Souvenirs
/!\ Ce chapitre contient un flashback, il sera délimité entre vaguelettes ~~~ et écrit en italique /!\
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Drago Malefoy se souvenait parfaitement du bal de Noël de sa 4ème année. Il se souvenait d'avoir failli s'étouffer de rage en voyant que c'était Granger qui se trouvait au bras de Viktor Krum. Et il aurait voulu faire ravaler sa langue à Pansy quand elle avait chuchoté que la Ministre des Événements Magiques Internationaux actuelle n'était même pas belle. Parce que même lui ne pouvait le nier, Hermione Granger était magnifique ce soir-là.
Mais au-delà de Granger, qui ne l'intéressait absolument pas en raison du gayisme suprême de Drago (sans compter le fait que c'était une Gryffondor et une Née-Moldue qui avait la prétention d'être plus forte que lui en Potions, ce qu'il ne pouvait pas laisser passer), c'était le couple derrière Krum et Granger qui l'avait fait bouillir de rage.
Drago n'avait jamais aimé Patil n°1. Ni Patil n°2, d'ailleurs. Ces deux-là, avec leur amie insupportablement cucul la praline, étaient pires que Pansy niveau minaudages et gloussements. Oui, parce que Pansy savait faire autre chose que ricaner. Mais bon, ce n'était pas le sujet de ses pensées. Il n'avait donc jamais aimé Parvati Patil, et il l'avait, à partir de ce moment précis, absolument détestée d'être au bras de Potter.
Et quand il s'était aperçu des pensées qui l'agitaient, c'était Potter qu'il avait détesté (encore plus que d'habitude) pour lui faire ressentir ça. Parce qu'il aurait voulu être à la place de Patil. Il aurait voulu être le cavalier d'Harry Potter. Mais non, impossible, ils se détestaient, et puis, en tant que Sang-Pur, Drago n'était pas censé être gay. Heureusement, Pansy assurait ses arrières en le collant tout le temps en public. Bon, elle assurait aussi ses propres arrières puisqu'elle-même était lesbienne (elle l'est toujours, d'ailleurs), et que Drago jouait le rôle de l'inaccessible, puis du dragueur, puis du petit-ami.
Bref, il avait profondément haï Potter d'être aussi beau et désirable, et de ne pas être son ami, voire plus, et il lui avait donc fait payer toutes les années suivantes.
Puis, quand toute cette mascarade qu'était la guerre s'était terminée grâce – encore ! - à Potter, Drago s'était rendu compte qu'il n'haïssait plus Potter (il ne savait même pas s'il l'avait déjà détesté. À part pour avoir refuser de lui serrer la main lors de leur 1ère année, mais Drago avait eu la géniale idée d'insulter Weasley alors que c'était le premier ami du Survivant), et qu'il le trouvait toujours aussi beau et désirable.
Oh, comme il aurait voulu le connaître, le Sauveur, pour ne pas se dire que c'était uniquement ses abdos et son joli petit cul qui lui faisaient envie ! Mais Drago n'avait même pas eu le temps de lui sourire (parce que, oui, il savait faire ça, c'était prouvé), de lui parler ou de le remercier que des Aurors les avaient encadré·e·s, lui et ses parents, et qu'iels avaient été emmené·e·s dans ce merveilleux endroit qu'était Azkaban sans plus de cérémonie. Drago avait été enfermé dans une cellule en face de celle de ses parents, et il s'était dit que c'était terminé. Lui et son père avait la Marque, sa mère avait été vue dans les rangs des Mangemorts. Donc voilà, sa vie allait sûrement se terminer dans cette cellule.
Mais ça, c'était sans compter sur Monsieur Le-Sauveur-de-la-Veuve-et-de-l'Orphelin qui avait débarqué furieux dans le couloir de sa cellule une semaine après son emprisonnement.
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- Mais vous êtes complètement inconscient, par Merlin !
- Mais enfin, Mr Potter-
- Avez-vous vu leur état ? Les avez-vous seulement regardé·e·s avant de les jeter dans une cellule ?
Drago se déplaça, tout comme ses parents, pour voir l'Élu qui s'énervait contre le chef des Aurors. Potter, du haut de ses 17 ans, était effrayant, en tout cas assez pour terrifier un homme de 40 ans. Et il était beau, aussi, mais ce n'était ni le lieu ni le moment de penser à ça.
