Chapitre 45 • Il y a de l'amour dans l'air
Et oui, je suis (ENFIN) de retour !
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- Plus que tu ne le crois.
Je dois avoir l'air d'une idiote avec mon sourire béat sur le visage, mais ça m'est égal. Je n'arrive pas à croire que, d'ici quelques jours, Simon et moi seront officiellement ensemble.
- J'aime savoir que je suis la cause d'une telle joie. (Puisqu'il est toujours sur moi, je sens son souffle se mélanger au mien à chacune de ses expirations.) En même temps ça se comprend, tu viens de décrocher le gros lot.
À l'entente de cette phrase des plus prétentieuses, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Comme je ne supporte plus qu'il se la pète ainsi à tout bout de champ, je le pousse assez fort pour qu'il retombe à côté de moi sur le dos.
- Je n'arrive pas à croire que tu viens de dire un truc pareil. (Je penche la tête sur le côté pour le regarder et je remarque qu'il a déjà fait de même.) Mais tu n'as pas tort, j'imagine qu'on peut dire ça sur le fait de sortir avec le mec le plus populaire de La Sidoine.
Nous rigolons tous les deux quand son expression commence à se faire plus sérieuse, comme s'il venait tout juste de penser à quelque chose.
- Ça ne te fait pas peur, justement ? (Je hausse les sourcils pour savoir de quoi il parle avec plus de précision.) S'il y a bien une chose que j'ai appris tout au long de ma scolarité, c'est que la popularité a plus d'inconvénients que d'avantages.
Je ne pensais pas que Simon allait aborder ce sujet mais le fait qu'il me pose cette simple question est la preuve qu'il tient à me protéger. Il sait mieux que personne à quel point entrer dans cet autre monde, comme j'ai pris l'habitude de le surnommer, peut être délicat puisqu'il fait partie du nombre restreint de personnes qui se battent pour y rester.
- Si, avoué-je sans honte. Être au centre de l'attention n'a jamais été mon habitude ou encore mon souhait.
Au vu du froncement de sourcils appuyé qui prend place sur le visage du brun allongé à mes côtés, je suppose que Simon est tout aussi préoccupé que moi par la tournure que risquent de prendre des événements.
- Je suis désolé, lâche-t-il tout à coup. Pour tout ce que tu as déjà enduré à cause de moi et pour tout ce que tu risques de subir par la suite.
Il paraît évident que ses paroles concernent avant tout Pénélope, dont l'intensité et la fréquence des actes détestables ne vont faire que croître quand elle découvrira le pot-aux-roses. Au moment où il plonge son regard dans le mien, je ne peux douter de la sincérité avec laquelle sont faites ses excuses.
- Je sais, assuré-je avec douceur avant de poser ma main sur sa joue. Mais ce que je veux c'est t'avoir toi, tout entier, ce qui implique que je dois chérir tes qualités et accepter tes défauts, dont je trouve que ta popularité fait partie, contrairement à ce que pensent toutes les autres filles du lycée.
Je vois à la façon dont il ferme les paupières, comme pour les garder en mémoire, qu'il est touché par les mots que j'emploie à son égard. Il reste de longues secondes ainsi, plongé dans ses pensées, tandis que je caresse de mes doigts son visage.
- Tu es trop bien pour moi, souffle-t-il lorsqu'il ouvre les yeux. J'en suis conscient et c'est pour cette raison que je vais tout faire pour mériter les sacrifices que tu es prête à faire pour moi.
Pour toute réponse à l'annonce de cet engagement qu'il vient en quelque sorte de prendre, celui de devenir digne de m'avoir à son bras, je me redresse afin de lui faire un bisou au niveau de la pommette.
Aussitôt fait, je choisis de mettre un terme au moment d'intimité que nous sommes en train de partager, décrétant que nous avons tous les deux prononcé assez de phrases émouvantes pour la soirée.
- Tu as plutôt intérêt, lancé-je sur le ton de la rigolade avant de commencer à descendre du lit. Aller, il est temps de redescendre si on ne veut pas que les autres nous posent des questions auxquelles on ne souhaite pas encore donner de réponses.
Tandis que j'essaye tant bien que mal de défroisser le tissu de mes vêtements à l'aide de mes mains, Simon rampe sur le matelas jusqu'à poser sa tête sur l'un des oreillers.
