Chapitre 80 • Nouveau départ
Petite précision avant que vous ne vous lanciez dans la lecture : il s'agit du dernier chapitre et il compte une scène assez chaude à la fin. Bonne dernière lecture 😭
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Le dîner se poursuit sans la moindre larme supplémentaire. Durant tout le repas, nous nous mettons mutuellement au courant de ce qu'il s'est passé dans nos vies respectives depuis un mois.
Entre autres, je lui parle de mes visites matinales à l'hôpital afin de voir Izzie tous les jours sans prendre le risque de le croiser et de mon rapprochement inattendu avec Jay qui occupe désormais une place énorme dans mon cœur.
Quant à lui, il me raconte par exemple la conversation qu'il a eu avec sa meilleure amie, le jour où elle lui a dit qu'elle était d'accord avec le fait qu'il essaye de me récupérer. Simon lui a demandé à maintes reprises si elle en était certaine, jusqu'à ce qu'Izzie lui avoue mot pour mot que ce n'était pas en l'empêchant de me garder qu'elle m'avait eu pour autant.
Enfin, Simon s'est comme moi concentré sur ses révisions du bac blanc pour éviter au maximum de laisser ses pensées divaguer et a donc obtenu d'excellentes notes.
Il est près de 22h quand mon petit ami lève le bras pour réclamer l'addition. Je lui explique alors que les pizzas dont nous nous sommes empiffrés ce soir sont un cadeau de la maison et nous prenons le temps de serrer longuement Nathalie dans nos bras pour la remercier.
Le couvre-feu qu'a pour habitude de me fixer mon père est presque dépassé lorsque nous sortons enfin du restaurant, ce qui m'est pour une fois complètement égal. En effet, je l'ai lui aussi tenu au courant de mon plan et, au vu des circonstances exceptionnelles, il a accepté de me laisser passer la nuit chez Simon. Ce dernier ne le sait pas encore et je suis justement sur le point de découvrir si mon initiative lui fait plaisir.
- Je te ramène ?
Nous arrivons devant sa voiture quand il me propose de me raccompagner chez moi. Comme elle lui paraît évidente, il n'attend pas ma réponse pour déverrouiller le pickup et s'installer derrière le volant.
- Et si tu me déposais plutôt quelque part ? (Je boucle ma ceinture, par avance satisfaite de ma prochaine réplique.) Chez toi, par exemple ?
Stupéfait, il se tourne vers moi une fois le contact enclenché, les sourcils haussés jusqu'à la racine des cheveux. Sa tête est hilarante mais, à sa décharge, je ne m'étais jamais montrée aussi directe avec lui. A présent, je ressens le besoin de rattraper le temps perdu et de profiter de chaque instant ensemble.
- Mais...
- Mon père m'a donné son accord, Jay dort dans la chambre d'hôpital d'Izzie et j'ai prévenu cette dernière de mon absence à son chevet demain matin, le coupé-je fièrement. D'autres « mais » ?
Le fait que j'ai tout prévu dans les moindres détails le surprend autant que ça l'amuse. Par conséquent, il secoue la tête avant de se mettre à rire. Ce son... Quel plaisir de l'entendre à nouveau.
- Non, aucun. (Il approche une main de mon visage pour glisser une mèche de cheveux derrière mon oreille.) Entre cette nouvelle coupe et ta récente manie de prendre les devants, tu es différente.
Quand j'étais enfant, comme toutes les petites filles qui ne regardaient que des dessins animés, je croyais que l'amour était synonyme de bouquets de roses rouges et de dîners aux chandelles. Adolescente, j'ai réalisé qu'aimer et être aimée en retour c'est un combat de tous les jours, certaines batailles laissant des cicatrices plus voyantes que d'autres.
- Je ne suis plus tout à fait la même personne, non. (Je hausse les épaules, nostalgique.) J'espère que, même cabossée, tu m'aimes toujours autant.
- Je t'aime davantage, si c'est possible. (Il caresse ma lèvre inférieure avec le gras de son pouce.) T'es encore plus belle abîmée.
Je me penche vers Simon pour le gratifier d'un chaste baiser, avant-goût de ce que je compte lui offrir cette nuit. Souriant, il enlève ensuite le frein à main et prend la route en direction de chez lui. Là-bas, je vais changer une nouvelle fois, presque imperceptiblement.
