Je reçois un coup de fil par télépatie
-Monsieur Anderson? Anderson? Derek Anderson!
Je me suis réveillé en sursaut. J'étais en train de baver sur ma table, en plein cours. Essayez de rater le plus gros cambriolage de votre vie à peine quelques heures avant d'aller au collège, et on verra dans quel état vous vous retrouverez. Je tenais à peine debout.
Après avoir fuit le manoir, j'étais rentré chez moi au pas de course tandis que les aboiements des chiens de garde s'éloignaient peu à peu, j'étais passé par ma fenêtre sans faire de bruit et je m'étais glissé dans mon lit... un instant avant que mon réveil ne sonne. Je n'avais pas dormi de la nuit, et j'étais toujours pauvre.
-Aurais-je dérangé votre sommeil ?, a grincé mon prof de chimie avec une lenteur calculée. J'en serais désolé, croyez-le bien.
Des ricanements mauvais ont retentis à travers la salle tandis que Mr Robetson reprenait son cours d'une voix froide et monocorde. J'ai baillé à m'en décrocher la mâchoire avant de m'efforcé de regardé plus ou moins dans sa direction, histoire qu'on me foute la paix.
Même éveillé, j'étais incapable de m'intéresser à ce que disait ce crétin. Comment j'avais pu louper ce cambriolage? Tout se déroulait à la perfection. Je devrais déjà être riche. J'avais le butin, j'étais en train de battre en retraite. Ca avait été si facile que je ne comprenais même pas comment personne n'avait pu tenter de voler ce manoir avant moi. La seule chose que je n'avais tout simplement pas pu prévoir, c'était ce type en noir devant la porte. Qui pouvait-il bien être ?Et qu'est-ce qu'il faisait là ?Le jardin était tellement bien sécurisé que j'avais failli me faire tuer une demi-douzaine de fois avant d'atteindre la porte !Et puis bien-sûr il y avait eu le tremblement de terre. Je ne pouvais m'empêcher de pensé que les deux étaient liés. Cet homme avait serré le poing, et aussitôt la terre avait commencé à trembler. Ca paraissait fou, bien-sûr. Mais à partir du moment où je pouvais attirer des objets par la pensée, pourquoi un homme ne pourrait pas faire trembler la terre en serrant le poing ?
Soudain, quelqu'un a toqué à la porte de la classe, me tirant de ma rêverie. Mr Robetson a poussé un soupir agacé à glacé le sang avant d'aller ouvrir. C'est alors que j'ai entendu quelqu'un claqué des doigts à l'entrée. Robetson a reculé d'un pas, les yeux écarquillés, tandis qu'une violente brise soufflait dans ses cheveux. Comme si la porte donnait sur l'extérieur un jour de grand vent. Puis il a cligné des yeux et retrouvé son visage sévère avant de laissé entrer deux ados, un garçon plus jeune que nous, blond, et une fille rousse, qui sont allés se placer devant le tableau.
-Il me semblait bien avoir oublié quelque-chose, a récité Mr Robetson d'une voix plus monocorde encore que d'habitude, en détachant chaque syllabe comme si on les lui dictait l'une après l'autre. Aujourd'hui, nous accueillons deux nouveaux élèves. Frère et sœur. Peter Jackson et Hélèna Harper.
Une pensée m'a immédiatement traversé l'esprit. Ils n'étaient pas frère et sœur. Ils ne se ressemblaient pas une seconde, d'aucunes façons. Lui avait des cheveux blonds vifs, en bataille, une moue boudeuse qui semblait perpétuellement plaquée sur son visage, et des yeux d'un vert profond qui faisait penser à la couleur de l'océan. Il nous détaillait d'un regard agacé de petit dictateur, impatient, les mains dans les poches. Au premier coup d'œil, il semblait tout de suite insolent et bagarreur, pourtant il avait sûrement sauté une classe ou deux car il devait avoir aux alentours de 10 ou 11 ans. Elle, en revanche, avait de beaux cheveux roux légèrement bouclés, des yeux bleus saphir qui semblaient briller à la lumière, et un grand sourire charmeur qui devait sûrement faire fondre tous ceux qui lui adressait la parole. Elle ne portait que des vêtements de marques neufs et impeccables, et avait des bijoux partout. Il fallait à tout prix que je pique son porte-monnaie à cette greluche avant la fin de la journée.
Hélèna Harper s'est avancé avec grâce, d'une démarche de top modèle, a encore élargit son sourire, dévoilant des dents d'une blancheur éclatante, et commença :
-Bonjours tout le monde !On v...
C'est alors que Peter a levé les yeux au ciel, l'air exaspéré, et lui a prit fermement la main avant de l'entraîné vers deux places dans le fond de la salle. Il a traversé la classe sans prêter attention une seule seconde aux regards curieux braqués sur eux. Hélèna n'a pas protesté, mais lui a lancé un regard noir en s'asseyant sans un mot à coté de lui.
-Non mais t'as vu ca ?, m'a chuchoté Christopher, le type à coté de moi. Pour qui il se prend, ce gamin ?
