🎹Chapitre 7 : Première discussion :

Je venais tout juste de finir la première page de ma composition sur laquelle j'ai travaillé durant toute la nuit. Je pensais qu'il serait meilleur que je prenne une douche et que je sorte faire un tour dans la Capitale.

Sur mon chemin, je croisai Léa qui sortait d'une boulangerie. Devrais-je la saluer ou l'ignorer ? En toute honnêteté, je n'ai absolument rien à lui dire. Je n'ai qu'à faire semblant de ne l'avoir vu.

-Salut ! M'interpella-t-elle.

Je me retournai en sa direction et lui fis un rapide signe de tête en m'apprêtant à redémarrer ma marche et rapidement, cette fois-ci.

-Attends ! Tu n'as pas à m'ignorer deux fois de suite !

Mais que me voulait-elle ?

-Tu as fini ta composition ?

-De quoi je me mêle ? Ne pus-je m'empêcher de lui cracher.

Elle éclata soudainement de rire.

-Tu es amusant, tout compte fait. Je pensais que tu étais le genre de gars à être trop sérieux et à être gêné dès qu'on lui adresserait la parole.

-Si cela peut t'éloigner de moi, oui, je suis ce genre de gars, répliquai-je, en sortant mon téléphone.

-Ça te dit de venir au L5 ? Proposa-t-elle subitement.

Je la toisai drôlement. Depuis quand invitions-nous des inconnus que nous venions tout juste de connaître à tout bout de champs ?

-Non, je ne suis pas intéressé. Passe une bonne journée !

Elle m'avait tutoyé en premier, je fais de même.

La jeune femme me retint par le bras. Je haie qu'on me touche de la sorte.

-Tu ne m'as même pas laissée t'expliquer ! Tenta la jeune danseuse de me convaincre.

-Je n'ai pas besoin d'écouter tes explications. Lâche-moi. Tout de suite.

-C'est une soirée qu'on organise chaque Samedi soir, quatre potes et moi, et on se met à Freestyler. Nous avons besoin d'un autre membre qui pourrait remplacer Louis qui a le bras cassé. J'ai pensé à...

Je ne la laissai terminer ces âneries.

-Ne me dis pas que tu as pensé à moi ? Je te rappelle que je ne te connais guère et toi non plus. Tu m'as déjà vu avec un froufrou ? Tu m'as déjà vu danser ? Je suis un pianiste connu, crois-tu que j'ai le temps de danser sur une de ces musiques de sauvages ? Nous ne sommes pas amis, ne te permets plus de me parler de choses personnelles ou je romps mon contrat avec ton école. Salut, comme tu dis ! Vociférai-je.

Mais ils sont tous fous !

-Tu n'as pas besoin de danser ! Mais juste de nous créer une chanson qui nous ferait gagner contre les OneFire car Louis était notre compositeur...

J'avais déjà traverser et atteint l'autre bout du boulevard. Les gens n'ont décidemment plus froid aux yeux. Elle m'a fait perdre dix minutes de ma vie à bafouiller des sottises à m'en faire mourir de rire. Regardez, je suis en fou-rire.

Mon cellulaire se mit à vibrer. Je découvris alors qu'Aéna m'avait laissé un message qui disait :

« Tu ne m'as pas donné de tes nouvelles. Comment vas-tu ? Ton voyage s'est bien passé ? »

« Nous ne sommes pas mariés pour que je te donne un compte rendu de mes journées ».

« L'école semble vide et ennuyeuse sans toi et ton caractère de vieux Papi ».

Comment venait-elle de m'appeler ? Elle ne manquait pas d'air !

« Le vieux Papi te dit de t'amuser sans lui, au-revoir ».

Je verrouillai mon portable et le remis dans la poche de ma veste.

Paris m'avait manqué. Je respirai l'air frais qui vint rallumer mes poumons. Tout le monde semblait si occupé. Certains se dépêchaient de rejoindre leur travail, d'autres regagnaient leurs écoles respectives, au milieu de ce chahut, où me situais-je ? Je n'avais nulle part où me diriger. J'étais perdu.

-Tu es perdu ? Me sortis une voix insupportable de ma rêverie.

-Tu me suis, maintenant ? Je te rappelle que c'est du harcèlement et que c'est puni par toutes les lois du monde !

-Tout de suite les grands mots. J'ai juste remarqué que tu étais plongé dans tes pensées. Tu semblais peiné et j'avoue avoir eu pitié de toi, me répondit-elle en mangeant un croissant fourré.

-Tu as pitié ? Je ne suis pas venu toquer à ta porte pour te demander la charité que je sache.

-Suis-moi et tu pourras te faire un jugement par toi-même.

Elle est folle. La suivre ? Et puis quoi encore ? Lui cirer ses chaussures ? Je ne suis n'importe qui, je suis Livio.

