Chapitre 27 : Une dernière chance ?








Flora




Depuis quelques minutes, mon cœur bat à une vitesse ahurissante, mon corps tremble d'effroi et ma respiration est saccadée. Quelque chose ne va pas, je le sens au plus profond de moi, comme un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de terrible allait se produire ou pire encore... qu'il avait déjà eu lieu.


J'ai eu beau essayer de me calmer en tentant de contrôler de nouveau ma respiration rien à faire, mon état se dégrade au fur et à mesure que les secondes passent. Ma tête tourne, j'ai l'impression que je vais perdre connaissance à tout instant.


Toujours assise au fond de la cellule depuis que je suis enfermée dans cette dernière, je prends ma tête entre mes mains en tirant fortement sur mes cheveux pour cesser mon mal de crâne insoutenable. Bon sang j'ai l'impression que ma tête va finir par exploser, pourquoi je me sens aussi mal d'un coup ?


Ça vient juste de se déclencher, ce n'est pas comme si tous les symptômes avaient surgi doucement mais sûrement, en s'intensifiant de façon crescendo. Non, tout m'est tombée dessus comme ça, d'un seul coup.


— Qu'est-ce qu'il se passe à la fin !


Mes yeux se ferment. Je prie intérieurement pour que la douleur cesse mais rien à faire, elle continue d'augmenter encore et encore.


— Tu veux savoir ce qu'il se passe ?

— C'est pourtant simple, tu ne le sens pas ?

— La révolte a débuté.


Ces voix... ça faisait un moment que je ne les avais pas entendu et pourtant je ne suis pas en train d'halluciner, je les ai bien entendu résonner !


Avec le peu de force qu'il me reste, je réussis à redresser la tête, puis ouvrir mes orbes pour apercevoir très nettement les trois Nymphes gouvernantes dans ma cellule.


J'étais si mal que je ne les ai pas senti apparaître ici... mon état doit vraiment être catastrophique si je n'arrive même plus à sentir l'aura surdimensionnée des divinités... bon sang ça craint !


— La révolte ?   je répète faiblement.

— Oui, celle que tu n'as pas voulu empêcher. 

— Celle qui causera des morts.

— Celle qui va se finir très mal pour les loups-garous.


Leur regard montre qu'elles me tiennent comme responsable, or en aucun cas leur jugement ou leurs petites accusations ne m'atteigeront !


Cette révolte n'a clairement pas été déclenchée par ma faute, en quoi le serait-elle ? Oui il est vrai que je me reproche beaucoup de choses dans cette histoire, mais pas ça ! Si une guerre a éclaté c'est à cause des gouvernantes de ce monde ! C'est de leur faute, personne d'autre n'est coupable !


Si elles avaient pris en compte le discours d'Alec quand il a eu son audience, si elles avaient eu ne serait-ce qu'une once de bonté dans leur cœur, les Nymphes auraient agi en conséquence ! À la place elles ont sacrifié l'un des amis du leader de la meute des loups-garous pour ensuite le jeter dans les souterrains infinis ! Si la révolte a éclaté c'est parce qu'Alexander n'avait plus d'autre choix, il était au pied du mur car jamais au grand jamais il n'aurait voulu déclencher une guerre sinon !


Combattre la violence par la violence l'a toujours répugné, sauf que la façon pacifiste ne fonctionnait pas... quel autre choix s'offrait-il à lui finalement ? Rien, il n'y avait rien d'autre à faire... et mourir en silence n'était pas envisageable pour lui, ce que je comprends totalement.


— Moi coupable ? Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous !

— Dis-moi, tu es bien insolente jeune fille.

— As-tu retrouvé une once de détermination depuis que tu es ici ?

— Peu importe, la révolte de ces loups a été lancée, tu ne peux plus reculer désormais Flora.


Mes yeux s'écarquillent ne comprenant pas où elles veulent en venir. Comment ça je ne peux plus reculer ? Qu'est-ce qu'elles ont encore en tête ?


— Je vois que tu n'as pas l'air de comprendre ce que nous venons de dire.

— Laisse-nous t'éclairer dans ce cas.

— Tu vas rejoindre le champ de bataille et mettre un terme à cette révolte !