Robetson, qui avait commencé à écrire au tableau, a aussitôt fait volte-face avec le regard d'un aigle fondant sur sa proie.
-Monsieur Baker, deux heures de retenues mercredi après-midi, soyez à l'heure.
-Et Merde ..., un marmonné Christopher.
-Que de paroles pleines de sagesse, aujourd'hui! Ce sera donc quatre heures. Avez-vous autre chose à nous faire partager ou puis-je poursuivre mon cours ?
Nous étions la classe la plus intenable du collège, et peut-être même de la région. Au cours de l'année, deux de nos profs de français consécutifs avaient un jour quitté la salle de cours chaotique en claquant la porte, les larmes aux yeux – l'un d'eux avait été dans un tel état de rage qu'il avait balancé sa propre perruque à la poubelle avant de quitter la classe en courant, en sanglots – et le troisième avait fait une dépression nerveuse avant de rendre sa démission. Mais monsieur Robetson, lui, tenait la distance. Rien ne l'avait découragé. Il avait enchaîné châtiment sur châtiment sans jamais montrer un seul signe de faiblesse, impitoyablement collé chaque gamin qui avait osé chuchoter quelque-chose à son voisin. Presque une légende parmi ses collègues, il avait été le premier professeur à réussir à vaincre la classe des 5eme 1, et sans une larme. Il ne tolérait pas qu'on parle durant son cours, qu'on regarde quoi que ce soit d'autre que lui pendant son cours, et surtout, surtout, il ne concevait pas l'idée qu'un élève puisse l'interrompre pendant son cours. Ce qui me donnait une excellente raison de le faire. Et puis, je détestais qu'on me réveille quand je dormais.
Le bureau de Robetson se tenait sur une basse estrade de bois, juste devant le tableau. Le bureau était au bord de l'estrade, vraiment au bord, certainement parce qu'il voulait voir le mieux possible la terreur dans les yeux des gamins quand il les interrogeait. A cet instant, il était appuyé dessus, debout, les deux mains posés à plat sur le meuble de bois. Si quelqu'un l'avait poussé juste un peu en avant...
J'ai baillé, donnant l'air de m'ennuyer aussi profondément que les autres, et j'ai discrètement ouvert la main droite.
C'était facile. Il suffisait d' « Attracté » le bureau d'un peu moins d'un mètre, le faire avancé juste un peu, et Mr Robetson se vautrerait comme une larve aux pieds du premier rang d'élève, peut-être enseveli sous ses copies, humilié à tout jamais. Mais comment j'avais pu n'y pensé que le tout dernier jour de cours ?
Ricanant déjà à cette simple idée, j'ai ouvert un peu plus la main en commençant à me concentrer sur l'idée d'attirer le bureau à moi. C'était plus difficile avec les objets de cette taille. Je voulais ce bureau, j'adorais ce bureau. Lentement, le meuble a commencé à grincer sur le sol en se déplaçant de quelques centimètres...
« Ne joue pas avec ca ! »
J'ai violemment sursauté. Quelqu'un m'avait vu ?Qui ?Où ?J'ai regardé autour de moi. Tout le monde avait le nez plongé dans cet ennuyeux bouquin de chimie. Je n'avais reconnu la voix de personne. En fait, elle n'avait même pas semblé venir d'un de mes voisins. On aurait dit qu'elle avait résonné... à l'intérieur de ma tête. Une vive angoisse m'a aussitôt envahi. Est-ce que la schizophrénie pouvait faire partie du TDAH ?Soudain, la voix a à nouveau retentit dans mon esprit :
« Pauvre crétin! Tu as faillis te faire repérer ! Tu croyais que personne ne s'en rendrais compte ?Les deux types derrière-toi t'OBSERVAIS AVEC ATTENTION »
Sous l'impact de ces derniers mots la douleur a explosé dans ma tête, horrible, une souffrance intolérable m'a envahit tout entier, comme si ces paroles avaient transpercé mon cerveau comme des aiguilles chauffés à blanc brutalement enfoncé dans mon crâne. Et fatalement, sans pouvoir m'en empêché, j'ai poussé un hurlement incontrôlé de douleur et de terreur.
« Heu, désolé, apoursuivit la voix. Ca arrives, parfois. »
La douleur a disparut presque instantanément, mais c'était trop tard. Monsieur Robetson avait levé les yeux de son livre, outré, stupéfait et peut-être un peu joyeux. Je me suis sentit devenir écarlate quand toute la classe a tourné vers moi un visage stupéfait. J'avais poussé un terrible hurlement au beau milieu du cours. Et surtout, j'avais osé l'interrompre. Il m'a regardé avec un mélange d'indignation et de délectation. Un imperceptible sourire sadique s'est étiré sur ses lèvres minces et cruelles. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion d'exercé ses talents.
« Monsieur Anderson, a-il dit très lentement. Est-ce qu'écouter mon cours en silence et sans vous plaindre est une épreuve à ce point éprouvante que vous ne pouvez l'endurer sans hurler de douleur ?
