Chapitre 37 • "Que le meilleur gagne"
Avant toute chose, je tiens à vous prévenir que le chapitre est très court. J'avais déjà fini cette partie alors je me suis juste dit que j'allais la mettre en ligne tout de suite au lieu de l'allonger et d'attendre la semaine prochaine !
*****
- S'il te plaît, commencé-je, ne me dis pas que c'est toi qui est derrière tout ça.
Pour la seconde fois de la soirée, la bouche de Simon reste close à l'entente de mes paroles. Me voilà désormais certaine que son silence n'est rien d'autre qu'un aveu.
- C'est pas vrai ! m'exclamé-je en me passant une main sur le front. Qu'est-ce que tu as fait pour le dissuader de venir ?
Je veux savoir comment il s'y est pris pour que Elliot se soit senti obligé de l'écouter. Je sais que c'est loin d'être une mauviette étant donné qu'il avait déjà faillit se battre avec Simon, sans parler du fait qu'il m'a dit être prêt à prendre le risque d'être ami avec moi. Alors pourquoi a-t-il refusé mon invitation ?
- Je t'ai déjà dit que je ne lui ferai rien personnellement.
Simon sort enfin de son silence pour me faire des révélations à demi-mot. Je suis déjà certaine qu'il ne l'a pas fait passer à tabac car Elliot n'avait aucune trace de blessures sur le visage.
- Tu as envoyé quelqu'un pour le faire, alors c'est pareil. (Je commence à perdre patiente.) Dis-moi de quelle façon tu l'as intimidé.
Il souffle bruyamment en tournant à l'angle d'une rue. Désormais, la lumière que provoque le croissant de lune éclaire une partie de son visage à travers la fenêtre.
- Je voulais qu'il soit informé que la fête à laquelle tu comptais l'inviter se faisait chez moi car je savais que tu allais omettre ce détail. (Il ralentit au niveau d'un cédez le passage.) Il n'a peut-être pas peur de me répondre, mais il n'est pas non plus suicidaire.
Je suis la route des yeux en écoutant les explications de Simon. Il a raison sur le fait que je ne comptais pas dire à Elliot qu'il vivait là-bas par crainte que ça le dissuade de venir. Je comprends tout à fait que ce dernier ait refusé de se rendre à une fête où se trouverait une centaine d'amis du garçon qui le déteste. Chacun d'entre eux serait bien entendu prêt à s'en prendre à lui au moindre faux pas de sa part.
- J'aurais dû savoir que c'était de ta faute s'il m'avait traitée ainsi. (Je me tourne vers lui, hébétée.) De quel droit tu te permets d'interférer dans ma vie comme tu viens de le faire ?
Je ne lui parle pas avec agressivité vu que je suis plus sous le choc que en colère. Plus les jours passent, plus j'ai l'impression qu'il souhaite prendre les commandes de mon existence. Ce qui me fait peur, c'est de me rendre compte qu'il y arrive sans que je puisse faire quelque chose pour l'en empêcher.
- Arrête de jouer les innocentes, me prévient-il. Tu es loin de l'être vu la manière dont tu t'es ramenée au lycée aujourd'hui.
À l'entente de son pique qui a pour objectif de le déresponsabiliser, je comprends qu'il fait une fois de plus allusion à mon apparence du jour.
- Je n'ai fait que prendre soin de moi. Où est le problème ?
Je me défends comme je le peux, mais c'est laborieux. Je suis un peu perdue par la tournure qu'est en train de prendre la conversation. Je lui faisais des reproches et voila que les rôles sont maintenant inversés.
- Je savais ce que tu essayais de faire, m'informe-t-il, l'air pensif. Et le problème c'est que ça a marché quand même.
- De quoi tu parles, au juste ?
Simon est jusque là resté très calme quand il s'est s'adressé à moi, ce dont je ne me plaignais pas, mais on dirait que ça ne va pas durer.
- Du fait que tu aies fait ça dans le but de me chauffer, putain !
Il s'exclame juste avant de prendre un rond-point. Malgré son emportement, j'hésite un instant avant de reconnaître que c'est exactement ce que je voulais qu'il se passe.
- Peut-être, mais c'est toi qui a lancé les hostilités en faisant semblant d'avoir envie de m'embrasser, hier matin.
Je commence à hausser le ton parce que je refuse qu'il rejette la faute sur moi. Si on en est là c'est à cause de lui, donc il est hors de question qu'il prétende le contraire.
- Je ne faisais pas semblant, me répond-il, ce qui fait que mon coeur rate un battement. Et si tu as vu là-dedans le commencement d'un jeu, alors qu'il en soit ainsi.
Je fronce les sourcils, tentant en vain de déterminer quel est le sens que peuvent bien avoir ses mots.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Nous arrivons à proximité de ma résidence lorsque Simon décide de me provoquer pour la dernière fois de la journée.
- Que si tu veux réellement jouer à ça, je n'aurais aucun problème à entrer dans la partie. (Il hausse les épaules, sûr de lui.) Prépare-toi à la perdre, c'est tout.
Je lance un regard en coin dans sa direction, stupéfaite qu'il soit à l'avance certain de gagner face à moi.
- Ne me sous-estime pas, lui conseillé-je au moment où il ralentit pour se garer devant chez moi. Tu ne sais pas encore à qui tu viens de te mesurer.
Le véhicule étant maintenant stationné au bord de la route, Simon peut se permettre de se tourner complètement vers moi. Un sourire amusé prend place sur ses lèvres quand il remarque l'air déterminé qui habille mon visage.
- Dans ce cas... (Il commence en approchant sa tête de la mienne et en prenant mon menton entre ses doigts.) J'ai hâte de voir ça.
Sa voix semble être un murmure alors qu'il prononce ces paroles remplies d'enthousiasme. Sa bouche à quelques centimètres de la mienne, je mets un terme à cet échange en gardant mes yeux rivés dans les siens.
- Que le meilleur gagne.
Dès que cette réplique a passé la barrière de mes lèvres, je m'empresse de me retourner pour ouvrir la portière. Une fois que je suis sortie et que j'ai claqué celle-ci derrière moi, je me baisse à la hauteur de la vitre pour lui adresser un dernier mot.
- Merci de m'avoir ramené, dis-je tout de même avant de me redresser.
Je recule de plusieurs pas lorsque j'entends le moteur de la voiture ronronner de plus belle.
- De rien, me répond-il en jouant sur les pétales. C'est toujours un plaisir de passer du temps en ta compagnie.
Je ne peux m'empêcher de ricaner en l'entendant dire cette phrase. En effet, bien que l'on se prenne toujours la tête, les moments que l'on partage ne sont jamais mauvais tant que l'on est tous les deux.
- Je te retourne le compliment, rié-je en m'éloignant davantage du pick up.
Il est toujours en train de me sourire lorsqu'il se met à remonter la vitre du passager. Je le suis du regard tandis qu'il redémarre, me laissant dans l'impatience de savoir ce que les jours à venir nous réservent.
*****
Que pensez-vous de la mise en place de ce "jeu" entre nos deux héros ? Et à votre avis, lequel des deux est le plus susceptible de gagner la partie ?
Croyez-moi, il va y avoir de nombreux rebondissements dans les chapitres qui vont suivre. Soyez prêts !
Charleen,
XO
💋
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