Mes orbes qui étaient déjà écarquillés, s'agrandissent encore, comme si mes orbites allaient tomber sur le sol. Je dois faire une de ces têtes, mais ça ne perturbe pas un seul instant les Nymphes qui me fixent toujours aussi sérieusement et sévèrement.


Elles veulent m'envoyer sur le champ de bataille pour stopper la révolte ? Mais comment au juste ? Comment elles veulent que j'y parvienne ? Qu'est-ce qu'elles ont encore en tête ?


— Tu te poses des questions n'est-ce pas ?

— Tu dois te demander comment tu peux arrêter une guerre qui vient de se déclencher, non ?

— Pourtant la réponse est évidente, tu ne vois pas ?


Voir quoi ? Arrêter une révolte lancée est juste impossible ! Peu importe ce que je dirais une fois sur les lieux, personne ne voudra m'écouter car il est déjà trop tard. Personne ne peut arrêter cette guerre, c'est trop tard !


— Je ne peux rien faire, c'est trop tard !


Un silence s'installe, je les observe toujours avec une expression d'incompréhension alors que les divinités, elles, restent impassibles jusqu'au bout. 


Comment arrivent-elles à afficher constamment une expression sans aucune émotion ? C'est à la limite du surnaturel franchement...


— Oh non il n'est pas encore trop tard.

— Il te reste une dernière mission à accomplir Flora.

— Tu vas devoir tuer ton ami d'enfance, Alexander.


Nouveau silence, sauf que celui-là me fait l'effet d'un coup de poing dans l'estomac. J'affiche désormais une expression d'horreur car jamais je n'avais imaginé entendre ces mots un jour. 


Alors ce que les Nymphes attendent de moi c'est que je tue Alec... c'est ça leur solution pour stopper la révolte ?


Malgré mes tremblements, je réussis à me relever en me tenant à la paroi rocheuse derrière moi. J'inspire, expire plusieurs fois en serrant mon t-shirt au niveau de mon cœur pour tenter de me reprendre. Je ne dois pas perdre la face devant les gouvernantes, ce n'est pas le moment.


— Vous croyez vraiment que je vais vous obéir ? Vous pensez réellement que je vais aller tuer mon ami d'enfance dans le but de stopper la révolte ? Si jamais vous pensiez que j'allais accepter, excusez-moi mais vous êtes des idiotes, jamais je ne ferai une telle chose !


Mon cri ne les fait aucunement réagir, elles ne bronchent pas ce qui me fait presque peur. Pourquoi ne réagissent-elles pas ? Pourquoi j'ai l'impression que quelque chose m'échappe ? Pourquoi j'ai comme un mauvais pressentiment ?


— Parce que tu crois avoir le choix ?

— Je te rappelle que tu si tu es ici c'est parce que tu as trahi le gouvernement.

— Tu n'es pas en position de négocier Flora, tu dois payer ton crime en tuant ce loup !

— J'ai dit que je ne ferai jamais une chose aussi cruelle ! Je ne suis pas une tueuse, de plus les fées ne peuvent pas tuer vous le savez très bien, sinon je vais perdre mes pouvoirs et...


Mes yeux s'écarquillent pour là je ne sais combien de fois en comprenant enfin l'objectif des Nymphes. 


Bien sûr... c'était ça... elles s'en fichent que je perdre l'intégralité de mes pouvoirs en tuant car pour elles, cela sera mon châtiment d'avoir trahi la dimension. C'est une façon de purger mes fautes.


Je baisse la tête en serrant la mâchoire. Ce silence veut tout dire, elles ont compris que je venais de réaliser leur but, du moins une partie.


— C'est donc ça, vous vous en fichez si je perds mes pouvoirs en tuant un être magique ?

— Vu la peine qui t'attendait à la base, je trouve que perdre tes pouvoirs est bien gentil comparé à une exécution en public.


Donc elles voulaient m'exécuter publiquement ? Je le savais...


Je redresse la tête, mais cette fois avec un sourire de satisfaction. Voilà les expressions que je voulais voir, enfin leur air impassible s'est dissipé. Les trois divinités me fixent intriguées, ne comprenant sûrement pas la raison de mon sourire, elles doivent me prendre pour une folle à ce stade et c'est tant mieux !


C'est peut-être ce que je suis, une folle... rester enfermer ici me fait peut-être perdre la tête, mais je n'en ai rien à faire, strictement rien puisque je n'ai rien à perdre après tout.


