— Ce n'est pas grave. réponds-je le plus courtoisement possible.

— Permettez-moi de me présenter je suis Paola et suis une grande fan, j'aimerais beaucoup faire connaissance avec vous.

— Oh... Euh... c'est gentil, rétorqué-je en regardant autour de moi à la recherche d'une place libre à ma table. Mais je crois que toutes les places sont prises malheureusement. ajouté-je dans une désolation feinte.

— Oh ce n'est pas grave. Venez à ma table, on a une place de libre, mon voisin est parti fumer.

Je n'ai même pas le temps de répondre qu'elle me tire déjà par la main en direction de sa table. Une fois arrivées, je me trouve pantoise devant Ezio, Raphaël, Isabella et un homme inconnu.

— Chers amis, laissez-moi vous présenter la talentueuse May Torre ! dit-elle aussi enthousiaste qu'une enfant à Noël.

— May, enchantée, on ne peut que vous connaître. répond Isabella d'une voix ironique.

— J'aimerai en dire de même pour vous ...?

— Isabella. se présente-t-elle dépitée.

Je lui souris faussement. Paola s'assoit et me fait signe de faire de même.

— Je ne vais pas rester longtemps, pas besoin de...

— Oh mais si restez j'aimerais tellement vous parler. Tenez prenez un verre avec nous. me coupe-t-elle en me tendant un verre de vin.

Je m'exécute ne voulant pas paraître désagréable et curieuse de ce que cette discussion pourrait m'apprendre.

— Laissez-moi vous présenter mon petit ami Ezio...

A ses mots je manque de m'étouffer avec le vin. Je tousse excessivement et l'homme inconnu tente de me taper dans le dos mais d'une main je l'en empêche.

— Non ça va aller merci, c'est passé.

— Tout va bien ?

— Oui oui je ne sais juste pas boire mais continuez. lui réponds-je d'une voix faible, les yeux rougis pas mon étouffement.

— Je disais donc mon petit ami Ezio, son père Raphaël, sa fiancée Isabella et le garde du corps d'Isabella, Ricardo.

Je les regarde à peine, ne m'inspirant que du mépris.

— Enchanté tout le monde. menté-je en affichant un sourire hypocrite sur mon visage.

Je jette un regard furtif à Ezio dont les yeux restent figés sur un point invisible.

— Ça fait tellement longtemps que je rêve de vous rencontrer ! On a tellement de chances de vous avoir parmi nous ! Surtout après ce qu'il vous est arrivé, vous savez pourquoi on vous a agressé ?

Je sens Ezio et Raphaël se tendrent autour de la table.

— Je pense que mademoiselle May n'a pas envie de parler de ça. interrompt Raphaël en me tuant de ses yeux.

Je soutiens son regard, le rictus en coin.

— C'étaient deux frères de la...

Soudain Raphaël tape du poing sur la table puis se reprend en se rendant compte de son accès de colère injustifié aux yeux de Paola.

— Pardon, je ne sais pas ce qui m'a pris. s'excuse Raphaël en dessinant un sourire abrutis sur son visage.

Je continue de le fixer puis détourne mon regard sur Paola.

— C'étaient deux frères qui n'ont pas aimé qu'on les rejette avec mon amie.

Je sens Raphaël se détendre un peu mais la mâchoire d'Ezio reste crispée.

— Oh ces hommes et leur égo, tous les mêmes. Mais on ne sait pas qui vous a sauvé, vous le savez ?

Je rencontre furtivement ses yeux plissés voulant dire « n'y pense même pas ».

Je me racle la gorge avant de parler.

— C'est mon cousin, par chance il savait que je sortais avec mon amie alors il est venu me retrouver quand il a vu qu'en dépit de l'heure tardive, je n'étais toujours pas rentrée.

— Quelle chance d'avoir un homme à ses côtés et qui prend soin de nous. J'ai également cette chance, être avec Ezio est ma plus grande fierté.

