Chapitre 3 : Les émois d'un cœur pur

Si Anthony savait qu'il devrait gérer la nouvelle vie d'Alexandre, il ne s'était pas douté et à tort qu'il devrait aussi affronter celle de Maria. La jeune fille était son portrait craché. Jolie comme un cœur, des formes sur lesquelles elles complexaient alors que les garçons de son âge en bavaient (oui, Tony les voyait et les tenait en respect de sa petite fille chérie), un sens pratique à tout épreuve et une débrouillardise qui la sortirait de n'importe quelle situation.

Quand lui et sa famille arrivèrent sur Asgard. Ils saluèrent Heimdall et le petit groupe venu les accueillir Thor, Sif, la Valkyrie, et le trio palatin, Fandrall, Hogun et Volstagg. Et là, il sut. Il sut la merde noire dans laquelle il se trouvait quand Loki alla saluer son ancien amant et à présent ami. Pas pour la relation ambigüe qui existait toujours entre les deux hommes. Mais pour le regard que Maria jeta au chevalier blond. Elle ne s'approcha pas, restant en retrait du fait de sa timidité. Un regard amoureux.

Il ne manquait plus que ça ... râla Tony.

Ils n'avaient pas emmener leurs enfants sur Asgard et Jotunheim depuis plusieurs années, probablement depuis leur entrée au collège afin de ne pas trop les perturber à cette période cruciale qu'est l'adolescence. Autant dire « échec total ».

Aussi, la dernière fois que Maria avait vu Fandral, elle n'était encore qu'une petite fille qui s'occupait plus de ses poupées que de son petit coeur. Et à présent le petit coeur de Tony palpitait pour le chevalier d'opérette.

Décidément, Fandral aura raison de tous les membres de ma famille .... se dit Tony sur le ton de plaisanterie ... ou pas.

« - Fandral ! Clama le milliardaire alors que ledit chevalier s'approchait.

- Stark, le seul et l'unique ! Lui répondit le blond en l'étreignant amicalement.

- Si je me souviens bien, j'ai à mon doigt un anneau qui montre que je n'ai plus l'exclusivité du nom. Plaisanta Tony en évitant le regard abattu de Loki qui ne supportait plus les pics entre les deux hommes.

- Et comment ne pas le savoir lorsque l'on voit les deux héritiers de notre cité. Ce sont des adultes à présent ! »

Le chevalier s'approcha d'Alexandre et lui caressa les cheveux en levant la main. Il le rassura sur le fait qu'ils trouveraient une solution ensemble. Puis il se tourna vers Maria qui aurait voulu disparaître six pieds sous terre si la porte du Bifröst ne se situait pas au dessus d'un vide étourdissant. Il prit sa main et exécuta une révérence avant de déposer un léger baisé sur sa peau dorée.

« - Maria, tu n'as pas à envier la beauté de notre reine. Tu es sa digne héritière ! »

La jeune fille bafouilla des remerciements complètement incompréhensibles avant de poursuivre sa combustion instantanée aux côtés de sa mère. Tony en profita pour avertir Fandral du drame qu'il allait devoir provoquer.

« - Mon très cher Fandral, je ne sais pas si tu as remarqué mais tu viens de voler le cœur de ma fille. »

Fandral ouvrit grand les yeux. L'étonnement se lisait sur son visage et Tony crut qu'il se moquait de lui.

« - Allons, ne me dis pas que tu ne l'as pas vu ?

- Tu dois te tromper, Anthony, Maria ne voit en moi ... »

Le chevalier se retourna pour tomber sur le regard de miel de Maria qui se retourna aussi vivement. Quand il avisa Tony, il avait un sourcil relevé.

« - Je vais mettre les choses au claire tout de suite, jamais je ne pourrais lui faire quoi que ce soit, elle est comme ma fille. »

Puis comme s'il se sentait obligé de justifier ces dires afin d'éclaircir toutes incompréhensions :

« - Et je ne dis pas ça parce que j'ai été le compagnon de Loki pendant longtemps. »

Tony plissa le regard, intérieurement, il se marrait de voir le chevalier ramer. Le blond soupira quand il comprit qu'il s'enfonçait. Il posa une main sur l'épaule du milliardaire.

