Le roi de la débauche

J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je termine toujours sur la même conclusion: aujourd'hui ou plus tard, je devrais tuer pour m'en sortir.

Tiraillée entre mon cœur qui désire rester avec Ezio et ma raison partir loin de tout ça, je repense au petit chevalier qui n'a jamais quitté mon esprit. Comme une voix intérieure qui me guide, il fait renaître ma détermination et me rappelle pourquoi je me bats.

Dès l'instant où j'ai soigné Ezio cette fameuse nuit, ma vie a changé. Elle a pris un tournant que jamais je n'aurai soupçonné et c'est aujourd'hui que je dois en payer les conséquences et assumer mes actes. J'ai voulu jouer avec le feu, à moi de ne pas me brûler.

Forte de mon introspection, j'accepte ce destin qui m'ait voué.

La tête bourdonnante de mes pensées, je pars prendre une douche. Remède à tous les maux l'eau chaude qui ruisselle sur mon corps évapore chacun de mes dilemmes, ne laissant la place que pour la sérénité. Apaisée, il m'est difficile de sortir sachant que je devrais affronter la situation. Poussée par l'eau qui se refroidit, je mets un terme à mon moment de zénitude pour m'apprêter avant de descendre rejoindre Ezio.

Une fois en bas je ne le vois nulle part, ni dans la cuisine, ni dans le salon, ni dans la salle de sport. C'est alors que je pense à son bureau. Je toque à la porte et sa voix me répond d'un oui ferme et concentré.

— Est-ce-que je peux entrer ?

— Bien sûr.

Je le découvre assis à son bureau, le visage face à son écran d'ordinateur, ses traits froncés.

— Tout va bien ? demandé-je en m'approchant avant de prendre place dans un des fauteuils devant son bureau.

— Oui et toi ?

— Encore étourdie mais ça va aller, parle moi des détails s'il te plaît.

— Okay alors le club où tu vas ce soir est le « Devil eye ». C'est un club très intimiste. Lumière tamisée, ambiance axée sur la luxure, le péché où tous les fantasmes peuvent être réalisés. Tous les membres et invités portent des masques pour respecter l'anonymat de chacun et donner la chance à la dépravation d'être à son apogée. Donc dress code simple pour toi: robe noire avec décolleté plongeant et masque noir qui voilera tes yeux et le haut de ton nez.

— Comment je le reconnaitrai si on est tous masqués ?

— C'est simple Leone est le seul qui se fiche de son anonymat étant le chef de ce club. Il veut être repéré car il aime que sa "marchandise" vienne à lui et non l'inverse. C'est le seul qui portera un masque qui lui couvre l'entièreté de son visage. Paradoxal tu me diras.

— Okay donc je dois être entreprenante mais comment être sûre qu'il me choisira ?

— Tes charmes naturels feraient largement l'affaire mais pour être sûrs que ce soit toi et personne d'autre tu devras te faire désirer. Tu lui commanderas sa boisson préférée, un Spritz, que tu lui apporteras dans son dos. Tu devras la lui donner sans qu'il ne voit ton visage. Tu te pencheras sur lui et lui diras ce que tu veux mais de manière suave et sensuelle pour attiser son désir et sa curiosité. Une fois que tu lui auras donné, il essaiera probablement de se retourner puis de te suivre mais tu disparaîtras dans la pénombre du club. Tu laisseras passer quelques minutes et t'installeras quelque part d'où tu feras en sorte qu'il te voit. Il viendra à ta rencontre et avant même qu'il ne te parle tu lui proposeras d'aller danser. Ce devra être une danse sexy où tu l'interdiras de te toucher.

Je le coupe.

— Toujours pour attiser le désir ou parce que je suis ta propriété ? l'interrogé-je avec un sourire taquin.

A mes mots il se lève, marche jusqu'à mon fauteuil et pose ses mains sur les accoudoirs. Tout en me dominant, il lève un sourcil, et avec le sourire en coin des lèvres me dit :

— Ma propriété ? J'aime entendre ça de ta bouche.

Je me mords la lèvre et m'avance à quelques millimètres des siennes.

— Embrasse-moi. lui ordonné-je dans une volonté de me perdre en lui pour oublier le temps d'un instant ce qui m'attend.

Sans se faire prier, il plaque ses lèvres contre les miennes. Sauvagement, il me mord ma lèvre inférieure puis nos langues s'entremêlent, laissant le baiser s'intensifier et devenir si passionnel que ma bouche en devient douloureuse.

