Le surlendemain, Mme Pomfresh autorisa Lily à quitter l'infirmerie. James n'était pas revenu la revoir, ce qui convenait très bien à Lily qui n'avait toujours pas décidé si elle devait accepter le jeune homme comme ami depuis ses excuses. D'autant qu'elle avait été troublé par sa présence et l'expression qu'il affichait à son réveil. Il avait l'air heureux, ou peut-être tout simplement éperdu. La jeune fille n'en avait pas parlé à ses amies, de peur qu'elles lui conseillent de rester loin de lui. Ça avait toujours été l'attitude de la jeune fille jusqu'à maintenant mais, bizarrement, faire ça à James une année de plus lui paraissait irréalisable, presque inhumain. Elle était en train de se demander ce qui pouvait bien lui arriver quand Marlène et Dorcas surgirent dans son dos.

"Tu ne nous avais pas dit que tu sortais aujourd'hui, lui reprocha la jolie blonde d'un air mécontent.

-Mme Pomfresh vient de me l'annoncer, rétorqua la jeune fille en se retournant. Elle m'a dit qu'elle voulait bien me laisser sortir à condition de rester au repos encore deux ou trois jours.

-Dommage, on va commencer à apprendre les patronus en cours de défense contre les forces du mal, annonça Marlène.

-Oh non! Je vais manquer le plus intéressant, déplora Lily, bien qu'elle sache déjà la forme que prendrait son patronus, sans doute la même que son animagus. Tu pourrais demander au professeur Wase de me donner des exercices pour que je puisse moi aussi m'entrainer?

-Non mais franchement, tu as trois jours de tranquillité et Mademoiselle veut travailler quand même! dit Marlène d'un air exaspéré.

-C'est d'accord, répondit Dorcas en ignorant la remarque de la blonde.Je suis sûre qu'il va accepter."

Les trois jeunes filles entreprirent alors de se rendre dans la salle commune où Alice et Mary accueillir Lily à grand renfort d'effusions.

"On monte?" proposa Marlène une fois qu'Alice eut lâché la jolie rousse.

Mais Lily, qui venait d'apercevoir James à l'autre bout de la salle commune, annonça à ses amies qu'elle comptait rester encore un peu dans la salle commune pour lire, sans vraiment savoir quel était son but car elle ne voulait pas spécialement parler au jeune homme avant d'y voir plus clair dans ses sentiments. Elle supposa que c'était la nouvelle partie d'elle-même qui commandait à ce moment-là et s'installa dans l'un des fauteuils libres devant la cheminée. Elle ouvrit son livre tandis que ses amies montaient l'escalier qui menait au dortoir. Peu après, James prit congé des maraudeurs et s'installa dans le fauteuil voisin. La jeune fille craignit tout à coup qu'il réitère sa proposition car elle ne saurait pas quoi répondre mais le Gryffondor se contenta de s'installer confortablement et d'ouvrir un livre.

À l'autre bout de la salle commune, les trois autres maraudeurs échafaudait un de leurs plans lorsque le regard de Sirius se posa sur James et Lily, plongés dans leurs livres, leurs fauteuils installés à quelques centimètres l'un de l'autre. Il donna un coup de coude à Remus qui se retourna à son tour.

"Tu vois ce que je vois, l'interrogea Sirius. Je ne crois pas qu'Evans ait jamais été aussi proche de James sans lui crier dessus. Et James n'a jamais tenu aussi longtemps près d'elle sans s'attirer ses foudres avec une blague débile.

-Quand j'y pense, il y a aussi eu cette scène étrange, quand on les a surpris ensembles à l'infirmerie l'autre jour, rappela la lycantrophe.

-Pas faux. Qu'est-ce que James a bien pu lui raconter pour l'embobiner à ce point alors que ça fait cinq ans qu'elle le déteste?

-Peut-être que c'est Lily qui a changé d'avis, proposa Peter d'une petite voix.

-Crois-moi, Evans n'est pas du genre à changer d'avis si facilement, rétorqua Sirius. Il s'est forcément passé un truc."

C'est alors que, sous leurs yeux, James se pencha vers le fauteuil de la jeune fille pour lui montrer quelque chose dans son livre. Et malgré le fait qu'il avait son visage à quelques centimètres du sien, la jolie rousse ne fit rien d'autre que lui répondre calmement. Quelques secondes plus tard, les deux Gryffondors étaient de nouveaux enfoncés dans leurs fauteuils, en train de lire leurs livres comme si de rien n'était.

"Est-ce que vous avez...

-Oui Sirius, nous aussi on a des yeux.

-Mais tu te rends compte de ce qui vient de se passer Lunard?! James et Lily...

-Se parle comme deux camarades de classe.

-Des camarades de classe qui on passé les cinq dernières années à s'engueuler.

-Il semblerait que James ait grandi alors. Lily le trouvait simplement immature.

-Vous ne voulez pas qu'on monte? intervint Peter. James va être furieux s'il voit qu'on les observe.

-Hors de question! répliqua Sirius. Je veux voir ce qui va se passer après.

-Queudver a raison, rétorqua Remus. Laissons-les tranquilles. Tu en parleras avec James si tu y tiens, ajouta-t-il en voyant que Sirius s'apprêtait à protester, mais plus tard."

