Chapitre 2 :
Le lendemain matin, Sarah se tenait devant une boutique de décoration d'intérieur dans le centre-ville, observant la vitrine. Les rayons du soleil illuminaient les objets soigneusement exposés : vases en céramique, coussins aux motifs audacieux, et lampes modernes.
Mais ce n'était pas les objets qui avaient capté son attention. C'était son propre reflet.
Elle portait une chemise blanche impeccable et un pantalon beige, une tenue professionnelle qui aurait dû lui donner confiance. Pourtant, en se regardant, elle ne vit qu'une femme à l'air fatiguée, le visage marqué par des pensées incessantes.
Elle détourna les yeux et entra dans la boutique. La cloche suspendue à la porte tinta, signalant son arrivée. Une vendeuse souriante s'approcha immédiatement.
__ Bonjour ! Puis-je vous aider ?
Sarah hocha doucement la tête.
__ Oui, je cherche quelques pièces pour un projet résidentiel. Vous avez des accessoires dans des tons terre cuite ou bois brut ?
__ Absolument. Suivez-moi, répondit la vendeuse en l'entraînant vers un coin de la boutique.
Tandis qu'elle parcourait les étagères, son téléphone vibra dans son sac. Elle hésita, mais le sortit. Un message de sa mère s'afficha :
« Ta cousine Dalila vient d'être fiancée. Ici, tout le monde demande quand tu vas enfin penser à te poser. »
Les mots la frappèrent comme un coup de vent froid. Elle serra la mâchoire, éteint rapidement l'écran et rangea son téléphone.
__ Tout va bien ? demanda la vendeuse, remarquant son air absent.
Sarah sourit faiblement.
__ Oui, oui, merci. Ces vases,... là, oui, je vais les prendre.
Quelques minutes plus tard, de retour dans sa voiture, elle s'autorisa enfin un profond soupir. Les commentaires, les sous-entendus... Ils étaient... Insidieux. Sa mère ne comprenait pas. Son célibat n'était ni un acte de rébellion, ni le résultat d'un manque d'efforts. C'était juste... la vie.
Elle posa ses mains sur le volant, fixant un point au loin. Puis, sans réfléchir, elle démarra la voiture et roula sans destination précise. Les rues animées laissèrent place à des routes plus calmes et bientôt elle atteignit la plage.
Le vent salé caressa son visage alors qu'elle s'asseyait sur le sable. Devant elle, les vagues dansaient, indifférentes au poids qu'elle portait.
Les souvenirs l'envahirent. Elle se revit petite, courant ici, insouciante, les pieds nus sur le sable, rêvant d'un avenir aussi vaste et prometteur que l'horizon.
__ Est-ce que je suis incomplète ? réfléchit-elle.
J'ai une carrière, une vie que j'aime, et pourtant... leur regard me fait douter. Ai-je tort de vouloir plus que ce qu'ils attendent de moi ?
Elle pensa à ses rêves de jeunesse, à toutes les choses qu'elle voulait accomplir avant ses trente ans.
Ensuite, elle baissa les yeux, les larmes au bord des cils. Avait-elle trahi cette jeune fille pleine de rêves qu'elle avait été autrefois ?
Puis, elle ferma les yeux et laissa le bruissement des vagues calmer son esprit.
___Ya Allah. Si je dois marcher seule, donne-moi la force de ne pas faillir. murmura-t-elle. Et si Tu as prévu quelqu'un pour moi, guide-le à moi au moment opportun. Mais surtout, enseigne-moi à T'aimer, Toi, avant tout.
Elle resta sur place, face à l'océan, comme si elle attendait une réponse.
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