- Non, bien sûr que non, vous vous en fichez ! Tout de suite après la mort de Voldemort, vous ne trouvez rien d'autre à faire que venir me proposer une place chez les Aurors et enfermer tous·tes celleux qui vous passent sous la main ! "Oh, bah bien, la famille Malefoy est là ! Youpi, on a attrapé le gros lot, merveilleux, enfermons-les" ! N'avez-vous donc pas de cœur ?
Drago se nota de ne jamais, au grand jamais, énerver Harry Potter, qui continuait à crier sur l'Auror.
- Avez-vous seulement eu la bonté de les soigner ? Hein ?
- N-non...
- Je me disais, aussi ! C'est sur, nous n'allons pas gaspiller nos précieux·ses sorts et potions pour des Mangemorts, après tout, n'est-ce pas ? Nom d'un Hippogriffe, est-ce que vous avez vu leur état ?
Drago fut impressionné de voir Potter aussi bien maîtriser l'ironie et le sarcasme dans un moment pareil.
- Donc, quelle est votre excuse, Monsieur ?
- Nous...nous ne pensions pas que les Malefoy devaient être soigné·e·s... Et puis même si ça avait été le cas, ce sont des Mangemorts et-
- Mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ?! Ce sont aussi et avant tout des être humain·e·s ! Bordel, mais où va le monde ?! Est-ce que, sous prétexte que Voldemort était le plus grand salopard de tous les temps, le plus vicieux assassin, le pire Mage Noir qui n'ait jamais existé et qu'il ait pourri des vie entières, dont la mienne, je l'ai jeté du haut de la Tour d'Astronomie ? Est-ce que je l'ai jeté du haut d'un pont ? Non, et pourtant, j'aurais pu ! Mais non, Tom Jedusor a reçu un enterrement digne de ce nom !
- Nous ne prenons pas les Mangemorts en pitié, Mr Potter.
Tant mieux, un Malefoy ne voulait pas de pitié. Drago crut que Potter allait sauter sur l'homme.
- Mais ce n'est pas de la pitié, c'est de l'humanité ! De l'humanité, par la grande Morgane ! Est-ce que les Aurors connaissent se mot ?
Drago croisa le regard de son père et faillit éclater de rire. Devant l'effronterie de Potter, devant son acharnement typiquement Gryffondorien, et devant la surprise mêlée d'incompréhension de son père.
- Même les assassins de la pire espèce ont le droit à de l'humanité ! Ce n'est pas, en plus, ce qu'on nous apprend, à être meilleur que l'ennemi ? Ce n'est pas parce que Bellatrix Lestrange a torturé et tué un nombre incalculable de gens que j'ai laissé sa dépouille pourrir dans le compost d'Hagrid ! Et là encore, j'aurais pu ! J'aurais pu la laisser dans la forêt se faire bouffer par des Sombrals parce qu'elle l'aurait mérité ! Neville Londubat aurait pu la transformer en Cognard pour pouvoir lui taper dessus à volonté pour venger ses parents, comme j'aurais pu la laisser au pied du Saule Cogneur pour venger la mort de mon parrain ! Mais non, Bellatrix Lestrange a aussi eu un enterrement digne de ce nom !
Du coin de l'œil, Drago vit un léger sourire se dessiner sur les lèvres de sa mère, mais il ne sut pas dire s'il était dû à Potter ou au fait que sa tante, et donc sœur de sa mère, ait été enterrée comme tout le monde.
- Donc, Monsieur, je veux que Lucius, Narcissa et Drago Malefoy aient des soins dignes de ce nom ! C'est clair ?!
- Ou-oui, Mr Potter.
- Merveilleux !
Potter respira un grand coup et quand il reprit, sa voix était plus calme et posée.
- Bien. Parlez-moi de leur procès, maintenant.
- Leur...leur procès ?
Bon, même si Potter était très gentil, il était aussi très naïf.
- Oui, leur procès, Monsieur.
- Il...il n'y a pas de procès.
- Pardon ?
Le ton froid et beaucoup trop calme de Potter était peut-être encore plus effrayant que ses cris.
- Aucun procès n'est prévu pour elleux.
- Et puis-je vous demander pourquoi ?