« - Je vais parler à Maria.

- Je n'en doutais absolument pas ! Rigola Tony en lui rendant sa poigné de main. Ne brise pas le cœur de ma petite princesse ! »

Quand Tony rejoignit Loki et ses enfants pour se diriger vers le palais, il sourirait tant que le coin de sa bouche semblait collé à ses oreilles.

« - Tu t'amuses bien ? Lui demanda le dieu un sourire en coin.

- Comme un petit fou ! »

~ \ O o O / ~

La journée avait fusé comme jamais. Le temps de saluer leurs connaissances, de s'installer pour les quelques jours et de refaire visiter le palais aux enfants, le soleil commençait déjà à décliner.

Anthony se sentait plus fatigué que d'ordinaire mais il ne dit rien. Une fois seul dans leur appartement, il put enfin souffler et baigner son visage avec une eau fraîche se trouvant dans une large coupe d'or. Il regardait son profil tremblant dans l'eau quand soudain il ressentit une vieille amie qu'il aurait souhaité ne jamais revoir. La peur.

Il avait peur pour son fils. Et il avait peur car il se souvenait parfaitement des tourments qu'avaient vécu son aimé, une seule partie de ses tourments, aussi ils imaginaient seulement le reste. Il déglutit et s'approcha de l'eau pour y plonger et rester ainsi tout en retenant sa respiration. Le calme et la fraicheur l'enveloppèrent et il trouva cela rassurant.

Bong.

Il sursauta mais pensa que le son provenait de l'extérieur. Si quelqu'un frappait à la porte, il ou elle repasserait. Et si c'était un membre de sa famille, il ne prendrait pas la peine de frapper.

Bong. Bong.

Il sursauta de plus belle mais fut agacé par l'insistance. Il ouvrit les yeux dans l'eau et ce qu'il vit, le terrifia.

Tu ne pensais quand même pas que je disparaîtrais ?

Son reflet affichait un sourire tordu et il reconnu cette partie de lui qui avait failli couter la vie à Loki et ses enfants le jour de leurs naissances. Lorsqu'il était devenu fou, il n'avait voulu qu'une seule chose, achever le peu d'amour qu'il avait réussi à construire. Ses yeux étaient d'un noir obsidien et il le fixait de air sadique.

Nous avons une tâche à achever. Et cette fois, tu es moins fort Anthony. Le temps a fait son œuvre.

« - Non !!!!!!! »

Il se releva tellement vite que la coupe posé sur un portant doré tomba étalant son contenu sur le sol de pierre et imbibant les tapis colorés. Il recula et trébucha dans une pierre de botte, tombant sur les fesses. Il voyait toujours son reflet fantomatique dans le métal doré et voulut mettre entre lui et cette chose le plus de distance possible. Il recula, recula, recula jusqu'à ce que son dos toucha le mur près de la porte.

« - Anthony ?! »

Loki le cherchait.

« - Totlan ?! Où es-tu ? »

Il n'osait plus parler et ne sursauta même pas quand la porte s'ouvrit en grand. Loki pénétra dans l'appartement et avisa la coupe renversée. Quand il vit son amant recroquevillé de peur, il lui demanda ce qui ne s'était pas mais il ne lui répondit pas, se contentant de fixer l'objet à l'opposé. Loki suivit son regard en lui caressant la joue et se figea lorsqu'il le vit.

Le vilain reflet regardait le dieu avec amusement et se lécha les lèvres comme pour montrer qu'il avait hâte de mettre ses plans à exécution. Cela fit trembler Loki mais il n'en montra rien.

Le tintement des armures des gardes qui l'avaient suivi le ramena à la réalité et il se releva pour le faire face.

« - Pouvons-nous vous aider, Prince Loki ?

- N'en faites rien et retourner à votre poste. Mon époux a fait un malaise mais je vais m'occuper de lui. »

Il les congédia ainsi avant de refermer la porte avec entrain. Il attrapa une fine couverture sur le lit et le jeta sur la coupe pour dissimuler le reflet.