De leur côté, les filles étaient en train de se préparer à dormir lorsqu'Alice débarqua dans la chambre, l'air surexcitée.

"Les filles, vous ne devinerez jamais ce que je viens de voir.

-Qu'est-ce qui se passe? demanda Dorcas.

-C'est Lily? Il s'est passé quelque chose? s'enquit Marlène.

-On peut dire ça oui... sourit Alice. Venez voir, mais pas un bruit.

-Ça te va bien de dire ça, grommela Marlène en la suivant, au moment ou Alice trébuchait sur le chambranle de la porte en faisant un boucan pas possible. On devrait t'appeler Miss Catastrophe.

-Chut! la reprit Alice. Regardez."

Un peu plus loin, en train de lire devant la cheminée de la salle commune, se trouvaient James et Lily, non loin l'un de l'autre.

"Comment ça se fait qu'elle ait accepté d'être aussi proche de lui, même si c'est pour ne rien lui dire? s'interrogea Dorcas.

-Aucune idée, répondit Alice. Mais c'est pas le pire. Tout à l'heure, James lui a montré je ne sais quoi dans son livre et il était presque collés l'un à l'autre! Je les ai vus.

-Eh, c'est pas bien d'espionner ses amis, lança une voix de l'autre côté de la rambarde.

-Allez pas me faire croire que vous faites pas exactement la même chose, rétorqua Marlène aux maraudeurs qui se tenait sur les marches de l'escalier menant au dortoir des garçons.

-Ce n'était pas mon intention, répondit Sirius avec un sourire moqueur. Je pensais simplement que les filles avaient un peu plus de scrupules que les pauvres maraudeurs que nous sommes. En tout cas, il semblerait qu'il ce soit passé quelque chose dont ni James, ni Lily ne nous aurait mis au courant...

-Bien vu Black, ricana Marlène.

-...je vous propose donc que nous tentions chacun de notre côté de leur faire cracher le morceau, continua Sirius comme si la blonde n'avait rien dit. Ensuite, on partage les infos.

-Ça marche, acquiesça Alice. Mais mettez aussi Franck dans le coup.

-Vos désir sont des ordres Mademoiselle, accepta Sirius. Au plaisir de vous revoir."

Et, entrainant Peter et Remus derrière lui, il disparut dans son dortoir.

"Attention, s'exclama alors Dorcas. Lily vient vers nous.

-Toutes dans le dortoir, les pressa Marlène. Vite!"

Les quatre jeunes filles retournèrent précipitamment dans leur dortoir et chacune attrapa un livre ou un parchemin et fit mine d'être très concentrée. Quelques secondes plus tard, Lily entra, le sourire aux lèvres, et s'affala sur son lit. Mais le silence complet du dortoir avait éveillé ses soupçons et, lorsqu'elle releva la tête, elle vit quatre paires d'yeux se retourner précipitamment pour regarder ailleurs.

"Qu'est -ce que vous avez? demanda la rousse à ses amies.

-Rien, répondit Marlène en se tournant vers elle, les yeux ronds. Pourquoi?

-Pour rien, répondit Lily. Je vais me mettre en pyjama."

Le jeune fille s'enferma alors dans la salle de bains puis, une fois prête, s'allongea sous ses couvertures et souhaita bonne nuit à ses amies avant de fermer son baldaquin. Aussitôt, les quatre gryffondors se mirent à chuchoter furieusement entre elles.

"Vous avez vu son sourire?

-Elle avait l'air hyper contente.

-Elle ne nous a pas adressé un mot!

-Depuis quand elle nous ignore comme ça?

-C'est sûr que Potter lui a embrouillé le cerveau!

-Oui, elle n'aurait jamais accepté de lui parler sinon.

-Il s'est forcément passé un truc dont on est pas au courant.

-Elle...

-Je vous entend vous savez, intervint soudain Lily, la voix un peu étouffée par les lourds rideaux de son lit.

-Eh bah comme ça tu vas pouvoir nous dire pourquoi t'as un sourire aussi niais depuis tout à l'heure, répondit Marlène.

-Eh bien, premièrement, ça n'a rien à voir avec Potter, assura Lily en ouvrant son baldaquin pour faire face à ses amies. Et deuxièmement, je n'ai absolument pas de sourire niais. C'est tout simplement que mon livre est vraiment bien.

-Ton livre, tu veux dire "L'histoire des préfets de Gryffondor"? interrogea Mary tandis que les trois autres échangeaient des regards sceptiques.

-Exactement, répondit la rousse. Et maintenant si vous me le permettez, j'aimerais bien dormir. Bonne nuit!

-Moi je dis, ça sent les secrets tout ça, rétorqua Marlène à voix basse une fois que Lily eut refermé ses rideaux. Je suis sûre qu'elle nous cache quelque chose.

-Oui, d'habitude, quand elle parle de Potter, elle ajoute toujours une remarque désobligeante ou une reproche, approuva Mary. Et là rien.

-T'inquiète, on réussira à lui faire cracher le morceau, assura Dorcas. Je suis sûre qu'elle finira par tout nous dire.

-On verra."