Quand la CIA s'en mêle
Si j'avais eu la moindre idée du pétrin dans lequel je venais de me fourré, je ne peux pas affirmer que je n'aurais pas fait demi-tour sur le champ.
-Bon sang, je t'ai dis de te tiré !, m'a jeté Hélèna, haletante, sans cessé de courir. Ca va devenir dangereux, ici !
-Ouais, ai-je rétorqué. Et Tyler est en danger.
-Peter!
-Peter, Tyler, tu n'as plus le temps de m'obliger à faire demi-tour, pas vrai? Tu m'as dis que vous pouviez m'aidé à retrouvé ma famille, la vrai. C'est vrai ?
-Oui, c'est vrai, mais t'en auras plus l'occasion si tu meurs ici !Tu n'as pas la moindre expérience du combat, les débutants se planquent et attendent que ca se calme !
-Tu parles beaucoup, pour une fille qui compte se battre en talons-hauts! Si tu peux vraiment m'aidé à retrouvé mes parents, je ne te laisserais pas partir si facilement. On ne se serait jamais revus, et tu le sais. T'emballes pas, ca me chiffonnerais que ton copain ai des ennuies, il doit même pas encore avoir l'âge de boire du café, mais je ne fais jamais rien pour les autres, jamais. Si ca tourne mal et que vous ne m'êtes plus d'aucunes utilités, je vous laisserais tomber aussitôt et je me barrerais loin d'ici. Je fais ca pour moi.
C'était la vérité. Je n'étais pas méchant, mais j'étais un égoïste. Je n'avais jamais eu le temps de m'attacher à qui que ce soit et je ne m'en portais pas plus mal, j'avais appris à ne faire confiance qu'à moi-même, et que la trahison était parfois le meilleur moyen de s'en tirer. Pour moi, le Bien et le Mal, c'était surfait. Etrangement, Hélèna a éclaté de rire.
-Formidable, un fils d'Hermès. Je vais devoir coopérer avec un Hermès. Ca pourrait pas être pire. Mais là tout de suite, ca nous arrange, t'as tout à fait raison : si ca tourne mal, n'attends pas qu'on te le dise, fuit. Par contre, si tu envisageais de me planter un couteau dans le dos, souviens-toi que ca me mettrais franchement en rogne, et crois-moi tu n'as pas envie de me voir en colère.
Là-dessus, elle a encore accéléré. Elle courrait plus vite perchée sur dix centimètres de talons que moi en chaussures de sport.
Finalement, on est arrivés à l'entrée du collège, et enfin, on est sorti à l'air libre.
A l'instant où on a mis un pied dehors, j'ai pilé net. Tout était gris. Un brouillard dense et vaporeux avait envahi la cour, empêchant d'y voir clairement à plus de quelques mètres. Il y a encore une heure, un beau soleil resplendissait au-dessus du bâtiment. Maintenant, cette étrange purée de pois semblait avoir envahi même le ciel, nous plongeant dans une semi-obscurité inquiétante. On aurait dit que le collège tout entier avait été déplacé dans un autre monde, un monde de brume. Puis j'ai levé la tête, et j'ai compris que c'était loin d'être le pire. Ce n'était pas le brouillard qui nous plongeait dans une semi-obscurité.
On n'aurait pu aller nulle-part, même si on l'avait voulu. Parce-que derrière la brume qui nous entourait, s'étendant jusqu'au-dessus de nos têtes, un gigantesque dôme d'eau tournoyant avait recouvert le collège et ses environs. On aurait juré être dans une bulle perdue au milieu de l'océan. Les rayons du soleil ne nous parvenait qu'à travers la barrière, ne laissant entrer qu'une lumière diffuse, comme si on avait la tête sous l'eau. On était coupés du monde extérieur.
Soudain, quelque-chose a fusé hors du brouillard, projeté en arrière. Peter a filé entre moi et Hélèna dans un vol plané et est allé s'écrasé brutalement au-dessus de l'entrée du collège avant de tomber au sol. Hélèna a poussé un petit cri et a accourut à ses cotés pour l'aidé, mais le petit blond l'a repoussé avec un cri de fureur mentale avant de se relevé sur des jambes tremblantes de douleur. Il était trempé de la tête au pied, et tenait dans une main tremblante ce qui ressemblait terriblement à une épée courte.
-JE VOUS AVAIS DIT DE VOUS BARRER !, a-il rugit, furieux.
Hélèna allait dire quelque-chose, mais soudain, Peter a bondit sur nous. J'ai cru qu'il était fou de rage, mais à l'instant où on s'est effondrés au sol, un geyser d'eau sous pression a jaillit du brouillard, si puissant qu'il a défoncé le mur du collège derrière-nous en y creusant un profond cratère.
-C'était quoi, ce truc là ?!, me suis-je écrié.
-Je pouvais pas partir, Peter, a gémit Hélèna. On a commencé cette histoire ensemble, et on la finira ensemble.
