Put some red on your lips
Du sang gicle sur mon visage alors que je sens la prise d'Angie se desserrer. Enfin, j'entends son corps tomber lourdement sur le sol.
L'esprit encore embrumé par ce qu'il vient de se passer, les hurlements de Greta percent la tension silencieuse. Salva, l'arme encore chaude dans la main, essaie de la calmer. Au bout de quelques minutes elle arrive petit à petit à se reprendre.
— Je suis sincèrement désolé que vous ayez dû assister à ça mais je devais agir vite pour la sécurité de May et de son enfant. Vous comprenez ? Angie la menaçait d'une arme blanche et si je n'agissais pas c'était May à terre. Croyez-moi il valait mieux pour vous que ça ne soit pas le cas sinon Ezio aurait mis à feu et à sang votre boutique et tous ceux qui s'y trouvaient.
Greta hoche la tête encore sous le choc. Je suis toujours plantée contre le mur, la détonation s'échappant doucement de mes oreilles et le palpitant à mille à l'heure. Le sang d'Angie se répand visqueusement sur le sol en une large flaque. Les yeux rivés sur ce sang qui me rappelle celui de Valentin par flash, je n'entends pas Andy venir vers moi doucement.
— May, allons te nettoyer tu es pleine de sang.
Je sursaute légèrement lorsqu'elle pose sa main sur mon bras puis mon cœur s'apaise en voyant sa mine réconfortante. Elle me guide aux toilettes privées de la pièce puis me nettoie au lavabo.
— Je... Je suis désolée Andy pour ta journée. Ça ne devait pas se passer comme ça j'ai tout gâcher en t'accompagnant. articulé-je entre deux sanglots.
— Hé rien n'est ta faute, tu ne pouvais pas savoir qu'une fan cinglée travaillait ici. Salva a fait ce qu'il fallait, certes ce n'est pas du tout comme ça que je voyais ma journée mais l'essentiel est que tu ailles bien et que tu n'aies rien. Mon plus beau cadeau reste notre amitié.
Je souris à ses mots.
— Alors je peux garder le sac hors de prix que je comptais t'offrir ?
— Faut pas déconner je reste matérialiste par-dessus tout. rit-elle.
Nous entendons alors Salva toquer à la porte.
— Les filles vous êtes prêtes ? On doit partir, les hommes d'Ezio sont en chemin pour débarrasser le corps.
Nous sortons et je vois encore Greta sous le choc.
— Nous ne pouvons pas la laisser là toute seule. Et si on suit la règle d'Ezio on ne doit jamais laisser de témoins. chuchoté-je.
Salva et Andy se retournent dans un soupir harmonieux.
— Vous avez le choix Greta. Voulez-vous venir avec nous ou voulez-vous qu'on vous dépose quelque part ? Vous ne pouvez ni continuer à travailler pour aujourd'hui ni rester seule. lui expose Salva.
Elle nous regarde sceptique ne sachant pas quoi répondre.
— Je... Je n'ai personne vers qui me tourner pour l'instant, je veux bien rester avec vous puis rentrer chez moi.
Nous nous regardons tous les trois puis Salva l'aide à se relever et nous partons après avoir payé nos articles comme si de rien était pour ne pas éveiller les soupçons. En sortant, nous croisons deux hommes d'Ezio venus pour nettoyer nos conneries et nous rentrons le plus rapidement possible.
Une fois à l'appartement, nous nous installons dans le canapé.
— Greta désolé de te demander ça mais je n'ai pas confiance en toi et j'aimerai te demander ton portable pour vérifier que tu n'es pas du même côté que ta collègue.
Greta est surprise mais comprend vite qu'il en va de sa vie si elle ne donne pas son téléphone alors elle s'exécute et le tend à Salva.
— Même si je ne suis pas d'accord avec ça, je crois que je n'ai pas le choix et puis je n'ai rien à cacher alors tu peux fouiller et regarder mes contacts, mes réseaux et qui je suis et tu verras que je suis bien loin de toutes leurs conneries fanatiques.
Après quelques minutes à fouiller, il rend le téléphone à sa propriétaire devenue innocente à ses yeux.
