CHAPITRE 5

J'essayai de me relever, afin de quitter la pièce et de demander à Anna d'appeler un médecin à mon chevet. Mais la moindre esquisse de mouvement me décochait un gémissement douloureux. Je sentais mon corps plonger dans la fatigue et le désespoir, respirer m'était aussi difficile que d'empêcher la peur d'envahir mon esprit.
J'entendis une plainte étouffée à mes côtés. Dans un élan d'effort inespéré je tournai la tête ; et constatai, épouvanté, qu'Aloysia était recroquevillée au sol, ses bras frêles s'agitant en tous sens, comme pour repousser un ennemi invisible.
Je m'approchai d'elle, gémissant d'effroi, et la saisis fermement. Mais mon amie se débatait si fort qu'il me fut impossible de tenter de la rassurer.

Je m'écroulai, impuissant, exténué. La musique me faisait souffrir. Toutes mes émotions devenaient confuses, un brouillard épais s'installait dans la pièce comme dans ma tête. Mon esprit embrumé divaguait, et le décor s'éloignait à une vitesse vertigineuse. Je voyais flou, mes membres semblaient se disloquer, mes jambes se décrocher, ma tête exploser. La terreur s'emparait de moi.

Étais-je fou ? Nageais-je en plein cauchemar ? Ou, chose plus terrifiante encore, était-ce la réalité ? Cette hypothèse m'épouvantait. J'essayais de me raisonner, de me dire que j'étais dans mon lit, et que je me réveillerais bientôt, me moquant de cet horrible cauchemar dont j'avais eu si peur.

Mais cette douleur et cette peur, insoutenables, me torturaient.

Il me sembla voir une ombre noire remuer devant moi, et, espérant une quelconque aide, je tournai douloureusement la tête.

Ce que je vis me fit hurler d'effroi. La Mort s'approchait de moi, et, millimètres par millimètres, je glissais inexorablement vers la fin.

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