Chapitre 13 : Un Nouveau Lien
Les jours suivants la révélation entre Arthur et Merlin furent marqués par un étrange mais chaleureux silence. Aucun des deux ne chercha à forcer une conversation sur ce qui venait de se passer. Les regards échangés entre eux étaient chargés de compréhension, mais aussi d'un nouveau respect. Comme si une vérité plus profonde les avait unis d'une manière différente, renforçant une amitié déjà solide.
Dans les couloirs du château, Arthur agissait comme si de rien n'était, mais Merlin sentait bien qu'il le regardait différemment. Pas avec méfiance, mais avec une confiance renouvelée. Il ne pouvait plus ignorer ce qui les liait, et cela n'avait pas échappé à Merlin. Il n'était plus simplement un serviteur ou un confident ; il était un allié, un ami dont l'importance dépassait tout le reste.
Un après-midi, alors qu'ils se retrouvaient dans la salle d'entraînement pour une session d'escrime, Arthur décida de briser le silence.
— Tu sais, Merlin, dit-il en essuyant son front avec un gant, je me suis toujours demandé pourquoi tu étais si... imprévisible. Tu agissais comme si tu savais plus que tu ne le laissais entendre.
Merlin, essoufflé après avoir évité un coup d'épée, esquissa un sourire.
— Vous commencez enfin à me comprendre, Sire. C'est un don.
Arthur posa son épée et s'approcha de lui, le regard sérieux.
— Je parle de tout, Merlin. Du fait que, chaque fois que tu étais là, tout semblait se dérouler à la perfection. Comme si la chance était toujours de ton côté.
Merlin soupira et se laissa tomber sur un banc.
— Ce n'est pas de la chance, Arthur. C'est... Il s'arrêta, cherchant ses mots, c'est la magie. C'est ce qui me permet de t'aider quand les choses tournent mal.
Arthur le regarda longuement, puis hocha la tête.
— Je vois. Et maintenant que tu m'as tout dit, rien ne change, Merlin. Si tu m'avais dit ça plus tôt, j'aurais réagi différemment. Mais aujourd'hui, tout ce que je vois, c'est un homme qui a toujours été là pour moi. Pas un sorcier, pas un serviteur, mais un ami.
Merlin sourit légèrement, soulagé.
— Tu n'as pas peur de moi ?
Arthur haussa les épaules.
— Qu'est-ce qu'il y a à craindre ? La magie peut être dangereuse, c'est vrai, mais c'est toi qui la manies. Je te fais confiance. Et puis... je ne vois pas comment je pourrais te craindre, toi qui ne pourrais même pas me faire tomber d'un cheval sans que ça finisse en catastrophe.
Merlin éclata de rire, soulagé de voir que le prince ne l'avait pas rejeté, malgré la révélation de sa magie.
— C'est un talent rare, Sire. Vous avez de la chance d'avoir un serviteur aussi doué.
Arthur s'assit à ses côtés, son regard se radoucissant.
— Tu sais, Merlin, tout ça me fait penser à toutes ces fois où tu m'as sauvé sans que je le sache. Toutes les fois où tu as pris des risques pour moi, sans même hésiter.
Merlin baissa les yeux, une pointe de culpabilité le traversant.
— J'ai agi ainsi parce que je crois en toi, Arthur. Tu... tu as un destin à accomplir. Un destin grandiose pour Albion. C'est pour ça que j'ai toujours été là, même quand c'était difficile.
Arthur le fixa intensément, comme s'il cherchait à déchiffrer chaque mot, chaque geste de Merlin.
— Je sais que tu crois en moi, Merlin. Et je crois en toi aussi. Je n'ai jamais compris pourquoi tu te cachais, pourquoi tu gardais tes secrets, mais maintenant... je comprends. Tu fais tout ça pour me protéger. Et je n'oublierai jamais ce que tu as sacrifié pour moi, pour Camelot.
Il posa une main sur l'épaule de Merlin, la pression douce mais ferme.
— Tu n'es pas seul dans tout ça. Tu as mon soutien, Merlin. Si jamais tu as besoin de moi, je serai là. Et je ne vais pas laisser Uther ou n'importe qui d'autre te faire du tort à cause de ta magie.
Merlin se sentit réchauffé par ces paroles, comme si un poids énorme se levait de ses épaules. Pour la première fois, il pouvait se permettre de respirer.
— Merci, Arthur. C'est plus que je n'aurais osé espérer.
Arthur lui sourit, une étincelle de malice dans ses yeux.
— Tu te souviens de ce que tu disais à propos de tes talents ? Eh bien, je pense qu'il est temps de prouver à tout le château que le grand Merlin peut aussi être un épéiste compétent.
Merlin leva les yeux au ciel, mais un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.
— Vous ne changez vraiment jamais, n'est-ce pas ?
— Et je ne compte pas changer. Tu es mon ami, Merlin. Et un ami comme toi... ne peut jamais être remplacé.
Leurs regards se croisèrent un instant, un moment suspendu entre eux, un lien fort et indestructible qui s'était forgé au fil des années, à travers les épreuves et les secrets.
Au cours des semaines suivantes, leur dynamique devint plus naturelle, plus fluide. Arthur ne se contentait pas d'être le prince et Merlin le serviteur ; ils étaient égaux dans cette relation, complices dans leurs silences, partenaires dans leurs aventures, unis par un secret qu'ils seuls comprenaient.
Arthur, malgré ses responsabilités de futur roi, s'assurait toujours de passer du temps avec Merlin, que ce soit pour une chasse ou simplement pour discuter. Et Merlin, de son côté, se sentait plus léger, comme si un poids invisible avait disparu de ses épaules.
Leurs rires résonnaient à nouveau dans les couloirs du château, non plus comme le son de l'insouciance, mais comme celui de deux âmes qui s'étaient trouvées, malgré les obstacles et les secrets.
Arthur savait désormais que peu importe ce que l'avenir leur réservait, Merlin serait toujours à ses côtés. Et Merlin, quant à lui, savait que, pour la première fois depuis longtemps, il n'avait plus à cacher qui il était.
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