— May, je suis vraiment choquée de tout ce mouvement qui s'est levé lors de votre révélation avec Ezio. Je n'imagine pas dans quelle angoisse vous devez vivre, mais était-il nécessaire d'en venir à un meurtre ?
— Je t'avoue que je n'ai moi-même pas compris ce qui arrivait ni même eu le temps de réagir. Je suis également choquée de la tournure qu'ont pris les événements et je crois qu'on l'est tous. Malheureusement, Salva est un homme de la mafia aguerris ce qui veut dire qu'il sait ce qu'il doit faire lorsqu'il détecte un danger. S'il a agit comme ça c'est qu'il le devait. Il a également raison quand il dit que si ça avait été moi à la place d'Angie, à cette heure, nous retrouvions ta dépouille parmi celles des clients et employés du magasin. Je sais que toutes ces mesures paraissent exagérées mais elles sont nécessaires quand on a affaire au monde de la mafia. Je suis sincèrement désolée pour la perte de ta collègue et nos explications ne la feront pas revenir mais il valait mieux agir ainsi pour le bien du plus grand nombre.
— Ne soyez pas désolés pour Angie, personne ne la portait dans son coeur, elle se sentait au-dessus de tout le monde et intouchable. Son égo surdimensionné la poussait à être méchante et vicieuse avec les clients ou même son entourage. Elle se servait de tout le monde pour son bien-être personnel et ne parlait que d'Ezio et de sa vie de rêve avec lui une fois qu'elle vous aurait mis hors d'usage. C'était une vraie psychopathe qui commençait à inspirer la peur à tout le monde, donc la balle qu'elle a reçue était sa destinée, elle l'a cherché même si ça me choquera encore un moment.
Je me sens soulagée même si ça n'excuse pas le geste de Salva. Angie restait une personne nocive. Cela me fait réaliser à quel point le danger peut être partout mais surtout me demander combien sont-elles à vouer un culte aussi abusif à Ezio.
— J'espère surtout pour vous que cet événement ne va pas perturber vos plans, à la vue du choix de vos tenues vous deviez avoir envie de faire la fête.
— C'est mon anniversaire aujourd'hui et même si ce n'était pas au programme et qu'on est bien choqué, il est hors de question de me laisser pourrir cette journée à cause d'une psychopathe qui n'a eu que ce qu'elle méritait. Alors il est grand temps de préparer cette soirée et de boire pour oublier. D'ailleurs Greta si tu veux rester, au vu des circonstances je pense qu'une soirée de ce genre te fera du bien.
Greta la remercie de son invitation et nous continuons de discuter un moment. Nous enchaînons sur la préparation de la décoration, de la musique et ré-agençons un peu l'appartement pour libérer de la place.
— On a déjà bien avancé, il ne nous reste plus que 2h30 avant l'arrivée des invités. Timing parfait pour aller chercher le repas chez le traiteur et se préparer.
— J'aimerais en profiter pour m'entraîner avec Salva si ça ne te dérange pas Andy.
— Non ne t'en fais pas, de toute manière avec les péripéties de ce matin, je n'allais pas te faire sortir de nouveau, Greta t'es de la partie ? On va chercher les plats traiteur !
Greta acquiesce et part en compagnie d'Andy.
Je me retourne vers Salva et lui affiche un grand sourire.
— Très bien commençons. cède t-il.
Nous débutons sur des exercices de self défense en cas d'attaque au corps à corps. Salva essaie de son possible de ne pas me faire mal ni m'imposer de position désagréable même si c'est loin d'être évident.
— N'aies pas peur, ne me ménage pas. Quand l'heure de la vengeance aura sonné, mes adversaires se foutront bien de savoir que je suis enceinte ou que mon ventre me gène dans mes mouvements alors entraîne moi comme s'il n'y avait pas de bébé.
Salva soupire et opine du chef.
Nous continuons l'entraînement encore et encore, malgré toute ma volonté je m'essouffle vite et n'arrive pas à atteindre tous les objectifs des exercices. Cela me donne envie d'essayer davantage jusqu'à y arriver.