- Iels ont la Marque, c'est suffisant.
Drago se félicita que ce ne soit pas lui en face de Potter, parce qu'il aurait fui à toutes jambes.
- Donc, si je me fais tatouer un Magyar à Pointes sur la poitrine, ça veut dire que je suis un dresseur de Dragon ?
Comment est-ce que Potter arrivait-il à être drôle ? Déjà, Drago ne savait pas qu'il pouvait être drôle, et ensuite, comment faisait-il pour l'être dans un moment et un lieu pareil ? Et puis, il aurait bien voulu vérifier cette histoire de tatouage... Non, décidément, ce n'était pas le lieu ni le moment de penser à ça.
- Euh...
- Non, c'est absurde, n'est-ce pas ? D'ailleurs, aux dernières nouvelles, Narcissa Malefoy ne portait pas la Marque.
Drago cacha son sourire en tournant la tête un instant. Si Potter pouvait sauver sa mère... Les sourcils de l'Auror s'étaient haussés et il avait ouvert la bouche, apparemment désireux d'avaler les Billywigs. Drago vit très clairement une satisfaction intense dans les yeux verts.
- Vous ne saviez pas ?
- N-non...
- Ne me dites pas, Mr Robards, que dans votre hâte à appliquer la loi et votre autorité, vous avez oublié de vérifier ?
- Euh...si.
- Ah ! Super ! Vraiment, si un adolescent doit s'occuper du travail des Aurors et de la justice, on n'est pas sorti des Trois Balais ! Excusez-moi, que croyez-vous faire ?, s'interrompit le jeune sorcier alors que le dénommé Robards se dirigeait à grands pas furieux vers la cellule de sa mère.
Le ton glacial de Potter stoppa net l'homme.
- Et bien, je vérifie ce que vous avancez, Mr Potter.
- Oh non ! Surtout pas !
Une lueur victorieuse s'alluma dans les yeux du vieil Auror.
- Serait-ce un aveu que tout ceci n'est que mensonges ?
Au vu du sourire de Potter, Drago sut immédiatement que l'homme ne serait pas au bout de ses surprises et perdrait bien vite son sourire.
- Oh non, c'est juste que j'ai peur pour Mme Malefoy. Je n'ai aucun doute quant à sa force, mais vous risqueriez d'être aimable et précautionneux avec elle. Je préférerais le faire moi-même, si vous n'y voyez pas d'inconvénients.
Très clairement, l'Auror y voyait des inconvénients, et si Potter n'avait pas été...ben lui, justement, il aurait très certainement finit en pâté pour Veracrasse. Le Survivant s'accroupit devant la cellule de sa mère et lui sourit.
- Bonjour, Mme Malefoy. Comment allez-vous ?
Comment ce fichu Potter arrivait-il a être aimable même avec les gens qu'il détestait ou qui le détestaient ?
- Bonjour, Mr Potter. Je dois dire que le spectacle est très divertissant., avait chuchoté sa mère.
Un court rire secoua les épaules du Survivant.
- Content que ça vous plaise. Bon, j'imagine que vous avez entendu, donc vous savez ce que je vais vous demander ?
- Absolument.
Sa mère remonta les deux manches de sa longue robe noire qui avait autrefois été propre, tandis que l'Auror constatait par lui-même que Potter n'avait pas menti.
- Merveilleux., reprit donc l'Élu en se redressant. Mme Malefoy n'a donc rien à faire ici, n'est-ce pas ? Je propose que vous la libériez.
Drago se demanda s'il était réellement possible d'être aussi naïf, mais il comprit rapidement que le Gryffondor faisait uniquement s'amuser avec les nerf du pauvre homme.
- Mais, Mr Potter, je ne peux pas libérer un·e prisonnier·ère ainsi, je dois-
- Ah, mais vous pouvez les emprisonner comme ça, par contre. C'est vrai, ça serait moins marrant, sinon. Que vous faut-il d'autre pour pouvoir la libérer ?
- Et bien, Mme Malefoy n'a certes pas la Marque, mais elle a été vue dans les rangs ennemis, ce qui fait d'elle une collaboratrice de Vous-Sav-
- De Voldemort, je vois. Et donc, qu'est-ce qu'il faut faire pour la libérer ?
