De feu et de glace
Trahie par les soucoupes qui ont remplacé mes yeux, il prend conscience de mon effroi et se justifie sans me laisser le temps de parler.
— T'inquiètes pas ce n'est pas mon sang.
— Qu'est ce qu'il s'est passé ??
— C'était un vrai bain de sang. Mais on a gagné pour cette fois.
— Ça ne me dit pas ce qu'il s'est passé. insisté-je en le matant ouvrir sa chemise.
— Tout à l'heure quand Isabella est venue c'était pour m'avertir que le chef d'un gang italien est enfin de retour sur le territoire sicilien. C'est un gars qu'on essaie d'avoir depuis des années mais qui inlassablement nous échappe. Ce soir, Andrea, mon bras droit, l'a repéré dans un de nos clubs. Il était venu pour faire ses magouilles. Alors on a bloqué tous les accès le temps que j'arrive pour lui tomber dessus mais au moment où je suis arrivé, seuls ses hommes étaient là et lui, volatilisé. On ne sait pas comment mais il n'était plus là.
— Une taupe dans votre camp ?
Dos à moi, il se sert un verre de whiskey au bar près du salon puis s'affale dans le fauteuil en soupirant.
Le regard dans le vide, il avale le contenu de son verre.
— Certainement. répond-il l'esprit ailleurs.
Il se gratte l'arrière de la tête et ajoute en me regardant:
— Bref l'important est qu'on ait eu la moitié de ses hommes présents ce soir et qu'on sait qu'il est au pays, le reste je gère. Il est tard tu ferais mieux d'aller dormir demain, une grosse journée nous attend.
Au vu de son état et de sa soirée, je ne m'oppose pas.
— Okay, essaie de passer une bonne nuit quand même, à demain.
— A demain.
En chemin pour la chambre, je le laisse seul, la tête habitée par ses pensées et les veines imbibées de son whiskey.
A mon réveil c'est de nouveau seule que je me retrouve dans l'appartement d'Ezio. Sur la porte du frigo, je trouve une petite note m'informant qu'il est parti pour affaires et de ne pas oublier de m'entraîner.
Oui chef .
Je passe le reste de ma matinée à m'entraîner, repousser mes limites pour atteindre l'objectif: ma vengeance.
La séance terminée, je remonte à l'étage où je découvre avec surprise qu'Ezio est de retour.
— Salut ma belle, bien dormi ?
— Salut, mieux que toi je pense, on dirait que tu n'as pas fermé l'œil de la nuit.
— C'est parce que c'est le cas mais je suis habitué, je dors peu c'est une perte de temps.
— C'est un point de vue.
— Je nous ai ramené de quoi manger, sushis ça te convient ?
— C'est comme si tu lisais dans mes pensées ! m'exclamé-je l'eau à la bouche.
— Prenons des forces et ensuite on passe aux choses sérieuses.
Nous engloutissons le repas et descendons s'exercer au self défense. Face à face sur le ring Ezio se rapproche de moi.
— Je vais t'apprendre les techniques de base, je vais t'expliquer puis tu répéteras le mouvement okay?
Intimidée par sa proximité, je hoche la tête pour approuver.
— Première technique: si on t'approche par derrière et que ton agresseur enroule ses bras sur ta poitrine, tu essaies de te pencher en avant. En mettant toute ta force, tu prends sa jambe au plus bas que tu puisses et tu te relèves. Si le mouvement est bien exécuté, ça le fera tomber.
— Je ne voudrais pas te faire mal. préviens-je, le ton taquin.
Ezio rit et me fait signe d'approcher, ce que je fais. Dos à lui, ses lèvres effleurent mon oreille stimulant mon cœur.
— Prête à me montrer ce que tu as dans le ventre ?
Je hoche de nouveau la tête, muette, aucun mot n'arrivant à prendre le dessus sur la résonance des battements de mon cœur.
Il passe ses bras autour de ma poitrine, son torse contre mon dos. Son souffle chaud dans mon cou ne fait qu'accélérer mon rythme cardiaque. Ma respiration se fait de plus en plus courte, m'empêchant toute concentration. Lentement, il approche de nouveau ses lèvres à mon oreille et me murmure:
— Si tu n'agis pas dans 30 secondes, tu es morte.
