Chapitre 7 • À l'eau !

Le gif est tiré d'un film intitulé "3 mètres au dessus du ciel". Regardez-le, il est magnifique 😌

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Nous suivons notre hôte, content que l'on ait accepté sa proposition, et nous regagnons la maison. Il nous emmène dans une pièce communiquant avec le salon, mais où l'agitation est moindre. Nous intégrons le cercle que forment certaines personnes assises sur le carrelage immaculé. Il s'agit de Simon, Izzie, Pénélope et Castiel.

Je me retrouve en face de Charlie et, sans le vouloir, je remarque qu'elle dévore Castiel des yeux. Je n'aurais jamais cru que ce genre d'homme lui plairait. Il est grand, baraqué, a le crâne rasé et de si nombreux tatouages qu'ils recouvrent presque intégralement son corps. Bien que ce dernier soit discret, sa véritable nature est toute autre. Il est vraiment intimidant avec son air sérieux et arrogant. Il renvoie l'image parfaite du stratège et du manipulateur. C'est le bras droit de Simon.

- À toi l'honneur mon pote, lance ce dernier à Jay. Tu es le roi de la soirée après tout.

Il avale une dernière gorgée de sa bière, avant de tendre la bouteille au métisse. Ce dernier l'attrape, la dépose au centre et la fait tourner. Le premier joueur désigné est Izzie.

- Action ou vérité ?

- Action, répond-elle sans hésiter.

- Je ne suis pas inspiré alors... réfléchit-il. Enlève ton pull.

La manière si naturelle avec laquelle Jay a prononcé ces mots me choque réellement. Il est sérieux ? Ces gens ne jouent réellement pas à ce jeu comme moi. Je suis scandalisée et regarde les autres à qui, visiblement, ce défi paraît normal.

- Comme si vous ne m'aviez jamais vu à poil, souffle Izzie. Bande de voyeurs !

Elle tire la langue, puis retire son haut. Je préfère ne pas regarder et en déplaçant mon regard, je découvre Simon en train de se cacher les yeux à l'aide de sa main. Il doit vraiment la considérer comme sa petite soeur et beaucoup la respecter pour ne pas se rincer l'oeil. Des cris tels que "Woh !", "Pas mal.", "Joli soutif.", ou encore "Je paris sur du 90B." se font entendre.

Izzie fait à son tour tourner la bouteille qui s'arrête sur Jay. Il choisit action avant même qu'elle ne lui pose la question.

- Très bien. Je vais pouvoir me venger. (Elle sourit et met un doigt sur son menton, en pleine réflexion.) Fais un suçon à Castiel.

- Jamais de la vie, refuse-t-il catégoriquement.

- Mais t'es malade ou quoi ? s'énerve Castiel.

- Tu as choisis action alors tu assumes les conséquences, mon vieux, le nargue fièrement Izzie.

- Ok, je vais le faire, mais uniquement parce que j'honore toujours mes défis, se résout Jay.

- Tu rigoles j'espère ? Le visage désolé du métisse répond à la question de Castiel. J'ai dis non ! C'est hors de question. 

- Ça me donne autant envie de gerber qu'à toi mais vois le bon côté des choses, les gens croiront que t'as pécho au moins, essaie Jay pour le convaincre. Aller frérot, t'auras un souvenir de moi comme ça.

Le défié se rapproche du cou de son ami qui se laisse faire mais arbore une expression dégoûtée qui multiplie les rires du groupe.

- Tu vas me le payer ma petite, menace le tatoué une fois sa torture terminée.

La bouteille tourne ainsi longtemps et provoque un enchaînement d'actions hilarantes et de vérités dégoûtantes. J'ai notamment pu apprendre que la première fois de Jay s'est déroulée à l'arrière de sa voiture et Charlie l'a échappé belle car elle a seulement dû boire un shot de vodka.

Au bout d'un certain temps, la bouteille désigne Pénéloppe qui dit action.

- Roule une pelle à Simon, la défi Castiel.

Il ricane en la regardant s'avancer jusqu'à Simon qui lance un méchant regard à son pote. Tout le monde est plié de rire en voyant l'enthousiasme que met Pénéloppe dans ce baiser, à un tel point que Simon a pratiquement le dos appuyé par terre.

