Chapitre 5 : Le Poids du Secret
Les jours qui suivirent la révélation du druide furent marqués par une tension croissante pour Merlin. Maintenant qu'il savait être Emrys, que son destin était intrinsèquement lié à celui d'Arthur, il sentait une nouvelle responsabilité peser sur lui. Mais il savait aussi qu'il ne pouvait pas révéler la vérité au prince – du moins, pas encore.
Camelot était en effervescence : un tournoi s'annonçait, et tous les chevaliers se préparaient avec ardeur. Arthur, bien sûr, y participait, et Merlin était chargé de préparer son armure et ses armes.
Mais malgré l'agitation extérieure, Merlin ne pouvait s'empêcher de repenser aux paroles du druide. La prophétie, son rôle dans le destin d'Arthur, et le pouvoir qui bouillonnait en lui... Il devait en savoir plus.
Cette nuit-là, tandis que le château dormait, Merlin se glissa hors de ses quartiers, une lanterne à la main. Son objectif : la bibliothèque secrète de Gaius, où il savait que des textes anciens sur la magie étaient conservés.
Il fouilla pendant des heures, feuilletant des manuscrits poussiéreux et des parchemins usés par le temps. Enfin, il tomba sur un texte évoquant "Emrys".
— Emrys, l'Enfant de la Magie. Celui qui unira le royaume d'Albion. Sa puissance est liée au roi qui fera naître une ère de paix et d'équilibre.
Merlin s'arrêta, relisant les lignes.
— Albion... murmura-t-il.
Il avait entendu ce mot auparavant, mais jamais il ne l'avait compris. Était-ce une vision de l'avenir ? Un royaume idéal où la magie serait acceptée ?
— Tu devrais être au lit, Merlin, fit une voix derrière lui, brisant le silence.
Merlin sursauta, se retournant brusquement pour voir Gaius à l'entrée de la pièce, une bougie à la main.
— Gaius ! Je... je voulais juste...
— Chercher des réponses, je sais, l'interrompit le médecin avec un soupir. Tu as toujours eu une curiosité insatiable. Mais certaines vérités sont lourdes à porter, Merlin.
Merlin baissa les yeux, honteux.
— Je devais savoir. Cette prophétie... cette destinée. Pourquoi moi ? Je n'ai rien demandé à la magie, et pourtant, elle m'a choisi.
Gaius posa la bougie sur une table et s'approcha de lui, son regard empreint de compassion.
— La magie ne t'a pas choisi, Merlin. C'est toi qui es né avec elle, une partie de toi, comme ton cœur ou ton esprit. Et le destin ne se soucie pas de ce que nous voulons. Mais crois-moi, il t'a choisi parce qu'il sait que tu es capable de supporter ce poids.
Merlin leva les yeux vers lui, ses traits marqués par l'incertitude.
— Et si je n'en suis pas capable ? Et si je fais une erreur, Gaius ? Arthur compte sur moi, et il ne le sait même pas. Comment puis-je... ?
— Un pas à la fois, mon garçon, le coupa Gaius avec douceur. Tu n'es pas seul. Et malgré son ignorance, Arthur a déjà confiance en toi plus que tu ne le réalises.
Ces mots réconfortèrent Merlin, mais seulement un peu.
Le lendemain, le tournoi battait son plein. Arthur, vêtu de son armure étincelante, se préparait pour son prochain combat. Merlin ajustait la sangle de son épée, ses pensées toujours occupées par la prophétie.
— Tu es bien silencieux aujourd'hui, Merlin, fit remarquer Arthur, brisant la tension.
Merlin sursauta légèrement, puis esquissa un sourire maladroit.
— Je suis simplement concentré, Sire. Quelqu'un doit bien s'assurer que vous ne perdez pas votre épée en plein combat.
Arthur roula des yeux, mais un sourire narquois joua sur ses lèvres.
— Comme si je perdais jamais. Avoue, tu t'inquiètes pour moi.
— Moi ? M'inquiéter pour vous ? Jamais de la vie ! rétorqua Merlin, retrouvant son ton moqueur habituel.
Mais sous cette façade légère, il observait Arthur avec un regard plus intense qu'à l'accoutumée. Le prince, aussi arrogant et agaçant qu'il puisse être, portait en lui le potentiel d'un grand roi. Merlin le voyait maintenant plus clairement que jamais.
Alors qu'Arthur s'avançait vers l'arène, Merlin murmura pour lui-même :
— Je veillerai sur toi, Arthur. Peu importe ce que ça me coûte.
Dans les gradins, un étranger encapuchonné observait Merlin, ses yeux brillants d'un éclat familier. Le druide Balnor, encore une fois spectateur discret, esquissa un sourire en voyant l'évolution du jeune sorcier.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top