— Ah j'imagine, un homme de valeur, droit, sincère et honnête ce doit être extraordinaire. listé-je comme une succession de flèches empoisonnées envoyées dans son coeur.

— Vous le décrivez à merveille, c'est comme si vous le connaissiez. Mais vous avez oublié de dire bête de sexe et sait embrasser comme un dieu. ricane-t-elle comme une adolescente en le regardant.

A sa phrase je serre la nappe de toutes mes forces ainsi que ma mâchoire, sentant mon cœur s'embraser puis se briser. Je ravale les larmes qui me montent.

— Vous avez l'air très amoureux tous les deux, ça fait longtemps entre vous ? demandé-je en essayant de rester calme.

— Quelques jours. s'empresse de répondre Ezio froidement.

Je le tue du regard qu'il le soutient puis en entendant sa voix, je me reconcentre sur Paola.

— Je sais que c'est comme au premier jour entre nous mais tu te trompes mon chéri ça fait bientôt 1 mois déjà.

Ayant finis mon verre, je bois cul sec celui qui se trouve devant moi.

— Euh c'était à mon voisin. souligne Paola aux yeux arrondis.

— C'est pas grave je lui paierai la bouteille s'il le faut.

Je regarde furieuse Ezio se tendre et ne plus savoir où se mettre. Ma respiration se saccade et mon pouls s'accélère attisant ma rage qui est sur le point d'exploser. 

Soudain je sens une main sur mon épaule ce qui me fait sursauter légèrement.

— May c'est à toi dans 2 minutes. me dit l'organisatrice à l'oreille.

Je hoche la tête et me lève en tentant de rassembler mes émotions.

—Je vous souhaite une bonne fin de soirée et plein de bonheur.

Je leur souris faussement puis me retourne tout en retirant mon sourire et me dirige vers les coulisses de la scène.

Je bois de l'eau et me focalise sur ma respiration pour me calmer. Vient le moment où je dois aller sur scène. Je fais le vide dans ma tête et ne pense qu'à une chose, ma chanson, c'est la dernière, à moi de la faire vivre et de prendre du plaisir.

Une fois terminé je quitte la salle pour la terrasse où je gonfle mes poumons d'air frais. Appuyée de mes paumes sur la rambarde, j'entends de nouveau cette voix que je veux définitivement fuir.

— May, excusez-moi.

Je me retourne et lui fais face en souriant.

— Je voulais sincèrement vous remercier car en dépit de votre notoriété vous restez les pieds sur terre et êtes très accessible. C'est vraiment une grande qualité qui se perd. Et j'aimerais sincèrement devenir comme vous une fois que j'aurai votre célébrité.

Je fronce les sourcils.

— Désolée mais je ne vous suis pas vous voulez devenir chanteuse ?

— Ah non pas du tout, je n'ai pas ce talent,je chante comme une casserole, rit-elle. Cependant, j'aurais certainement votre popularité une fois que j'aurai épousé Ezio. Étant lui-même très en vogue et célèbre de part son activité et son statut de célibataire convoité, je pense que je connaîtrais ça également en étant à ses côtés.

Comme si ces mots venaient de me percuter en pleine tête, je reste bouche bée ne sachant pas quoi répondre. Je sens mon cœur se briser en mille morceaux et se répandre en poussière dans mon ventre. C'est alors que nous rejoint Ezio dont la mains se place dans le creux des reins de Paola.

— Il est tard, rentrons, le gala est terminé.

Elle hoche la tête puis me regarde avant d'ajouter:

— C'était un plaisir May j'espère qu'on pourra se revoir un jour.

Muette, je lui souris en guise de réponse, toujours choquée de ce que je viens d'apprendre. Ezio doit le remarquer car il met quelques secondes avant de partir au bras de Paola. Une fois seule, je me retourne et fonds en larmes relâchant toute la pression retenue jusqu'à maintenant.