- Je te rejoindrais après, déclare-t-il en observant le plafond. C'est plus prudent si on ne sort pas de la chambre en même temps et, de toute façon, j'ai besoin de rester seul quelques instants pour réfléchir à tout ça.
Tout en lâchant un "Pas de soucis", je lui jette un dernier regard du coin de l'œil. Alors que je me dirige vers la porte, il semble déjà perdu dans ses pensées. Bien qu'une partie de mon cerveau soit tentée de le faire, je prends sur moi pour ne pas m'inquiéter. Je suis autant perturbée que lui par les minutes qui ont précédé, donc je peux comprendre qu'il lui fasse un certain lapse de temps pour s'en remettre.
Je déverrouille la porte, puis je passe la tête dans l'embrasure pour vérifier que personne ne risque de prêter attention à moi, afin de quitter la pièce en toute discrétion. Étant donné que, de part et d'autre du couloir, personne ne regarde dans ma direction, je suppose que le moment est opportun. Mais, à peine ai-je mis un pied dehors, qu'un rire en provenance des escaliers me parvient aux oreilles.
Je le reconnaîtrais entre mille, l'ayant entendu tous les jours au long de ces quatre dernières années. À ma droite, une silhouette filiforme à la démarche maladroite apparaît soudain dans mon champ de vision. Andréa, dont les courbes sont parfaitement moulées grâce à la robe qu'elle porte, resserre son étreinte sur le cou de Jay après avoir rater la dernière marche, ayant perdu son équilibre à cause de tout l'alcool qu'elle a ingurgité.
- Où est ta chambre ? lui demande-t-elle sans préambule. J'attends ce moment depuis trop longtemps pour patienter davantage.
De sa bouche pâteuse sort une phrase que je perçois comme étant à double sens. La connaissant sur le bout des doigts, je sais que le "moment" dont elle parle n'est pas une partie de jambes en l'air avec Jay. En réalité, ce que mon ancienne meilleure amie souhaite depuis des années, c'est se mettre en couple avec un garçon capable de faire d'elle l'une des filles les plus populaires de La Sidoine, quel qu'il soit.
- Deuxième porte sur la gauche, articule le métisse entre deux baisers fougueux. Moi aussi, j'ai beaucoup trop envie de toi.
Pour appuyer ses dires, ce dernier attrape le fessier de la brune à pleine main, ce qui la fait glousser encore plus que tout à l'heure.
Tandis que Jay rencontre des difficultés pour mettre sa clé dans la serrure, le regard d'Andréa commence à se balader sur ce qui l'entoure, signe qu'il est temps pour moi d'arrêter de les espionner si je ne souhaite pas être remarquée.
Brusquement, je ferme la porte de la chambre de Simon et nous enferme de nouveau à l'intérieur, avant de me retourner et de poser mon dos contre celle-ci, ce qui lui fait reprendre ses esprits et tourner la tête vers moi.
- Tu ne devineras jamais à quel spectacle je viens d'assister, lui annoncé-je à toute vitesse.
- Vu la tête que tu fais je paris qu'il s'agit de deux personnes, voire plus, en train de faire la même chose que nous il y a quelques minutes.
Toujours confortablement installé sur son lit, Simon hausse un sourcil de manière suggestive en me regardant. J'aime le fait qu'il fasse assez attention à moi pour que les déclencheurs des réactions de mon corps, telles que la rougeur de mes joues actuellement, n'aient plus de secret pour lui.
- Effectivement, mais tu ne trouveras jamais les prénoms des deux personnes en question, qui s'apprêtaient à entrer dans une chambre pour faire tu sais quoi.
Le fait que j'utilise cette expression pour ne pas avoir à le dire clairement le fait marrer, mais je ne prête pas attention à cette forme de moquerie envers moi.
Après avoir fait une courte pause exprès pour le laisser réfléchir, je comptais les lui relever dans la foulée, pensant qu'il allait donner sa langue au chat. Sauf que, je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il est déjà intervenu, comme si la réponse était évidente.
- Jay et Andréa, dit-il simplement. Je le savais, il me l'avais déjà dit.
- Hein ? (Je fronce les sourcils avec exagération en marchant dans sa direction.) Mais je t'ai dit que je venais de les voir là, maintenant.