- Fais toi prendre devant tout le monde tant que t'y es, lui lance Izzie.

À l'entente de ce pique, la brune se rassoie à sa place. Simon s'essuie alors du dos de la main le rouge à lèvres fuschia étalé autour de sa bouche. Le jeu continue et c'est enfin moi que la bouteille vise.

- Action ou vérité ? me propose Pénéloppe.

- Vérité.

- Évidemment, lâche-t-elle.

Je ne relève pas car de toute façon leurs actions ne sont pas pour moi. J'ai tout de même peur de savoir quelle question elle va pouvoir me poser mais ce sera toujours mieux que de relever leurs défis puérils.

Elle semble avoir une idée puisqu'un sourire moqueur apparaît sur sa bouche.

- Qui à été ton meilleur coup ?

Je m'étouffe avec ma gorgée d'Ice Tea alors que tous les jeunes présents m'observent attentivement. J'aurais mieux fais de choisir action. Lécher le torse de n'importe qui aurait été moins pire que d'avoir la honte devant les gens les plus populaires de mon lycée en apprenant que je n'ai jamais eu de "meilleur coup".

- Alors ? insiste-t-elle.

Cette peste doit bien se douter que je suis encore vierge et que cette question me déstabiliserait. La tentation de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir est immense.

- Je... Je n'en ai pas.

À l'instant où mon aveu sort de ma bouche, la plupart des autres joueurs se mettent à rire, faisant chauffer mes joues.

- Izzie, depuis quand tu traînes avec des pucelles coincées ?

La soudaine prise de parole de Simon me fait sortir de mes gonds. Mon sang ne fait qu'un tour et en moins d'un centième de seconde, je lui balance le contenu de mon verre à la figure.

Les joueurs d'action ou vérité ainsi que tous les invités présents dans la pièce crient de surprise. Quant à Simon, il reste interdit, dérouté par la méthode peu conventionnelle que je viens d'employer pour me défendre. Actuellement, il y a énormément d'autres termes appropriés qui me passent par la tête pour définir mon mode de défense. Original ? Inhabituel ? Particulier ? Personnel ? Surprenant ? Atypique ? Ces suggestions sont tout à fait adaptés mais à cet instant précis celle qui l'est le plus est... anormal. Honnêtement, qui jette sa boisson sur son adversaire pour se défendre ? Je le savais déjà mais en agissant ainsi je l'ai une fois de plus confirmé ; j'ai grandement besoin de travailler ma répartie.

Après avoir réalisé ce qui lui était arrivé, Simon finit par s'éponger le visage à l'aide de sa chemise. Il me lance un regard mauvais, puis se lève et vient vers moi.

- Tu t'en ai prise à la mauvaise personne. Tu n'aurais jamais dû faire ça, m'affirme-t-il d'un ton qui me fiche les jetons.

Sans que je n'ai le temps d'anticiper ses agissements, il se baisse, m'attrape les jambes au niveau des genoux et me balance sans ménagement sur son épaule.

- Lâche moi ! (Je cris en lui mettant des coups de poings et de pieds mais il n'y a rien à faire.) Fais moi descendre je te dis !

Il ne me répond pas et poursuit son chemin, pas le moins du monde perturbé par le fait que je gigote dans tous les sens.

- Je te demande pardon. Ça te vas comme ça ? tenté-je, voyant que rien ne résulte de ma première tentative.

- Ce n'est pas suffisant.

Il marche vite et je me demande où il peut bien m'emmener comme ça. Le sang commence à me monter à la tête et je ne supporte plus d'être ballottée comme un vulgaire sac à patates.

- Repose moi tout de suite ! m'énervé-je. Écoute moi bien, je te jure que si je ne touche pas le sol dans 2 secondes, je vais...

- Tu vas quoi ? me questionne-t-il d'un rire méprisant, ce qui m'interrompt.

Je ne surenchéris pas, n'ayant de toute évidence aucun moyen de pression. Étrangement, je remarque qu'il prend de l'élan et qu'il se met à courir.

- Mais qu'est-ce que tu...

Sans avoir terminé ma phrase, je me retrouve sous l'eau.

