Une question de détails


— Le grand show d'Armando, une vraie drama queen quand il le veut.

— C'est-à-dire ?

— Armando est gay Ezio, tu n'as rien à craindre de lui. Tout ce qu'il adore faire c'est mettre du pili-pili partout où il passe. Il est adorable et avec Andy et lui on a passé de grands moments délurés. Je ne t'ai jamais parlé de lui parce que ça ne m'est pas venu à l'idée, on se voit peu maintenant. Il fait tournée sur tournée et carbure à la coc' pour tenir le coup alors je m'éloigne petit à petit même si de le voir occasionnellement c'est rafraîchissant.

Ezio soupire rassuré de savoir que personne ne lui fait de l'ombre.

— C'est une impression ou tu m'as évité toute la soirée ? me demande t-il

— Tu avais l'air en très bonne compagnie, je ne voulais surtout pas te déranger. D'ailleurs elle est où miss sangsue ?

— Elle est partie aux toilettes.

— Aah et en bon gentleman que tu es, tu t'es dit tiens je vais en profiter pour aller parler à ma femme le temps qu'elle pisse ?

Il soupire agacé puis j'entends la voix de Greta derrière moi.

— Je nous ai rapporté à boire. annonce-t-elle dans un tintement de glaçons.

— Désolé mais je ne bois plus d'alcool.

— Depuis quand ? se mélangent la voix de Great et la mienne en une seule.

La mâchoire serrée je lance un regard furtif à Greta avant de me concentrer sur Ezio.

— Nouvelle résolution. déclare t-il en prenant une gorgée du verre rempli de jus de fruit.

Je fronce des sourcils et tente d'en savoir plus mais la voix de Greta laisse ma bouche ouverte muette.

— May ton mari est extraordinaire, je passe une fabuleuse soirée à ses côtés. dit-elle en passant son bras autour du sien et en posant sa tête sur son épaule.

Ezio se crispe mais ne fait rien ce qui me laisse perplexe.

— Eh bien je vous souhaite une excellente soirée. claqué-je en souriant hypocritement avant de me faufiler à travers le monde pour arriver sur le balcon et prendre l'air.

— May attends ce n'est pas ce que tu crois.

Je me retourne et les larmes aux yeux le fixe.

— Alors explique-moi ?

Il se mord la lèvre inférieure et se gratte l'arrière de la tête visiblement perturbé.

— Elle vous a piégé.

— Pardon ?

Ezio se rapproche de moi pour ne pas se faire entendre.

— C'est une de mes fans et elle vous a piégé pour m'approcher.

— Mais Salva avait vérifié son téléphone.

— Elle a rusé, elle a certainement tout calculé et tout effacé avant ou avait deux téléphones j'en sais rien.

— Et si ce n'était pas elle qui avait rusé ?

Ma question fronce les traits d'Ezio qui me regarde intrigué.

— Écoute, je t'en n'ai pas encore parlé parce que je n'ai jamais trouvé le moment mais j'ai énormément de doutes sur Salva.

— Salvatore ? s'exclame-t-il.

— Chhh, pas si fort je ne veux pas qu'il entende ! soufflé-je tout bas en regardant derrière l'épaule d'Ezio pour voir si aucun œil indiscret ne traîne.

Il se retourne également puis me fait de nouveau face le front plissé.

— Quels genres de doutes ?

— Je me demande si ce n'est pas lui la taupe finalement ou s'il n'est pas mêlé de près ou de loin avec nos ennemis.

— Je ne comprends pas qu'est-ce-qui te fait penser ça ?

— J'sais pas mon instinct, depuis le truc avec le téléphone de Valentina et son manège avec elle et Paola, j'ai des doutes.

— T'as pas de doutes à avoir.

— Ezio, il était le seul à savoir que nous étions au rouge à lèvres avec Andy le soir de notre agression qui d'autre aurait-pu prévenir les Condore ? Pareil pour votre soirée à l'opéra il était au courant également et puis avec son passé, il pourrait avoir envie de se venger de vous. 

La liste de mes soupçons n'accueille pour réaction qu'un sourire suivi d'un léger rire d'Ezio. Ne comprenant pas ce que cela signifie, je reste pendue à ses lèvres le temps qu'il parle. Mais c'est sans compter l'intervention inopinée de la sangsue.

— Ezio te voilà ! s'exclame la voix que j'aimerai étouffer pour toujours, j'ai cru t'avoir perdu. Tu veux bien ...

— May ! J'ai besoin de toi pour calmer Armando...

— Pas maintenant Paola mais prends Greta avec toi. Toutes les deux vous devriez avoir raison de lui. refusé-je en me débarrassant des deux en même temps.

D'abord hésitante, Paola se résout à prendre Greta par le bras. Sans prendre en considération son refus d'obtempérer, elle parvient à l'emmener auprès d'Armando.

— Jolie esquive. Tu m'as soulagé d'un gros poids.

— Tu aurais pu t'en délester tout seul de ce poids. claqué-je la voix teintée de jalousie.

— Pas vraiment non.

Sa réponse m'intrigue à mon tour. Sceptique, je le regarde fixement pour l'inciter à continuer.

— Quand tu te préparais, elle m'a pris à part. Elle a menacé d'envoyer un message à tous ses contact fanatiques pour leur révéler où tu te caches et qu'ensuite elles puissent venir te faire du mal. Finir ce qu'Angie avait commencé. Elle m'a ensuite dit qu'elle n'en ferait rien si je passais la soirée avec elle.

— Mais pourquoi es-tu rentré dans son jeu ? Tu aurais pu l'arrêter et l'en empêcher !

