Chapitre 4 : Le Destin d'Emrys
Le soleil du matin perçait à travers les feuillages de la forêt. Merlin avançait doucement, son panier à la main, cherchant les herbes médicinales que Gaius lui avait demandé de récolter. Les oiseaux chantaient au loin, et l'air était rempli des senteurs fraîches de la nature. Pour une fois, tout semblait paisible.
Mais cette paix ne dura pas.
Un bruissement attira l'attention de Merlin. Il s'arrêta, tendant l'oreille. Les arbres semblaient murmurer, porteurs d'une présence qu'il ne pouvait ignorer.
— Qui est là ? demanda-t-il, ses sens en alerte.
Une silhouette émergea des ombres. Un homme, vêtu d'une robe simple mais ornée de symboles druidiques, apparut. Ses cheveux étaient longs et gris, et son regard pénétrant semblait voir à travers Merlin.
— Emrys, dit l'homme, sa voix grave résonnant comme une prophétie.
Merlin sentit un frisson parcourir son échine.
— Pardon ? Qui êtes-vous ? balbutia-t-il, reculant légèrement.
— Je suis Balnor, un druide. Je t'attendais, jeune sorcier. Ton destin est plus grand que tu ne le crois.
Merlin fronça les sourcils. Ce n'était pas la première fois qu'un druide l'appelait ainsi, mais il n'avait jamais compris la signification de ce mot.
— Pourquoi m'appelez-vous Emrys ? Je ne comprends pas.
Balnor s'approcha lentement, mais sans menace.
— Emrys est ton véritable nom, ton nom dans l'ancien langage de la magie. Tu es celui dont les légendes parlent. Celui qui unira Albion et restaurera l'équilibre entre la magie et le monde des hommes.
Merlin secoua la tête, incrédule.
— Je ne suis qu'un serviteur, rien de plus. Je n'ai rien d'un héros ou d'un... unificateur.
Le druide esquissa un léger sourire.
— Les plus grands destins commencent souvent dans l'humilité. Mais ne doute pas, Emrys. Ton chemin est lié à celui du prince Arthur. Ensemble, vous êtes les deux faces d'une même pièce. Sans toi, il échouera. Sans lui, ton pouvoir restera incomplet.
Ces paroles frappèrent Merlin comme un coup de tonnerre. Il voulut répondre, mais Balnor leva une main pour l'interrompre.
— Souviens-toi de ceci : ton pouvoir est un don, pas une malédiction. Mais il t'appartient de l'utiliser à bon escient. Le moment venu, tu devras faire des choix difficiles pour protéger Arthur et Camelot. Prépare-toi, Emrys, car ton destin approche.
Avant que Merlin ne puisse poser d'autres questions, le druide recula dans les ombres des arbres. En un instant, il disparut, comme s'il n'avait jamais été là.
De retour à Camelot, Merlin se précipita dans les quartiers de Gaius. Son esprit bourdonnait des paroles du druide, et il savait qu'il devait en parler à son mentor.
— Gaius ! s'écria-t-il en entrant, son souffle court.
Gaius, qui était en train de préparer une potion, releva la tête, surpris.
— Merlin ? Que t'est-il arrivé ? Tu es pâle comme un linge.
Merlin posa son panier sur la table et s'assit lourdement sur un tabouret.
— J'ai rencontré un druide dans la forêt. Il... il m'a appelé Emrys. Il a dit que c'était mon véritable nom, et que mon destin est de protéger Arthur et de restaurer la magie dans ce monde.
Gaius fronça les sourcils, visiblement troublé.
— Le nom d'Emrys... murmura-t-il, pensif.
— Tu le connais ? demanda Merlin, les yeux écarquillés.
Gaius soupira et s'assit face à lui.
— J'espérais pouvoir te protéger de ce fardeau un peu plus longtemps, mais il semble que le destin en ait décidé autrement.
Il fit une pause, cherchant ses mots.
— Emrys est un nom ancien, lié aux prophéties des druides. Ils croient qu'un sorcier aux pouvoirs immenses viendra pour changer le cours de l'histoire. Tu es ce sorcier, Merlin. Ton pouvoir dépasse tout ce que ce monde a connu depuis des siècles.
Merlin ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit. Il sentit un mélange de terreur et de responsabilité peser sur lui.
— Mais pourquoi moi ? Je ne veux pas être cette personne. Je veux juste... vivre normalement.
— Le destin ne choisit pas en fonction de ce que nous voulons, Merlin, répondit Gaius avec douceur. Mais il te choisit parce qu'il sait que tu es capable d'accomplir ce qui doit être fait.
Merlin baissa la tête, son esprit tourbillonnant.
— Arthur... le druide a dit que mon destin est lié au sien. Qu'il est la clé.
Gaius hocha lentement la tête.
— C'est vrai. Arthur est appelé à devenir un grand roi, mais il ne pourra y parvenir sans toi. Ensemble, vous êtes la seule chance pour Camelot de connaître un jour la paix.
Merlin releva les yeux, une étincelle de détermination dans le regard.
— Alors je ferai ce qu'il faut. Pour lui. Pour Camelot.
Gaius posa une main réconfortante sur son épaule.
— Je sais que tu le feras, Merlin. Et je serai toujours là pour t'aider, quoi qu'il arrive.
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