— Je ne tuerai pas Alec, je préfère me faire exécuter publiquement plutôt que de sacrifier un être qui veut juste vivre en paix dans un meilleur monde. De toute façon je me suis faite à mon sort et je suis prête à mourir pour avoir trahi la dimension, mais je ne me rabaisserai jamais à tuer un être innocent pour sauver ma peau.


Je leur tourne le dos pour leur montrer que j'en ai fini avec elles et cette conversation grotesque. Je ne pouvais pas être plus clair dans mes propos et j'espère qu'elles vont accepter ma décision.


Je n'arrive tout de même pas à croire que les gouvernantes imaginaient réellement que j'allais accepter de tuer mon ami pour sauver ma propre vie. Je pensais qu'elles étaient plus intelligentes que ça, plus malignes... cela me paraît tout de même bizarre.


Quelque chose m'échappe, sans parler que je ressens toujours ce mauvais pressentiment...


— Nous savions que tu allais dire cela.

— C'est pourquoi nous nous étions préparées à riposter si c'était le cas.

— Si tu ne tues pas Alexander pour mettre fin à la révolte, c'est Hélia qui mourra.


Je me fige sur place, mon cœur loupe un battement puis l'air semble se raréfier, j'ai l'impression de suffoquer.


— Tu serais prête à le laisser mourir lui aussi ?


Mon corps se retrouve de nouveau en face de ces saletés de divinités. Un mélange de rage, d'inquiétude et de peur me submergent, je ne sais plus où donner de la tête, ni comment réagir.


Bon sang elles avaient tout prévu depuis le début ! C'est moi la naïve dans l'histoire en m'imaginant que les Nymphes s'arrêteraient là. Comment ai-je pu ne pas voir venir la chose, c'était pourtant si évident qu'elles allaient employer ce genre de chantage pour m'obliger à faire quelque chose que je ne souhaite aucunement !


— Pourquoi vous en prendre à un être innocent ?! Le tuer vous feraient passer pour des monstres aux yeux du peuple, vous êtes prêtes à prendre un tel risque !


Désormais j'utilise ma dernière carte, je ne sais plus quoi faire pour me sortir de ce pétrin ! Je suis désespérée à tel point que si j'avais la possibilité de mettre fin à mes jours, je le ferai sur le champ ! Or ce n'est pas la solution de se comporter en lâche, la situation s'empirerait et Hélia serait sacrifié à coup sûr même après ma mort. 


Je dois voir les choses sous un autre angle mais lequel ?


— Un être innocent tu dis ?

— Quelle naïve tu fais Flora.

— Hélia est tout sauf innocent.


Mes sourcils se froncent en même temps qu'elles poursuivent pour m'éclairer, sans que je puisse réagir.


— On sait très bien qu'Hélia a déserté son propre camp pour s'allier à l'ennemi.

— Sans compter qu'il a désobéi aux règles du confinement, mais en plus, il a déserté pour aller retrouver les loups-garous dans l'espoir de te sauver.

— C'est non seulement pathétique, mais en plus complètement stupide.


Mes poings se serrent de frustration. Elles sont au courant, pourquoi ça m'étonne encore ?


— De toute manière ton cher petit ami est sur le point de mourir puisqu'il a voulu franchir la barrière de vent dans le but de te sauver.

— Alors si tu ne nous obéis pas on le laissera mourir.

— Et si tu nous trahis encore un fois, on l'exécutera pour trahison.

— QUOI ??? Hélia est mourant ???


Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que mon angoisse prend possession de moi. Non... il ne peut pas être sur le point de mourir...


Mes prunelles s'agrandissent instantanément en comprenant la raison qui me faisait me sentir si mal avant l'arrivée des Nymphes dans ma cellule. Cet état de mal être était lié à l'état de mon copain... cela explique tout ! Ce n'est pas le fait que la révolte ait débuté qui me rendait aussi mal, non, c'est le fait qu'Hélia était entre la vie et la mort ! C'est comme si nos âmes étaient reliées l'une à l'autre et que chacun pouvait ressentir les blessures de l'autre.


Sauf que depuis quelques minutes mon état s'est amélioré. Je n'y avais pas prêté trop d'attention puisque j'étais en pleine discussion avec les divinités de ce monde, mais mon mal être a complètement disparu, comme s'il n'avait jamais existé.


