Chapitre 8 : Vérité dévoilée








Flora



Je ne sais pas cela fait combien de temps que nous nous enfonçons dans la forêt enchantée Hélia et moi, mais je dirais au moins une bonne demi-heure.


Savoir qu'il existe un portail qui est lié aux souterrains infinis c'est bien, mais faudrait-il le trouver ! Je sais qu'il se trouve dans la forêt enchantée, le livre que j'ai lu était formel sur cette information précieuse, malheureusement il ne précisait pas la position du portail magique.


Le souci c'est que la forêt enchantée est immense alors ce maudit portail pourrait se trouver n'importe où...


— Flora, tu es vraiment sûre qu'il existe ce portail ? Tu t'es peut-être trompée dans la lecture ou tu as mal compris ?

— Non Hélia, je suis certaine que nous ne sommes plus loin.


Enfin j'espère parce que j'aurais aimé le trouver avant qu'il fasse nuit...


Mon copain allait protester, or je me stoppe subitement en sentant quelque chose de différent, certes minime mais différent quand même. Hélia s'arrête à son tour en haussant les sourcils, m'interrogeant du regard. Je lève ma main pour lui faire comprendre de rester silencieux. 


Pour me concentrer sur la légère variation que j'ai ressenti, je ferme les yeux. J'arrive alors à faire le vide autour de moi, je ne suis entourée plus que par la nature. Puis alors tout devient plus clair, plus limpide, plus concret ! Une aura puissante commence à se manifester, complètement différente de celle de la forêt, comme étrangère. Il ne peut s'agir que du portail, je ne vois pas ce qui pourrait correspondre d'autre à cette aura puissante. 


Je rouvre les yeux, bien déterminée à trouver cette aura puissante. En me concentrant encore j'arrive à distinguer quel chemin prendre pour rejoindre cette dernière.


Je me tourne ensuite vers Hélia en lui montrant du doigt où nous devons aller.


— C'est par là !


Hélia qui est resté silencieux et intrigué depuis le début, fronce ses sourcils complètement perdu.


— Comment tu peux être sûre que le portail se trouve dans cette direction ?

— À vrai dire je ne sais pas comment l'expliquer mais je sens une aura puissante se dégager de ce chemin. C'est sûrement lié au portail magique.

— Une aura tu dis ? Je ne ressens rien.


Il tente de se concentrer pour essayer de ressentir ce que moi-même j'ai pu sentir, mais ça ne semble pas vraiment fonctionner vu son air septique.


— L'aura du portail doit être mélangée avec celle de la forêt, c'est sûrement pour cette raison que je peux la sentir. Je pense que le portail est dissimulé dans un arbre ou près de végétaux assez volumineux.

— C'est tout à fait possible. Bien, prenons ce chemin dans ce cas.


J'opine de la tête, puis nous prenons la direction qui me semble être la bonne. 


Plus je m'enfonce dans la forêt, plus je sens l'aura s'intensifier. Ma respiration devient plus difficile, l'air est de moins en moins respirable et pourtant, Hélia n'a pas l'air de ressentir les mêmes sensations que moi.


Je m'arrête quand je sens que ça devient impossible d'effectuer un pas de plus. Je suis épuisée, comme si j'avais couru jusqu'à en être essoufflée. Je tente de reprendre mon souffle mais c'est quasiment impossible, comme si quelque chose m'en empêchait. 


Le spécialiste remarque enfin mon état quand il s'aperçoit que je me suis arrêtée et se précipite à mes côtés l'air affolé.


— Flora, que t'arrive-t-il ?!

— J'ai dû mal à respirer.

— Faisons demi-tour, il est clair que si tu continues comme ça tu vas perdre connaissance.


Alors qu'il tente de m'aider à rebrousser chemin, j'agrippe son bras en secouant la tête. Il est hors de question que nous fassions demi-tour à cause de mon état ! Je sais qu'on y est presque, le portail doit être à un ou deux mètres de nous, je le sens. C'est d'ailleurs sûrement pour ça que j'ai dû mal à respirer.


Hélia soupire mais comprend vite que je ne changerai pas d'avis. Il prend l'un de mes bras pour le placer autour de ses épaules et le sien m'agrippe par la taille, je me retrouve collée à lui. Il m'aide alors à marcher pour que j'évite de perdre inutilement le peu de forces qu'il me reste.


— Si tu perds connaissance je rebrousse chemin, peu importe que tu sois contre ou non !


Son ton sérieux me met en garde, lui non plus ne reviendra pas sur sa décision donc il faut absolument que je tienne jusqu'au bout.