« - Disparais. Cracha Loki à son intention. »

Puis il se rua sur Anthony pour l'enlacer et l'embrasser.

« - Mon amour, regarde-moi ... Lui demanda-t-il. »

Anthony semblait bloqué. Présent mais absent. Loki eut un frisson de peur mais décida que son compagnon était plus fort que ses craintes. Il leva le bras et le gifla sans retenir sa force. Sa joue pâle se colora d'un rouge intense même sous sa barbe et son cou se tordit de façon douloureuse. Toutefois, Anthony inspira intensément, récupérant de l'air qui lui fit du bien.

Il se tourna vers Loki et d'un regard affolé lui saisit les épaules.

« - Il est de retour ! Loki, il faut que l'on protège les petits ! »

~ \ O o O / ~ 

Les flambeaux illuminaient la cité et le palais. Un grand banquet avait été organisé pour l'arrivé de la petite famille et les deux héritiers se préparaient. Enfin, Maria avait emporté ses affaires pour se préparer dans la chambre d'Alexandre. Elle était assise en tailleur sur le lit gigantesque de son frère et le regardait se changer derrière le paravent qu'il dépassait largement.

« - Tu peux me passer la ceinture ? Lui demanda-t-il en tendant le bras. »

Maria se saisit de l'épaisse ceinture argentée qu'il plaça au-dessus du pagne noir qui lui enserrait les hanches et les cuisses. Il sortit de sa petite cachette et se tourna pour montrer sa tenue à sa sœur.

« - C'est une bien belle jupe, mon frère ! Plaisanta-t-elle.

- Un pagne, Maria ! c'est un foutu pagne ! »

Elle se leva et se saisit de la brosse pour brosser les longs cheveux blanc d'Alexandre. Il se retourna et se regarda dans le grand miroir. Ses muscles semblaient durs comme du marbre mais pour autant sa corpulence, bien que plus épaisse que sa mère, restait élancée. Il traça du doigt les lignes qui parcouraient son corps et sourit à sa sœur qui le regardait tout en démêlant ses beaux cheveux.

« - Où as-tu trouvé cette tenue ? Demanda Maria curieuse.

- C'est Müma qui me l'a donné tout à l'heure.

- Elle te va bien ! Tu es très beau ! »

Alexandre sourit face à l'enthousiasme de sa sœur. Il enfila ensuite deux bracelets épais d'avant-bras en cuir noir ainsi qu'un bijou d'épaule argenté qui soulignait sa musculature. Il se saisit ensuite de l'objet le plus intimidant qu'il ait eu à utiliser à ce jour : une couronne en or qui encerclait sa tête et partait en une pointe centrale vers le ciel.

« - Tu as le droit à une couronne ?! La chance !

- Müma m'a dit qu'elle me revenait de plein droit mais je ne sais pas à quoi cela correspond. »

Toc Toc Toc

Les deux adolescents sursautèrent en même temps jusqu'à ce que la voix de la reine Frigga ne passe la porte.

« - Les enfants, êtes-vous prêts ? »

Maria se hâta près de la porte et l'ouvrit. Ils s'inclinèrent devant Frigga qui leur demanda de se relever d'une caresse sous le menton. Quand elle vit Alexandre, ses joues rosirent et un regard tendre remplit son visage.

« - Alexandre, tu ressembles tellement à ton père. Tu es magnifique.

- Vous avez vu ses cheveux comme ils sont beaux ? Précisa Maria. »

Alexandre devint la cible des deux femmes qui commentèrent ses cheveux et ses longs cils de neige. Seule chose qui le différenciait de son père.

« - Je crois même que tes yeux sont une teinte plus sombre que lui ! Ajouta Frigga en tressant une longue mèche derrière l'oreille d'Alexandre. Maria, ma fille, tressez lui l'autre côté. Ainsi il sera parfait ! »

Une fois qu'elles eurent terminé de préparer le Jötun. La reine s'aperçut que sa petite fille n'était toujours pas prête.