La tension nous consume. Il me soulève par les hanches pour me poser sur son bureau.

Il embrasse mon cou puis mon décolleté, ses mains se baladant sur tout mon corps. Je gémis de plaisir quand il passe sa main sur mon sein et me pince le téton entre son pouce et son index.

— Prends-moi sur ton bureau Ezio.

Il me regarde et affiche un grand sourire.

— À vos ordres madame. me susurre-t-il.

Tout en l'embrassant, ses mains passent sous ma robe et je frissonne au contact de sa peau contre la mienne. Il remonte jusqu'à atteindre ma culotte qu'il arrache d'un coup vif.

Je le regarde dans un mélange de surprise et de luxure.

— T'en n'auras plus besoin. marmonne-t-il entre deux baisers.

Hâtivement, je défais son pantalon et le laisse tomber sur ses genoux. Il me caresse avec ses doigts et commence à me pénétrer.

— Toujours aussi mouillée ma belle.

Il m'embrasse la nuque, me tire vers lui et me pénètre d'un coup rapide.

Je gémis de plaisir à son contact et m'allonge sur le bureau. Il met une main sur ma poitrine et continue ses va et vient. Je mets mes jambes autour de sa taille et agrippe ma main au bord du bureau. Nous gémissons tous les deux au rythme de ses va et viens vifs et précis.

— Tu m'appartiens May ne l'oublie jamais.

Pour toute réponse je lui offre un gémissement suivi d'un " Ezio" étouffé.

— J'aime quand tu dis mon nom.

Il accélère et je me sens venir.

— Ezio. imploré-je à bout de souffle.

L'orgasme s'empare de mon corps et très vite la vague de plaisir me submerge. Dans une synchronicité inouïe, nous jouissons. Nous restons quelques secondes l'un sur l'autre nous remettant doucement de nos émotions.

Soigneusement, Ezio se retire de moi et je me relève.

— T'as pas un mouchoir, ça coule. déclaré-je en souriant.

Il m'en tend un et je m'essuie. Il se rhabille pendant que je réajuste ma tenue. Il s'approche ensuite vers moi pour me prendre dans ses bras. 

— Sois prudente ce soir. Si tu suis mes conseils tout ira bien. Je serais dans le club pour veiller sur toi, je te protègerai.

— Merci, ça me rassure de te savoir près de moi. Mais tu ne m'as pas dit le reste du plan je t'ai interrompu en plein milieu.

— C'était loin de me déplaire. répond-il le sourire enjôleur.

D'un pas il recule et prend appui sur son bureau les mains tenant le bord.

— Ta danse lui donnera envie de te choisir et d'aller plus loin. Il t'emmènera dans sa chambre privée où seront postés devant la porte deux de ses gardes du corps. Ils te fouilleront pour être sûrs que tu ne portes rien sur toi et te laisseront entrer par la suite. Une fois à l'intérieur, seule toi pourra savoir ce qu'il se passera. Fais bien attention à toi il aurait des fantasmes pervers. Le mieux serait qu'il ne te touche pas mais on n'est pas sûr que ça fonctionne. Tu dois sortir de cette chambre avec l'information et en le laissant pour mort.

— Mais comment je vais faire avec ses deux gardes postés devant la porte et sans arme ?

— Grâce à ses fantasmes singuliers, la chambre est insonorisée. Tu dois savoir que le rendez-vous intime ne dépasse jamais les 30 minutes. Au-delà les gardes débarqueront dans la chambre. Donc tout ce que tu dois faire, tu devras le faire dans ce temps imparti.

— Et si je n'y arrive pas ?

— Je serai là pour te venir en aide.

J'inspire profondément puis relâche mon souffle. Ezio me prend de nouveau dans ses bras et me murmure un tendre "je crois en toi" à l'oreille. Je lui rends son étreinte puis l'embrasse.

— Il est temps de te préparer, nous devons y être dans 20 minutes.

Une fois vêtue de ma robe je rejoins Ezio et nous prenons l'ascenseur.

— Tu es magnifique ma belle.

— Merci Ezio. réponds-je en faisant écho à son timbre de voix triste. Tous deux sachant pourquoi je suis habillée comme ça .

Emprisonnés dans nos pensées, nous laissons un silence pesant s'installer le temps du trajet nous menant au lieu du crime à venir. 

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