Malgré les frissons qui parcourent ma colonne vertébrale, je prends une grande inspiration pour chasser mon désir naissant puis me focalise sur l'exercice. Comme expliqué, je répartis tout mon poids sur ses bras. Alors que je me penche pour attraper le bas de sa jambe, je le sens durcir contre mes fesses. J'ignore mon désir qui s'accentue et avec un sourire et sans pitié je me relève puis essaie de le faire tomber. Malgré toute ma bonne volonté pour résister à sa force, nous tombons tous les deux par terre, ses bras toujours autour de moi.Je me retourne pour lui faire face, mes mains sur son torse, mon visage près du sien.
Son regard se voile de luxure et dévore mes lèvres. Son pouls, tout comme le mien, s'emballe. D'une main il me prend la nuque et m'attire à lui. Nos bouches ne font plus qu'une, le désir monte en moi à mesure que le baiser s'intensifie. Son entrejambe durcit à travers ses vêtements. Il descend son autre main sur mes fesses et s'en empare virilement. Je commence à bouger mon corps sur le sien puis passe une main sous son t-shirt. Il se redresse pour se retrouver assis et moi à califourchon sur lui. Il m'embrasse la mâchoire puis le cou, la clavicule et passe sa main sous mon t-shirt pour prendre mon sein à travers ma brassière. Je laisse échapper un gémissement ne contrôlant plus mon corps ni mes pulsions. La tension grandissant je n'arrive plus à tenir, j'ai besoin d'aller plus loin, de le sentir en moi.
C'est ce moment-là que choisit Raphaël pour surgir de nulle part.
— Ah te voila je me demandais où tu étais passé ! tonne-t-il.
— Merde ! peste Ezio entre ses dents.
Refroidie par l'arrivée glaciale de Raphaël, l'atmosphère encore intime et torride quelques secondes plus tôt, se cristallise en mille flocons qui accentuent le ressenti polaire de l'air. Gênée comme une enfant prise la main dans le sac, je me relève aussi vite que je le peux et reprends mes esprits. A mes côtés, Ezio encore prisonnier de son désir, articule péniblement quelques mots.
— Pourquoi t'es là ?
— Je l'ai dit. Elle allait vite avoir de mes nouvelles alors me voilà. Suis moi il faut qu'on parle.
Toujours sous l'emprise du malaise, je regarde Ezio partir, me remettant doucement de mes émotions. Je l'attends pour ce qui me paraît des heures. Le pas vif il réapparait à la différence que ses poings sont aussi serrés que sa mâchoire.
— Reprenons l'entraînement, on n'a pas de temps à perdre.
Je n'ai même pas le temps de poser de questions qu'il enchaîne déjà.
— Technique numéro deux, la personne est face à toi, ses bras autour de toi, tu lui donnes un coup de boule au visage puis un coup de genou dans l'aine. dit-il sur un ton ferme et rapide.
— Je vois très bien comment faire on peut passer à la prochaine étape je n'ai pas envie de te castrer.
Il réprime un sourire avant de reprendre de la même voix autoritaire et énervée.
— Troisième technique, l'agresseur te bloque contre un mur les bras de part en part de ta tête. Paume et doigts tendus tu donnes un coup sous l'aisselle comme si ta main était un couteau. Ensuite tu lui donnes un coup de poing au même endroit puis un autre au niveau du menton et enfin tu lui donnes un coup de boule au même niveau. Ça fera reculer et étourdira ton agresseur ce qui te laissera champ libre pour fuir.
Nous répétons les mouvements dans le vide pour bien ancrer l'enchaînement puis Ezio ajoute :
— Tu dois te rappeler qu'il y a trois zones de frappe critique : les yeux, la gorge et l'aine. Si tu portes des coups francs aux yeux, à la gorge et à l'aine cinq fois successivement avec 100% de puissance, tu mettras ton agresseur en incapacité peu importe sa taille ou sa force. Si tu ne te rappelles pas des enchaînements qu'on vient de voir, rappelle toi de ça. Ça pourrait tout changer.
