🎹Chapitre 5 : Au revoir !

Le jour-J était enfin arrivé. J'allais enfin pouvoir quitter cette ville si monotone, si morne, si répétitive... j'étais déjà installé dans mon siège en classe privée, quand mon téléphone se mit à vibrer bruyamment.

« Pourquoi n'es-tu pas encore arrivé en cours ? »

Je vous laisse deviner de qui provient le message.

« Je suis dans un avion en route vers Paris ».

« Quoi ? Mais tu comptais me le dire quand ? Ne sommes-nous pas amis ? »

Amis. Je n'accorde aucun intérêt à ce genre de futilités. L'amitié, l'amour, la famille, ce n'est rien pour moi.

« Maintenant tu es au courant ».

« Je te souhaite un bon voyage et prends soin de toi ».

Soudainement, je me remémorai de ce qu'elle avait fait pour moi quelques jours plus 

                                                                              *

                                                                        *          *

A peine eus je le temps de traverser le portail de ma demeure, qu'un sac rempli de nourriture se tendit devant moi. Aéna se tenait raide comme un bâton et me transperçait de ses iris bleues.

-Quoi encore ? Soufflai-je.

-Je sais que tes parents te privent de nourriture, je sais qu'hier ils ne t'ont rien donné à manger et que tu n'as pas pris tes médicaments. Viens, on va s'installer à l'arrêt de bus et tu pourras manger autant que tu veux !

Je clignais plusieurs fois des yeux. J'étais démasqué.

-Viens, il faut qu'on s'éloigne de la maison. Heureusement que la voiture n'est toujours pas réparée.

En prenant place sur ce banc aussi froid qu'un flocon de neige, je ne pus m'empêcher de m'empiffrer de sandwichs à la viande hachée, de sucreries de tout genre mais aussi de jus d'orange avec quelques gouttelettes de citron. Je n'avais jamais autant mangé de toute ma vie et j'étais véritablement affamé.

-Tiens, me fit-elle en me tendant un comprimé.

Je la regarde sans bouger d'un centimètre.

-J'ai gardé l'ordonnance et je t'en ai pris d'autres. Allez bois-les !

                                                                                   *

                                                                             *            *

Ces quatre derniers jours, chaque matin, elle n'omettait venir à ma rencontre les bras chargés de quoi grignoter ainsi que mes médicaments. Je me sentais déjà beaucoup mieux et je ne sais comment la remercier pour sa gentillesse.

Je décidai de dormir et de me reposer. Deux mois à passer dans un pays que j'ai souvent eu l'occasion de visiter. J'ai hâte. Le Grand Opéra de Paris organisait une soirée où des ballerines étoiles performeront et il fallait que je leur compose la mélodie sur laquelle ils pourront danser. J'ai déjà quelques notes en tête mais la composition finale n'est toujours prête et il fallait que je me dépêche.

Je clos mes paupières un cours instant.

-T'es si rabat-joie, tu le sais, ça ? Me reprocha-t-elle.

Je rouvris les yeux, en sursaut. Pourquoi devait-elle apparaître et gâcher ce court moment de répit ? Ah, même loin d'elle, elle continue à me fatiguer.

Je passai mes mains dans mes cheveux avec frustration. Cet avion ne veut toujours point décoller ? Je commence à perdre patience. Pourquoi ce siège est si inconfortable ? Je parie que la nourriture a un mauvais goût ! J'en suis presque sûr ! C'est de sa faute, c'est de la faute de cette fille !

*******

On vint doucement me secouer pour me dire que nous allions bientôt atterrir et qu'il fallait que j'attache ma ceinture.

Après avoir obtenu mes bagages, j'aperçus au loin un de nos majordomes qui me faisait de grands signes de main. Je m'en approchai et lui laissai mes énormes valises. J'étais hors de moi pour je ne sais quelle raison.

En route vers l'hôtel de mon père, la route me parût longue et fatigante. Les arbres me donnaient le tournis et un mal de ventre sans pareil. Je sortis mon cellulaire afin de faire passer le temps, mais rien n'y faisait. Son message était toujours là, à me rappeler qu'une tête de pois chiche faisait partie de ma vie.

-Vous pourriez rouler moins vite ! Hurlai-je sans m'en rendre compte.

Le pauvre chauffeur semblait effrayé par mon cri soudain. Aurais-je le mal du pays ? C'est cela, j'ai le mal du pays. 

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