« - A vous à présent ! Enfilez donc votre robe que je vois comme vous être charmante. »

La préparation de Maria dura une bonne heure et Alexandra y assista assis contre le mur à écouter leur grand-mère raconter l'enfance de Loki. Pendant ce temps, Frigga coiffa Maria, arrangeant ses longs cheveux châtains en un chignon flou parsemé de petites fleurs des champs violettes, un délicieux rappel à sa robe de flanelle de la même teinte. Elle la maquilla très légèrement, poudrant ses joues d'un rose doux et parant ses lèvres d'une cire pastelle.

« - Et pour terminer, commença la reine en ouvrant un coffret qu'elle avait apporté, veuillez accepter ce collier. »

Elle le lui mit et Maria avoua ne jamais avoir vu bijou aussi charmant. Des fils d'or parsemés de fleur en cristal. C'était vraiment joli et Maria ne sut pas quoi dire à part enlacer sa grand-mère.

« - Je vois que votre frère porte la couronne de son père. C'est un grand honneur qu'il vous fait, Alexandre.

- Je ne savais pas ... Avoua-t-il en bégayant. Je ne suis pas ...

- Vous êtes le digne héritier de Jotünheim, mon fils. Mais nous verrons cela plus tard car il n'est pas de mon devoir de vous instruire à ce sujet. Lui dit-elle en lui caressant la joue. »

Elle se tourna vers Maria et lui sourit.

« - Il est injuste que votre tête ne soit pas pourvue de son attribut, ne pensez-vous pas ma fille ? »

Et avant même que Maria ait pu répondre quoi que ce soit, la reine se saisit de son propre diadème et le déposa sur les cheveux de la jeune fille. Ce diadème était fin et délicat. Un tour de tête représentant des fleurs et des branches d'arbres.

La reine posa ses mains sur ses hanches et hocha la tête.

« - Mes enfants, vous êtes l'avenir de nos deux mondes. N'oubliez jamais vôtre sang. »

Puis elle les embrassa et les entraîna à sa suite.

~ \ O o O / ~

 Lorsqu'ils arrivèrent devant les deux immenses portes de la salle de banquet, Loki et Tony les stoppèrent.

« - Mère. Vous êtes splendides. La complimenta Loki. Mais dîtes-moi, où sont donc mes enfants ? Je ne les trouve pas ... »

Tony explosa de rire devant la mine déconfite de Maria qui se sentit vexée, bien qu'il s'agissait d'une petite blague. Elle embrassa ses parents et suivit son père et la reine vers l'immense table. Pour l'occasion, les tables avaient été choisies basses et les convivent devaient prendre place sur des coussins.

Loki retint Alexandre qui semblait très mal à l'aise.

« - As-tu peur, Sacha ?

- Je suis le seul qui ait cette apparence ... Je suis différent et je sais que les gens vont me regarder. Lui répondit son géant de fils en se tenant les bras contre sa poitrine, la lèvre tremblante. Cette tenue ne cache pas grand-chose, j'ai le sentiment d'être nu ... »

Loki gloussa et demanda à Sacha de s'agenouiller pour pouvoir être à sa hauteur. Il lui prit le visage en coupe et embrassa son front.

« - Tu es magnifique, mon fils. Un digne représentant du peuple de Jotünheim et sache que je suis et serais toujours fier de toi. Quant à la tenue, il s'agit de ma tenue d'apparat, elle te va encore mieux.

- Tu ne peux pas m'accompagner en géant, maman ? Lui demanda Sacha le cœur lourd.

- Je ne peux pas pour le moment mais tu n'es pas seul. Nous ne le sommes jamais ... »

De pas lourds se firent entendre derrière le jeune géant et quand il se retourna, il se s'attendait pas à voir un autre géant s'approcher. Plus grand que lui, le crâne rasé, le corps recouvert des lignes claniques et une longue barbe noire et blanche, sa peau bleu foncé ressortait d'autant plus que son pagne était d'un blanc immaculé orné de bijoux d'ivoire et d'or.

Loki s'approcha de lui et le géant s'agenouilla pour le serrer dans ses bras.

