'étalant seuls sur sa table. Elle aurait tout aussi bien pu réaliser ces potions sans avoir à toucher les ustensiles mais aimait se servir de ses mains pour les préparer.
Elle s'affaira rapidement une fois tout le matériel réunis, sans avoir besoin de suivre une quelconque recette. L'essence de dictame était devenue aussi facile que de faire du thé. Au bout d'un temps, elle constata que le regard de son parrain était fixé sur elle.
— Quoi ? questionna-t-elle amusée et embarrassée à la fois.
— Tu m'as manqué cet été, répondit-il en faisant preuve de plus de sincérité que jamais.
La Sol sourit mais d'un sourire mélancolique, elle lui répondit la même chose, dans un quasi murmure.
— Je n'ai pas arrêté de me demander s'il y avait une raison à cette... disons à cette fuite. Aurais-je tort de le penser ?
Lucie songea immédiatement à Sirius mais elle se rendit compte qu'il y avait une autre raison à son départ. Les mots sortirent tout seul de sa bouche, comme si elle ne les avait jamais pensés bien que toujours ressentis.
— Je ne me sens plus chez moi à Poudlard. J'y suis allée pendant toute ma vie et j'ai peur d'y être enfermée à nouveau. Quand je suis allée à Beauxbâtons, ça me manquait, ça me manquait vraiment mais quand je suis rentrée, quand j'ai su que je pouvais aller ailleurs... j'ai voulu repartir tout de suite. Je n'avais qu'une hâte c'était que les vacances arrivent. Je voulais aller à Pré-au-lard, au chemin de Traverse, n'importe où tant que ce n'était pas Poudlard. Cette école est trop grande, trop vaste et quand je m'y retrouve toute seule, j'ai l'impression d'étouffer. Je me sens enfermée et même la présence des elfes de maisons ne parvient pas à me rassurer.
Après un temps qui lui parut interminable, Severus finit par lui répondre.
— Je ne t'ai jamais emmené à l'impasse du tisseur, constata-t-il.
— Dans la rue où vous vous êtes rencontrés, ma mère et toi ?
— Oui, j'ai hérité de la maison de mes parents. Je pourrai t'y emmener, à l'occasion. Ce sera toujours mieux que de t'exiler en France. Tu peux te considérer chez toi, là-bas.
Après un silence, Lucie fit un sourire taquin.
— Si c'est chez moi, je pourrai inviter Fred ?
Il leva les yeux au ciel mais prononça un oui dans un murmure quasi inaudible qui pourtant, n'échappa pas à la jeune fille.
Une fois l'essence de dictame achevée, Lucie transféra la potion dans de petites fioles de différentes contenances qu'elle rangea soigneusement dans une caisse prévue à cet effet. Elle avait terminé son cours supplémentaire de potion mais sous les ordres de son parrain, elle transporta la commande jusqu'à l'infirmerie.
— Une caisse de dictame, une ! s'exclama-t-elle en entrant dans la pièce.
Un élève qui se trouvait à moitié endormi sur un lit se réveilla en sursaut. Lucie le reconnut immédiatement, c'était Matthew, le serpentard qui était de la même année qu'elle. Elle s'excusa le sourire aux lèvres.
— Tu n'as pas l'air vraiment désolé, constata le Serpentard.
— Et toi tu as l'air de t'être pris un cognard en pleine face, sans vouloir t'offenser.
— Y'a pas de mal, vu que...c'est exactement ce qui s'est passé.
— Aïe... ça va passer, le rassura-t-elle, le premier cognard est toujours le plus dur à supporter.
— De toute façon, je ne suis pas prêt de rejouer dans l'équipe. J'ai travaillé tout l'été pour être au niveau. J'ai voulu essayer, parce que ça m'avait beaucoup plus l'année dernière, tu te souviens ?
— Oui, c'est ce que j'avais cru comprendre, plaisanta-t-elle en se souvenant de son expression lorsqu'il avait réussi à lancer le cognard dans la bonne direction. De toute façon pour cette année, c'était perdu d'avance, il n'y a pas de saison de Quidditch à cause du tournois.
— Le capitaine des Serpentard souhaite quand même réaliser un entraînement quotidien, en constituant dès à présent l'équipe de l'année prochaine. J'ai passé les premières qualifications mais quand il nous a ordonné de...
Il s'arrêta, se demandant s'il pouvait poursuivre ou non.
— De ? incita la Sol en résistant contre l'envie de le toucher pour regarder d'elle-même.
— Ce n'est pas important, se rétracta-t-il.
Elle lui fit un regard insistant et il comprit qu'il serait obligé de lui fournir une explication.
— Il nous a demandé de tirer sur l'adversaire comme si c'était sur toi. Il veut nous préparer à t'attaquer en contournant les règles du Quidditch.
— Très fair-play de sa part, commenta la Sol.
— C'est aussi ce que je me suis dit. Quand je lui ai fait comprendre mon point de vue, je me suis pris ce cognard et je me suis réveillé ici.
La Sol fut surprise d'une telle réaction de la part d'un Serpentard, mais le remercia tout de même pour cet acte. En guise de dédommagement, elle effleura la partie de son visage contusionnée.
— Te voilà comme neuf ! annonça-t-elle en lui tendant un miroir.
— Je ne savais pas que tu pouvais faire ça, s'exclama-t-il.
— C'est la grande nouveauté de mes pouvoirs, j'aimerai être guérisseuse alors je me suis entraînée.
Ils furent coupés par l'arrivée de Madame Pomfresh, qui se précipitait avec une fiole pour soigner son patient.
— Désolée de l'attente mon garçon... Lucie ! Bonjour ma chérie, comment vas-tu ?