J'ai l'espoir de croire que c'est parce qu'on est venu en aide à celui que j'aime et que ses jours ne sont plus en danger. C'est peut-être bête de tirer une telle conclusion, oui je suis sûrement naïve de me fier à mon instinct, mais je l'ai toujours suivi. Je dois continuer de le suivre, je n'ai pas le choix !


— Accepte de tuer Alexander et nous le sauverons.

— Nos pouvoirs pourront le guérir, tu le sais bien.

— Alors accepte de mettre fin à cette révolte en sacrifiant celui qui la dirige.

— Attendez ! Si j'arrive à stopper la révolte sans tuer Alec, est-ce que vous épargnerez Hélia ?!


C'est ma dernière alternative, je ne vois rien d'autre qui pourrait sauver la vie de celui que j'aime sans tuer mon ami d'enfance. Tuer l'un pour sauver l'autre, qui suis-je pour faire une telle chose ?


— Jamais tu ne parviendras à réussir cet exploit sans tuer Alexander.

— Justement vous vous trompez ! Si j'ôte la vie d'Alec, ses camarades vont vouloir se venger en se déchaînant davantage ! Ça n'arrêtera pas la révolte en cours, au contraire... elle s'amplifiera !


Pour la première fois depuis leur arrivée, les Nymphes détournent leur regard pour venir se fixer entre elles. Mes paroles semblent les avoir fait réaliser une chose primordiale. Avant de vouloir la tête de celui qui a lancé la guerre, elles veulent tout d'abord la stopper pour éviter les morts et les blessés inutilement.


— Très bien, tu as notre promesse que si tu réussis à stopper la révolte par n'importe quel moyen, nous épargnerons la vie d'Hélia.

— Nous te laissons une dernière chance Flora.

— Fais-en bonne usage ou sinon, Hélia et toi mourrez comme c'était prévu initialement.


Je n'eus rien le temps de répondre puisque mon corps se mit à léviter avant d'atterrir dans la cour d'Alféa.




"N'oublie pas, il te reste une dernière chance pour renverser la situation, ne nous déçois pas Flora."




J'observe alors le ciel sombre en exprimant un air déterminé, comme pour répondre aux dernières paroles que viennent de me transmettre les Nymphes par télépathie.


Il faut à tout prix que je stoppe cette révolte, la vie d'Hélia en dépend et je ne laisserai plus personne mourir ou se faire arrêter ! Je me fiche complètement d'être sacrifiée après ça, mon objectif premier est d'utiliser cette dernière chance pour faire ce qui est le plus important pour moi et j'ai un plan pour faire changer les choses, même sans révolte. 


J'espère juste obtenir le soutien de quelqu'un en particulier car sans cette personne, je ne pourrai pas mettre en pratique mon plan. Elle  est mon dernier espoir de faire changer les lois de ce monde définitivement !




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Voici le chapitre 27 de cette histoire !

J'espère que vous aimez :)

Avez-vous des théories ou hypothèses pour la suite de l'histoire ?

Flora se sent affreusement mal tout d'un coup !

Les Nymphes apparaissent au même moment en lui apprenant que la révolte a commencé.

Ces dernières demandent à Flora de se rendre sur le champ de bataille pour stopper la guerre en tuant Alexander.

Bien entendu Flora refuse catégoriquement de tuer son ami pour sauver sa propre vie, mais c'était sans compter sur les dirigeantes qui décident d'en venir au chantage.

Flora apprend que son petit ami est sur le point de mourir et que si elle décide de résister aux Nymphes, il mourra.

Elle comprend alors que si elle allait si mal c'était parce que celui qu'elle aime était dans un sale état.

La fée de la nature réussit à trouver un compromis qui est que si elle parvient à stopper la révolte sans tuer son ami d'enfance, elle sera pardonnée ainsi qu'Hélia qui aura la vie sauve.

Flora est renvoyée dans la cour d'Alféa et a bien un plan en tête, or elle a besoin d'une personne pour le mettre en place, de qui s'agit-il ?

Est-ce que la fée parviendra à stopper la révolte sans tuer son ami d'enfance ?

Que va-t-il se passer ?

N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

Si vous avez la moindre question, je me ferais un plaisir de vous éclairer ^^

Le chapitre 28 arrive bientôt !



Kisu ♥

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