***
Dès que nous sommes arrivés, Simon s'est enfermé dans la salle de bain pour se laver. Quant à moi, je me suis allongée sur son lit défait, déjà épuisée par un diner riche en émotions alors que la soirée n'est pas encore terminée. Le plus émouvant reste même à venir étant donné que je m'apprête à lui donner ma virginité.
Je n'avais jamais anticipé ce moment pourtant crucial de mon adolescence. Néanmoins, j'ai toujours attendu de rencontrer une personne qui m'aimerait assez pour mériter le privilège que représente à mes yeux le fait de me marquer à vie. Et mon souhait de donner pour la toute première fois mon corps à un garçon à qui j'aurais préalablement offert mon cœur est sur le point d'être exaucé.
Je ne sais pas à quel moment de la soirée de telles pensées me sont venues en tête mais mon petit ami était en train de me parler à coeur ouvert lorsque cette décision s'est imposée à moi-même comme une évidence. Le fait de conclure nos retrouvailles avec un tel cadeau de ma part est pour moi une façon de prouver à Simon que mon amour pour lui est intact malgré tout et de marquer comme il le mérite le nouveau départ que prend notre couple.
- Merde, notre séparation a creusé entre nous un fossé encore plus grand que je le redoutais.
J'ouvre les yeux sur le plafond de la chambre de Simon quand son ton moqueur m'informe de son entrée dans la pièce. Interloquée, je me redresse sur mes coudes pour lui demander d'un sourcil arqué ce qu'il entend par là.
- Tu as l'intention de dormir en jean ? Parce que je peux aussi enfiler un col roulé avant de venir te rejoindre dans le lit, si tu préfères ce genre « d'ambiance ».
Il mime les guillemets et un sourire amusé étire mes lèvres tandis que je me mets debout devant lui. Il est seulement vêtu d'un boxer et, alors que je reluque sans la moindre honte chaque partie de son corps presque nu, je commence à déboutonner mon pantalon. Il se tient face à moi, ses yeux suivant le parcours du tissu qui glisse sur mes jambes jusqu'à tomber par terre.
- Non, lui dis-je simplement. Et ce n'est pas ce dont j'ai envie, loin de là. De mon point de vue, tu es même trop couvert.
D'un léger coup de pied, je me débarrasse de mon jean, maintenant roulé en boule sur le sol. Troublé par mes mots aguicheurs, il avale sa salive de travers avant de se rapprocher dangereusement de moi. Ses muscles humides luisent dans l'ombre de la chambre que Simon traverse à grandes enjambées et brillent de l'eau qui ruisselait encore sur sa peau il y a quelques minutes.
- Qu'est-ce que tu veux faire, Éléanore ? (Il me saisit par les hanches.) Je crains de mal interpréter tes propos.
Son expression est devenue sérieuse. Il me regarde avec impatience, en proie à un débat intérieur auquel il me supplie de mettre un terme rapidement. Excitation et hésitation sont en train de se battre en duel.
- Ma première fois. (Il exerce une pression sur mes reins et nos poitrines se touchent.) Maintenant, ici et avec toi.
Je saisis son visage entre mes mains, caresse sa barbe naissante et pose mon front contre le sien. Je profite de cet instant de paix, me délectant de chaque seconde silencieuse et de toutes les expirations de Simon sur mon visage.
Quand d'une voix éraillée, il me demande si j'en suis certaine, je m'éloigne de lui pour retirer mon pull. Je passe ensuite mes doigts tremblants sur la bague qui pend autour de mon cou et il en reste bouche bée.
- Elle est là, ma réponse à ta question. (Sous le choc, il penche la tête en arrière et fixe le plafond quelques secondes.) Je veux que tu sois le premier et même le dernier.
- Ça ne me suffit pas. Le seul, voilà ce que j'ai envie d'être pour toi. (Il me regarde alors droit dans les yeux pour me faire un aveu de taille.) Ce bijou, c'est... Il s'agit de la bague de fiançailles de ma mère. Le jour de son départ, elle l'a posé sur les papiers du divorce, au même titre que son alliance. Je tenais à lui donner une seconde vie et à en faire le gage d'une plus belle histoire que celle de mes parents.
Il n'a pas encore eu le temps de reprendre son souffle que je presse déjà mes lèvres sur les siennes. Les mots qu'il vient de prononcer me touchent tellement que je suis incapable d'y répondre autrement. Je ne m'entends plus penser, les battements de mon cœur résonant en moi avec tant de puissance qu'ils emplissent mes oreilles.