Après quelques minutes, nous nous arrêtons enfin. J'ai pu repéré assez facilement d'où venait l'aura et comme je le pensais, elle émane d'un grand arbre. Je me doutais que pour que cette dernière soit si puissante et intense, elle devait être mélangée à un élément très imposant.


— C'est ici.  dis-je difficilement en montrant l'arbre du doigt.

— Qu'est-ce que nous devons faire pour que le portail apparaisse ?

— Emmène-moi près de l'arbre, je vais réciter la formule.


Mon copain s'exécute sans protester. Une fois à proximité de l'arbre, chaque battement de mon cœur me fait affreusement mal, c'est comme s'il ne supportait pas toutes ces ondes. Je n'ai plus beaucoup de temps... si je ne me dépêche pas je vais réellement tomber dans les pommes !


Je pose donc ma main sur le tronc et prononce la formule qui se trouve être dans une langue ancienne. Heureusement que je l'avais noté sur l'un de mes cahiers de cours au cas où j'en aurais besoin un jour ! 


Suite à mes mots, un vent de nulle part se met à tournoyer autour de nous et l'aura déjà bien élevée s'amplifie un peu plus. Ne pouvant plus supporter ce trop plein d'énergie, je tombe à genoux, respirant de plus en plus difficilement et bruyamment.


— Flora !


Le portail apparaît enfin et alors que ma vue commence à se troubler, je sens Hélia me soulever du sol pour franchir l'ouverture étant reliée à un autre endroit.


L'air devient soudain beaucoup plus léger et respirable. Mon cœur qui me faisait souffrir s'apaise instinctivement et ma tête qui tournait comme le vent qui tournoyait autour de nous il y a quelques secondes, se stabilise.


Les yeux perçants du spécialiste me scrute inquiet, je lui souris pour le rassurer ce qui fonctionne à moitié. Il me repose au sol, prenant bien soin de me maintenir par la taille pour éviter que je vacille.


— Merci Hélia.

— Bon sang tu m'as fait une sacrée peur...  souffle-t-il en baissant la tête.

— Excuse-moi de t'avoir inquiété et merci d'avoir franchi le portail malgré mon état.


Il relève son visage vers le mien en me fixant mi amusé, mi inquiet.


— C'était soit on franchissait le portail, soit la barrière de vent... vu comment elle était puissante, on se serait fait sûrement broyé.


Il n'a pas tort, je me demande d'où pouvait provenir cette tempête de vent, mais bon ce n'est pas le plus important pour l'instant.


J'observe les lieux où nous nous trouvons, comme son nom peut l'indiquer, les souterrains sont sombres et très peu éclairés. Je pense que nous sommes assez loin des cellules, il va sûrement falloir qu'on marche pendant un moment avant de tomber sur un prisonnier. 


Heureusement, il n'y a qu'un seul chemin qui se dresse devant nous, je suppose que ça ne sera pas toujours le cas, mais bon c'est déjà mieux que rien. 


— Dépêchons-nous ! Je suis sûre que notre présence ici sera vite signalée, donc ne perdons pas de temps !


Le spécialiste approuve et nous voilà en train de courir dans les souterrains infinis. Si un jour on m'avait dit que me je retrouverais dans cet endroit sinistre, je ne l'aurais pas cru.


Nous courons encore et encore jusqu'à arriver au bout du long chemin. Je soupire alors qu'Hélia jure, il était évident que ça ne pouvait pas être si facile. Le chemin se coupe en deux directions, gauche ou droite et évidemment aucun indice ne nous indique quelle est la bonne direction.


— Merde, on fait quoi ?

— Se séparer est une mauvaise idée.  dis-je

— Effectivement, je ne te laisserai pas t'aventurer seule dans ces souterrains.


Hélia examine du regard les deux directions opposées avant de déclarer.


— Allons à droite.


J'arque un sourcil en le regardant intriguée. Il a l'air sûr de lui, comme s'il savait que les cellules des prisonniers se trouvaient sur le chemin de droite.


— Tu viens de choisir au hasard ou je rêve ?

— Non, je pense vraiment que les prisonniers se trouvent par là.

— Comment tu peux en être sûr ?

— Une intuition.


Il hausse les épaules et commence à marcher vers le chemin de droite. Je soupire une énième fois avant de suivre son intuition en espérant qu'on ne se trompe pas. De toute manière on a une chance sur deux de se tromper, ça pouvait être pire, il y aurait pu avoir cinq chemins au lieu de deux par exemple...










— Bordel c'est ici !  s'exclame plus que surpris mon copain.


J'agrandis mes orbes quand je comprends qu'on a pris la bonne direction. Je ne sais pas si c'est de la chance ou simplement qu'Hélia a une très bonne intuition, mais peu importe puisque les premières cellules se trouvent bien devant nous.