-Pauvre idiote! C'est le destin du monde qui est en jeu, comme t'as pu prendre une décision aussi stupide avec une raison pareil ?!Tu aurais au moins pu empêcher le gars aux cheveux gris de te suivre !
Pourtant, il avait beau vociféré dans nos esprits, je voyais bien la reconnaissance qui débordait de ses grand yeux verts. Il ne tremblait pas de douleur. Il tremblait de soulagement. Mais son regard farouche indiquait sans appel qu'il ne l'aurait jamais admit. Sans rien ajouter, il s'est avancé à nouveau face au brouillard, le regard fixé sur une forme indistincte qui s'avançait. Blême, Hélèna s'est placée à ses cotés. J'avoue, je suis resté derrière.
Soudain, une voix a résonné dans la brume. Une voix vide de toutes émotions, de tout intérêt, comme si tout ce qui se déroulait en ce moment, comme si la vie elle-même n'était qu'une formalité. Elle ne semblait animée que par une volonté glaciale et implacable, hivernale.
-La mort ou la reddition, a-elle soufflé comme en écho. Choisissez tant que je vous le pouvez encore.
-La mort, a rétorqué Peter au brouillard en levant son épée. TA mort.
Perso, j'aurais bien pris une minute de réflexion, mais quelque-chose me disait qu'il était déjà trop tard. Un filet de sueur froide a coulé le long de mon dos.
La silhouette dans la brume s'est précisé. C'était un adulte. Il avançait lentement, sans se pressé. Soudain, il a fait un mouvement de la main, et le brouillard s'est dispersé autour de lui, comme pour lui laissé le passage. Et enfin, pour la première fois, je L'ai vu. C'était un homme de haute stature, solide et musclé sans être un colosse. Il avait le teint halé, comme un pêcheur qui passerait ses journées en mer. Il portait un long manteau noir comme la nuit qui traînait sur le sol et des gants en cuir de la même teinte, en plein été. Son maintien raide et impériale, tout comme ses vêtements, contrastait avec ses cheveux noirs en bataille, indisciplinés et indomptables.
Un homme un peu étrange, mais qui serait passé parfaitement inaperçu à un enterrement. Alors pourquoi je commençais à trembler ?Et puis, j'ai vu ses yeux, étrangement familiers. Je les ais sentis, malgré la distance, fixés sur nous, emplis d'une froideur et d'une désolation absolument sans limites. Mes genoux ont commencés à trembler. C'était les yeux d'un tueur. Ou d'un croquemort. Oui, j'aurais tout donné pour que ce ne soit qu'un croquemort qui passait dans le coin. Au fur et à mesure qu'il approchait, une peur incontrôlable menaçait de m'envahir, comme si c'était la Mort elle-même qui marchait vers nous à pas lents. Ca ne pouvait pas être un être-humain. C'était une abomination.
-Derek, a murmuré Peter comme s'il craignait que le type puisse l'entendre, je te présente mon paternel. On n'est pas en très bon termes, lui et moi.
-Je me demande bien pourquoi, ai-je soufflé d'une voix blanche.
C'était donc pour ca que ce regard m'était familier. Cet homme avait les mêmes yeux verts que Peter, mais ils étaient infiniment plus froids. Maintenant, pourquoi Peter attendait son père avec une épée pointue ?J'étais quasiment certain qu'il n'était pas en train de venir le chercher à la sortie de l'école. Malgré moi, je reculais, peu à peu. Cet homme était la Peur elle-même.
De tout son être émanait une puissance indéfinissable, écrasante, qui continuait de croître au fur et à mesure qu'il se rapprochait, inexorablement. Et j'ai compris. Les tremblements de terre. Cette aura de puissance qui avançait vers nous. Je connaissais déjà Percy Jackson. Je l'avais déjà rencontré. C'était l'homme en noir que j'avais vu cette nuit, pendant mon cambriolage. Et il avait essayé de me tuer.
-Dites..., ai-je dit dans un murmure. Y a pas moyen qu'on appelle la police ?
-C'est tout à fait exclu, a rétorqué Peter.
-Percy Jackson..., a soufflé Hélèna d'une voix chancelante. On est là, comme trois fous, à... attendre Percy Jackson.
-Il est trop tard pour reculer.
Quand il a été à cent pas de nous, le dénommé Percy Jackson (quel nom idiot...) s'est arrêté. Soudain, j'ai compris qu'il n'était pas seul. Il y avait des gens dans la brume. Lentement, ils se sont avancés à découvert. Ils étaient une quinzaine, tous en costume cravate. Ils nous fixaient, sans ciller, aussi imperturbable que leur chef, alertes et concentrés. On aurait dit une opération de la CIA.
-L'O.M.E.G.A, a soufflé Hélèna d'une voix tremblante. Il a mobilisé l'OMEGA...
Sans se retourner, Jackson a soufflé un autre mot :
-Dispersion.