— Stop on fait une pause, je vois bien que tu es déterminée, mais c'est le premier entraînement, tu ne peux pas réussir dès le premier coup. Tu dois te donner le temps moralement et physiquement de faire le chemin pour atteindre tes objectifs. Tu dois entraîner ton corps avec des exercices de musculation et de cardio en parallèle. Tu ne peux pas tout miser sur nos entraînements d'attaque et de défense. Si tu n'as pas une bonne condition physique à côté tu n'auras pas la même qualité d'exécution de ton mouvement. Ne sois pas pressée, tout réside dans la régularité, la répétition et le travail, tu ne peux pas arriver en 2h ce que nous pratiquons depuis des années. Sois indulgente envers toi-même.
— Je n'ai pas le temps de me reposer, je dois y arriver en un minimum de temps.
— Tu n'y arriveras pas, du moins pas au stade que tu t'es fixé. Tu es enceinte et sans entraînement. Je te le dis dès maintenant, ton objectif est irréalisable mais nous arriverons à t'entraîner et tu seras mieux préparée aux attaques qu'aujourd'hui c'est certain mais il te faudra bien plus de temps pour être redoutable.
Je soupire frustrée et démoralisée. La différence entre la réalité et ce que j'avais imaginé est dure à encaisser. J'ai idéalisé bien trop facilement mes capacités et mon aptitude à progresser mais je dois me rendre à l'évidence, la grossesse sera un plus grand frein que je ne le pensais.
— Un dernier exercice s'il-te-plaît et ensuite je te laisse tranquille pour aujourd'hui. réclamé-je
— C'est un exercice de rapidité et d'anticipation okay ?
Je hoche la tête et il m'explique le déroulement.
— Bien, admettons qu' il te tient en joue avec son pistolet, tu veux le désarmer. Si tu es face à lui, d'un coup vif, tu t'empares du poignet de ton agresseur d'une main et de son arme de l'autre, dans la foulée tu baisses rapidement ta prise ce qui fera baisser son bras. Toujours d'un coup vif tu tires l'arme vers toi en l'inclinant vers le haut ce qui le fera lâcher et te permettra de t'en emparer. Tu lui donnes un coup avec la crosse au niveau du cœur puis tu lui donnes un coup de genou au même endroit ce qui va instinctivement le faire reculer et là tu pourras à ton tour le mettre en joue et tirer le plus rapidement que tu pourras.
Si maintenant il te tient en joue de dos, furtivement, tu te retournes sur ta droite et en te retournant, avec ton bras droit tu rabats son bras contre sa poitrine, tu poses une main sur le révolver et rapidement tu lui donnes un coup sec dans le cou ou sur l'oreille, de douleur, il lâchera l'arme et tu pourras tirer.
Nous essayons son exercice et j'arrive tant bien que mal à m'en emparer, mais je sais qu'avec plus d'entraînement j'y parviendrai.
— Super t'as bien compris le truc maintenant dernier exercice mais cette fois avec un couteau. Tu es prise au piège entre ton agresseur et le mur. Il tient le couteau sous ta gorge.
Son explication me ramène à l'incident du magasin avec Angie qui était exactement dans la même position. Déstabilisée, je ravale ma salive et me reconcentre.
— Désolé de prendre des situations que tu connais mais c'est encore mieux pour visualiser. Tu es face à ton agresseur qui te menace, ta priorité est de le neutraliser, tu ne peux pas te battre. Si tes bras sont libres, tu peux le repousser au maximum en prenant son bras pour ne pas qu'il atteigne ta peau, tout en le poussant tu peux tenter, si son poids te le permets, de le déséquilibrer en mettant ton pied derrière sa jambe et essayer de le faire tomber. Tu peux également essayer de retourner l'arme contre lui et le couper ce qui le fera lâcher, lui donner un coup vif au niveau des oreilles. Si tes bras sont maintenus, tu peux lui donner un coup de pied dans l'entrejambe, un coup de boule si sa tête est assez proche tout ce qui peut lui faire mal ou le déstabiliser pour qu'il lâche prise.
Nous nous entraînons et c'est évidemment lorsque Salva me plaque contre le mur, mes mains au-dessus de ma tête retenues par une de ses mains, que choisit Ezio pour arriver.
— Je vous dérange peut-être ? tonne t-il énervé et froid les yeux remplis de rage et de jalousie.
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