-Est ... Est ...
-Vous, vous ?Je veux une explication. Sur le champ.
-J'étais... En fait...
-Pourquoi avez-vous osé m'interrompre en hurlant comme un jeune chiot éventré, Anderson ?Auriez-vous mal quelque-part ?Serait-ce cet irrésistible désir de faire l'intéressant qui vous a envahi ?Auriez-vous brutalement pris conscience du néant qui remplit votre tête creuse ? Répondez, plus vite que ca. Vous devrez de toute façon affronter les conséquences de votre petite farce.
Je réfléchissais à toute allure. Une explication. N'importe-quoi sauf la vérité, des gosses s'étaient retrouvés en asile de fous pour beaucoup moins que ca. Robetson poursuivait son interrogatoire avec une joie sadique :
-Plus vite Anderson. Répondez. Maintenant. Si le simple fait de devoir affronter un exercice de lecture vous met dans un tel état, j'ai hâte de voir comment vous supporterez une visite chez le proviseur jointes à 20 heures de colles. Aurons-nous le plaisir de vous voir convulser sur le sol ?
Vite, vite, vite. La panique m'envahissait, je devais trouver quelque-chose, et plus je paniquais plus j'avais de mal à réfléchir. Le proviseur me connaissait beaucoup trop bien, il aurait toutes les raisons de me virer si jamais je commettais encore le moindre impair. 28 visages curieux et moqueurs m'observait avec attention, attendant mon explication mais surtout heureux de voir le cours être interrompu pour assisté à l'humiliation publique de ce crétin d'Anderson.
"Il est ..."
Soudain, encore une fois, un vent froid a balayé la pièce. Les pages des livres sur chacune des tables se sont doucement tournées, agitées par la brise, les cheveux ont légèrement ondulés. Un instant plus tard, monsieur Robetson a cligné des yeux de plus bel, surpris, comme s'il venait de s'éveillé d'un rêve. Son regard confus s'est un bref instant posé sur moi. Il a regardé autour de lui, l'air un peu désorienté.... Puis il a reprit son livre de chimie, et a continué la lecture à l'endroit exacte où il s'était arrêté, d'une voix plate et monocorde. Ok. Maintenant, c'était flippant.
Son comportement n'a eu l'air d'étonné personne. Autour de moi, sous mes yeux stupéfaits, tout le monde a reprit la bonne page et recommencé à lire comme s'il ne s'était rien passé, le menton dans les mains, baillant par intermittence.
Non, pas tous le monde. Il y avait deux élèves au fond de la salle qui n'avaient toujours pas arrêté de me dévisager. Les deux nouveaux, Peter Jackson et Hélèna Harper. Ils me fixaient d'un air grave. Peter a secoué la tête en soupirant et m'a jeté un regard noir, presque comme s'il me disait un truc du genre « Tu vois un peu ce que tu me fais faire pour réparer tes bêtises ? ».
J'ai attendu, mais Mr Robetson ne s'est plus intéressé à moi. On aurait juré qu'il avait totalement oublié mon hurlement. Qu'ils l'avaient tous oubliés. Comme ca. C'était juste impossible. Soudain, la voix a à nouveau retentit dans mon esprit.
« Même avec la Brume, on ne doit prendre aucun risques. C'est pas le moment de te faire repérer, mec, tient toi tranquille »
Il m'a fallu toute ma volonté pour m'empêcher de crier de terreur. Aussitôt, j'ai fais mine de me re-concentrer sur le paragraphe, les mains tremblantes. La Brume ?Ne prendre aucuns risques ?Qu'est-ce que ca voulait dire ?Est-ce que je devenais fou, peu à peu ?Pourquoi tout le monde avait oublié mon hurlement ?Etait-ce seulement possible ?Si ils m'avaient tous fait marcher, alors monsieur Robetson n'aurait jamais participé au canular. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi, mais j'ai obéis à la voix. Il valait mieux ne pas provoquer cette chose si elle pouvait me faire endurer de terribles souffrances sans même le faire exprès. Le reste du cours s'est déroulé d'une manière effroyablement normale. Ce n'est que quelques secondes avant la fin que j'ai fini par réaliser quelque-chose.
Dé que la cloche a sonné, j'ai rangé mes affaires plus vite que je ne l'aurais jamais cru possible et je suis sorti en trombe avant même que les autres aient eu le temps de fermer leurs bouquins. Je voulais m'éloigné autant que possible de la voix. Non, je voulais m'éloigner de la personne à qui elle appartenait. C'était la voix d'un gamin, quelqu'un qui devait avoir quelque-chose comme dix ou onze ans. Une seule personne dans la pièce correspondait à cette description, et elle était entré à peine quelques instants avant que j'entendes sa voix résonné dans ma tête. Oui, je voulais m'éloigner de Peter Jackson, et tout de suite.