Aussitôt, dans le silence le plus total, ils ont disparus. Je n'ai jamais su dire comment. Ils ne s'étaient pas volatilisés, non, c'était plutôt comme s'ils alliaient une discrétion quasiment surnaturelle à une vitesse inégalable. En un instant, leur présence s'est comme... effacée. Soudain, ils ont tous pris une direction différente, à la vitesse de l'éclair. L'un d'eux a filé à coté de moi, si vite que j'ai cru sentir un ouragan me frôler.
Puis Percy Jackson a posé les yeux sur nous. Et il a parlé.
-Tout ceci est inutile, a-il dit d'une voix neutre et hivernale. Cessez toutes résistances, sur le champ. Ici est déjà la fin.
Il y avait tant de force dans cette voix glaciale que j'ai presque voulu lui obéir. Peter n'a rien répondu. Simplement, il a placé l'autre main sur le manche de son épée. Une étrange lumière bleue commençait à en émaner.
-Exactement, a-il sifflé. C'est la fin.
Percy a lentement penché la tête sur le coté.
-Je vois. Tu ne renonceras pas à te placer sur ma route. Je devrais donc te tuer, toi et ton amie. Rien ne me détournera de la voie que j'ai choisie.
-Co... comment il nous a retrouvé ?, a murmuré Hélèna d'une voix qu'elle s'efforçait de ne pas laisser flancher.
Elle a sursauté quand Percy Jackson a posé sur elle son regard mort.
-Je vous l'ai dis. Vous n'êtes qu'un obstacle. Je ne suis pas venu pour vous, votre mort ne m'est pas nécessaire. J'ai déjà choisi ma cible.
-Tu ne l'auras pas, aricané Peter d'une voix mentale tremblante. Tu ne pourras tuer aucuns de nous trois. La prophétie ne s'arrête pas ici.
-Le Destin est plus incertain que jamais, Peter. Il est si perturbé, si fluctuant qu'il pourrait même réécrire les évènements à venir jugés les plus immuables.
Le petit blond a pâlit.
-C'est impossible. Rien... rien ne peut annuler une prophétie.
-Nous verrons. Peut-être as-tu raison. Ou peut-être que chacun des évènements narrés par la Pythie ont déjà eu lieu à ton insu. Peut-être ne se produiront-ils jamais. Ta mort sera la réponse à tes interrogations. Si tu es réellement certain de survivre, alors viens. Affronte-moi, et meurt avec la certitude que seule ta stupidité t'a mené à ta perte, garçon.
Est-ce que j'ai déjà précisé que je ne comprenais rien du tout à ce qui était en train de se passé? De moins en moins à chaque secondes. Je ne devrais pas être là. Ca n'avait rien à voir avec moi. Pourtant, étrangement, à l'instant où j'ai formulé cette pensée, j'ai compris que c'était faux. Ca avait tout à voir avec moi, je le savais. Je le sentais. Et je détestais l'idée.
Jackson a écarté ses longs bras. Et soudain, tout son corps a émit une explosion de puissance qui m'a secoué de la tête aux pieds, me forçant malgré moi à reculé de quelques pas. Pendant un instant, j'aurais juré être mort. De l'eau a surgit du brouillard qui l'entourait en rampant sur le sol et a coulé à ses pieds, glissant vers lui comme s'il l'avait appelée. Mais d'où pouvait-elle provenir ?!
-Est-ce qu'on l'entraîne dans un endroit sans eau ?, a soufflé Hélèna.
-Inutile, a rétorqué Peter sur le même ton. Ca ne changerait rien. Il y a de l'eau partout, Hélèna. Il est même capable de prélevé celle qu'il trouve dans l'air. Je vais attirer son attention. Vous, dé qu'il se déconcentrera, vous devrez partir. Vous n'auriez jamais dû revenir. Trouvez un moyen de franchir le dôme.
-Non. Lui, il part, a-elle rétorqué en faisant un mouvement de la tête dans ma direction. Moi...
Soudain, brutalement, le pouvoir qui émanait de Percy Jackson est devenu intolérable. Je suis tombé à genoux, au bord de la nausée, tandis que l'eau commençait à s'élevé en tournoyant autour de l'homme en noir et que les gravillons qui parsemaient la cour s'élevaient dans l'air, comme s'il altérait la gravité par sa simple puissance. Il a levé une main. Il s'apprêtait à attaqué.
-Cours, Derek !, a hurlé Hélèna sans se retourné.
Aussitôt, elle se plaqua une main aux ongles manucurés sur la bouche, les yeux écarquillés.
-HELENA !, a beuglé Peter, fou de rage.
Persée a baissé légèrement les bras et penché lentement la tête sur le coté, comme un chat. Puis son regard de glace s'est posé sur moi, qui étais resté en arrière. Peut-être même ne m'avait-il pas encore remarqué. A l'instant où son regard a croisé le mien, je me suis trouvé incapable de bouger, paralysé par la terreur. C'était la première fois qu'il me regardait vraiment en face. Un intérêt nouveau éclairait ses prunelles, ses yeux étaient ceux d'un fauve qui avait enfin trouvé la proie qu'il voulait vraiment dévorer.