Simon approfondit le baiser et je passe mes bras autour de son cou pour ne pas perdre l'équilibre, agrippant une poignée de ses cheveux par la même occasion. Il gémit dans ma bouche avant de presser volontairement son érection contre le bas de mon ventre.
- Putain, je n'ai jamais été aussi excité de toute ma vie.
Tout à coup, il me fait basculer sur son lit et se retrouve allongé au-dessus de moi. Ses lèvres descendent dans mon cou pendant que ses mains remontent le long de ma colonne vertébrale afin de dégrafer mon soutien-gorge. Il fait glisser les bretelles sur mes bras et mes poils se hérissent au contact de la matière.
- Qu'est-ce que tu m'as manquée... (Ma voix est étranglée, un noeud d'émotions diverses obstrue ma gorge.) Tu m'as tellement manquée que j'en ai pleuré tous les soirs, sans exception.
Tandis que sa bouche couvre mes seins et mon ventre de baisers, ses doigts se resserrent autour de ma culotte. Simon me la retire avec une telle délicatesse qu'il me caresse les cuisses en même temps, la respiration haletante. Lorsque, sous lui, je me retrouve entièrement nue, je le tire vers moi pour l'embrasser une dernière fois avec passion.
- Je t'aime.
Il prononce ces trois mots contre mes lèvres alors que ma main passe entre son corps maintenant recouvert de sueur et le mien pour lui enlever son boxer. Impatient, il m'aide à l'en débarrasser avant de se pencher vers la table de chevet et de sortir un emballage carré du tiroir. J'ai soudainement chaud et mes joues deviennent aussi rouges que le paquet brillant que mon petit ami ouvre avec les dents.
Nos poitrines montant et descendant à l'unisson, il enfile le préservatif sous mon regard indiscret. Quand il s'allonge de nouveau sur moi, Simon place un bras de chaque côté de ma tête et je les entoure de mes mains devenues moites.
- Je t'aime aussi. (Mes hanches se soulèvent pour aller à la rencontre des siennes.) Fais-moi tienne, encore plus que je ne le suis déjà.
À partir de maintenant, jusqu'au mariage qui cèlera mon destin à celui du garçon qui est sur le point de me faire l'amour, quand on me demandera quel était le plus beau jour de ma vie, je répondrai que c'était une nuit.
*****
Et voilà, le tout dernier chapitre de mon premier livre... Je n'arrive pas à croire que cette histoire est terminée, qu'il est temps de laisser définitivement derrière moi tous ces personnages que j'aime tant et aussi de vous laisser vous. Il me reste l'épilogue à écrire et à poster mais je ne sais pas du tout quand je le ferai alors d'ici là vous allez énormément me manquer tout comme eux. Merci de m'avoir lu jusque là parce qu'on ne s'en rend pas compte mais 80 chapitres c'est juste énorme ça représente environ 600 pages papier et j'ai du mal à réaliser que j'ai écrit tout ça. C'est grâce à vous car je n'aurais jamais eu la force et l'envie de mettre un point final à ce projet dont l'idée m'est venue il y a quand même plus de 3 ans. Je n'aurais jamais cru avoir autant de commentaires, de j'aimes et les vues je n'en parle même pas. Les 100k était un rêve et la semaine dernière j'ai atteint les 400k ce qui est absolument dingue. Merci pour votre enthousiasme qui m'a permis de croire en moi et en mes écrits, j'ai presque confiance en mon travail maintenant. Vos messages m'ont souvent fait rire, j'ai eu l'impression que vous viviez les aventures avec les personnages tant vous les avez aimés et parfois détestés. Ça m'a tellement touchée, c'était une magnifique récompense pour les centaines d'heures passées à écrire sur mon téléphone. Je tenais à publier cette dernière partie aujourd'hui pour en faire mon petit cadeau de Noël alors désolée s'il est tard mais je viens à l'instant de la terminer et on est encore le 25 décembre. Merci encore et encore, notamment à celles qui sont là depuis longtemps et qui commentent régulièrement, vous ne pouvez pas savoir à quel point vous m'avez fait du bien au quotidien.
Joyeux Noël de la part d'Éla, de son père, de Simon, de sa tante, d'Izzie, de Jay, de Charlie, de Castiel, de Nath, d'Andréa, d'Elliot et même de Pénélope (alias Pénépu** pour les intimes, celle qu'on adore détester) !
Charleen,
XO
❤️
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