« - Loki, mon frère, cela fait si longtemps.

- Helblindi, je suis heureux de te revoir. »

Le géant se leva et rejoignit Alexandre pour le regarder sous toutes les coutures. Son regard semblait appréciateur et il lui caressa les cheveux.

« - Alexandre, tu ne te souviens pas de moi mais je suis ton oncle. Je gouverne Jotünheim. Et je suis très heureux de voir que tes gènes soient si forts.

- Mon oncle ?! »

Loki gloussa devant la mine déconfite de son fils.

« - Mon chéri, tu ne pensais pas que j'étais le seul jotün de la famille !

- Mais pourquoi tu ne m'a jamais parlé de ça ? Eructa Alexandra irrité d'apprendre cela de cette façon.

- Tu le comprendras plus tard, mon cher neveu. Mais pour l'heure, toi et moi avons rendez-vous. »

Helblindi posa ses deux immenses mains sur les épaules toutes aussi imposantes de Sacha et il l'entraîna au travers d'un dédale de couloir.

Loki soupira affectueusement en regardant les deux géants partir. Il espérait avoir fait le bon choix, il espérait que son fils comprendrait et qu'il s'adapterait. Lorsqu'il rejoignit la salle de banquet, il s'assit à sa place, sur un coussin émeraude brodé d'argent entre son époux et sa mère. Le premier déposa un chaste baisé sur ses lèvres tout en frôlant de la main sa chute de reins dont il rêvait tant depuis le premier jour de leur rencontre ... ou presque. La reine quant à elle caressa sa joue en souriant tendrement. Elle le questionna du regard et il lui répondit d'un hochement de tête gracieux.

« - Où est notre fille ? Demanda-t-il à Tony.

- Cherches le chevalier d'opérette et tu la trouveras. Lui répondit-il la mine plus sombre. »

Loki voulut le sermoner une fois encore, après tant d'année, les deux hommes continuaient à se chercher mutuellement. Mais quand son regard tomba sur Maria, deux pensées le traversèrent. Que sa fille était somptueuse dans sa tenue asgardienne, sa mère avait fait son œuvre sur son petit animal sauvage qui lui servait d'enfant. Puis qu'ils auraient effectivement un nouveau problème à régler comme en témoignait le sourire radieux et l'amour naissant qui brillait dans les yeux noisettes de la jeune fille.

« - Puisque je t'ai aidé à retrouver notre fille, pourrais-tu m'aider à retrouver notre fils ? Se moqua son amant en lui donnant un petit coup de coude.

- Ne t'en fait pas pour lui, Sacha arrive ... »

Un son de cor retentit au moment où les portes s'ouvrir. Une voix annonça les deux nouveaux venus, ricochant contre les colonnes de marbres et faisant gronder de fierté le coeur de Loki :

« - Sa majesté, Helblindi, grand roi de Jotünheim, chef de guerre et protecteur d'Uttgard la solitaire et son altesse, Alexandre ... heu ... »

Le voyant arrivé, l'asgardien ne sut quelle qualification lui donner et blêmit face à son échec. Il se tourna vers ses souverains en quête d'une aide qu'il finit par trouver auprès du roi Jotün lui même. C'est dans un sourire emplit d'honneur qu'il annonça son neveu :

« - Son altesse Alexandre, héritier du trône d'Asgard, héritier du trône de Jotünheim, grand guerrier de Jotünheim ».

Les deux géants avancèrent dans la salle de banquet, Helblindi ouvrant la marche, fier et fort. Même si Alexandre semblait être mal à l'aise, il tient la tête haute et le regard devant lui. Les muscles de leurs jambes se tendaient en marchant, tout comme leurs ventres fermes et sculptés. Les cheveux blanc du jeune géant contrastaient avec ceux d'encre de son oncle, de même que leurs pagnes noir et blanc. Mais le plus intimidant était sans conteste les marques claniques et leurs regards couleur de sang qui semblaient vous sonder jusqu'à l'âme.

