Chapitre 12 : La vérité révélée

Arthur et Merlin galopaient dans les bois, le soleil jouant à travers les feuillages d'automne. Cette partie de chasse, Arthur l'avait organisée pour se détendre, loin des responsabilités royales. Pas de chevaliers, pas de courtisans, juste lui et Merlin – comme au bon vieux temps.

Tu sais, Merlin, ces moments sont rares ces jours-ci, dit Arthur en tirant sur les rênes de son cheval pour s'arrêter.

Quoi, vous parler à un simple serviteur sans tout un auditoire ? plaisanta Merlin en descendant de sa monture.

Arthur roula des yeux, mais un sourire sincère éclairait son visage.

Non, imbécile. Être simplement avec toi, sans que tu casses quelque chose ou que les chevaliers me demandent de te virer.

Ah, l'amitié. Elle est si touchante, rétorqua Merlin avec sarcasme.

Ils continuèrent leur chemin, plaisantant et se remémorant leur jeunesse insouciante. Mais l'ambiance changea brusquement lorsqu'un bruissement intense se fit entendre dans les buissons à quelques pas d'eux.

Arthur dégaina immédiatement son épée.

Reste derrière moi, Merlin.

Oh, bien sûr. Qui voudrait voir le grand Arthur Pendragon se faire attaquer sans que je sois là pour le sauver ?

Je suis sérieux, Merlin, répliqua Arthur avec gravité.

Soudain, plusieurs bandits surgirent, armes brandies. Ils étaient une demi-douzaine, et leurs intentions étaient claires.

Donnez-nous vos chevaux et tout ce que vous avez sur vous ! hurla l'un d'eux.

Arthur ne perdit pas de temps.

Merlin, cours !

Mais Merlin resta figé, son regard fixant la scène avec une détermination inhabituelle.

Non, pas cette fois.

Alors que les bandits se jetaient sur eux, Arthur repoussa les premiers avec habileté, mais ils étaient trop nombreux. L'un des assaillants, contournant Arthur, leva son épée pour frapper.

C'est à cet instant que Merlin leva la main. Un souffle puissant, invisible mais dévastateur, balaya les bandits comme des feuilles emportées par le vent. Ils furent projetés contre les arbres, inconscients avant même de toucher le sol.

Arthur, debout au milieu du chaos, baissa lentement son épée, fixant Merlin avec des yeux écarquillés.

Merlin... Qu'est-ce que tu viens de faire ?

Merlin recula d'un pas, les mains tremblantes.

Je... ce n'est pas ce que tu crois. J'ai juste... Je ne pouvais pas...

Arthur s'approcha, son regard oscillant entre surprise et quelque chose de plus profond : la compréhension.

Arrête, Merlin. Ne me mens pas. Pas cette fois.

Merlin ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit. Arthur posa une main ferme sur son épaule.

Depuis combien de temps ?

Merlin détourna les yeux, incapable de soutenir le regard de son ami.

Depuis toujours, murmura-t-il finalement.

Arthur hocha lentement la tête, absorbant cette révélation.

C'est pour ça que tu es toujours là. Pourquoi tu es toujours au bon endroit, au bon moment. Toutes ces fois où je pensais que j'avais de la chance... C'était toi, n'est-ce pas ?

Arthur, je voulais te le dire, mais...

Mais tu avais peur. Parce que la magie est interdite, et tu pensais que je te dénoncerais.

Merlin releva les yeux, son cœur battant à tout rompre.

Je suis désolé. Je sais que je t'ai menti, mais je devais te protéger. Et pas seulement toi... Camelot, Albion... tout dépend de toi.

Arthur croisa les bras, observant son ami d'un air sérieux, mais pas hostile.

Merlin, tu es un idiot.

Merlin cligna des yeux, pris au dépourvu.

Quoi ?

Arthur sourit légèrement, presque amusé.

Tu es un idiot si tu pensais que je te dénoncerais. Merlin, tu n'es pas seulement mon serviteur. Tu es mon meilleur ami. Mon seul véritable ami d'enfance. Je me fiche de ce que les lois disent sur la magie. Tu es irremplaçable, et je ne laisserai personne t'enlever cela.

Merlin sentit ses yeux s'embuer, mais il essaya de masquer son émotion avec un sourire maladroit.

Vous ne trouvez pas que c'est un peu dramatique ? Vous devenez sentimental, Arthur.

Arthur rit doucement, mais son regard était sincère.

Peut-être. Mais tu as risqué ta vie pour moi plus de fois que je ne peux compter. Tu m'as sauvé aujourd'hui. Alors, peu importe ce que les autres pensent. Je suis le roi de Camelot – ou du moins, je le serai bientôt – et c'est à moi de décider qui je veux à mes côtés.

Et vous voulez un sorcier maladroit et insolent ? plaisanta Merlin.

Arthur lui donna une tape sur l'épaule.

Je veux mon ami. Et je ne veux plus de secrets entre nous.

Merlin sentit un poids immense se soulever de ses épaules.

D'accord. Plus de secrets.

Ils échangèrent un sourire, et pour la première fois depuis des années, Merlin sentit qu'il pouvait enfin être lui-même auprès d'Arthur.

Alors qu'ils remontaient en selle pour retourner à Camelot, Arthur brisa le silence.

Tu sais, Merlin, ça explique beaucoup de choses. Comme cette fois où les bandits sont soudainement tombés dans un trou sans raison apparente.

Oh, ça ? Eh bien... disons que le sol était instable.

Et les fois où mon épée semblait voler dans ma main ?

Pur hasard.

Arthur secoua la tête en riant.

Tu ne changeras jamais, n'est-ce pas ?

Jamais, Sire.

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