Chapitre 13 :
Trois mois auparavant, Sarah avait fait une rencontre inattendue.
Ce jour-là, elle se trouvait à SODIFRAM, achetant des courses pour sa mère qui lui avait donné une longue liste. Tandis qu'elle voulait attraper une bouteille d'eau de Javel en se mettant sur la pointe des pieds, un bras la devança et la lui tendit.
__ Tenez, madame.
__ Merci, répondit-elle instinctivement, ses yeux glissants vers le panier du jeune homme.
__ Ce n'est pas pour moi, évidemment, dit-il précipitamment.
Elle n'arriva à retenir un léger rire.
__ Oh, je pensais que c'était pour votre femme, dit-elle, amusée par sa réaction.
Il avait l'air encore plus mal à l'aise, ajustant son panier pour cacher les serviettes hygiéniques.
__ Je ne suis pas marié, répondit-il rapidement, un sourire nerveux se dessinant sur son visage. Puis, d'un geste de la main, il lui fit un au revoir discret avant de rejoindre la file d'attente à la caisse.
Depuis ce jour, elle ne l'avait plus revu, jusqu'à deux semaines plus tard. En entrant dans une cafétéria pour y retrouver une amie, elle le vit, assise à une table près de la baie vitrée. Elle hésita une seconde avant de l'approcher.
__ Excusez-moi... vous êtes le « monsieur eau de javel », non ? dit-elle en souriant.
Il relèva la tête, la reconnue immédiatement.
__ Et vous, la dame qui voulait me marier dans un rayon de supermarché !
Ils commencèrent à discuter et Yassine lui apprit qu'il était ingénieur en bâtiment. Au fil de la conversation, ils de découvrirent des points communs. Ils échangèrent leurs contacts, et c'est ainsi que débuta leur histoire d'amour. Une histoire simple, mais comme elle le pensait, les plus belles romances n'avaient pas besoin d'être grandioses ou de commencer comme dans les films. Un coup de foudre au premier regard n'était pas toujours nécessaire.
Lorsqu'ils vinrent officialiser leur couple et rencontrer ses parents, sa mère avait sorti ses plus beaux tapis berbères et parfumé la pièce avec du musc, une odeur qui enveloppait chaque recoin de la maison. Les canapés, dans des tons de beige et d'ocre, ajoutaient une ambiance accueillante mais posée. Sur la table basse, un service à thé remplie de la liquide par fumée à la menthe attendait patiemment, accompagné de petits plats de pâtisseries orientales soigneusement disposés.
Les parents de Yassine arrivèrent avec ses deux frères et leurs épouses et sa famille les accueillit avec des sourires et des accolades chaleureuses. Mais dès les premiers instants, elle remarqua la réserve de la mère de Yassine. Celle-ci se tenait un peu en retrait, laissant surtout son mari parler. Ce dernier prenait la parole avec un enthousiasme visible, enchaînant les mots comme s'il avait une foule de choses à partager.
Sarah s'assit près de sa mère, le cœur battant à rompre. Elle aperçut son amoureux de l'autre côté du salon, lui aussi légèrement tendu, mais lui lançant de temps à autre un regard apaisant. Tout était là, prêt à se concrétiser.
__ Nous sommes ici tout réuni, au nom de nos deux enfants, commença-t-il. Le regard fier et bienveillant. Et sommes plus ravis d'officialiser cette union et de faire entrer Sarah dans notre famille.
Sa mère acquiesça avec un sourire chaleureux. Elle répondit en saluant l'honneur de cette rencontre et en expliquant combien elle et son père étaient heureux de les accueillir. Tout le monde écoutait attentivement, même son grand frère, qui était pourtant si souvent distraits lors des réunions de famille.
Après quelques échanges formels, son père aborda le sujet tant attendu.
__ Nous pensions que la cérémonie religieuse pourrait se tenir un vendredi au mois de décembre, proposa-t-il. Cela laisserait à nos enfants le temps de préparer les détails du mariage et de se concentrer sur leur projet de vie.
Le père de Yassine approuva d'un signe de tête, satisfait. Puis il se tourna vers sont fils, lui lançant un regard encourageant.
__ Qu'en dis-tu ?
__ Cela me semble parfait, si Sarah est d'accord.
Il lui adressa un sourire tendre et elle sentit ses joues se chauffer. Elle hocha la tête en retour, un sourire discret illuminant ses lèvres.
Cependant, malgré la bonne humeur générale, elle sentait encore cette distance autour de la mère de Yassine. Celle-ci souriait, certes, mais il y avait une réserve qu'elle ne parvenait pas à dissimuler complètement. À un moment, elle lui lança un regard bref et apparemment calculé et elle eut l'impression qu'elle cherchait quelque chose en elle, comme si elle essayait de déceler ce qui la rendait digne ou non de son fils.
Puis, les questions fusèrent.
__ Alors, Sarah, tu as déjà réfléchi aux préparatifs ? lui demanda la plus jeune, un sourire espiègle aux lèvres. Ou bien tu veux des conseils ?
Elle sourit, tentant de rester décontractée malgré leur regard insistant.
— J'ai quelques idées, mais je suis ouverte aux suggestions, bien sûr.
Finalement, après des échanges encore plus intenses sur les préparatifs, tout le monde se détendit. Sarah se projetait déjà, dans un coin de son esprit, imaginant le déroulement du mariage. Elle pensait aux cartes d'invitation qu'elle voulait simples, à la décoration florale, aux petites attentions pour chaque invité... elle était remplie d'une douce anticipation.
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