Ne sachant trop quoi faire, il copie exactement les manières d'Helblindi dont il ne savait pas grand-chose non plus. Il n'était pas un inconnu puisqu'ils s'étaient déjà rencontré lorsqu'il était plus jeune et que Loki leur en parlait souvent mais tout était si bizarre désormais qu'Alexandre avait le sentiment que tout ce qu'il connaissait n'était qu'illusion.

Il le suivit jusqu'à la table et s'assit près de lui plutôt que ses parents. S'il voulait trouver une solution, il avait l'intime conviction qu'il faudrait qu'il trouve la solution de lui-même.  

~ \ O o O / ~

 Le mois qui suivit fut le plus étrange qu'il fut donné à Tony de vivre ces dernières années. Loki était tant tôt joyeux d'être de retour chez lui et d'y avoir emmené sa famille, tantôt inquiet pour la condition de Tony. Depuis qu'il avait fait sa crise au début du mois, cela ne lui était pas revenu mais il ressentait cette petite douleur à la base de sa nuque qu'il mit sur le compte de la gifle monumentale du dieu. Alexandre quant à lui passait ses journées avec Loki, Helblindi et la reine Frigga pour apprendre la magie et tenter de maîtriser son don. A ce jour, les résultats étaient non concluants. En revanche, il parvenait à lancer des sortilèges et ça, son fils y prenait beaucoup de goût, comme sa mère ! A côté de cela, Maria s'était découverte une passion pour les armures et armes des guerrières asgardiennes et passaient du temps avec son grand-père, le roi Odin, qui fier d'avoir une petite-fille aussi combative, lui racontait toutes ses aventures. Même Loki et Thor étaient étonnés de voir leur père ainsi.

Aujourd'hui était une journée un peu triste. Le soleil était caché derrière d'épais nuages sombres, le tonnerre grondait au loin et la pluie tombait depuis plusieurs heures. Tony se dit qu'il s'agissait d'un beau jour pour faire entendre raison à sa fille. Il apprit par une servante que la jeune fille s'entraînait avec Dame Sif. Il se rendit donc sur le terrain d'entraînement et n'évita la lame qui s'enfonça dans la colonne plutôt que sa tête parce que son aimé lui avait appris quelques techniques de survie. Pour quand il n'était pas équipé de son armure notamment.

« - Mon dieu, papa ! »

La jeune fille accourut auprès de son père et le prit dans ses bras pour s'excuser. Tony afficha un sourire en coin, car après tout même si sa fille s'était amourachée du chevalier, elle restait son bébé. D'ailleurs, comme si Maria avait entendu les réflexions de son paternel, elle s'écarta rapidement et lissa le pourpoint de laine qu'elle portait avant de retourner vers la piste d'entraînement avec Dame Sif ... et Fandral.

« - Votre fille est douée, ami Stark, lui lança Sif un sourire barrant son long visage entouré d'une cascade de cheveux sombre. Dans un an, elle pourrait passer l'épreuve des walkyries si elle le souhaitait. »

Le milliardaire n'avait aucune idée d'en quoi consistait cette épreuve mais fut ravie que l'expérience semble intéresser sa petite fille d'ordinaire si effacée. Mais Fandral ne semblait pas de cet avis. Le beau chevalier avait ôté son haut d'armure pour ne souffrir que de sa chemise par la lourdeur du temps et il se tordit le cou, littéralement, quand il entendit Sif évoquer le rituel des dames guerrières.

« - Tu n'y penses pas ?! s'étrangla-t-il en reposant son gobelet avec force.

- Et pourquoi pas ? Elle est forte, c'est une guerrière dans l'âme. Elle le réussirait ! Clâma-t-elle haut et fort attisant la curiosité de Maria.

- Mais dans quel état ?! Tona Fandral en intimant à sa comparse de ne pas s'aventurer plus en avant dans cette histoire.

- STOP ! »

Tony s'avança pour calmer le jeu.

