Chapitre 14 :
__ Baba... Maman ne semble pas très heureuse pour moi, dit-il, cherchant des réponses dans les yeux de son père. Je pensais qu'elle serait contente de savoir que je vais enfin me marier. Pourquoi se comporte-t-elle comme ça ?
Son père soupira, le regard pensif.
__ Je ne sais pas mon fils. Ta mère est quelque fois difficile à comprendre. Elle dit être heureuse pour toi... Mais peut-être que quelque chose la tracasse.
Yassine acquiesça, bien que sa confusion ne fit qu'accroître. Il monta dans sa chambre et en s'asseyant à son bureau, il attrapa son téléphone pour y trouver un peu de réconfort. À l'écran de verrouillage, une photo de Sarah apparu, une image qu'il avait prise en cachette la première fois qu'elle était venue chez lui, sa tête inclinée, ses yeux noire baissés vers le sol avec un sourire en coin.
Il passeaune bonne partie de la journée à travailler sur son ordinateur, mais l'inquiétude le tiraillait. Finalement, il descendit à la cuisine pour dîner et trouva sa mère, en train de ranger la vaisselle. C'était une opportunité qu'il ne pu ignorer.
__ Maman, je peux te parler ?
Elle se retourna, surprise mais souriante.
__ Oui, mon fils, répondit-elle, se concentrant sur les assiettes qu'elle essuyait.
__ Pourquoi tu as l'air triste ? demande-t-il en la fixant. Si.. distante. Sarah n'est-elle pas une bonne personne ?
Sa mère posa l'assiette qu'elle tenait, puis le regarda.
__ Si, bien sûr, elle est charmante. Mais... répondit-elle en baissant un peu les yeux. Elle me donne l'impression... comment dire... d'être plus âgée.
Yassine fronça les sourcils, perplexe
__ Mama, Sarah est parfaite, dit-il, un soupçon de défense dans la voix. Maman, Sarah est parfaite à mes yeux. Et en ce qui concerne l'âge, est-ce vraiment si important ?
Elle semble surprise par sa réponse, une ombre de tristesse passant essentiellement dans son regard.
__ Tu connais son âge exact, Yassine ? demanda-t-elle doucement, presque dans un murmure.
Non, maman, je n'ai pas demandé. Ça n'a pas d'importance. Je suis plus âgée qu'elle et ça devrait être suffisant.
Elle se mordilla les lèvres, tentant de dissimuler son inconfort.
__ C'est pour ton bien, que je pose cette questions... dit-elle finalement, avec une teinte de regret dans la voix.
__ Maman, j'ai choisi Sarah. L'âge, les années, tout ça n'a pas d'importance pour moi. Ce qui compte, c'est ce que je ressens pour elle et je veux que tu sois heureuse pour moi.
Sa mère soupira, laissant tomber ses bras le long de son corps, le regard perdu.
__ Je veux juste ce qu'il ya de mieux pour toi, mon fils. Pardonne-moi si je suis un peu troublé.
Elle esquissa un faible sourire, avant de retourner dans sa chambre, mettant fin à l'échange.
Le jour suivant, Khawlat s'affairait aux fourneaux, tandis que les arômes de cumin et de coriandre embaumaient la cuisine. Une lumière tamisée traversait les rideaux entrouverts, jetant des ombres dansantes sur les murs blanchis à la chaux.
__ En tant que mère, chaque instant avec mes enfants est précieux. Yassine, mon dernier, est la prunelle de mes yeux. Je le regarde et je vois tant de moi en lui : ses yeux, son nez, tout me rappelle ma jeunesse. J'ai toujours souhaité qu'il ait une famille, des enfants, des petits-enfants qui viendront égayer notre foyer. L'idée de le voir marié, de le voir fonder sa propre famille, me remplit de joie, mais en même temps, elle m'inquiète.
Un bruit de pas interrompit ses réflexions.
— Où sont mes chaussures, Khawlat ? demanda donc mari, en entrant dans la pièce.
— Elles sont près de la porte, comme toujours, Ahmed, répondit-elle avec un éclat de malice dans la voix.
Tout en continuant à pétrir la pâte, elle l'observait du coin de l'œil chercher maladroitement ses affaires. Sa présence la réconfortait. Il était son pilier, celui sur qui elle pouvait toujours compter. Mais aujourd'hui, même sa compagnie ne suffisait pas à apaiser ses tumultes pensées.
Les heures s'écoulèrent, la maison retomba dans le silence. Ses enfants étaient partis pour la prière du vendredi. Après avoir longuement hésité, Khawlat prit son téléphone. Le numéro de Sarah était inscrit dans son carnet.
Elle composa les chiffres et porta l'appareil à son oreille.
__ Allô ? As salamou anlaykum... C'est la mère de Yassine. J'espère que tu vas bien, commence-je, un sourire sur les lèvres même si elle ne peut pas le voir.
__ Bonjour, madame Nouria ! Oui, ça va, merci, et vous ? répond-elle, un ton chaleureux dans sa voix.
__ Je vais bien, merci. Je voulais te parler... J'aimerais te rencontrer, ainsi que tes parents, si possible. Que dirais-tu de demain soir ?
Un moment de silence s'installa de l'autre côté du fil, et Khawlat se demanda si c'était trop direct. Mais, elle avait besoin de clarifier certaines choses avant que ce mariage n'ait lieu.
__ Oui, bien sûr, finit-elle par dire. Je préviendrai mes parents.
__ Merci, Sarah. Cela signifie beaucoup pour moi.
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