Je souris un instant, me tournant vers le spécialiste qui n'en revient pas lui-même.


— Fais-moi penser à toujours suivre tes intuitions à l'avenir.


Il rit avant d'opiner.


J'avance alors précipitamment dans l'allée où se trouve de chaque côté du chemin, une cellule enfermant un être magique. Mon regard se pose sur chaque prison pour trouver mon ami d'enfance, mais tout ce que je vois pour le moment, ce sont d'anciens prisonniers, assez âgés qui n'ont même pas la force de lever les yeux du sol.


Voir ces gens croupir et vieillir dans ces cellules me brise le cœur. Je sais bien que s'ils ont été condamnés à périr ici c'est pour une bonne raison, mais je ne peux m'empêcher d'éprouver de la pitié. Puis vu qu'Alec a lui aussi été enfermé ici, je reviens à douter du jugement des Nymphes gouvernantes...


Si ma mémoire est bonne, ça fait des années que plus personne a été envoyé dans les souterrains. Ce qui veut dire que tous les prisonniers présents doivent être enfermés depuis des lustres.


Au bout d'un moment, je le  vois enfin ! Mes yeux s'écarquillent quand j'aperçois mon ami d'enfance qui a l'air complètement déboussolé vu sa posture. Il est assis sur le sol terreux, les genoux repliés qui soutiennent ses coudes. Sa tête est plongée dans ses mains, je ne peux donc pas voir son visage.


Je me précipite vers la cellule et tente de désactiver la barrière magique mais comme je l'avais prédit, mon sort ne marche pas. Cet endroit est sûrement immunisé contre la magie, seules les Nymphes  doivent pouvoir évoquer leurs pouvoirs sans problème ici.


— Alec !


Mon ami sursaute et redresse la tête soudainement après m'avoir entendu. Mon cœur loupe un battement quand j'aperçois les traits de son visage tirés par la fatigue, c'est comme s'il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Ses yeux orangés s'agrandissent en me voyant, il ne bouge pas pendant quelques secondes qui me paraissent durer des heures, puis finit par se redresser faiblement, trop faiblement pour que ça soit normal.


— Flora, c'est bien toi ?

— Oui, c'est moi.


Je lui souris sincèrement alors qu'il se frotte les yeux comme pour réaliser que je suis bien présente, face à lui. Un sourire triste se dessine sur son visage, mon cœur se serre en le voyant aborder cette mine. Le voir ainsi me rappelle notre toute première rencontre et les jours qui ont suivi... 


Il était sans arrêt triste et malheureux à cause de sa race, mais aussi à cause de l'injustice de ce monde qui a toujours exclu et fait du mal aux loups-garous.


Il s'approche de moi lentement, seule la barrière magique est entre nous.


— Que s'est-il passé ? Pourquoi tu t'es retrouvé enfermé ici ?


Il baisse la tête en soufflant, encore plus abattu qu'avant que je ne l'appelle. Mon Dieu j'ai horreur de le voir comme ça, c'est insupportable.


— J'ai échoué... je n'ai pas réussi à faire changer les choses.


Il était fort possible que son plan échoue, j'en étais consciente parce qu'on ne peut pas changer le cours des choses en une seule fois. Oui je le sais bien et pourtant je ressens une forte déception et un sentiment d'injustice.


— C'est pour ça que tu t'es retrouvé ici ?

— Non, j'ai perdu le contrôle...

— Quoi ?  je me demande perdue.


Son regard croise de nouveau le mien, je peux lire dans ses prunelles une infinie tristesse, si intense que quelque chose m'hurle qu'il a dû se produire un incident plus grave que prévu.


— Qu'est-ce qu'il s'est passé Alec, raconte-moi.

— Ces garces ont tué Miles sous mes yeux ! Elles l'ont brûlé sans ressentir la moindre émotion ! Il hurlait de douleur et moi je ne pouvais rien faire à part le regarder s'éteindre...


Ses poings se serrent en même temps que mon cœur explose. Mes larmes troublent ma vue et je n'ai aucune force pour les retenir ou les sécher. Je ne connaissais pas Miles mais je suis sûre et certaine qu'il ne méritait pas un châtiment aussi cruel... pas juste pour s'être défendu face à l'injustice de ce monde.


La colère et la tristesse qui envahissent mon ami me bouleverse et me donne envie de le serrer contre moi. Malheureusement cette stupide barrière magique m'en empêche.


Comment les Nymphes, les gouvernantes du monde magique qui sont considérées comme étant des divinités, qui sont respectées par tous et censées être justes et compatissantes ont pu effectuer un tel acte ? Comment ont-elles pu sacrifier Miles, l'ami d'Alec sous ses propres yeux ? Pourquoi lui ont-elles infligé un tel spectacle macabre ? Quel était leur raisonnement et leur but ?