- Et bien, il faudrait, euh...une autorisation du Ministre de la Magie pour une liberté surveillée, ainsi que...qu'un procès pour l'innocenter.
- Ah, magnifique ! Et bien, Mme Malefoy, j'ai le plaisir de vous annoncer que vous avez réussi à obtenir un procès en bonne et due forme !
- Mr Potter, il faut également l'autorisation de Mr le Ministre et-
- Et bien qu'est-ce que vous attendez pour l'appeler ?!
- Euh...et bien...je pense que Mr le Ministre est très occupé en ce moment et-
- Et vous croyez que ne pas lui demander va faire qu'il aura plus de temps ?
- Non, je...non.
- Bon, puisque vous n'êtes apparemment pas capable de lui envoyer un Patronus, je vais donc m'en charger moi-même.
À ces mots, Potter invoqua un magnifique cerf, qui disparut quelques instant plus tard pour délivrer son message.
- Bien, où en étions-nous ? Ah oui, les procès. Donc, que vous faut-il pour que ces messieurs aient aussi droit à un procès ?
- Et bien, leurs actes sont indéniables, et ils ont la Marque, alors...
- Alors quoi ?
- Et bien, ils n'ont pas besoin de procès, Mr Potter.
Non, en fait, c'était l'Auror qui aurait pu être transformé en pâté pour Veracrasse.
- Ah d'accord. Donc vous comptiez les laisser pourrir ici jusqu'à la fin de leurs jours sans même avoir prit le temps d'évaluer leurs fautes et les peines qu'elles méritent ?
- Et bien oui, c'est généralement ce qu'il se passe pour...
- Mais je m'en fiche, du général ! Généralement, on meurt d'un Avada Kedavra ! Et ben moi, je ne suis pas mort ! Donc vos "généralement", vous pouvez vous les mettre là où je pense !
Bon, là, c'en était trop pour Drago, qui ne put pas retenir son rire plus longtemps. Il eut tout de même la décence de l'étouffer dans son bras. C'en était apparemment aussi trop pour l'autre.
- Mr Potter, je ne vous autoriserais pas à me parler ainsi plus longtemps.
Potter eut un sourire insolent et se tourna alors vers lui.
- Malefoy ?
Il en tomba presque à la renverse, mais, méfiant, il ne répondit pas, mais regarda juste le Gryffondor en lui montrant qu'il l'écoutait.
- Dis-moi, dans ce genre de cas, on ne se laisse pas faire, n'est-ce pas ?
Le fait que Potter lui pose la question d'un air des plus sérieux poussa Drago à hocher la tête.
- C'est bien ce que je me disais. Monsieur, vous m'excuserez, mais je ne vois pas pourquoi je devrais respecter quelqu'un qui ne respecte lui-même que celleux qui l'arrangent.
L'Auror devint livide, et Drago et son père se regardèrent en se retenant de rire. Potter avait le comportement d'un véritable Serpentard !
- Et quand bien même vous respecteriez tout le monde, je ne vous parlerais pas autrement parce que je ne dois aucun respect à quelqu'un qui n'applique la loi que dans le sens où ça l'arrange.
- Vous prétendez que je n'applique la loi que comme elle m'arrange, Mr Potter ?
- Oui, tout à fait. Vous n'êtes pas sans ignorer la procédure d'un emprisonnement, j'espère ? Qui consiste, si mes souvenirs sont exacts, à déclarer immédiatement après la capture ou l'arrêt de la personne, puis à l'installer correctement dans une cellule propre. Ensuite, il faut s'assurer que les démarches soient en route afin que l'accusé·e ait un procès. Puisque je vous rappelle que tout·e sorcier·ère a droit à un procès, quel que soit son crime, Monsieur. Article 125 du Code Magicopénal.
Drago se demanda alors si Potter avait bouffé tous les livres de droit qui lui étaient passés sous la main.
- Et vous êtes un exemple en la matière, Mr Potter, n'est-ce pas ?
- Non, pas vraiment. Seulement, je vous en prie, si vous le souhaitez, collez-moi un procès pour avoir cambriolé Gringotts. N'oubliez juste pas, pendant le procès, de mentionner que si je ne l'avais pas fait, Voldemort serait encore vivant à l'heure qui l'est, et vous peut-être mort.