Je m'assois au pied de son lit, le forçant à plier ses genoux pour me laisser de la place. Il roule des yeux face à ma remarque, ce qui me rend encore plus perplexe.
- Il avait pour but de coucher avec elle ce soir, explique-t-il. Et vu que Jay arrive toujours à ses fins en ce qui concerne les filles, comme le prouve sa réputation de coureur de jupons, il a réussi.
Simon hausse les épaules, ce qu'il dit lui paraissant tout à fait logique. Qu'il m'annonce qu'ils se donnent entre mecs des sortes d'objectifs à remplir avant chaque soirée ne me plaît pas vraiment. Sans doute parce qu'au fond de moi je ne peux pas m'empêcher de me demander : "Et si j'en étais un pour Simon ?", "Et si Charlie en était un pour Castiel ?". Ou pire encore : "Et si notre trio d'amies en avait toujours était un pour ce trio de potes, depuis le commencement ?"
- Qu'est-ce qu'il y a ? me questionne Simon, ce qui me sort de mes pensées.
- C'est juste que... (Je secoue la tête, chassant mes doutes d'un revers de la main.) Disons que si on veut faire des sorties entre couples, on est mal barrés.
Je parviens facilement à me rattraper étant donné que ma réplique nous fait tous les deux éclater de rire. Entre Simon qui fait la gueule à Castiel et moi qui n'adresse plus la parole à Andréa, il est vrai que ce genre de rendez-vous risque d'être compliqué à organiser. Néanmoins, je suis contente que Simon soit capable d'ironiser sur sa récente dispute avec Castiel, peut-être est-ce un bon signe ?
- Si tu veux mon avis, on ne pourra jamais compter sur Jay pour faire des "sorties entre couples". (Le brun mime les guillemets.) Il ne se sent même pas prêt pour avoir un plan cul, il ne veut que des coups d'un soir, alors une relation sérieuse n'en parlons pas. La régularité, ça ne sera jamais le point fort de ce mec.
Alors qu'il dit cela en haussant les épaules, l'air de rien, j'ai une sorte de pincement au cœur. Un coup d'un soir, voila ce qu'Andréa représente pour Jay. Malgré tout ce qu'elle m'a fait, j'ai encore de l'affection pour elle, et ça me fait de la peine qu'elle soit tombée dans le panneau. Si elle savait que le métisse allait la jeter aux oubliettes juste après avoir passé la nuit en sa compagnie, je ne suis pas certaine qu'elle lui offrirait son corps avec tant de facilité. Bon sang, je n'arrive pas à croire qu'elle se soit donnée tout ce mal pour rien...
- Oh mon Dieu ! m'écrié-je tout à coup. Il faut que je sorte d'ici avant d'entendre des choses qui risquent de me traumatiser à vie.
Une fois de plus, Simon rit de plus belle. Je me dépêche de me lever pour regagner le couloir tandis que ses éclats de rire me suivent à travers la chambre. Il est hors de question que je me retrouve coincée ici avec lui pendant que des cris de plaisirs en provenance de la pièce voisine nous parviennent aux oreilles.
- Ne t'en fais pas, ce sera bientôt à notre tour de faire du bruit. (Simon me fait un clin alors que j'abaisse la poignée pour sortir d'ici avant qu'il ne soit trop tard.) Je suis sûr que tu seras parfaite pour m'aider à me venger de toutes les nuits où je n'ai pas réussi à dormir à cause de lui.
Prise de bouffées de chaleur à l'entente de ses plans, je me contente d'admirer le sourire plein de promesses qui a pris place sur son visage, avant de refermer la porte derrière moi, l'empêchant de me regarder avec cet air carnassier plus longtemps.
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J'espère que ce nouveau chapitre vous a plu, depuis le temps que vous l'attendiez. Et surtout que vous avez été contentes de recevoir une notification !
Est-ce que le fait qu'Andréa et Jay passent aussi vite à la vitesse supérieure vous choque ? Malgré ses agissements, avait vous de la peine pour Andréa qui vient de tomber dans les filets d'un garçon qui se fiche totalement d'elle ?
Si certaines d'entre vous vont au Festival New Romance, n'hésitez pas à me le dire ici ou en message.
PS: Vous avez été tellement gentilles et compréhensives dans vos commentaires sous ma dernière publication que j'en aie été émue plus d'une fois. Merci pour ça...
Charleen,
XO
💋
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