— Après... j'ai perdu le contrôle et je me suis réveillé ici.

— Alec...


Mes larmes ne cessent de couler, son regard triste croise de nouveau le mien. Je sais qu'il retient ses larmes, ses yeux brillent trop intensément pour que ça soit normal.


— J'ai échoué, je suis désolé...

— Non ne t'excuse pas, rien de tout ça n'est de ta faute ! Je suis sincèrement désolée que les choses aient aussi mal tourné, je ferai tout pour te sortir de là !

— Ça ne sert à rien Flora... mon sort est perdu. Puis il vaut mieux que je reste enfermé ici, sinon je tuerai de mes propres mains ces saletés de Nymphes.


Une terreur prend possession de mon corps quand je croise ses orbes qui deviennent de plus en plus clair, elles brillent d'une lueur meurtrière qui me fait trembler. 


Jamais au grand jamais je n'ai vu mon ami ainsi, même quand il était mal dans sa peau et discriminé par les autres. Je crois que même-lui n'avait jamais été aussi enragé par la situation de sa race.


— Alec...


Un bruit assourdissant me fait sursauter. Affolée je me mets à regarder partout autour de moi et manque de pousser un cri quand j'aperçois des murs de pierres tomber du plafond comme pour piéger une guêpe dans un gobelet.


— Flora, il faut qu'on bouge ! On s'est fait repérer !  hurle Hélia.


Je croise une dernière fois le regard de mon ami d'enfance avant de lui souffler une promesse que je compte tenir quoi qu'il puisse m'en coûter !


— Je ne te laisserai pas tomber Alec, je te le promets !


Ses yeux ne me quittent pas une seule seconde avant qu'il lâche un profond soupir de désespoir, finissant par me tourner le dos. J'avale difficilement ma salive et rejette mon envie de fondre en larmes face à sa réponse corporelle, puis me mets à courir derrière le spécialiste pour sortir de cet endroit devenu bien trop oppressant.


Un mur de pierres apparaît devant nous, nous bloquant le passage. Oh non... nous voilà pris au piège et dans un sacré pétrin !


— On est vraiment dans la merde là...


Hélia se tourne dans tous les sens à la recherche d'un moyen de nous échapper. Dans une tentative de désespoir il se met à frapper les pierres avec ses poings, essayant de détruire le mur par la force. Rien à faire, le mur ne tremble même pas ne serait-ce qu'un petit peu.


Comprenant que la situation désespérée, je ne me laisse pas aller à la panique comme j'aurais pu le faire habituellement. Ce n'est pas le moment et puis ce n'est pas en me mettant dans un état pareil que ça changera quoi que ce soit ! 


Il faut que je réfléchisse et vite !


— Quoi qu'il se passe, tu me laisses parler. Compris Hélia ?


Mon copain s'immobilise en arrêtant de frapper le mur, avant de se tourner vers moi en soupirant.


— Très bien, mais ne compte pas sur moi pour me taire si tu dis que c'était ton idée !

— Sauf que c'est le cas.

— Peu importe.

— Hélia !


Notre échange se termine précipitamment quand le décor autour de nous change complètement. La lumière étincelante me fait fermer les yeux et grimacer en même temps. C'est quand une voix ferme et imposante résonne que je prends conscience de l'endroit où nous nous trouvons.


Une chose est sûre... après ce que je viens d'apprendre, plus rien ne va être comme avant et à commencer par mon opinion sur les gouvernantes du monde magique.




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Merciiii infiniment pour les 1K !!!





Voici le chapitre 8 de cette histoire !

J'espère que vous aimez :)

Avez-vous des théories ou hypothèses pour la suite de l'histoire ?

Flora réussit à sentir une aura dans la forêt enchantée et décide de la suivre même si elle se sent affaiblie.

Hélia réussit à les faire passer à travers le portail et le couple se retrouve dans les souterrains infinis.

Ils trouvent malgré tout les cellules des prisonniers et arrive jusqu'à Alexander.

Flora est très touchée de voir son ami dans un tel état, elle craque en apprenant toute la vérité et ce qu'ont osé faire les Nymphes sous les yeux de son ami.

Alexander semble avoir accepté son sort et assure que s'il est libéré, il tuera de ses propres mains les gouvernantes.

Flora lui promet de ne pas le laisser tomber mais le loup semble avoir aucun espoir.

Le couple se fait piéger et se retrouve téléporter ailleurs.

Où se trouvent-ils ?

Que va-t-il se passer ?

N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

Si vous avez la moindre question, je me ferais un plaisir de vous éclairer ^^

Le chapitre 9 arrive bientôt !



Kisu ♥

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