Il me faut plusieurs secondes pour comprendre que Simon vient de sauter dans la piscine et de m'emporter avec lui. Il me coule pendant un bon moment, tandis que je me débats pour pouvoir respirer. La température de l'eau est glaciale et je sens mes membres se raidir. Quand la pression que sa main exerce sur ma tête s'envole enfin, je sors mon visage à la surface.

Instinctivement, je m'accroche au cou de Simon. Surpris par mon geste vif, un petit cri étouffé lui échappe. Je respire à pleins poumons, tentant d'inspirer et d'expirer de moins en moins bruyamment. Nos poitrines se touchent et je suis gênée de le tenir si fermement mais j'ai besoin de reprendre de l'air. Puis, être aussi près du mec le plus convoité de La Sidoine est quasiment impossible donc même si je ne l'apprécie pas, je me dois, ainsi qu'à toutes les filles qui en sont raides dingues et qui sont insignifiantes pour lui, de profiter un maximum de ce contact.

Peu à peu ma respiration se régule mais mon rythme cardiaque, lui, s'accélére en réalisant la proximité de mon corps et du sien. Je n'ai jamais été aussi proche de quiconque du sexe opposé. Simon baisse la tête pour me regarder et, en conséquence, je sens son souffle saccadé s'abattre sur mes lèvres.

Il me jauge d'une étrange manière. Ses yeux sont grands ouverts, comme s'il se demandait ce que j'étais en train de faire. Nous sommes mouillés et tellement collés l'un à l'autre que ce moment en devient intime. La sensation étrange s'emparant de moi, dû à la fraîcheur de l'eau combinée à sa chaleur corporel, me submerge totalement.

Comme pour reprendre ses esprits, Simon ferme soudainement les paupières et inspire profondément.

- Je te signale que tu as pieds, dit-il froidement en les rouvrant, ce qui rompt instantanément la magie du moment.

Je me décolle immédiatement de lui avant de réaliser avec effroi qu'il a raison. J'ai effectivement pieds.

Je suis extrêmement embarassée. Non mais qu'est ce que c'était que ça ? Simon est beau certes, mais il m'énerve beaucoup plus qu'il ne me plaît. Le rouge me monte aux joues et je suis infiniment reconnaissante aux faibles éclairages du jardin.

- Je... J'ai juste paniqué.

- Tu peux assumer. J'ai l'habitude que les filles se jettent sur moi, déclare-t-il avec un sourire narquois.

Je roule des yeux. Tout le monde sait qu'il est prétentieux, maintenant que je l'ai moi-même entendu se vanter, je peux affirmer à quel point il l'est.

- Je n'en doute pas une seule seconde, je réponds, exaspérée.

Un frisson me parcourt, me faisant réaliser que nous sommes encore dans la piscine, debouts à quelques dizaines de centimètres en train de se toiser.

- Je suis trempée jusqu'aux os par ta faute ! l'engueulé-je.

Je ne sais pas où quelqu'un peut trouver l'idée de plonger dans une piscine au début du mois de janvier. Avec le froid qu'il fait, je me demande même pourquoi elle n'est pas gelée.

- On est quitte comme ça, lâche-t-il en haussant les épaules, comme si ce n'était rien.

- Ta vengeance est un peu extrême. Et puis je te rappelle qu'au départ c'est toi qui m'as traité de pucelle coincée.

Je sens, à cause de l'air moqueur qui se glisse sur ses traits, que sa réplique ne va pas me plaire.

- C'est ce que tu es, non ? me demande Simon, ce qui accroît mon embarras et mon énervement.

- Peut-être, mais il y a des centaines d'autres choses qui font de moi ce que je suis.

Blessée par les adjectifs dévalorisants avec lesquels il me définit, je le pousse violemment et nage jusqu'au rebord.

- Dommage que ta robe ne soit pas blanche ! hurle-t-il lorsque je me hisse hors de l'eau.

Je me retourne brusquement vers lui et lui adresse un regard noir auquel il me répond par un clin d'oeil.

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Déjà, merci pour les 10 000 vues. Je n'en reviens pas 😮

Ensuite, j'espère que les événements présents dans ce chapitre vous plaisent.

Donnez-moi vos sentiments sur le premier rapprochement entre Éléanore et Simon dans les commentaires !

Charleen,
XO
💋

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