— Bonjour Pompom, je vous apporte l'essence de dictame que vous nous avez demandée.
— Merlin soit loué ! Je n'ai pas eu le temps de m'en occuper moi-même, j'ai tout réorganisé pour le tournois et l'arrivée des autres écoles. A toi, mon garçon, fit-elle en s'approchant du lit de Matthew.
Elle s'arrêta net, pris le visage du garçon entre ses mains, tourna sa tête à droite et à gauche dans une confusion totale.
— J'aurai juré que...
— C'est grâce à Lucie, expliqua-t-il, ses mains font des miracles.
— Nom d'une gargouille, vous m'avez fait peur ! J'ai cru devenir folle. Ah Lucie... soupira-t-elle, si je pouvais t'avoir à mes côtés tous les jours, je gagnerais un temps considérable. D'ailleurs pourrais tu me rendre service en le raccompagnant jusqu'à son dortoir, j'ai peur que ce pauvre petit ne soit encore trop faible pour marcher seul.
Lucie ricana à l'entente de ce surnom ce qui lui valut un regard noir de la part de Matthew. Elle accepta de reconduire le Serpentard dans son dortoir et ce dernier n'était en effet pas au meilleur de sa forme. La magie de Lucie n'avait pu guérir que ce qui était visible.
En sortant, Matthew tourna immédiatement à droite mais Lucie le retint par le bras.
— Il me semble que votre salle commune est de ce côté.
— Depuis quand tu connais l'endroit de notre dortoir ? fit-il en grimaçant.
De toute évidence, il avait délibérément choisi ce chemin. Alors, il poursuivit sa route sur la direction qu'il avait choisie.
— Quasiment tout le monde sait qu'il se trouve dans les cachots, ce n'est pas surprenant. J'adore les pierres brutes du murs mais je la trouve vraiment trop sombre et peu chaleureuse.
— Pour ça on est d'accord... Tu y es aussi entrée ?
— Oui, quand il n'y avait personne, j'ai mis un point d'honneur à entrer dans toutes les pièces de ce château, cette salle ne fait pas exception.
— On te voit moins en cours en ce moment, constata-t-il sur le ton de la conversation.
— Je retourne à Beauxbâtons pour quelques cours, l'autre pouvoir Solitaire m'apprend tout ce qu'il sait.
Elle eut une pointe au cœur en songeant que dans quelque temps elle sera la dernière Sol sur terre.
— Tu rates quelque chose avec le professeur Maugrey.
— C'est ce que les jumeaux n'arrêtent pas de me dire mais je trouve que j'ai plus de chance que vous en apprenant aux côtés de Charles.
Bien qu'elle ne l'ait pas précisé, Matthew comprit qui était Charles. Ils poursuivirent en silence pendant quelques mètres, jusqu'à ce qu'il s'arrête brusquement en entendant la voix de personne qu'il semblait connaître.
— Je devrais peut-être te laisser poursuivre seul, au cas où tes amis les serpents nous apercevraient ensemble ? murmura-t-elle.
Il la regarda, hésitant entre les deux options qui s'offraient à lui. Finalement, le groupe de Serpentard leur passa à côté sans sourciller, saluant leur congénère d'un mouvement de tête. Lucie fut soulagée de constater qu'il n'avait fait aucun mouvement pour se cacher d'eux.
— Incroyable ! s'étonna-t-il, une fois les élèves disparus au coin du couloir. Ils n'ont même pas sourcillé en te voyant avec moi.
— C'est parce qu'ils ne t'ont pas vu avec moi.
Il leva un sourcil interrogateur, elle se trouvait là devant lui, donc bien sûr qu'ils l'avaient vu. Rapidement, elle lui fit une petite démonstration, se rendant invisible à ses yeux également.
— Ah ouais d'accord ! T'es toujours là ?
— Oui, je suis toujours là, s'amusa-t-elle en redevenant visible.
Ils continuèrent leur chemin en échangeant des banalités. Elle l'accompagna jusque devant le mur du cachot et au dernier moment, elle lui murmura, doucement pour que personne ne puisse les surprendre :
— Je ferais mieux de vite partir d'ici, avant qu'un serpent ne s'aperçoive de ma présence. Parler tout seul ne doit pas être à ton avantage.
Juste avant de prononcer son mot de passe, il répondit dans un clin d'œil :
— On est pas tous des vipères, tu sais ?
A ce mot précis, le mur coulissa lentement.
— Ça reste encore à prouver, révéla-t-elle d'une manière amusée.
Puis, elle retourna vivement à sa propre salle commune, où elle se dirigea immédiatement vers le dortoir des jumeaux. Malheureusement, elle les trouva tous les deux profondément endormis, ce qui l'étonna énormément vu la lumière du jour qui passait encore à travers leur fenêtre.
— C'est une histoire assez amusante, commenta Lee en la voyant. Fred a testé une potion et s'est endormi sur le coup. George a eu une idée pour contrer cet effet indésirable et n'a pas attendu le réveil de son frère pour le tester à son tour. Sauf que, de toute évidence, ça n'a pas fonctionné non plus, s'amusa-t-il. Tu veux veux que je transmette un message ?
Lucie contempla un instant le visage endormi de Fred et remit en place une mèche de cheveux qui lui tombait sur les yeux.
— Tu leur dira vingt-sept, souffla-t-elle pour ne pas le réveiller.
— Vingt-sept ? répéta-t-il interrogateur.
— Ils comprendront.
_______________________
Bravo à Salem_53 qui rejoint les rang de Serdaigle !!
Question n°10 : Que signifie : Draco dormiens nunquam titillandus ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top