epilogue
**Épilogue : Le Poids du Passé**
Le vent soufflait doucement dehors, emportant avec lui les derniers vestiges de l'automne. Les feuilles mortes s'étaient entassées autour du château, la lumière du soir jetant des ombres longues et tristes dans les couloirs. Sirius errait seul dans le silence de Poudlard, une lourdeur dans la poitrine, comme si la nuit dernière n’avait pas suffi à apaiser ses tourments.
Cela faisait des mois maintenant qu’il s’était rapproché de Remus, qu'il avait appris à vivre à nouveau. Mais malgré tout, il sentait le poids de Regulus sur ses épaules. Les souvenirs de son frère, son dernier regard avant la mort, restaient présents. Parfois, ils étaient tout ce qui comptait. Parfois, ils l’étouffaient. La culpabilité, cette vieille compagne, refusait de le quitter.
Ce soir-là, Sirius s’était levé, pris par une impulsion qu'il ne pouvait expliquer. Remus était occupé, comme souvent ces derniers temps, à discuter avec James ou Peter dans la salle commune. Sirius avait trouvé un moment de solitude, un moment où personne ne l'observait. Il n'était pas sûr de ce qu'il cherchait, mais il savait qu'il devait le faire. Il se dirigea sans réfléchir vers le dortoir de Regulus.
C’était un endroit qu’il n’avait pas osé revoir depuis la nuit où tout avait basculé. Il s'arrêta devant la porte, la main tremblante sur la poignée. La pièce était froide, poussiéreuse, abandonnée depuis trop longtemps. Pourtant, chaque coin de cette chambre respirait encore la présence de Regulus, cette froideur, ce vide.
Sirius s’assit sur le lit, les mains serrées dans les poches de son manteau. Il avait une lettre dans la poche, une lettre qu'il avait écrite pour Regulus. Il l’avait écrite des centaines de fois, chaque mot lourd de regrets, chaque phrase remplie de non-dits. Mais cette fois, il avait trouvé les mots. Enfin.
Il la sortit lentement et la posa sur la couverture de son frère, sa plume tremblant sous ses doigts.
*Regulus,*
*Je t'écris, parce qu'il est temps. J'ai longtemps cherché à comprendre, à me trouver des excuses, mais la vérité est simple. Je t'ai abandonné, et je n'ai jamais pu m'en pardonner. Je n'ai pas vu la douleur que tu portais, et j'ai cru que la vie était plus importante que la famille, plus importante que toi.*
*Je suis désolé. Je suis désolé de t'avoir laissé partir dans l'ombre, de n’avoir pas vu à quel point tu souffrais. Tu ne méritais pas ça. Je n’ai jamais voulu que tu te sentes seul, Regulus. J’ai été aveuglé par mes propres peurs, et j'ai perdu mon frère à cause de ça.*
*Je te demande pardon, même si je sais que tu n’es plus là pour l'entendre. Mais je ne peux pas continuer à porter ce fardeau seul. Je dois te laisser partir, Regulus. Je dois accepter que tu ne reviendras pas. Et peut-être, avec le temps, je pourrai me pardonner moi-même.*
*Je t'aime, même si je ne l'ai jamais su avant.*
*— Sirius*
Sirius posa la lettre doucement sur le lit, son regard rivé sur les mots, son cœur lourd. Il avait besoin de laisser Regulus partir, de poser enfin ce poids qu'il portait depuis trop longtemps.
Ses yeux se dirigèrent instinctivement vers le sol. Là, sous le lit, un petit coin de papier dépassait. Curieux, il se pencha et attrapa le morceau de papier. À l'encre noire, les mots de Regulus apparaissaient, écrits avec une précision presque mécanique. Le cœur de Sirius se serra en lisant ces quelques lignes.
*"Sirius, ne te sens pas responsable de ma mort. Je n’ai jamais voulu que tu portes ce fardeau. J’ai fait mes propres choix, et tu n’as pas à en souffrir. Tu as vécu ta vie comme tu l’entendais, et je te demande de continuer à vivre. Sois heureux. Ne laisse pas ma mort te détruire. Tu mérites de trouver la paix."*
Les larmes montèrent aux yeux de Sirius. Il n'avait jamais vu ce message. Il n’avait jamais eu la chance de lire ces mots avant, et maintenant, il se sentait plus léger. Une partie de lui s'était laissée partir. Peut-être que Regulus avait compris bien avant lui, que parfois, la souffrance n’est qu’un chemin à travers lequel on doit passer pour apprendre à se pardonner
..
Quelques instants plus tard, Sirius sortit du dortoir, son esprit plus léger, mais son cœur toujours en équilibre entre le passé et l’avenir. Dans la salle commune, il aperçut James et Peter en train de rire aux éclats autour d’une blague que James venait de raconter. La pièce était animée, remplie de rires et de chaleur.
Les yeux de Sirius se posèrent sur Remus. Ce dernier était assis sur le canapé, le sourire éclatant, une lueur de bonheur dans ses yeux qui ne lui échappa pas. Les mois de souffrance, de doutes et de solitude semblaient avoir fondu, emportés par ce simple sourire.
Sirius se dirigea vers lui, son cœur battant plus fort à mesure qu'il s’approchait. Sans un mot, il se laissa tomber sur le canapé à côté de Remus, qui le regarda surpris avant de lui sourire encore plus largement.
Sirius s’installa confortablement contre lui, s’appuyant doucement sur son épaule. Il ferma les yeux un instant, se laissant envelopper par la chaleur qui émanait de lui.
Puis, dans un souffle, presque inaudible, Sirius murmura : "Je t’aime."
Remus le regarda, son visage radieux, avant de se pencher doucement pour embrasser son front, comme une promesse silencieuse de tout ce qu’il ressentait en retour. Le contact de ses lèvres sur sa peau envahit Sirius d'une douce chaleur, dissipant les derniers vestiges de ses peurs.
"I love you too," murmura Remus contre son front, le souffle chaud et rassurant.
Et là, sous la lumière tamisée de la salle commune, entourés de leurs amis, Sirius sut enfin que, malgré les épreuves, il avait trouvé sa paix. Il n'était plus seul. Et c'était tout ce dont il avait besoin.
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