Que les choses soient claires, je ne suis pas allé me cacher sur le toit, d'accord? J'avais juste besoin d'air. C'est comme ca qu'après avoir crocheté la serrure de la porte au dernier étage, je me suis retrouvé assis là, à observer la ville qui s'étendait jusqu'à l'horizon à travers le grillage. J'étais en train de louper le cours de gym, mais je m'en fichais.
Un millions de questions tournoyaient dans mon esprit. Ces trucs d'attractions, je pouvais gérer. C'était bizarre, anormal, mais ca faisait partie de moi. Ca en faisait partie depuis tellement longtemps que maintenant ca me semblait presque normal, j'avais fini par m'y habitué. Mais ce qui venait de se passer n'avait absolument rien d'ordinaire, même pour moi. Est-ce que ca pouvait seulement s'être réellement produit ?Dans un sens, ca n'avait rien d'impossible, après tout. Si je pouvais attirer des objets par la pensée, Peter Jackson pouvait très bien être télépathe. L'espace d'un instant, j'ai pensé à faire demi-tour et à allé lui poser la question, quelque-chose comme « Tient, salut Peter, bienvenu à St-Anne !Si tu as besoin de quoi que ce soit, hésite pas, demande. Ah, au fait tant que je te tiens, tu fais un peu de télépathie, ou est-ce que je deviens cinglé ? ». Mais bien entendu, je ne pouvais pas. Et puis, au fond de moi, j'avais l'impression de ne pas réellement vouloir connaître la réponse. Ce que sa simple existence pouvait supposé me terrifiait. Sans vraiment savoir pourquoi, j'avais le sentiment que si jamais je recroisais la route de ce type, ce serait le début de quelque-chose de beaucoup plus grand.
Vraiment, j'avais hâte de quitter New York, je ne tenais pas à revivre ce truc terrifiant et plus j'étais loin de Jackson, mieux je me sentais. Parce-que je le savais, tôt ou tard, je devrais quitter New York. Changer de famille d'accueil. Probablement à cause d'un accident qu'on m'accuserait d'avoir provoqué.
Ca se passait toujours comme ca. Au début, tout se passait bien, les choses semblaient s'arranger pour moi. Ca durait juste assez longtemps pour que je puisse entretenir l'espoir de pouvoir rester, avoir enfin une vraie famille. Et puis, soudain, un évènement inexplicable me ramenait dans la voiture de l'assistante sociale. A chaque fois, je n'y étais pour rien. Quand j'avais 7 ans, on m'avait surpris avec les poches remplies de portefeuille, ceux de chacun des membres de ma famille d'accueil. J'avais eu beau jurer que je n'avais rien volé, on avait quand même retrouvé de l'argent jusque dans mes chaussures. Ce jour-là, j'avais officiellement été rangé dans la catégorie des enfants à problèmes cleptomanes.
Une autre fois, quand j'avais 9 ans, alors que j'accompagnais le père de ma famille d'accueil du moment à la banque, celui-ci s'était mystérieusement retrouvé enfermé dans son propre coffre-fort, et moi à l'extérieur. Il avait fallu toute la nuit au personnel de la banque pour parvenir à rouvrir la porte, et en ressortant, le pauvre homme avait beaucoup moins de compassion pour les orphelins.
Encore une autre fois, j'avais fais une visite avec ma classe de sixième dans un zoo. Toutes les cages de la section safari s'étaient mystérieusement ouvertes une à une. Une fois que le personnel du Zoo avait réussi à faire rentrer tous les fauves dans leurs cage et que le macaque fou de rage qui poursuivait notre prof en lui arrachant les cheveux avait pu être maîtrisé, c'était sur moi que c'était tout de suite portés les accusations, étant donné mes antécédents avec les serrures. Ce coup là, j'avais du changer de famille et de collège.
-Déprimant, ce que tu racontes, a fait une voix dans mon dos.
Je me suis retourné dans un violent sursaut avant de me relever précipitamment. Peter Jackson. Il était accoudé à l'encadrement de la porte, arborant un petit sourire supérieur, les mains dans les poches. J'ai pris une grande inspiration. C'était ridicule. Peut-importe ce qui était vraiment arrivé en cours tout à l'heure, c'était ridicule, Derek Anderson n'avait pas peur des petits garçons.
-J'ai rien dis, ai-je rétorqué.
Je ne lui donnerais pas la satisfaction de lui demandé ce qu'il faisait là. Il a souris. C'était monstrueusement agaçant. Sur son visage, chaque sourire semblait lui donné un petit air supérieur.
Et soudain, la voix a recommencé à résonner dans ma tête.
« Tu n'as rien dis. Mais tu l'as pensé. »
Il ne m'en fallait pas plus. Presque sans savoir pourquoi, j'ai tendu la main et je l'ai attracté par son sweat. Il aurait sans doute réussi à résister, je ne pouvais pas attracter de trucs aussi volumineux très facilement, mais il n'a même pas essayé. J'étais si furieux qu'en un instant le petit blond a presque volé jusqu'à moi. Je l'ai empoigné par le col.