- Si je ne les avais pas enfermé·e·s, vous aussi !
- Je ne crois pas, non. Ce n'est pas grâce à vous que je suis vivant, Monsieur. D'ailleurs, comment auraient-iels pu attenter à ma vie ?
- Je vous rappelle que vous avez tué leur maître adoré ! Un simple sort et-
- Enlevez le "adoré", s'il vous plaît, je crois qu'il est de trop. De plus, je ne vois pas comment iels auraient pu me lancer un sort, puisqu'il se trouve que c'est moi qui possédait la baguette magique de Drago Malefoy, celle de Narcissa Malefoy a malheureusement brûlée dans un incendie et celle de Lucius Malefoy... Je ne crois pas qu'il en avait une... Je vous accorde le droit de doute sur Lucius Malefoy. Je pense donc que tout est en faveur pour moi et mon potentiel procès, si j'en ai un.
L'Auror perdit alors toute sa superbe.
- Oui, bien sûr, vous avez raison Mr Potter.
- Mais je sais que j'ai raison !
- Cependant, pour ce qui est de la propreté... Les elfes de maison se font rares et-
- Mais je suis sûr que vous pouvez très bien le faire vous-même, Monsieur., avait répondu Potter, insolent.
À ce moment, Drago regretta que son parrain n'aie pas laissé Potter continuer les joutes verbales qu'il engageait lors des cours de Potions avec le professeur. Il était sûr que ça aurait été bien plus drôle que les "moins 10 points pour Gryffondors" habituels. Entre temps, le chef des Auror était devenu tout rouge.
- Mr Potter, je ne-
- Vous connaissez Severus Rogue ? Non ? C'est dommage, il aurait pu vous apprendre entre autres à récurer les fonds de chaudron à la brosse à dents. Après ça, plus rien ne vous aurait arrêté, croyez-moi.
En fait, Potter devait être acteur, plus tard. Ou comédien.
- Ou alors, vous pourriez aller faire un stage chez ma tante, aussi, c'est très instructif. Sérieusement, vous avez réellement besoin d'elfes de maison pour ça ? Nous sommes des sorcier·ère·s, par Merlin ! Il vous suffit d'agiter votre baguette et de lancer un Récurvite, nom d'une chouette ! D'ailleurs, en parlant de propreté...je n'avais pas parlé de soins ?
- Euh...si, mais-
- Donc j'imagine que vous avez envoyé un message à quelques un·e·s de vos collègues, ou au moins à Sainte Mangouste ?
- Non, je n'ai pas-
- Mais qu'est-ce que vous attendez, bordel ?!
- Je...rien...
- Ben allez-y !
- Mais nous ne pouvons pas-
- Vous savez quoi ? N'allez pas demander à Sainte Mangouste, iels ont sûrement déjà assez à faire avec les blessé·e·s que nous avons transféré de Poudlard, et puis je ne leur fais pas confiance. Vous allez plutôt vous rendre à Poudlard, justement, et demander à Mme Pomfresh si elle peut s'occuper de vérifier qu'iels vont bien et n'ont besoin de rien, à part une douche. C'est compris ?
- Oui, Mr Potter...
- Et si l'infirmière n'est pas disponible en ce moment, dites-lui de m'envoyer un hibou.
- Bien, Mr Potter.
- Ah, juste avant que vous n'y alliez, une dernière chose... Je n'ai pas prévu de devenir Auror, du moins pas tout de suite. Mais j'envisage plutôt sérieusement des études dans le droit et la justice. Il serait temps que les gens connaissent leurs droits, leurs devoirs et leurs obligations.
Drago soupçonna Robards de vouloir démissionner. Soudainement, alors que le pauvre homme disparaissait, une voix grave et puissante retentit.
- Harry.
- Ah, bonjour Kingsley !, salua alors Potter, d'humeur beaucoup plus joyeuse. Comment allez-vous ?
- Très bien, et toi ?
- Merveilleusement bien !
- Où est Robards ? Il n'était pas là ?
- Oh, il est allé voir Mme Pomfresh à ma demande., répondit le Gryffondor.
Seulement, le Ministre de la Magie devait le connaître car il soupira.
- Harry, qu'est-ce que tu as encore fait ?