« - Vous, ne mettez pas de choses bizarres dans le crâne de ma petite fille. Commença-t-il en désignant Sif. Toi, tu as intérêt à te tenir à carreau. Ajouta-t-il à l'intention de sa fille qui lui sourit de façon angélique mais il connaissait ce sourire. Et vous, vous venez avec moi. Nous devons parler. »

Ce faisant, il entraîna Fandral à sa suite qui profita de passer devant une table contenant des rafraîchissements pour attraper une petite amphore et deux brocs. Ils se rendirent dans les jardins en contrebas. Des roserais serpentaient sur l'ensemble du terrain, encerclant une glycine qui promettait aux gens une intimité partielle. C'est ici que les deux hommes s'installèrent après avoir rapproché deux fauteuils. Fandral leur servit à boire et tendit la coupe à Tony qui lui tint le poignet en saisissant l'objet.

« - Nous sommes d'accord que vous allez mettre un terme à l'amour que vous porte ma fille ? »

Fandral hocha la tête et ouvrit le bouche pour répondre quand Tony précisa : « Avec tact et délicatesse. »

Fandral fronça les sourcils et posa une main sur son torse.

« - Vous me choquez, Anthony. Nous n'avons pas toujours été « amis » mais vous savez que je suis un chevalier d'honneur.

- Je sais, Fandral, je sais que vous ne lui ferez pas de mal sciemment. Mais il s'agit de ma fille, j'imagine que vous comprendrez. »

Tony leva son godet pour trinquer et sceller cette promesse silencieuse, au grand damne de sa fille. Si elle apprenait qu'il avait joué un rôle dans cette histoire, elle ne manquerait pas de le lui faire sentir.

« - Pendant que nous savourons ce vin, qui d'ailleurs est splendide, vous pourriez me parler de cet entraînement dont a parlé Dame Sif ?

- Maria ne doit pas se lancer dans cette folie. Le coupa presque Fandral en claquant son godet sur la table.

- C'est un entraînement martial, non ? Demanda Tony intrigué.

- Connaissez-vous les walkyries, Anthony ? Lui demanda le blond de but en blanc.

- Oui, Loki m'a raconté leur histoire et leur disparition. Elles avaient l'air de chics filles. Tanta de plaisanter Tony, à tort.

- A votre avis, pourquoi l'ordre n'a-t-il pas été refondé par la suite ? »

Tony comprit tout de suite. Il en lâcha le godet qui tomba au sol dans un bruit métallique amplifié par l'espace des jardins et la glycine. Heureusement, il était vide. Ce qui n'était pas le cas de l'affolement de son âme de père.

« - Elle est terrienne ! Je dois déjà gérer mon pauvre petit garçon, il est hors de question que que cette femme entraîne ma fille dans un entraînement où elle pourrait mourir ! »

Anthony se leva et son visage vira au rouge. La colère lui était monté au visage comme un rien et son souffle se bloquait dans sa gorge. Même lui était étonné de réagir de façon aussi excessive et Fandral sembla s'en rendre compte puisque le chevalier osa se lever à son tour et poser une main sur l'épaule de l'humain. Anthony se retourna et le frappa au torse pour se séparer. Fandral sentit le coup dur et violent sur son torse. Il eut mal. Alors qu'il n'aurait pas dû.

« - Excusez-moi, je ne voulais pas ... s'excusa Tony. Je ... J'ai l'impression que tout va mal ... et ... »

Après la colère, cet homme fort et orgueilleux qu'était le grand Stark était sur le point de pleurer. Et étrangement, Fandral détestait voir cette fragilité chez cet homme qu'il considérait comme un rival.

« - N'en faites rien, Anthony. Faites moi confiance pour protéger Maria. Elle souffrira de ses sentiments impossibles mais elle me comptera parmi ses soutien toute sa vie durant, tout comme vous, Anthony. Je vais également dissuader Sif de continuer sur cette voie. »

Anthony avala sa salive en soufflant et en souriant doucement.

« - Mais dites-moi, Anthony, ce que vous me cachez depuis tout à l'heure. »

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Merci d'avoir lu ce chapitre :) 

J'espère qu'il vous a plu !

Je vous donne rendez-vous prochainement pour le prochain chapitre : 

4- Coup de tonnerre dans l'enceinte des Ases. 

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