-Derek, c'est cela ? Derek Anderson, un petit garçon de 13 ans certifié demi-dieu de classe F suivant sa scolarité au collège St-Anne. Je vois. Tu me facilites les choses. La veille, lorsque j'ai observé et testé tes aptitudes, l'obscurité m'a rendu ton visage incertain, je comptais nettoyer le secteur puis prendre le temps de m'assurer de ton identité. Tu corresponds au signalement. Sur ta photo, j'ai cru qu'il s'agissait d'une erreur technique, mais tu as de bien curieux cheveux.
-Ne lui réponds pas !, a aussitôt crié Hélèna en me forçant à reculé précipitamment.
Mais c'était trop tard, je le savais. A cet instant, j'ai compris quelque-chose que j'aurais aimé apprendre bien avant. La cible de Percy Jackson, la personne qu'il avait décidé d'éliminé, c'était moi. Soudain, une parcelle de l'eau qui s'écoulait derrière lui a semblé s'élancé en avant puis a pris la forme de trois loups de glace qui se sont jetés sur moi. Peter a fondu sur eux en un éclair, son épée a tournoyé entre ses mains si rapidement que j'ai à peine eu le temps de la voir, et soudain il les a fait éclater en mille morceaux un par un avant même qu'ils touchent terre, d'un simple contact avec sa lame.
-COURS, DEREK ! COURS !
La lame de son arme a commencé à brillé, d'une lumière bleue de plus en plus vive, et il s'est jeté sur son père avec un cri de rage qui a résonné dans mon esprit comme un coup de couteau. Au même moment, chacun des morceaux de glace au sol a pris la forme d'un nouveau loup, d'un tigre ou d'un lion qui se sont rués en avant.
Sans chercher à en savoir plus, j'ai fais volte-face et je me suis élancé dans les couloirs du lycée sans me retourné.
J'avais entendu une explosion derrière-moi, comme si on avait jeté devant le collège la plus grande bombe à eau du monde, et Hélèna avait poussé un cri. Puis j'avais encore accéléré, sans vraiment savoir comment j'espérais trouver une autre sortie. Il faisait encore jour, dehors, mais plus pour longtemps.
J'avais couru pendant ce qui m'avait semblé une éternité, en répondant de tant à autre aux appels télépathique de Peter qui voulait s'assurer que je sorte du collège. Au bout d'un moment, sa voix a cessé de retentir dans ma tête. Puis, d'une manière ou d'une autre, Persée Jackson m'avait retrouvé. Il en avait terminé avec Peter et Hélèna. J'étais entré dans la cafétéria, me jetant sans le savoir dans la gueule du loup. Et là, il m'avait coincé. À présent, je suffoquais dans cet aquarium géant qu'était devenu la pièce, sans aucuns moyens de remonté à une quelconque surface. J'allais mourir.
J'ai senti la vie me quitter, peu à peu, alors que le dernier souffle d'air retenu dans mes poumons s'envolait, ne laissant derrière qu'une abominable douleur. L'obscurité s'est faite autour de moi. Seuls les yeux de Persée semblaient encore brillés derrière le voile qui obscurcissait mes dernières images, d'un éclat vert terrifiant et hivernale. Personne ne pouvait surpasser la puissance sans âme qui brillait dans ce regard. Seule cette pensée animait encore mon esprit à la fois engourdi et épouvanté. Quoi qu'il arrive, j'allais mourir ici. À treize ans. Seul.
Peu à peu, la terrible souffrance qui enflammait mes poumons disparaissait tandis que mon cœur battait de plus en plus lentement et que la panique laissait place au néant. C'était fini.
Soudain, une lumière irisée a brillé de l'autre coté des portes de la cafétéria, juste derrière Persée. C'était ce truc-là, qu'on voyait, quand on allait mourir ? C'était beau. Une lumière arc-en-ciel, à la fois douce et violente, qui chaque secondes gagnait en intensité. De magnifiques couleurs en jaillissaient l'une après l'autre, plus vives les unes que les autres. Si vraiment tout devait se terminer ici, alors j'étais content que ca se finisse là-dessus. Pas sur le regard vert. C'est alors que j'ai été traversé par un ultime sursaut de lucidité, comme si la lueur du tunnel avait illuminé un instant l'obscurité qui m'entourait.
Non. C'était autre chose. Ca venait de derrière la porte. La lumière a encore grandi, jusqu'à ce que son éclat jaillisse de tous les interstices de la porte à double-battant devant laquelle se tenait Persée. Et soudain, avec un fracas de fin du monde, le mur entier a explosé sous l'impact d'un coup surpuissant. L'eau a déferlé hors de la salle, m'emportant avec elle dans une immense vague.
