Prologue
Point de vue d'Ophélie
Je n'arrivais toujours pas à y croire ! Nous étions censées être meilleures amies, du moins c'est ce que je pensais. J'ai toujours été dans la même classe qu'elle depuis la maternelle, elle connait tous les moindres détails de ma vie, nous avions toujours été aussi soudées que les dix doigts d'une main. Et pourtant, elle venait de m'infliger une blessure qui resterait gravée à vie dans mon âme.
Quelle abruti j'avais été aussi ! J'aurais dû me douter de quelque chose, surtout quand elle a commencé à esquiver les sorties que je lui proposais . Elle avait toujours une bonne excuse. Un jour, elle devait garder ses soeurs. L'autre, elle avait trop de travail. Parfois même, elle s'inventait une maladie ! Je n'avais rien remarqué de suspect, naïve comme j'étais. Je la déteste tellement !
J'attachai mon casque en vitesse puis enjambai mon scooter bleu nuit. Elle me l'avait offert lors de mon seizième anniversaire. Je fis silencieusement mes adieux à cette maison en sachant parfaitement que je n'y retournerai pas. Avant de partir, je me fis la promesse de me venger de ce qu'elle m'avait fait subir sans qu'elle n'ait une once de remords. Je démarrai le moteur et filai au rythme du vent dans cette ville qui ne semblait plus m'aimer.
Alors que j'arrivai à un carrefour, mon téléphone sonna. Je décrochai et entendis la voix affolée de ma mère qui me suppliait de ne pas revenir à la maison et d'aller dormir chez une amie. Elle paraissait au bord des larmes, cela devait vraiment être grave. Je lui intimai de ne surtout pas céder à la panique. Je ne pus pas accepter sa demande. La laisser dans cet état m'était impossible. De plus, je n'avais nul part où aller d'autre. J'accélérai afin d'être chez moi le plus vite possible.
Ma mère était tout ce qui comptait le plus à mes yeux avec mes sœurs. Je ne pouvais tout simplement pas envisager de vivre sans elle. Bien que j'aime également beaucoup mon père, je n'entretenais pas une relation aussi privilégiée avec lui qu'avec maman. Cette dernière m'avait toujours soutenue quelles que soient les décisions que j'avais à prendre. Aussi, bien que je sois l'aînée d'une famille de trois enfants, elle ne m'avait jamais délaissée pour s'occuper de mes jeunes sœurs. Cette femme au bon cœur m'inspirait le respect, l'amour et la joie de vivre.
Alors que je rangeai mon téléphone , le feu passa au rouge. Je passai tout de même à cause de l'urgence de la situation. Soudain, les phares d'un camion m'aveuglèrent. Je m'étais déportée sur la voie de gauche. Je tentai, en vain, de freiner afin d'éviter le poids lourd qui se trouvait maintenant à quelques mètres de moi.
Malheureusement ou heureusement , je l'ignore, mon scooter s'arrêta net et je chutai la tête la première sur le goudron. Mon casque se brisa en deux sous le choc. Je ressentis alors une douleur intense dans mon corps entier comme si on m'ouvrait vivante. Je poussai un long cri, étouffé par la circulation. J'entendis au loin des automobilistes se précipiter vers moi. Je tentai de garder les yeux ouverts bien que je n'aie qu'une envie : les fermer afin de ne plus souffrir.
Si tu savais comme je suis désolée maman de ne pas pouvoir être à tes côtés en ce moment. Je regrette de ne pas t'avoir dit « je t'aime » plus souvent. J'aimerais tellement pouvoir te voir une dernière fois. J'ignore si je survivrais. Seulement, une chose est sûre : je me battrai. Je ne me laisserai pas aller, mais si la mort m'emporte, c'est qu'elle aura eu raison de moi.
Mes yeux commencèrent à se fermer d'eux-mêmes. Cela ne servait plus à rien de résister. Il me semblait distinguer au loin le hurlement d'une sirène néanmoins tout me paraissait flou. Puis, un brouillard s'abattit à l'intérieur mon être et tout s'éteignit autour de moi...
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