— Et risquer de te mettre de nouveau en danger ou de gâcher la soirée d'Andy alors qu'elle a déjà eu une matinée terrible pour un jour d'anniversaire ? Non, j'ai décidé de faire ce qu'elle me demandait et de m'occuper d'elle plus tard.

Je m'adoucis quand je prends conscience qu'il faisait ça pour notre bien à Andy et moi.

— Que comptes-tu faire alors ?

— Continuer la comédie, je ne devrais plus en avoir pour longtemps. Elle va bientôt tomber ivre morte de toute manière. Je ne sais pas encore exactement de quelle manière je vais me débarrasser d'elle mais demain elle sera un lointain souvenir.

Je frissonne à l'idée qu'il la tue, malgré tout je ne me suis toujours pas habituée à ce que les meurtres fassent partie de mon quotidien. Pour Ezio tout ça à l'air tellement naturel et banal que je me demande combien de personnes il a pu tuer pour arriver à en être si indifférent.

— Et si tu te faisais prendre ?

Ezio sourit.

— Ma belle, tu peux t'inquiéter de beaucoup de choses mais pas de celle-là. Nous ne nous faisons jamais prendre. Si jamais c'était le cas, dès l'instant où la police saurait que c'est moi, ils ne feraient rien. Même si ça les agace au plus haut point d'être impuisant face à la mafia, ils préfèrent fermer les yeux plutôt que de se faire tuer eux et leur famille. Et même si un journaliste découvre que je suis derrière, il ne mentionnera jamais le mot mafia ou mon nom ayant trop peur des conséquences. Il pourra éventuellement dire qu'elle était une de mes fans, laissant l'imaginaire collectif assouvir tous ses fantasmes mais jamais ils ne poseront plus de questions, quand on fait allusion à nous, les gens ne creusent pas le sujet.

— Je ne sais pas si je dois être impressionnée ou effrayée.

— Vu que tu fais partie de la mafia tu devrais être impressionnée. me dit-il avec un sourire taquin.

Il me fait un câlin, sentant mon besoin de réconfort. Son étreinte est douce et forte à la fois, sa chaleur et son odeur m'apaisent immédiatement. Tout en profitant de ses bras, mon regard est attiré par Armando, assis dans un coin de la pièce en compagnie de Greta. Tous les deux ont l'air ivre et bien amochés, je les observe plus attentivement et remarque qu'ils sont en train de sniffer un rail de cocaïne. Je me détache d'Ezio et lui glisse à l'oreille:

— Je crois que tu tiens l'arme du crime. souligné-je en pointant du menton Greta et Armando.

— Belle observation, ma belle. me sourit-il.

Il prend ensuite mon visage entre ses mains et scelle ses lèvres aux miennes. Le baiser passe de tendre à passionné en un rien de temps. Les mains d'Ezio commencent à se balader sur mon corps et ses lèvres descendent dans mon cou.

— Ezio, on est entouré de monde, allons plutôt dans la chambre. articulé-je légèrement essoufflée par le désir grandissant.

— On est sur le balcon May et personne ne nous voit, tu n'es pas joueuse ? me tente-t-il en me plaquant sur le mur entre deux fenêtres.

Je lui mords la lèvre inférieure en guise de réponse. Ses gestes deviennent plus fougueux trahissant son désir ardant. Nous échangeons un baiser torride et d'une main Ezio dégage le tissu de ma robe sur le côté.

— Cette robe fendue était une merveilleuse idée. me susurre-t-il à l'oreille avant de me la mordiller.

Il remonte sa main jusqu'à mon entrejambe et se détache un peu de moi avec un regard surpris quand il se rend compte que je ne porte pas de culotte. Je me mords la lèvre avec un sourire séducteur, le désirant plus que jamais. Il s'empare de mon cou et de ses doigts me pénètre et joue avec mon clitoris. Je gémis de plaisir et sens l 'autre main d'Ezio se poser sur ma bouche.

— Il faut qu'on reste discrets mon amour.

Je lui mords les doigts ce qui nous excite davantage. Il accélère le rythme des va et vient et j'enfonce mes ongles dans son cou et son dos de plaisir. J'ouvre son pantalon et passe ma main dans son caleçon pour saisir son pénis et le masturber. Il réprime un gémissement dans mon cou. La tension sexuelle devient trop forte et Ezio me pénètre brutalement. Nous étouffons comme nous le pouvons notre plaisir. L'adrénaline de se faire voir et l'extase de chaque mouvement nous font vite atteindre l'orgasme. Nous restons quelques secondes dans les bras l'un de l'autre puis nous remettons nos tenues en ordre.

— Je suis présentable ça va ?

— Tu es splendide, cheveux décoiffés ou non, avec ou sans maquillage, tu es parfaite.

Je l'embrasse, émue par ses mots et plus amoureuse que jamais. Nous nous mêlons à la foule comme si de rien était. La soirée continue puis se termine doucement. Chaque invité repart sauf certains tellement saoule qu'ils se sont endormis un peu partout dans l'appartement. Greta, tellement défoncée, a laissé Ezio tranquille pendant la dernière partie de la fête.

— Il est temps que je raccompagne Greta chez elle. m'annonce Ezio d'un air grave, sachant tous les deux ce que ça signifie.

Il m'embrasse sur le front et mon estomac se serre quand je le vois partir avec Greta sachant ce qui l'attend. Je pars me coucher laissant Andy et Salva bourrés se peloter sur le canapé. Une fois dans le lit, j'ai du mal à trouver le sommeil puis doucement sans m'en rendre compte je m'endors. Le lendemain je me réveille aux côtés d'Ezio, je souris de le voir encore endormi et me blottis contre lui. Soudain, Andy fait irruption dans notre chambre en panique.

— May putain j'ai tué quelqu'un !

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