A peine conscient, ballotté par les flots, j'ai senti quelqu'un m'attraper le bras. Persée ? Je me suis laissé faire, incapable de faire un geste. Enfin, l'eau a achevé de se déversé dans le couloir, me laissant gisant sur le sol. J'ai ouvert la bouche pour aspirer une grande goulée d'air salvatrice, avant de commencé à tousser comme un vieillard, plus mort que vif. L'air peinait à remplir mes poumons. Enfin, j'ai pu ouvrir les yeux. Celui qui me tenait par le bras était Peter, le regard brûlant de colère. On l'aurait cru sorti d'une débroussailleuse, ses vêtements étaient déchirés et il saignait en plusieurs endroits. De son autre main, il tenait le bras d'Hélèna, comme s'il avait dû nous retenir tous les deux pour nous éviter d'être emportés.
-Ma coiffure, a haleté Hélèna, trempée de la tête au pied, du mascara coulant jusque sur ses joues. Par les dieux, ma coiffure ! Mais pourquoi y avait de l'eau derrière ce mur ?!
-Ca va ?, m'a presque craché Peter. Ca te déranges pas trop, d'être le pire demi-dieu qu'on ai vu depuis ce gars-là ?La cafét', franchement !Quelle idée d'aller se planquer à la cafét' !Qui a confié le destin du monde à un crétin pareil ?!
-Je..., ai-je gargouillé. Je...
Incapable d'en dire plus, je me suis soudain plié en deux pour vomir un flot d'eau de mer. C'était le pire anniversaire de toute ma vie. Quand enfin j'ai pu lever les yeux, tremblant, Peter s'était déjà levé et se tenait à nouveau devant moi, chancelant, mais debout. Hélèna était resté à coté de moi, le regard rivé devant nous.
Persée n'avait pas bougé. Il nous avait observés durant ces quelques instants sans esquisser un geste, imperturbable. Il dévisageait Peter en restant de marbre.
Avant même que j'ai pu y pensé, Peter s'est jeté en avant, mais soudain, Persée a expulsé une telle vague d'énergie qu'elle l'a forcé à reculer. Le gamin a faillit tomber à genoux, épuisé, mais il a tenu bon. Sans un mot, il a plaqué la lame de son épée courte sur son avant-bras. Aussitôt, son arme a émit une faible lueur indigo, et la blessure qui s'y trouvait a commencé à gelé. Il essayait d'arrêter le saignement. Persée n'a rien fait pour l'en empêcher.
-Vous devriez être mort, a-il soufflé avec indifférence, comme si dans le fond il s'en foutait royalement. Toi et ton amie.
Peter a haussé des épaules tremblantes. Il faisait ce qu'il pouvait, mais son père le terrifiait, peut-être plus qu'il m'effrayait moi-même.
-Il faut plus que quelques loups pour venir à bout de moi. Je crois que c'est pour me permettre de me protéger contre toi que tonton Tyson m'a fait cette épée, il a toujours su qu'il y avait un risque. Une meute de bestioles faits de glaces ne peut rien face à cette lame. Tu aurais dû t'assuré que j'étais bien mort avant de partir après quelqu'un d'autre. Cette fois-ci, plus d'intermède. Je t'ai cherché longtemps, très longtemps. Tu n'iras nulle-part, et tu ne tueras plus personne.
Hélèna a sursauté.
-Peter ...
-Changement de plan, Hélèna, c'est entre lui et moi. Protège le nouveau. Si je peux le déconcentré, dé que possible, fuyez. Je vais tuer Persée Jackson même si je dois mourir en essayant.
Persée n'a rien répondu. Simplement, il a sorti les mains de ses poches. J'étais bien placé pour savoir qu'elles pouvaient être bien plus dangereuses qu'un fusil chargé. Peter s'est encore avancé et a levé son épée. Soudain, j'ai eu l'horrible certitude que personne ne quitterait cette pièce avant ma mort.
-Il peut pas le battre, pas vrai ?, ai-je murmuré dans un souffle rauque, toujours à genoux, incapable de lever la tête. C'est juste impossible.
-Oui, a répondu Hélèna, désespérée. Il ne peut pas le battre. Mais sa vie ne commencera vraiment que le jour où il y sera parvenu.
Avant que j'ai eu le temps de demandé la moindre explication sur ces paroles mystérieuse, Persée a brusquement changé de comportement.
-Tu as donc fais ton choix, a-il dit. Tu mourras par ta propre faute.
L'espace d'un instant si bref que j'ai cru avoir rêvé, il m'a semblé entrevoir une lueur de tristesse tout au fond de son regard de glace. Puis il a tendue une main devant lui. Une violente secousse a ébranlé le sol sous nos pieds.
Ce qui s'est passé ensuite m'a définitivement convaincu que tout ca était forcément un rêve résultant d'un empoisonnement au champignon. L'eau répandue à travers la salle s'est animée, comme prise de folie furieuse. Venant de partout à la fois, elle s'est rassemblée en rampant sur le sol et en tournoyant dans l'air pour prendre en quelques instants la forme d'un immense, un gigantesque serpent de glace qui a immédiatement ouvert une gueule littéralement grande comme un camion pour engloutir Peter. Vif comme l'éclair, le gamin a bondit en arrière, laissant les mâchoires du monstre se refermer dans le vide, puis a sauté sur sa tête. Le serpent de glace a poussé un rugissement de rage en se contorsionnant pour le saisir entre ses crocs, mais Peter se déplaçait sur son dos avec une agilité quasiment surhumaine, lui échappant encore et toujours. Il glissait sur le reptile avec l'aisance d'un patineur artistique tout en cherchant vainement un point sensible, sans jamais rester immobile. Son épée n'entamait même pas la glace qu'il tentait de transpercer.