-Arrête de te foutre de moi, lui ai-je presque craché au visage. Quoi que tu sois, quoi que soit ce truc que tu fais, sors de ma tête, tout de suite.
J'avais presque envie de lui envoyer mon poing en pleine figure, rien que pour faire disparaître ce sourire de plus en plus satisfait qui refusait de quitter son visage.
-Parfait, a-il simplement rétorqué, toujours dans ma tête. J'avais quelques doutes, mais c'est bien toi. C'est très intéressant, je n'avais jamais observé ce genre de capacités auparavant.
A chaque secondes, je détestais un peu plus ce gamin. Il parlait de moi comme si j'étais une bête de foire particulièrement difforme.
C'est alors que je me suis rendu compte que je ne savais pas du tout quoi lui dire. Cette situation était totalement surréaliste, j'étais en train de menacer un petit garçon pour qu'il arrête d'utiliser sur moi la télépathie. Je pouvais quand même pas le frapper. En fait, j'ignorais même pourquoi je l'avais empoigné, je voulais juste qu'il arrête de parler dans mon esprit. Soudain, je me suis fais l'effet d'une brute. Le genre qui me piquait l'argent de mon déjeuner quand j'étais petit pendant que je leur volais leurs portefeuilles sans qu'elles s'en aperçoivent.
Avec un soupir, je l'ai lâché. Il m'a regardé avec ce petit air supérieur si désagréable, comme s'il savait pertinemment que je n'allais lui faire aucun mal.
-Arrête ca ok ?, ai-je dis sur un ton que j'espérais menaçant. C'est hyper désagréable, bon sang, parles-moi !Qu'est-ce que tu me veux ?!
- ...
-Alors? Parles, crétin !
Peter a soupiré en levant les yeux au ciel, exaspéré. Comme s'il attendait que je comprenne quelque-chose. Et justement, c'est là que j'ai fini par comprendre. Depuis le début, il n'avait pas dit un mot. Quand il était arrivé dans la salle tout à l'heure, c'était cette fille, Hélèna, qui avait parlé. Quand je l'avais entendu, quand il était arrivé sur le toit, j'avais le dos tourné, je n'avais pas du tout vu ses lèvres bouger. Il parlait peut-être déjà dans ma tête. Même quand je l'avais attracté, il avait ouvert la bouche, mais n'avait pas émit un son. Presque comme s'il ne pouvait pas.
Peter Jackson était muet. Télépathe, mais muet, aussi dingue que ca puisse paraître ce gosse ne pouvait communiquer que par la pensée.
A peine avait-je formulé cette pensée qu'il a commencé à hoché la tête, l'air enfin satisfait de moi.
-C'est ca ?, ai-je demandé, incrédule. Tu ne peux pas me parler autrement ?
Il s'est contenté de sourire, amusé.
-Bon, ok, ai-je soupiré. Pigé. Va-y, fais ton truc.
-Avec plaisir, répondit-il aussitôt dans mon esprit. Ce que tu sens, c'est ma présence dans ta tête, il paraît qu'au début c'est très gênant, comme si j'avais une main dans ta bouche, mais ca passe au bout de quelques minutes.
-C'est dingue..., ai-je murmuré. C'est absolument dingue.
-Dingue ?Venant d'un type qui a passé la nuit à cambriolé un des plus riches manoirs de la ville en utilisant ses pouvoirs divins, c'est presque vexant. Maintenant écoute-moi bien, parce qu'on va manquer de temps. Tu...
Finalement, je n'ai eu aucunes explications. Soudain, son visage a brutalement changé d'expression.
Et ca a recommencé.
La terre a commencé à vibrer. J'ai cru un instant que j'étais définitivement devenu cinglé, puis elle a commencé à tremblé plus fort encore. Un tremblement de terre, plus puissant que tous les autres.
Normalement, dans cette situation, les gamins auraient commencés à paniquer et à pousser des cris tandis que les adultes leur auraient hurlés de s'abrités sous les tables. Pas à St-Anne. On n'entendait pas un son venant de sous nos pieds. Presque calme, j'ai tourné le dos à Peter et j'ai passé la porte, puis descendu les escaliers du dernier étage en manquant me casser la figure pour découvrir un des couloirs du collège rempli d'élèves apathiques, indifférents. C'était bien ce que je pensais, ca recommençait. J'ai entendu Peter descendre derrière-moi.