- Moi ? Mais rien du tout, Kingsley, rien du tout !, dit le jeune sorcier avec un sourire beaucoup trop angélique.
- Harry...
- Bon, il est possible que je lui ai dit qu'il était grosso modo un incapable. Et un imbécile.
Le Ministre fronça les sourcils.
- Ben quoi ? Est-ce que vous étiez au courant que les Malefoy ont été arrêté·e·s ?, se défendit le noiraud.
- Oui, j'ai reçut un hibou ce matin.
- Ça fait une semaine qu'iels sont là, Kingsley !
- Une semaine ?
- Vous voyez ? J'avais raison de l'engueuler.
- Tu es insupportable, tu le sais, ça ?
- Merci ! On me le dit souvent, oui ! Bon, c'est pas tout, mais je ne vous ai pas fait venir dans cet endroit accueillant pour des fleurs. Robards m'a dit qu'aucun procès n'avait été planifié ni prévu pour les Malefoy.
- Ce n'est pas normal, ça.
- Je sais bien ! Bref, je lui ai demandé d'aller voir Mme Pomfresh pour qu'elle puisse leur prodiguer les soins qui leurs sont nécessaires. Et je pense qu'un procès sera calé bientôt. D'ailleurs, dans leur empressement, tes Aurors n'ont pas vérifié qu'iels portaient la Marque. Parce que même s'il est de notoriété publique que Malefoy père et fils l'ont, il se trouve que Narcissa Malefoy, bien que présente dans les rangs de Voldemort, ne l'a pas.
- Oh, je vois. Donc je vais devoir organiser une liberté surveillée, j'imagine, puisque elle n'est pas une Mangemort dans les faits mais que sa présence dans l'armée de Voldemort est indéniable ? C'est ça que tu me demandes ?
- Tout juste ! Pourquoi n'êtes-vous pas resté chez des Aurors, Kingsley ? Je n'aurais pas eu besoin de m'énerver et de crier si ça avait été vous. Je suis sûr que je vais avoir une extinction de voix pendant au moins 3 jours.
- Je suis navré, Harry.
- Pas autant que moi. Ah oui, aussi...cette prison ne pourrait pas être nettoyée ? Parce qu'à ce stade-là, ce n'est plus une prison mais un dépotoir.
- Oui, c'est vrai. Il faudrait que je prenne le temps de faire ça.
- Oui, plutôt, oui. Et si ça prend trop de temps, je viendrais moi-même installer des douches !
- OK, calme-toi, Harry.
- Désolé. Mais il m'a vraiment énervé. Ah, et j'aimerais être leur témoin de la défense, aussi.
- Vraiment ?
- Oui. Sinon, qui le fera ? Et aussi, je veux donner mes témoignages personnels.
- Je vois... Mais ne crains-tu pas d'être trop...partial ?
- Franchement, Kingsley, ça fait depuis la 5ème année que je lis des livres sur ça. Et puis, tu veux que je sois partial de quel côté ? Celui où je dis "Libérez les Malefoy, iels m'ont aidé à survivre", ou celui ou je dis "Enfermez-les tous·tes, les Malefoy ne méritent pas de vivre parce que Drago Malefoy a pourri ma scolarité et son père a failli me tuer deux fois grâce à un Basilic puis par un commencement d'Avada Kedavra" ? Et puis, c'est le métier même d'un avocat, d'être partial, je ne te demande pas d'être le Juge.
L'homme sourit.
- Vu comme ça... Très bien. Je verrais ce que je peux faire.
- Merci !
- Bon, j'ai d'autres choses à faire que de rester ici, tu as fini ?
- Normalement.
- Parfait. Au revoir, Harry. Messieurs et Madame Malefoy., les salua-t-il d'un signe de tête avant de disparaître.
Potter se tourna alors vers lui.
- C'est pas gagné, Malefoy, moi j'te l'dis.
- Pourquoi..., commença le Serpentard.
- Parce que je suis un Gryffondor borné dont la bonté le perdra. Tu me connais, non ?
Drago lui offrit un rictus.
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Un mois plus tard, les Malefoy passaient en procès avec Potter qui les défendait avec acharnement. Enfin, surtout la mère et le fils, mais Drago savait pertinemment que son père ne méritait rien d'autre que la prison.
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3969 mots
Publié le Samedi 12 Novembre 2022
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