Soudain, une deuxième tête a jaillit sur le corps du serpent. Aussitôt, il lui a poussé un long cou tandis qu'elle filait sur Peter, croc découvert. Le gamin a fait un immense bond dans les airs et a atterrit sur sa nouvelle tête, sur laquelle ont aussitôt jaillit des pointes effilées, comme une crinière d'épine. Je l'ai cru fini, mais il patinait si rapidement que les épines jaillissaient sur le dos de la bête sans réussir à le transpercer, il laissait sur son sillage des arabesques de stalagmites qui tentaient de le rattraper sans jamais y parvenir. Persée l'observait, imperturbable, les mains dans les poches. Avait-il seulement besoin du moindre effort pour contrôler ce truc ?
Finalement, après plusieurs minutes d'un étrange balai mortel sous nos yeux écarquillés, à l'instant où la bête s'apprêtait à ne faire qu'une bouchée de lui, il a sauté sur une autre partie de son immense corps. Le serpent a poussé un hurlement de douleur quand ses crocs se sont refermés sur son propre dos à présent hérissé de pointes effilées, laissant tomber au sol des morceaux de glace chacun de la taille d'une petite voiture. C'est alors que deux pattes de dragons ont poussés sur l'animal, puis d'immenses ailes de glaces. Il s'est dressé de toute sa hauteur en s'enroulant et tournoyant sur lui-même dans une terrifiante tempête de glace, puis a prit son envol, montant en spirale toujours plus loin vers le haut plafond de la cafétéria. Finalement, Peter a perdu l'équilibre et est tombé de son dos avec un cri de rage muet. Aussitôt, le serpent ailé l'a happé en plein vol, l'avalant tout cru.
-PETER !, a hurlé Hélèna, hystérique.
Enfin plus calme, en vol stationnaire, le serpent de glace à deux têtes s'est penché au-dessus de son maître, qui n'avait toujours pas bougé. La bête a dardé une langue de glace fourchue, l'air de dire « est-ce que j'ai le droit à un dessert, maintenant ? ». Persée a ouvert la bouche. Je savais qu'il s'apprêtait à lui ordonner de nous faire subir le même sort qu'à Peter. A l'instant où le serpent aurait une cible, il ne ferait qu'une bouchée de nous deux. Il fallait fuir. Maintenant. Mais mes jambes refusaient tout simplement d'obéir.
C'est alors que l'immense monstre s'est figé. Une crevasse s'est formée sur son large museau. Aussitôt, des fissures ont commencés à courir sur toute la surface de son corps... Et puis soudain, il a explosé. L'immense serpent de glace éclaté en milles morceaux, répandant des fragments de lui-même à travers toute la pièce. Des éclats de glaces tranchant ont frôlés mon abdomen avant de se planter au sol, un morceau moins pointu m'a frappé à la tête et à moitié assommé, mais je m'en suis à peine rendu compte. Je ne pouvais détacher mon regard de ce qui se passait au-dessus de nous.
Parmi les vestiges du monstre qui voltigeait en tombant dans les airs, loin au-dessus de nos têtes, quelque-chose fonçait vers le sol, droit sur Persée. Peter, indemne. Dans sa main brillait son épée courte, illuminée d'une lueur bleutée. Son regard empli de détermination était fixé sur son père alors qu'il faisait une chute peut-être mortelle.
L'étrange lumière bleue qui émanait de son arme laissait derrière elle une trainée de lumière qui lui donnait l'air d'une comète indigo tombant du ciel.
Il est tombé sur Persée comme un boulet de canon lâché depuis l'Empire State Building, son étrange lame dirigé droit sur le cœur de son adversaire. L'espace d'un instant, j'ai sincèrement cru qu'il allait y arriver, qu'il allait tuer Persée Jackson. Je l'ai regardé chuter, subjugué. Et puis, alors que son épée allait transpercer la poitrine de Persée, ce dernier a attrapé Peter à la gorge en plein vol, sans le moindre effort, d'une seule main. Le gamin a ouvert la bouche, comme pour crier de douleur. A cette vitesse, il avait dû lui arracher le moindre souffle d'air, totalement lui coupé le souffle.
Un instant, plus rien ne bougea.
Puis le gamin stupéfait a poussé un cri de rage dans nos esprits en se débattant pour se défaire de l'étau de Persée, de plus en plus faiblement. Bientôt, déjà à moitié asphyxié, il a lâché son épée courte, qui est tombé au sol avec un bruit sinistre.
Hélèna a voulu se précipité en avant, mais Peter lui a lancé un regard sans équivoque, sûrement accompagné d'un ordre par télépathie.