J'acquiesce et dans le même état de malaise, nous remontons à l'étage bien épuisés par la séance.
Pour me vider la tête, je décide d'aller nager dans sa piscine. Installée sur son rooftop, elle est digne des olympique. Subjuguée par la vue imprenable sur toute la ville, une impression de puissance se forme en moi. De là on surplombe tout le monde, comme si nous étions intouchables et que le monde nous appartenait.
Après quelques longueurs, je sors et vais prendre une douche dans "ma" chambre.
Une fois terminée je sors et me couvre d'un peignoir. Je sursaute en découvrant Ezio assis au bord la tête dans les mains.
— Tout va bien ? demandé-je en calmant mon cœur.
Il relève la tête étonné.
— Oui. Je tenais à m'excuser pour mon comportement distant de tout à l'heure je ne voulais pas être de mauvaise compagnie, pardonne-moi.
Je m'approche de lui, prends ses mains et m'agenouille devant lui.
— C'est n'est pas grave ne t'en fais pas. Tu devais sûrement avoir une raison et puis on a pu faire l'entraînement. Grâce à toi je suis un peu plus préparée. relativisé-je en souriant.
— Merci d'être aussi compréhensive.
Ses mains se posent sur mes joues puis il m'embrasse fougueusement. Très vite ma température corporelle augmente, mon pouls s'accélère et mon souffle se saccade. Comme si je ne pesais rien, il me prend par les hanches et me laisse tomber sur le lit. Doucement, il se rapproche de moi et me domine, ses bras de chaque côté de mon corps.
— Cette fois tu es à moi. Tu ne t'échapperas pas. annonce-t-il en souriant.
Je me mords la lèvre inférieure, ce qu'il remarque et le pousse à s'en emparer. Le baiser devient de plus en plus torride. Lentement, il descend dans mon cou, défait doucement mon peignoir et dévoile ma poitrine nue. Il continue de descendre jusqu'à mon sein qu'il embrasse. Puis sa bouche se concentre sur mon téton qu'il mordille jusqu'à qu'il durcisse. Je laisse un gémissement s'échapper, tandis que je sens une chaleur se répandre dans mon bas ventre et mon désir s'intensifier. Il continue son chemin et m'embrasse l'intérieur de la cuisse puis me la mordille. Avec ses doigts il me caresse les lèvres inférieures et doucement les rentre en moi.
— Tu es déjà si mouillée pour moi. prononce-t-il les lèvres encore sur ma cuisse.
De plaisir, je gémis et me cambre puis il place sa bouche sur mes lèvres inférieures et les lèche tout en continuant les mouvements de va et vient avec ses doigts. Il accélère le mouvement ce qui me fait gémir encore plus. Je ne tiens plus.
— J'ai besoin de toi Ezio, je veux te sentir en moi.
Il me sourit et arrête doucement ses mouvements puis il se place au-dessus de moi et me pénètre délicatement.
— Ça va ? me demande-t-il.
Je hoche la tête et me mords la lèvre. Alors il accélère le mouvement ce qui le fait gémir. Il m'embrasse et le mouvement de va et vient s'intensifie. Ses coups de reins sont vifs et précis et très vite je sens l'orgasme monter en moi.
Il accélère, nous gémissons tous les deux, le plaisir étant à son paroxysme. La vague de plaisir s'empare de mon corps et je jouis. Quelques secondes après, c'est au tour d'Ezio de jouir en moi.
Enivré par la dopamine, nous nous blotissons alors dans les bras de l'un et l'autre et très vite nous nous endormons.
Les rayons chauds du soleil caressant mon visage m'extirpent doucement de mon sommeil. En ouvrant les yeux je trouve Ezio assis sur le lit, dos à moi et la tête dans les mains.
— Quelque chose ne va pas ? demandé-je.
Guidé par ma voix, il tourne sa tête vers moi avant de répondre.
— Tu sais hier quand mon père est venu ? Il m'a annoncé la tâche que tu devais accomplir et c'est pire que ce que je pensais. annonce-t-il gravement.
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