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Les couloirs de Poudlard étaient calmes ce soir-là, mais pour Regulus Black, le silence n’était jamais rassurant. Il avançait rapidement, ses livres serrés contre lui, ses pas résonnant sur le sol de pierre froide. Il savait qu’ils étaient là, quelque part, attendant leur moment.

Il sentit leur présence avant même de les entendre. Une voix traînante brisa le silence, suivie de rires étouffés.

— "Tiens, tiens. Regulus Black. Le prince des Serpentard."

Regulus s’arrêta net, mais il ne se retourna pas. Une main se posa lourdement sur son épaule et le força à pivoter. Devant lui se tenaient trois élèves de Serpentard, plus âgés, leurs visages déformés par des sourires narquois.

— "On ne dit pas bonjour à ses camarades, Regulus ? Ce n’est pas très poli."

Il tenta de garder son calme.

— "Je n’ai pas le temps pour vos idioties. Écartez-vous."

Mais ils ne bougèrent pas. L’un d’eux, le plus grand, s’avança et tapota les livres que Regulus tenait.

— "Oh, regarde ça. Toujours en train de jouer les parfaits élèves. Dis-moi, Black, est-ce que tu es aussi parfait que tu en as l’air ? Ou est-ce que ton frère t’a transmis son petit côté rebelle ?"

Regulus sentit une vague de colère monter en lui, mais il savait qu’il devait la maîtriser.

— "Ne parle pas de mon frère."

Le rire de l’autre résonna dans le couloir.

— "Oh, pardon. C’est vrai, tu dois être un peu jaloux, non ? Lui, il est là-bas avec ses Gryffondor, libre comme l’air, pendant que toi, tu restes ici, à jouer le bon petit héritier de la famille Black. C’est triste, vraiment."

Regulus serra les poings, mais il ne répondit pas. Il savait que c’était ce qu’ils voulaient : une réaction.

— "Allez, dis quelque chose, Black. Fais-nous voir que tu as un peu de cran."

Ils le poussèrent légèrement, ses livres tombant au sol dans un bruit sourd. Regulus se pencha pour les ramasser, les mains tremblantes, mais une botte vint écraser un des ouvrages avant qu’il ne puisse le récupérer.

— "Oh, désolé. Tu voulais ça ?"

Il releva la tête, ses yeux lançant des éclairs.

— "Laisse-moi tranquille."

Mais au lieu de le laisser partir, ils éclatèrent de rire et continuèrent leur petit jeu, lançant des commentaires acides sur sa famille, sur lui, sur Sirius.

Plus tard dans la soirée, Regulus entra dans la Salle Commune des Serpentard. Il se dirigea vers un coin sombre, loin des autres, et s’assit lourdement dans un fauteuil. Ses épaules s’affaissèrent alors qu’il laissait échapper un soupir qu’il retenait depuis des heures.

Il sortit un carnet de sa poche, un petit carnet noir dont la couverture était usée. Ce carnet, c’était son refuge. Là où il écrivait ce qu’il ne pouvait dire à personne.

"Sirius est parti, et je suis resté. Pourquoi ? Pourquoi suis-je resté ?"

Il s’arrêta, son stylo tremblant.

"Ils disent que je suis faible, que je ne suis qu’une ombre. Peut-être qu’ils ont raison. Peut-être que c’est tout ce que je suis."

Il referma brusquement le carnet, le cœur lourd. Il savait qu’il ne pouvait pas se permettre de montrer la moindre faiblesse. Les Serpentard respectaient la force, et la force seule.

Mais chaque jour, il avait l’impression de s’effondrer un peu plus chaque jour

le lendemain
Dans les couloirs, Regulus croisa Sirius. Ce dernier était entouré de James, Peter, et Remus, leur rire résonnant comme une musique joyeuse.

Sirius jeta un regard rapide à Regulus, mais il détourna vite les yeux, comme s’il ne voulait pas admettre qu’il avait remarqué son frère.

Regulus, lui, serra les dents et baissa la tête.

"Tu as ta vie, Sirius. Et moi, j’ai la mienne. C’est mieux comme ça."

Mais au fond de lui, il aurait voulu que son frère le voie. Qu’il s’arrête, qu’il lui parle. Juste une fois.

....

Regulus, seul dans sa chambre, regarda le carnet sur son bureau. Il hésita avant de l’ouvrir à nouveau.

"Je ne sais pas combien de temps je vais tenir. Parfois, je me demande… est-ce que quelqu’un remarquerait si je disparaissais ?"

Il referma le carnet avec un claquement sec et se laissa tomber sur son lit, le regard fixé sur le plafond.

"Non. Personne ne le remarquerait."

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