Personne ne parlait. Le bâtiment entier était ébranler par de violentes secousses, les casiers s'ouvraient brutalement et déversaient leur contenu sur le sol, mais les élèves poursuivaient leurs activités avec des gestes mécaniques, comme des zombies, sans un mot. Ca faisait des mois que ca survenait, le séisme de cette nuit n'était pas un cas isolé. Depuis des mois, plusieurs fois par semaines, on subissait des séismes à chaque fois plus puissant. En plein centre de New York. A ma connaissance, ca ne s'était jamais produit, c'était sûrement du jamais vu dans toute l'histoire de la sismologie. Et chaque fois qu'ils survenaient, à chaque tremblement de terre, je me sentais plongé dans une étrange apathie. On aurait du s'abriter. On le savait tous. Mais les secousses sous mes pieds semblaient presque avoir un effet anesthésiant sur ma conscience. Je ne voulais pas me cacher. Je voulais juste ne rien faire, attendre que ca passe. C'était comme si le temps s'était arrêté. Pour moi, ca restait léger, mais les autres avaient l'air en état de transe. Plus étrange encore, après chacun des séismes, les gens semblaient presque les oublier. Quand j'évoquais le tremblement de terre de la semaine passé, mon interlocuteur semblait n'en avoir plus qu'un vague souvenir comme si il s'était agis du temps qu'il faisait le mois dernier, puis passait vite à autre chose. D'ailleurs, il n'y avait rien du tout là-dessus aux infos.
-Tu n'as pas peur ?, a fait calmement Peter près de moi.
C'était la première personne que je rencontrais qui continuait à parler pendant les tremblements de terre. Quelque-part, ca ne m'étonnais pas.
-Ca arrive tout le temps, ai-je soufflé d'une voix qui couvrait à peine le vacarme des secousses, toujours subjugué par cet étrange tableau. Question d'habitude. Peut-importe, maintenant tu va m'expliquer comment et pourquoi tu...
-...Ca n'a rien de normal, et pourtant tu sembles bien l'accepter. Bien.
-Qu'est-ce que tu racontes ?On...
-On parlera plus tard. Si je ne me trompe pas, alors très bientôt...
Et soudain, il s'est passé quelque-chose d'insensé. Pour la première fois, les élèves ont commencés à crier, terrifiés, épouvantés, à s'effondré les uns sur les autres. En quelques secondes, tout le monde a semblé reprendre conscience, les élèves ont lancés autour d'eux des regards médusés, comme tirés du sommeil. Avec des hurlements, ils se sont rués vers les escaliers, comme si cet énième tremblement de terre leur inspiraient une terreur sans limite. Ce que je lisais sur leur visage terrifié tandis qu'ils me bousculaient pour sortir était bien au-delà de la simple peur pour sa vie, on aurait dit que c'était la mort elle-même qu'ils avaient aux trousses. J'ai vu passer des surveillants tout aussi terrifiés, ils n'essayaient même pas de créer un semblant d'ordre, ils courraient, c'est tout. Pourtant, moi, je ne ressentais rien.
En quelques secondes le couloir fut vide. Sous mes pieds, le vacarme du séisme était presque par celui des cris terrifié et des pas de centaines d'élèves fous de terreur qui quittaient le collège en trombe. Comme si toute la peur qu'ils avaient été incapables d'exprimer lors des séismes précédent s'était amassé en eux jusqu'à exploser en cet instant.
Hélèna est arrivé en courant, se frayant en chemin à contre-courant dans la foule qui achevait de se précipiter dans les escaliers.
-Peter !, s'est-elle écrier pour couvrir le brouhaha. Fais quelque-chose !
Peter n'a rien répondu. Il a simplement levé les yeux vers le ciel, le regard plus sombre que jamais.
-Je ne peux pas, a-il dit finalement. J'ai essayé, mais j'y arrive pas.
-Tu crois que c'est un monstre ?, a murmuré Hélèna.
-Non, a sombrement répondu Peter. Pas un monstre. Je l'ai senti, Hélèna. C'est Lui.
Le visage de Hélèna Harper s'est décomposé. Je n'ai pas pu m'empêcher de remarqué que, plus elle pâlissait, et plus son maquillage semblait beaucoup trop prononcé. Si le sang continuait à quitter son visage, alors elle ressemblerait bientôt au Joker.
-Il faut appeler la colonie. On a besoin de Mme Grace, et tout de suite.
-Mais de quoi vous parlez ?, suis-je finalement intervenu. C'est juste un tremblement de terre, il faut se barré !
Mon instinct me disait que j'aurais plutôt dû suggérer de nous planquer sous les tables ou un truc semblable, mais je sentais monté en moi une terreur qui semblait venir de quelqu'un d'autre, quelque-chose qui me poussait malgré moi à une terrible envie de me barré d'ici.
-Les drachmes, a dit Peter. Les drachmes, vite.
Hélèna a fouillé dans ses poches un moment, perdant parfois l'équilibre dans son empressement. Puis elle s'est figée, les yeux écarquillés par la terreur. Elle avait si peur que j'ai cru un instant qu'elle y avait trouvé un serpent. Elle continué à fouiller frénétiquement avant de finalement levé les yeux, livide.
-Je... Je les ai oubliés.
A ses mots, Peter a perdu tout ce qui lui restait de sang-froid. Il a donné un violent coup de poing dans le casier le plus proche.
-Et merde !Hélèna, par les dieux !
-Je pensais pas qu'on en aurait besoin, je...
-Laisse-tomber on n'a pas le temps, il faut que vous vous tiriez avant son arrivé, il se rapproche.
-Plus ...