-Non !, a-elle hurlé. Lâchez-le, par pitié lâchez-le !
-Tu as grandi, a sobrement noté Persée en regardant son fils se débattre au bout de son bras. Mais c'est encore très loin d'être suffisant. Ce ne le sera jamais.
Il a resserré sa prise autour de son cou.
-C'est un adieu.
Lentement, Peter s'est figé. J'ai cru que Persée l'avait tué avant de remarquer que du givre se formait peu à peu sur sa peau. L'espace d'un instant, la température de la pièce a chuté. Quelques secondes plus tard, Persée tenait par le cou une statue de glace grandeur nature, totalement figée, la bouche ouverte sur un hurlement de fureur muet. Avec une terrible indifférence, il a balancé la statue qui avait été son propre fils loin devant lui. Hélèna s'est jeté en avant avec un cri d'horreur, et est parvenu à l'attraper en plein vol avant qu'elle se brise au sol, puis s'est écroulé sous son poids.
Le regard glacial de Persée est revenu sur moi.
-Il a été stupide. Il n'était pas obligé de mourir. Rends-toi maintenant, Derek Anderson, et ta mort sera sans douleur. Je le jure sur le Styx.
J'ai reculé d'un pas, tétanisé par la peur, sans savoir quoi faire. J'étais un gamin. Juste un gosse. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui était en train de se passé, de la raison pour laquelle Persée voulait notre peau. Je n'avais rien à voir avec tout ca, et je détestais plus que tout me préoccuper des autres. Tout ce que je voulais, c'était retrouvé mes parents. C'était tout ce que je voulais. Pas ca. Je ne pouvais rien faire, absolument rien, personne ne pouvait battre ce type. Il avait éliminé son propre fils, et sans faire un pas. Et pourtant, j'étais incapable de m'enfuir en laissant là Hélèna, pleurant sur la statue de Peter.
-ESPECE DE SALAUD !, a-elle rugit, en larme. Comment vous avez pu ?COMMENT ?!Vous n'aviez pas le droit de faire ca, vous n'aviez pas le droit de... de le... RHAAAA !
Elle s'est relevé en tremblant de rage et s'est précipité sur Persée en beuglant, en talons-hauts, décoiffé, son maquillage coulant sur ses joues. Elle n'avait aucunes chances. Alors qu'elle allait se jeter sur lui, Persée a levé un doigt. Aussitôt, Hélèna s'est figé en plein vol, tremblante. On aurait dit qu'elle tentait d'avancer mais que ses muscles n'arrivaient plus à se mettre en action, comme retenus par une force invisible.
-Le corps humain est composé à 70% d'eau, petite, a dit Persée. Je n'ai pas tétanisé Peter parce-que la composition de son sang me rendait cette manœuvre impossible.
Il l'a dévisagé de la tête au pied, imperturbable, alors qu'elle tentait en vain d'esquissé un geste, un poing levé.
-Fille d'Aphrodite, c'est cela ?Que croyait-tu pouvoir faire, sans même une arme pour te défendre ? Part maintenant et je te laisserais vivre. J'ai déjà une cible, jamais je ne dévie de mon objectif. Une des erreurs que bien d'autres ont faites avant moi a été de croire qu'un léger changement de programme ne nuirait pas à leurs plans. Ils avaient tords. Ils ont échoués un par un. Peut-importe la mort de Peter, j'ai décidé de tuer Derek Anderson, c'est donc lui qui va disparaître, quoi qu'il arrive. Et puis, j'ignore l'étendue exact de son potentiel, un choc émotionnel tel que ta mort risquerait de provoqué chez lui l'apparition de quelques pouvoirs dérangeants. Mais si je te trouve sur mon chemin une fois encore, une seule, ta mort sera...
-...Vous vous trompez, a soudain articulé Hélèna.
- ...
-Ma mère, c'est Héra. Et je n'utilise jamais d'arme !
Alors qu'elle hurlait ces derniers mots, son corps tout entier a soudain commencé à brillé, nimbé d'une lumière arc-en-ciel. Son aura a encore redoublé d'intensité, et soudain, d'une manière ou d'une autre, elle a échappé au contrôle de Persée. Elle est retombée au sol, puis, vive comme l'éclair, elle a levé un poing manucuré dans lequel toute sa lumière s'est aussitôt concentrée. Cette même lumière qui m'avait aveuglé quand j'étais en train de me noyer. Je me suis souvenu de ces étranges paroles, un peu plus tôt :
« crois-moi, tu n'as pas envie de me voir en colère »
J'ai alors compris une chose essentielle. Ce n'était pas Peter qui avait fait exploser le mur, tout à l'heure. C'était Hélèna.
La jeune fille a poussé un hurlement de rage, empli d'une fureur incontrôlable, et a asséné au fils de Poséidon un coup de poing surpuissant qui a illuminé la salle toute entière d'une violente lumière irisé.