Léa saisit ma main et se mit à courir tel une attardée mentale et j'avais beau lui crier de me libérer de sa prise, elle refusait de m'écouter. Qu'ont les filles de nos jours à entraîner les gens, sans leur consentement, dans une course qu'ils n'ont jamais accepté d'entreprendre ?

On s'arrêta au pied d'un sous-sol.

-Que faisons-nous ici ? Demandai-je, en essayant de rester calme.

-Eh les gars ! Livio est là !

Je fis les gros yeux. Elle ignore de qui elle parle, cela était certain.

Lia, que j'avais déjà rencontré, apparut, suivie de trois garçons. L'un était brun, l'autre blond et le dernier avait les cheveux teints en un rouge qui me rendit nauséabonde. Ils étaient habillés de vêtements qui respiraient la délinquance. Pantalons troués ou déchirés, voire déchiquetés, des vestes en cuir, de grosses bottines de la même matière. Je me contentais de les dévisager et grimacer sans même m'en rendre compte.

-Il a l'air trop... gentil garçon, lâcha tête de fraise.

Cela était censé être une insulte ?

-C'est vrai mais... il est un monstre au piano. Il nous serait d'une très grande aide.

-Oh, attendez une seconde ! Je pense qu'il y a un malentendu. Je ne suis pas venu remplacer Louise, cette fille m'a obligé à venir ici contre mon gré. Donc, je vous souhaite une bonne journée. Au revoir.

Je voulus quitter cet endroit qui puait le moisi mais Lia me supplia d'assister à leur répétition. Je fus gêné de réfuter sa demande, vu qu'elle me l'a si gentiment demandé. Alors je capitulai.

-D'accord. Mais est madame Perle au courant ? les questionnai-je.

-Quand c'est moi qui te l'ai demandé, t'as refusé. M'enfin ! Non, elle n'est pas au courant et tu n'as pas intérêt à le lui répéter, me menaça Léa d'une voix tranchante.

Je me rapprochai d'elle et la foudroyai de mes iris brunes.

-La seule raison pour laquelle je garderai votre secret c'est que votre petit jeu ne m'intéresse absolument pas. Tes menaces ? Garde-les pour quelqu'un d'autre, dégoisai-je avant de prendre congé.

Je ne les connais ni d'Adam ni d'Eve et ils se permettent de me parler comme si j'étais leur ami de longue date. Je n'avais la tête à me disputer avec qui que ce soit, je suis épuisé.

-Livio ! Attends ! Entendis-je quelqu'un m'appeler.

Mince ! On ne va jamais me lâcher...

-Quoi ? Pour la trois-centième fois, que veux-tu ? M'écriai-je en attirant le regard des passants.

-Je m'excuse pour tout à l'heure. Je n'avais pas à te parler de cette façon et à te faire entraîner dans notre délire. Je comprends que tu aies une carrière et une renommée à protéger. Toi et moi sommes de parfaits inconnus et j'ai manqué de tact avec toi et j'avoue m'être mal comportée. C'est juste qu'avec les gars, on s'amuse, on oublie nos tracas quotidiens et le freestyle nous permet de nous libérer. Avec Louis qui est malade, nous n'allons pas pouvoir participer au concours contre une équipe très forte et j'ai pensé que tu pouvais nous aider. Je suis sincèrement désolée de m'être montrée effrontée. J'y vais, on se voit en répétitions ! Dialogua la ballerine avant de me laisser en plan.

Elle semblait tellement sincère que je lui avais déjà pardonné. Mon cœur est déjà en miettes et ne peut supporter la lourdeur d'un quelconque sentiment de haine ou de blâmes.

-J'ai accepté de vous aider.

Léa revint sur ses pas, en faisant les gros yeux.

-Vraiment ? Hurla-t-elle, surprise.

-Je ne reviens jamais sur ma parole. Bon, j'ai besoin de finir mon chef-d'œuvre.

Elle me tendit sa main gauche, que je serrais après quelques secondes de réflexion.

-On se retrouve ce soir aux alentours de minuit, même endroit, me chuchota-t-elle, comme si quelqu'un pouvait nous entendre.

Je me rappelai alors que nous étions Lundi et qu'il fallait que je remette ma composition à madame Perle demain matin. Je me dépêchai de rejoindre ma chambre d'hôtel afin de terminer ma nouvelle merveille.

Le grand spectacle devait avoir dans un mois et demi environ. Je me sens de plus en plus anxieux mais je me devais de me montrer fort et confiant et leur prouver que je mérite mon surnom de 'génie du piano'.

Qu'ils se tiennent prêts. 

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J'espère que ce chapitre vous plaira. J'espère que vous laisserez un commentaire et que vous votiez si l'histoire vous plait jusqu'ici. J'aimerai aussi savoir quel est votre personnage préféré ? Et dont le caractère est proche au vôtre ? Merci encore pour votre lecture et n'oubliez pas de vous abonner à mon compte pour recevoir une notification quand je publierai les chapitres à venir 💜.

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