-Tu veux vraiment avoir affaire à lui ?Alors j'espères que tu sais nager. Non, vous allez devoir partir, on aurait du emporter une des colombes d...
-...Quoi? Nous allons devoir partir! Nous! Tu viens avec nous, Pete', hors de question que je te laisse faire un truc pareil, t'entends ?! Tu nous refais pas le truc du héros sans peur, cette fois-ci c'est le sang-mêlé le plus puissant qu'on ai vu depuis des millénaires que tu veux retenir! Tu n'as même pas hérité du quart de ses pouvoirs, tu pourras le ralentir quoi, environ quatre secondes ?
-Mais vous allez la fermer, vous deux ?, me suis-je écrié. Hors de question que je crève pour vous ou avec vous, restez-là si ca vous chante, je me casse avec les autres !
J'ai fais un mouvement vers les escaliers, mais Hélèna m'a attrapé le bras avec une poigne de fer qui a manqué me briser tous les os tandis qu'elle écoutait Peter, sans sembler éprouver le moindre mal à me retenir. Elle avait une force totalement insoupçonnée.
-Tu comprends pas ?!, a rugit le gamin. S'il est venu seul, il ne pourra pas sentir notre odeur, et il ne connaît peut-être pas le visage de Derek. C'est moi qu'il a repéré, de la même manière que moi aussi j'ai pu sentir sa présence. Si je reste avec vous, alors il nous aura tous. Peut-être qu'on n'a pas à tout prix besoin des Trois, peut-être que s'il en reste Deux, ca pourra marcher. Partez. Pas seulement pour sauver vos vies, Hélèna. Faites-le, pour nous tous. Je vous rejoins, je te le promets, je sais que je ne suis pas encore assez fort pour le tuer, je veux juste le retenir. J'ai pas l'intention de mourir à 11 ans, et si je crève, alors ca voudra dire que vous n'aviez de toutes façons pas besoin de moi, que je n'étais pas le Fils du Fléau.
...Ok. J'étais retenu par deux cinglés dans un bâtiment en train de s'effondré sous le coup d'une catastrophe naturel. Et dire que je pensais que la journée avait mal commencée.
Hélèna a semblé hésiter un instant. Puis, elle a gravement hoché la tête, les yeux brillants de détermination. Aussitôt, Peter s'est élancé dans le couloir sans se retourner. Mais un bref instant avant qu'il fasse volte-face, c'est de la peur que j'ai vu dans son regard. Je ne comprenais rien à ce qui était en train de se passé. Mais j'ai compris que d'une manière ou d'une autre, Peter allait faire quelque-chose de très, très dangereux. Avant que j'ai le temps de réagir, Hélèna m'a pris par la main et m'a entraîné dans l'autre direction.
-C'est quoi ce délire, à la fin ?!, ai-je haleté. Où est-ce qu'on va ?
-Il faut sortir d'ici. Le prochain tremblement de terre va probablement détruire le bâtiment tout entier.
-Comment tu le sais ?!
-Quand la terre tremble, Il peut sonder le sol. Il se sert des vibrations pour nous localiser, il ne va pas tarder à comprendre qu'on est tous les trois ici, toi, moi, et surtout Peter. L'occasion est trop belle, il va tenter de nous avoir tous en même temps.
-Qui il ?!De qui vous avez si peur, bon sang ?!Et pourquoi on voudrait nous... nous avoir tous en même temps ?!Qu'est-ce qui se passe ?!
-Ecoute, t'es pas trop moche, les cheveux argentés ça passe et j'adore ton nez, mais si tu la ferme pas je te jure que je t'assomme. On peut courir, ou on peut s'arrêter là pour papoter, mais les infos te serviront pas à grand-chose si tu dois claquer trois minutes après les avoir obtenus!
-Je vais pas juste te suivre comme ca !Ok, on sort d'ici, mais si tu penses que tu vas m'emmené où tu....
-...T'a peut-être une meilleure idée ?
Sans réfléchir, j'ai freiné des quatre fers, déterminé à m'arrêter. Hélèna a manqué tomber à la renverse, refusant toujours de lâché ma main. Je savais qu'elle disait sûrement la vérité, il suffisait de voir son visage pour comprendre que l'heure n'était pas à la discussion. Mais j'avais horreur qu'on me dise ce que je devais faire. Si je devais obéir, alors je voulais savoir pourquoi, même si le moindre de mes os était en train de vibrer et que mes dents menaçaient de se barrer.
-Qu'est-ce qui se passe ?, ai-je répété dans un grognement furieux.
Hélèna a poussé un soupir désespéré. L'espace d'un instant, je l'ai vu réfléchir furieusement, chercher par tous les moyens un moyen de me faire avancer. Et puis soudain, son visage s'est éclairé.
-Ecoute, tu ne sais pas où est ton père, pas vrai ?, a-elle débité d'une traite
Mon cœur a fait un immense bond dans ma poitrine.
-Qu... quoi ?
-Ou alors c'est ta mère ?Il te manque un parent, pas vrai ?