J'ai levé les bras devant mes yeux, aveuglé par la lumière, tandis qu'une vague de puissance traversait la cafétéria comme un ouragan, une déferlante d'énergie qui envoyait valsé les tables à travers la pièce, manquant m'envoyé volé comme une feuille morte. Je me suis senti reculé de quelques pas malgré-moi sous la force du souffle tandis que les pans de mes vêtements claquaient autour de moi, comme prêts à se déchirer. Puis, la lumière a reflué, et j'ai pu rouvrir les yeux.
Hélèna avait cessé de briller. Elle tremblait, les yeux écarquillés. En face d'elle, son poing pourtant enfoncé en plein ventre, se tenait Persée, imperturbable. A l'endroit où il aurait du être touché, son abdomen était recouvert d'une fine couche de glace. C'était impossible. Le coup qu'elle lui avait porté aurait sans doute pu abattre un mur en béton armé, un peu de glace n'aurait jamais pu arrêter une telle force. L'impact avait été tel qu'un léger filet de fumée s'élevait entre les doigts d'Hélèna
-Ce sera mon seul avertissement, a conclut Persée, comme si elle ne l'avait jamais interrompu.
Sur ces mots, il a effleuré le front d'Hélèna avec deux doigts. Aussitôt, la fille d'Héra a fait un vol plané digne d'un chaton heurté par une voiture, projetée en arrière avec une telle force qu'elle a parcourue une quinzaine de mètres avant d'atterrir au sol avec un gémissement de douleur. Pourtant, elle s'est aussitôt relevée avec difficulté. Persée lui avait dit qu'il la laisserait partir. A sa place, c'est ce que j'aurais fais. Pourtant, sans même un regard pour la porte fracassée, d'un bond, elle s'est placée devant Peter et moi, toujours à terre, avant d'écarter les bras comme pour nous protéger. A cet instant, j'ai compris que c'était fini. Personne ne pourrait battre Persée. Ni elle, ni Peter, et certainement pas moi. Ils avaient tout essayé.
Persée Jackson n'a rien dit. Simplement, il a levé une main au-dessus de sa tête. L'eau à ses pieds a monté autour de lui, a changé de forme. Lentement, huit immenses tentacules liquides se sont érigé autour de l'homme en noir avant de s'animés, comme doués d'une vie propre. Chacun d'entre eux faisaient six ou sept fois la taille d'un homme. Tous ont dirigés leurs pointes effilées droit sur nous. Puis ils ont commencés à tournés sur eux-mêmes comme autant de perceuses électriques. Ils avaient beau être constitués d'eau, je n'avais pas le moindre doute sur leur capacité à nous transpercer de part en part aussi sûrement que des épées tranchantes. Cette fois-ci, c'était bel et bien la fin. Hélèna est tombée à genoux, à bout de force, désespéré. Puis elle a baissé les bras, les épaules secouées de sanglots silencieux.
-C'est nous, a-elle murmuré dans un souffle qui aurait aussi bien pu être le dernier.
-Que... quoi ?...
-Tu voulais retrouver ta famille, la vraie. Je suis vraiment désolé. Mais saches que ta famille, c'est nous. On est cousins, Derek.
Sans même que je m'en aperçoive, des larmes ont coulés sur mes joues. Elle allait mourir. Peter était peut-être déjà mort. Eux qui avaient été près à sacrifier leur vie pour me donner le temps de m'enfuir, pour me permettre de poursuivre leur objectif, quel qu'il soit. Eux qui m'avaient donnés pendant un instant, un si bref instant, l'espoir de retrouver mes parents. Lentement, tremblant de peur et de douleur, je me suis relevé avec mes dernières forces. Et je me suis placé devant Hélèna. Je pouvais au moins faire ca. Rester debout. Protéger, même vainement, les seuls personnes pour qui j'avais peut-être réellement compté en 13 ans. Quitte à mourir tous les trois.
On allait mourir. Cette certitude résonnait en moi encore et encore tandis que mon dernier souffle approchait. A cet instant, j'ai souhaité vivre plus que tout au monde. Vivre pour comprendre d'où je venais réellement. Vivre pour pouvoir revoir mes parents, rien qu'une fois.
Vivre.
Vivre.
Vivre.
VIVRE.
Persée a brutalement abaissé le bras. Aussitôt, rapide comme l'éclair, les immenses tentacules liquides se sont allongés et ont fusés sur nous. Je les ai vus se rapprochés, toujours plus vite. Le temps a semblé ralentir. J'ai poussé un hurlement de terreur et de fureur, impuissant. J'ai vu chacun des tentacules se précipiter sur nous en tournoyant. J'ai senti quelque-chose gronder en moi.
Si j'avais eu plus de temps, peut-être que j'aurais pu déchaîner un pouvoir quelconque. Peut-être que j'aurais pu nous sauver. Mais je n'étais pas assez rapide. Pas assez puissant. Et puis le temps a reprit son cours. Et les tentacules effilés ont touchés ma poitrine.
Layes--fanfics-- ,je me suis trompée, Léo apparaît dans le chapitre suivant déso'
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