-... Les deux. Il me manque les deux. Et alors, qu'est-ce...
-...si tu viens avec moi, tu auras une chance de les retrouvé. Tu comprendras enfin d'où tu viens, je te le promets, tu m'entends ? Si tu veux retrouver tes parents, ou au moins un des deux, ta seule chance c'est de nous accompagner. Il n'y en aura pas d'autre.
Je n'ai rien répondu. Je me suis contenté de la regarder, éberlué. C'était impossible. C'était forcément un mensonge. Cette fille était prête à dire n'importe-quoi pour me convaincre de la suivre, c'était tout. Elle ne pouvait pas savoir ce genre de trucs, avoir des réponses que personne n'avait jamais été fichu de me donné en treize ans. Elle mentait, c'était évident. Pourtant, quand elle a fait volte-face et a recommencé à me traîné dans les couloirs du collège désert, cette fois-ci je n'ai pas résisté.
-On va sortir par derrière, a-elle haleté. C'est trop tard pour se fondre dans la masse, tout le monde a déjà évacué.
-Hey, ai-je haleté à mon tour. Il va se passer quoi, si « Il » nous rattrape ?
-Prie pour que je sois très, mais alors très en colère.
On a couru en silence pendant un bon moment, concentrant toute notre énergie sur la course. Cavalé avec le sol qui vibre sous vos pieds, c'est beaucoup plus difficile qu'on pourrait le croire. Je me faisais l'effet d'un idiot à la suivre comme ca alors que j'aurais pu déjà être dehors, mais elle avait su me dire l'unique chose qui pouvait me convaincre de lui coller aux basques jusqu'au bout du monde.
On était en train d'hésiter entre la droite et la gauche quand soudain, elle s'est arrêté net, les yeux écarquillés. Sur le moment, j'ai cru qu'elle faisait une attaque, ou pire encore qu'elle avait cassé un de ses talons, un truc du genre, mais c'était autre chose. Elle est resté immobile quelques secondes, comme si elle voyait une scène qui n'existait que pour elle seule, puis elle a posé la main sur son cœur. Dans son regard brillait une étrange lumière qui n'avait rien de naturel.
-Peter... Non, c'est pas vrai...
Et puis, aussi soudainement qu'elles avaient commencées, les secousses sous nos pieds ont enfin cessées.
-Mais qu'est-ce que j'ai fais..., a-elle murmuré, les larmes aux yeux.
Puis elle s'est tournée vers moi. J'ai été frappé par le changement dans son regard. Elle était métamorphosée. Ce n'était plus les yeux d'une adolescente trop maquillée accro au shopping. A cet instant, elle avait un regard féroce, presque sauvage. Un mot est venu spontanément à mon esprit : à cet instant, Hélèna Harper était devenue une guerrière.
-Continue sans moi, m'a-elle ordonné. Ne t'arrêtes pas, ne te retournes pas, cours aussi vite que possible. Ne m'attends pas, on finira par te retrouvé nous mêmes, on l'a déjà fait. Sort d'ici, mêle-toi à la foule et agis normalement. Seulement, ne rentre surtout pas chez toi, va n'importe-où ailleurs. Je vais chercher Peter.
Sur ces mots, elle a fait demi-tour et a tourné à l'angle du couloir à la vitesse de l'éclair, sur les traces de Peter. Jamais je n'ai vu une fille courir aussi vite avec des talons hauts, ou même sans. Je suis resté quelques instants planté là, sans bouger. J'avais l'étrange certitude que si je faisais ce qu'elle avait demandé, je ne la reverrais jamais, ni elle, ni Peter. J'ai repensé à ce qu'elle m'avait dit un peu plus tôt :
« Si tu veux retrouver tes parents, ou au moins un des deux, ta seule chance c'est de nous accompagner. Il n'y en aura pas d'autre. »
Sans vraiment en saisir la portée, c'est à cet instant que j'ai fais mon choix. A droite, il y avait l'extérieur, une vie ordinaire, des gens normaux parmi lesquelles je me sentirais à jamais anormal, mais avec qui je pouvais encore espérer avoir une existence ordinaire. Triste, incomplète, mais ordinaire. Rester avec les Anderson en sécurité, dans leur vieille maison poussiéreuse et sans joie, jusqu'à ce qu'on m'envoie ailleurs. A gauche, c'était l'inconnu. Si je suivais Hélèna ici et maintenant, je pouvais peut-être retrouver ma famille, la vraie. De toute évidence, ce serait dangereux, peut-être même mortel, mais j'avais une chance de changer mon avenir. Toute ma vie, j'avais attendu que quelqu'un débarque dans ma vie pour changé les choses pour moi. Aujourd'hui, je pouvais choisir. Choisir de le faire moi-même.
J'ai soupiré. J'allais sûrement regretter ce que je m'apprêtais à faire pour le restant de mes jours, mais ca voulait peut-être dire peu de temps. Après une dernière hésitation, je me suis élancé à la suite d'Hélèna dans le couloir désert.
-Attends!
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